• 10 Le notaire Robert Macaire, lithographie d'Honoré Daumier

     

     

     

    Le notaire Robert Macaire, lithographie d'Honoré Daumier

     

    1 « O Macaire sublime ! Vous, un notaire pour l’ensemble de la banque, pour les banquiers, inventeur du pincé le profit, des pots de toutes les couleurs et tailles, vous êtes calomnié, vous êtes pris pour un vaurien ! L’ingratitude » (lithographie d’Honoré Daumier, 1838).

     

     

    Robert Macaire est un personnage grotesque de bandit de d’affairiste sans scrupule, imaginé par Benjamin Antier, et incarné par Frédéric Lemaître dans la pièce L’Auberge des Adrets en 1823. Il fut repris, en 1835, dans la pièce intitulée Robert Macaire.

     

     

     

     

     

    Affiche de Célestin Nanteuil annonçant la sortie de Robert Macaire par Daumier et Philipon

     

    2 Affiche de Célestin Nanteuil annonçant la sortie de Robert Macaire par Daumier et Philipon (source Wikipédia).

     

     

    Voici un extrait de cet ouvrage mettant en scène Robert Macaire en qualité de notaire :

     

     

    Le notaire Robert Macaire de la pièce n’était plus un homme de mœurs d’autrefois simple et austère, passant sa vie entière dans son étude, l’intendant de ses clients qui veillait sur leur fortune avec plus de soins que sur la sienne, et qui, après trente ans de privations et de travaux, se retirait avec un modeste revenu.

     

     

    Le notaire Robert Macaire n’a plus d’habitudes, ou plutôt il les a toutes : il va à la messe et au bal, au prône et à l’Opéra ; les écus religieux et les écus mondains se confondent dans sa caisse ; il n’a pas de préjugés. Et il donne des conseils à ses riches clients :

     

     

    «… Voulez-vous que je vous dise où votre argent sera en sûreté ? Là, dans ma caisse, dans ma caisse qui regorge de millions !... c’est ici la vraie Banque de France !... Les ministres, les ambassadeurs, le roi lui-même, ont chez moi leur fortune,… Imitez-les. Apportez-moi vos cent mille francs, Versez-les dans ma caisse… ils n’en sortiront pas ! ».

     

    Le client est ravi, transporté !... Il quitte son notaire en se disant à lui-même : « Quel digne homme !... C’est saint Vincent de Paul égaré dans le notariat !... ».

     

    Un mois après, saint Vincent de Paul est en police correctionnelle sur la plainte d’une centaine de clients auxquels il a enlevé, à l’aide de moyens analogues, une petite somme de dix millions ! »