•  

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Le Rire

    1 Les Tout petits.Qu’est-ce que tu es, toi, une fille ou un garçon ?

       – Rien du tout, j’suis Bébé. (Le Rire, 10 octobre 1908. Dessin de Torné Esquius).

     

    Les chromotypographies en couleur de cette page sont extraites des numéros du journal hebdomadaire illustré Le Rire, lancé le 10 novembre 1894, et disponibles sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France. Le jardin du Luxembourg y est reconnaissable grâce aux statues, au palais du Sénat, au monument à Verlaine, à la fontaine de Médicis et au grand bassin, joliment reproduits par les illustrateurs. 

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Le Rire

    2. Au Luxembourg.Dire, ma fille, que je ne peux pas traverser le Luxembourg sans être suivie par un étudiant ! (Le Rire, 26 février 1910. Dessin de Genty).

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Le Rire

    3. Bon Petit CœurJe voudrais avoir pour le Jour de l’An un sac de bonbons gros comme ça, et j’inviterais les gosses du troisième à venir me les voir manger ! (Le Rire, 31 décembre 1910. Dessin de J. Ray)

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Le Rire

    4. Un monument à Verlaine – Après les officiels, les héros et les héroïnes des Fêtes Galantes viennent faire à leur tour, leur « inauguration », une fois les grilles fermées et les curieux partis (Le Rire, 3 juin 1911).

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Le Rire

    5 – LES PETITS OISEAUX PARISIENS… ET LA DERNIÈRE FEUILLE (Le Rire, 18 novembre 1911).

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Le Rire

    6. Encore un paradis perduRendons grâce, mon Ève, aux chastes Sénateurs* : les baisers défendus sont des baisers meilleurs (Le Rire, 22 juin 1912. Dessin de Brunelleschi).

     

    *Les Sénateurs venaient de rappeler qu’il était interdit de s’embrasser au Luxembourg.

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Le Rire

    7. Nos enfantsAllons, ma chérie, il faut rentrer, d’autant plus que nous attendons un petit frère.

    Alors, maman, dépêchons-nous ; il ne faudrait pas qu’il arrive avant nous à la maison (Le Rire, 13 juillet 1912. Dessin de J. Ray).

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Le Rire

    8. Regrets frivoles  Quel malheur qu’il soit de pierre !...

    … nous qui ne sommes pas de bois (Le Rire, 12 août 1912. Dessin de A. Roubille).

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Le Rire

    9. Innocence. LA FILLETTE – C’est maman qui l’a dit !...  « Cette feuille-là… c’est du marronnier » (Le Rire, 19 octobre 1912. Dessin de M. Capy).

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Le Rire

    10. Les victimes du devoir.Faut pas vous frapper comme ça, mon brave homme !

    Non, voyez-vous, c’est trop triste… Être obligé d’arroser toute la journée et souffrir d’une rétention d’urine (Le Rire, 26 juillet 1913. Dessin de Geo Gynianiny).


  •  

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Gavarni

    1 L’ÉTUDIANT EN DROIT par M. DE LA BÉDOLLIÈRE. Dessin : M. GAVARNI (source : BnF. Le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France reproduit cette affiche publicitaire bleuâtre de mise en vente du numéro 3 intitulé  « L’Étudiant en Droit », et non le contenu même de celui-ci).

     

    L’on ne trouve aucune illustration représentant le Jardin du Luxembourg dans la série de lithographies de Gavarni intitulée « Les étudiants de Paris » (un étudiant en Droit et un étudiant en Médecine galérant au Quartier Latin), et dont la première publication eût lieu en 1839. On ne trouve pas davantage d’illustrations par Gavarni dudit Jardin dans la nouvelle d’Émile de La Bédollière (1812-1883), intitulée « L’Étudiant en Droit », à laquelle il collabora à l’occasion de la publication d’une collection dénommée « Les Français : Mœurs contemporaines », elle-même empruntée à une « Histoire des mœurs et de la vie privée des Français », parue en trois volumes entre 1847 et 1849 et plusieurs fois rééditée, y compris ces toutes dernières années (2012, 2015, 2019).

     

    En revanche, Gavarni nous offre deux dessins évoquant le Jardin du Luxembourg dans une série intitulée « Les enfants terribles », que la Bibliothèque numérique de Lyon a mis en ligne, dans le cadre global d’un ouvrage paru en 1864 sous le titre des « Œuvres choisies de Gavarni », avec un titre alternatif « Les gens de Paris » (plus de 500 dessins de Gavarni).

    https://numelyo.bm-lyon.fr/f_view/BML:BML_00GOO0100137001101430457 

     

    Voici donc ces deux dessins qui évoquent discrètement le Jardin du Luxembourg :

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Gavarni

    2 - Maman ! maman ! ce Monsieur du Luxembourg, que tu as dit (tu sais bien) que c’était un grand ami de papa !… il n’a pas salué !… Ah ! par exemple, en voilà un malhonnête !

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Gavarni

                           3 - Petit amour, comment s’appelle madame votre maman ?

                        - Maman n’est pas une dame, monsieur : c’est une demoiselle.


  •  

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Le Journal pour Tous

                                                                         1. AU LUXEMBOURG.

    - Dis donc vois-tu que le phyloxéra* s’y mettrait (Le Journal pour tous, 4 novembre 1896. Dessin de J. Wely. Source : BnF).

     

     

    Les dessins de cette page sont extraits du magasine illustré Le Journal pour tous, le supplément hebdomadaire illustré du Journal, dont treize années (entre 1891 et 1907) sont disponibles sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France. En 1892 et 1893, il parut sous le titre : le Journal pour tous et la Chronique parisienne. Le jardin du Luxembourg est reconnaissable grâce aux statues, aux monuments et aux abords du grand bassin sommairement représentés par les illustrateurs.

     

    *La fin du 19ème siècle a été marquée par la crise du phylloxéra (avec deux L) de la vigne, un puceron piqueur importé de l’est des États-Unis, qui détruisit, en quelques années, une très grande partie des cépages et vignobles français et européens (il attaquait la vigne par les racines, entraînant la mort du cep en moins de trois ans, et ses larves formaient des galles sur les feuilles).

     

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Le Journal pour Tous

    2. LE GRAND TOTO – Ma bonne en est à son troisième amoureux cette année… et la tienne ?

    LE PETIT ZIZI – J’peux pas savoir… je n’sais compter que jusqu’à sept !... (Le Journal pour tous, 21 août 1902. Dessin de Benjamin Rabier. Source : BnF).

     

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Le Journal pour Tous

                                                                    3. CRI DU CŒUR

    Qu’est ce que c’est qu’ça !... (Le Journal pour tous, 7 avril 1897. Dessin de Benjamin Rabier. Source : BnF).

     

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Le Journal pour Tous

    4.On connait pas son bonheur quand on est gosse (Le Journal pour tous, 11 juillet 1901. Dessin de Georges Redon. Source : BnF).

     

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Le Journal pour Tous

    5.Dis p’tite mère, est-ce que nous irons à Trouville avec le même papa que l’année dernière (Le Journal pour tous, 25 juillet 1901. Source : BnF).

     

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Le Journal pour Tous

    6. LE RENARD ET LES RAISINS

    Allons, monsieur, soyez raisonnable :Vous savez bien que le docteur vous a défendu les fruits verts*. Ça ne vaut rien pour votre estomac. (Le Journal pour tous, 5 janvier 1899. Dessin de Jean Duch. Source : BnF).

     

    *Dans le langage familier, le fruit vert désigne une jeune femme vierge. 

     

     

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Le Journal pour Tous

                          7.Hydrothérapie, massage, électricité, voilà la salut !

                       – Cependant, docteur, nos pères n’en usaient pas.

                     – C’est vrai… mais aussi, ils sont tous morts (Le Journal pour tous, 19 mai 1901. Source : BnF).

     

     

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Le Journal pour Tous

                                                                  8. AU LUXEMBOURG

                            – Chaise* s’vous plaît

                           – Avez-vous la monnaie de mille francs ? (Le Journal pour tous, 8 août 1901. Source : BnF).

     

     

    *Depuis le XVIIIe siècle, le Jardin du Luxembourg offre aux promeneurs non seulement des bancs, mais aussi des chaises et des fauteuils bien plus confortables. En 1843, on pouvait dénombrer plus de 1 500 chaises dans les allées et au bord du grand bassin du Luco. Ces chaises appartenaient à des entrepreneurs privés auxquels la Direction des Domaines de la Seine avait concédé par bail « l’autorisation de tenir des chaises dans le jardin » (de 1872 à 1974, la concession des sièges était adjugée, aux enchères publiques, au plus offrant des entrepreneurs).

     

    Jusqu’en 1974, les visiteurs du Jardin du Luxembourg (et des autres jardins de Paris) devaient acquitter aux chaisières qui se présentaient une taxe s’ils étaient installés sur des chaises ou des fauteuils.  Leur billet, aussi appelé ticket après les années 1870, était valable pour toute la journée et toute l’étendue du jardin.

     

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Le Journal pour Tous

                                                 9. LES BONNES PETITES AMIES

        – Tiens, madame X… Décidément, elle prend de l’âge !

        – Alors, c’est le moment où elle va en laisser plus qu’elle n’en prendra ! (Le Journal pour tous, 29 mai 1902. Dessin de Falco. Source : BnF).


  •  

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Poulbot

    1. Sourire et souvenirs du Jardin du Luxembourg (Collection JaquetDessinateurs et humoristes : Poulbot Francisque. Plusieurs centaines de dessins de Poulbot sont réunis dans cet ouvrage qui lui est entièrement dédié. Il est en libre accès sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France sous ce lien : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b530974379.r=). 

     

     

    Francisque Poulbot, né en 1859 à Saint-Denis, de parents instituteurs, grandit en jouant avec ses camarades sur les trottoirs de Montmartre, avant d’être renvoyé du collège municipal Rollin (aujourd’hui lycée Jacques Decour) à cause de sa passion pour l’école buissonnière qui lui permettait d’aller voir les dessins de Steinlen et de Toulouse-Lautrec dans le cabaret voisin de Bruant.

     

     

     

     

    Photo anonyme de Francisque Poulbot, « Le Père des gosses »

    2. Photo anonyme de Francisque Poulbot, « Le Père des gosses » (source : site de l’Office de Tourisme de Montmartre : Montmartre un village. http://www.montmartre-guide.com/).

     

    Francisque Poulbot prit rapidement les rues de Paris et de Montmartre pour atelier choisissant ses modèles parmi les gamins pauvres, débraillés, effrontés ou ingénus les plus attendrissants, devenus nos p’tits poulbots. Ses premiers dessins, accompagnés de légendes amusantes, furent publiés, en 1895, dans Le Pêle-Mêle, un journal humoristique hebdomadaire lancé le 28 septembre 1895. Le succès venu, Francisque Poulbot collabora ensuite à une multitude d’autres journaux comme L’Assiette au Beurre (il y est présent dans plus de 38 numéros), Le Rire, Le Journal pour tous, La Chronique amusante, L’Illustration…. Mobilisé de la Première Guerre mondiale de 14-18, et réformé en 1915, il illustra le quotidien des gamins de l’arrière du front et des régions envahies, dont beaucoup devinrent orphelins, ainsi que celui des poilus.

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Poulbot

    3 Rodolphe sur un banc du jardin du Luxembourg (H. Murger, Scènes de la vie de bohème, Aquarelles de Poulbot, Paris éditions Colbert 1946. En libre accès sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France, sous ce lien : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1512851b.image).

     

    Mais Francisque Poulbot nous a aussi laissé des dessins d’autres personnes et d’autres lieux. En particulier, on retrouve dans des ouvrages et des journaux de la Belle Époque, en libre accès sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France, plusieurs de ses dessins qui ont pour décor le Jardin du Luxembourg, Éden du Quartier Latin.

     

    Il en est ainsi de cette aquarelle illustrant une édition de 1945 de la pièce, des « Scènes de la vie de bohème » d’Henry Murger, elle-même publiée en 1851 (l’édition de 1945 est illustrée de 21 compositions en couleur de Poulbot). La pièce décrit des artistes et des étudiants du Quartier Latin, fauchés comme les blés. Le célèbre opéra de Giacomo Puccini, « La Bohème », en est une adaptation. Une statue d’Henry Murger, sculptée par Henri-Théophile Bouillon, a été inaugurée au Jardin du Luxembourg, en 1895.

     

    Voici le passage de l’ouvrage d’Henry Murger évoquant le Jardin du Luxembourg :

     

     

    Comme le Luxembourg était encore ouvert, Rodolphe y entra pour abréger son chemin. Au milieu des allées désertes, il voyait souvent fuir devant lui, comme effrayés par le bruit de ses pas, des couples mystérieusement enlacés et cherchant, comme dit un poëte (ancienne orthographe de poète): la double volupté du silence et de l'ombre.

    Voilà, dit Rodolphe, une soirée qui a été copiée dans un roman. Et cependant, pénétré malgré lui d'un charme langoureux, il s'assit sur un banc et regarda sentimentalement la lune.

    Au bout de quelque temps, il était entièrement sous le joug d'une fièvre hallucinée. Il lui sembla que les dieux et les héros de marbre qui peuplent le jardin quittaient leurs piédestaux pour s'en aller faire la cour aux déesses et héroïnes leurs voisines; et il entendit distinctement le gros Hercule faire un madrigal à la Velléda, dont la tunique lui parut singulièrement raccourcie.

    Du banc où il était assis, il aperçut le cygne du bassin qui se dirigeait vers une nymphe d'alentour.

    Bon pensa Rodolphe, qui acceptait toute cette mythologie, voilà Jupiter qui va au rendez-vous de Léda. Pourvu que le gardien ne les surprenne pas 1 

    Puis il se prit le front dans les mains et s'enfonça plus avant les aubépines du sentiment. Mais, à ce beau moment de son rêve, Rodolphe fut subitement réveillé par un gardien qui s'approcha de lui et lui frappa sur l'épaule.

    Il faut sortir, Monsieur, dit-il.

    C'est heureux, pensa Rodolphe. Si je restais encore ici cinq minutes, j'aurais dans le cœur plus de Vergissmeinnicht  (petite plante que l’on trouve au bord des chemins) qu'il n'y en a sur les bords du Rhin ou dans les romans d'Alphonse Karr.

    Et, prenant sa course, il sortit en toute hâte du Luxembourg, fredonnant à voix basse une romance sentimentale, qui était pour lui la Marseillaise de l'amour.

     

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Poulbot

    4. LA PRÉPOSÉE AUX CABINETS D’AISANCE DU JARDIN DU LUXEMBOURG – Je ne m’inquiète pas de l’avenir de mes enfants… Ces messieurs du Sénat ne font qu’ici. (L’Assiette au Beurre, 17 avril 1909. Dessin de Poulbot. Source : BnF).  

     

           Le Jardin du Luxembourg, propriété du Sénat, est ouvert au public et donc aux gosses du Quartier Latin. Aussi les sénateurs attisèrent-ils l’humour caustique de Francisque Poulbot dans ce numéro 419 de L’Assiette au Beurre entièrement dédié aux Protecteurs et Protégés. Il se moque notamment de la présence constante des sénateurs, « protecteurs de l’enfance », dans les cabinets d’aisance du Jardin du Luxembourg fréquentés par leurs petits protégés!

     

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Poulbot

    5 SUR LA GLACE DU BASSIN DU LUXEMBOURG (La Chronique amusante, 16 février 1899. Dessin de Poulbot. Source : BnF).

    1 Pas vrai, Paul : pendant les grandes-vacances, on viendra tous les jours...

    2 C’est le garde qui l’a dit : quand c’est pas gelé, c’est défendu de patiner.

    3 Pisqu’ils veulent pas nous prêter leurs patins, on va aller chercher un marteau : on cassera la glace !

     

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Poulbot

    6  LE PETIT MONDE DU JARDIN DU LUXEMBOURG (La Chronique amusante, 20 avril 1899. Dessin de Poulbot. Source : BnF).

    1 Eux aussi !

       Ben sûr, tu seras Zola et Jacques y sera Dreyfus ; seulement nous, nous sons les gendarmes.

    2 Mais bête ! c’est pas une pièce de vingt sous ! c’est un bouton du garde !

    3 C’est pas vrai, c’est pas à Pierre. Y’a trop longtemps que j’y ai pris…

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Poulbot

    7  LE PETIT MONDE DU JARDIN DU LUXEMBOURG (La Chronique amusante, 20 avril 1899. Dessin de Poulbot. Source : BnF).

    4 Mais, sapristi ! accouplez-vous à trois !

    5 Si tu lui rends pas sa toupie, je te la fiche dans la figure !

    6 Ça serait bath tout de même si on en donnait des gros qui puissent y pendre une nacelle!

    7 C’est pas vrai ! j’l’ai pas gobé!

      Mais si l’premier avril ça dure tout le mois.

     

    8 Pourquoi qu’tu pleures ?

      C’est Paul qu’a dit qu’une poupée c’était pas un vrai enfant !

     

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec Poulbot

    8 Jeudi d’un enfant au Jardin du Luxembourg (dessin de Poulbot, daté de l’année 1926)

    « De toute façon, moi, j’arrêterai mes études après les grands de la sixième ! »


  •  

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec l'Assiette au Beurre (1/2)

    1. LE SATYRE DU LUXEMBOURG – Mon vieux, pas de gaffe !... C’est le sénateur qui m’a fait nommer sous-brigadier… (L’Assiette au Beurre, 9 janvier 1909. Dessin de Paul Poncet. Source : BnF).

     

         Les dessins de cette page sont extraits du journal satirique, humoristique, hebdomadaire, illustré, L’Assiette au Beurre dont la collection complète est disponible sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France (lancée le jeudi 4 avril 1901, L’Assiette au Beurre cessera de paraître en 1936).

     

       Le Jardin du Luxembourg est reconnaissable grâce aux statues, au grand bassin, bordé de murets, terrasses et escaliers, au Palais du Luxembourg (le Sénat), et aux allées, sommairement reproduits par les illustrateurs dans leurs dessins en bi- ou trichromie et en pleine ou double page caractéristiques de ce journal.  

     

           Car, en effet, propriété du Sénat, ouvert au public, le Jardin du Luxembourg ne pouvait qu’attiser l’humour caustique des dessinateurs de L’Assiette au Beurre. Pour eux, les hommes politiques (députés, sénateurs…) étaient des parasites de la société comme les prêtres, les juges et les soldats. Voici donc deux dessins qui évoquent de manière vacharde les sénateurs dont le palais domine le Jardin du Luxembourg (voir aussi, dans la précédente page, le dessin de Francisque Poulbot se moquant de la présence constante des sénateurs « protecteurs de l’enfance » dans les cabinets d’aisance du Jardin du Luxembourg pour être au plus près de leurs jeunes protégés !).

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec l'Assiette au Beurre (1/2)

    2.Ce palais-là, mon vieux, c’est la maison de retraite des députés (L’Assiette au Beurre, 9 janvier 1909. Dessin de Paul Poncet. Source : BnF).

     

     À la date de ce dessin, cinquante députés d’âge avancé venaient de candidater aux élections sénatoriales (selon le dictionnaire d'Emile Littré, les mots SénatSénateur, Sénescence et Sénile, ont tous pour origine le mot latin Senex, signifiant vieillard).

    Qu’en est-il de nos jours ?

    La réponse est donnée dans la Bible hébraïque : « Ce qui fut sera, Ce qui s’est fait se refera, Et il n’y a rien de nouveau sous le soleil. » (L’Ecclésiaste I,9).

     

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec l'Assiette au Beurre (1/2)

                      3. LE JEUDI (L’Assiette au Beurre, 26 juillet 1902. Source : BnF)

     

         Pendant la Belle Époque, le Jardin du Luxembourg était un paradis pour les enfants de la bourgeoisie aisée qui, le jeudi, faisaient voguer leurs voiliers sur le grand bassin.

     

     

       Mais le Jardin du Luxembourg pouvait être un enfer pour d’autres enfants, oubliés de tous, qui y travaillaient (vendeurs de gaufres, loueurs de bateaux,  promeneurs de chèvres ou d’ânes, ramasseurs de détritus...).

     

     Cette situation ne pouvait que susciter l’imagination des illustrateurs anarchistes de L’Assiette au Beurre, animés d’une volonté de défense sociale comme Kees van Dongen qui écrivait à un ami en 1901 : « À quoi cela sert il de produire des tableaux qui ne servent qu'au luxe, quand nous sommes entourés partout de pauvreté ? Je préfère travailler autant que possible pour le bien commun, plutôt que pour quelques fripons délibérés ou involontaires. C'est pourquoi je dessine pour des magazines et j'ai abandonné la peinture. » 

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec l'Assiette au Beurre (1/2)

    4. INDIVIDUALISTE. – Mais les procédés des faux monnayeurs sont préjudiciables aux intérêts de la société !

     Pourquoi voulez-vous que je m’occupe des intérêts d’une dame qui ne m’a prodigué que du dédain ?... (L’Assiette au Beurre, 6 juillet 1907. Source : BnF)

     

         « L’Assiette au beurre… pour tous ». La légende de ce dessin évoque sans doute, comme le titre de son journal, le mépris pour tous ceux qui, dans la société, sont les plus heureux et privilégiés grâce à de l’argent obtenu de manière plus ou moins licite : « avoir l’assiette au beurre, c’est être au pouvoir, dans les honneurs, s’engraisser, s’arrondir la panse et s’enfler les poches, étant observé que depuis vingt cinq ans,… c’est toujours les mêmes qui ont la fameuse assiette, même la soupière » (Charles Virmaître, Supplément au Dictionnaire d'argot fin-de-siècle, 1900. En accès libre sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France).

     

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec l'Assiette au Beurre (1/2)

    5. AU LUXEMBOURG. – Jusqu’à la retraite (L’Assiette au Beurre, 23 août 1902. Source : BnF). 

     

     

     

     

    Au Jardin du Luxembourg avec l'Assiette au Beurre (1/2)

    6.      Te souviens-tu du temps où nous faisions notre Droit ensemble à Paris ?...

            - Oui au café Cluny*.

            (L'Assiette au Beurre. 29 octobre 1911. Source : BnF).

     

       *Pendant la Belle Époque, le café de Cluny, boulevard Sébastopol, tenu par l’ancien propriétaire du petit café de la place Sorbonne, accueillait les notables du quartier et quelques étudiants riches.

     

    Quant aux professeurs de l’École de Droit, ils fréquentaient le café Soufflot, au coin de la rue Saint Jacques et de la rue Soufflot (Alfred Delvau. Histoire anecdotique des cafés et cabarets de Paris. 1862. En accès libre sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France).





    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique