• 14 Le notaire en costume archaïque

     

     

     

    Clerembeau de Champagne, notaire du Roy (1494)

     

    1 « Clerembeau de Champagne, notaire du Roy et trésorier de son artillerie. Receveur des aides et tailles du païs & Eslection, de Nivernoy Seigneur d’Atilly, qui mourut le 4 novembre l’an 1494. Il est gravé sur sa tombe à main gauche dans la Nef de l’ancien Eglise des Blancs-Manteaux à Paris ».

     

     

    Cette image, représentant Clerembeau de Champagne en notaire royal dans la seconde partie du  XVème siècle, nous rappelle que, de Saint-Louis à Henri IV, les notaires, comme tous les officiers de justice, participaient à la cléricature en portant la tonsure.

     

    Les mots  « notaire du Roy »,  gravés sur la tombe de Clerembeau de Champagne, nous rappelle encore qu’Henri IV avait réuni les tabellions (terme fixé par François 1er en 1542 pour désigner les agents qui « grossoyaient », autrement dit réécrivaient les contrats pris par les juges, sans pouvoir les authentifier), et les notaires (du latin notarius, de nota note. Les notaires gaulois étaient les héritiers des scribes romains) en trois catégories :

     

     

    - les notaires royaux dont les actes étaient valables dans tout le royaume (Saint-Louis attacha au Chatelet 60 clercs sous le titre de Notaires Royaux); 

     

    -  les notaires apostoliques établis par le pape ou les évêques, qui dressaient les actes relatifs aux questions ecclésiastiques des diocèses (ils furent réunis aux notaires royaux en 1694).

     

    - les notaires seigneuriaux qui, jusqu’à la Révolution, agissaient dans le ressort de la justice seigneuriale.

     

     

     

     

     

    Un notaire obèse en 1725

                           2 Un notaire obèse en 1725 (d’après une gravure du temps).

     

     

    Depuis Louis XIV, les notaires portent un costume comprenant un chapeau claque à plumes, un rabat blanc, un manteau à petit collet, une culotte courte, des bas de soie et des souliers plats. Aujourd’hui encore, sauf erreur de ma part, les notaires peuvent louer ce costume pour le jour de leur prestation de serments.

     

    De plus, dans l’imagerie et les récits populaires, les notaires (grossoyeurs) sont généralement obèses !

     

     

    Honoré de Balzac le rappelle dans plusieurs de ses romans de la Comédie humaine :

     

    « Il n'a qu'un défaut, il mange toujours trop » (Le cabinet des Antiques) ;

     

    « Ses petites cuisses maigres, perdues dans de larges culottes noires à boucles, semblaient plier sous le poids d’un ventre rond et d’un torse développé comme l’est le buste des gens de cabinet, une grosse boule toujours empaquetée dans un habit vert à basques carrées, que personne ne se souvenait d’avoir vu neuf. Ses cheveux, bien tirés et poudrés, se réunissaient en une petite queue de rat, toujours logée entre le collet de l’habit et celui de son gilet blanc à fleurs » (Le Contrat de mariage). 

     

     

     

     

     

     

    Un notaire en 1877 (dessin d’Eugène Lacoste)

                                       3 Un notaire en 1877 (dessin d’Eugène Lacoste)

     

     

     

     

    Un notaire à une noce lors de la fête des vignerons, en 1927

     

    4 Un notaire à une noce lors de la fête des vignerons, en 1927 (publicité Chocolats Kohler).