• Bavardage et babillage des Professeurs des Facultés de Droit

     

     

     

    1 Seconde contribution au Marathon du Droit de Boulogne-sur-Mer, le 15 mars 2019, sous le soleil sporadiquement radieux de la Côte d’Opale soutenu par une pluie fidèle au rendez-vous, accompagnée d'un vent oscillant aux alentours de 47 km/h (Marathon du Droit à Boulogne-sur-Mer, le 15 mars 2019).

     

     

     

    Bavardage et babillage des Professeurs des Facultés de Droit

    2 Mon premier cours de droit (souvenirs d’un jeune étudiant des années 1970)

     

    « Je dirai que  le principe, du latin principium, fréquentatif de principem, de primus, premier, et capere, prendre, c’est le principe, et l’exception, du latin exceptionem, fréquentatif de excipere, de ex, hors, et cipere pour capere, prendre, mettre en dehors, c’est l’exception au principe. En droit, il n’y a point de principe sans exceptions. L’exception confirme toujours le principe, nonobstant les réserves aux exceptions, les tempéraments aux réserves, et les modifications apportées aux tempéraments. Cela ne souffre point d’exception ! C’est ainsi que la Jurisprudence applique l’exception au principe, tandis que la Doctrine applique le principe de l’exception…

     

    … Mais je dois m’interrompre à grand regret car il m’est toujours très difficile de faire une heure de cours en cinquante minutes ! Il n’y a point d’exception à ce principe. Non ne prenez pas note de cette dernière réflexion, car sauf exception elle ne se trouve pas, en principe, dans votre livre ! »

     

     

     

    Edmond Faral (1882-1952), professeur au Collège de France

    3 Edmond Faral (1882-1952), professeur au Collège de France et administrateur de celui-ci.

     

    « Quel bavardage*, que de paroles creuses à la Faculté de Droit ! Et il faut voir ceux qui reviennent de la capitale des études juridiques, où ils sont allés se perfectionner : ils babillent** comme des étourneaux en cage, sans souci de ce qu’ils disent, pourvu qu’ils y trouvent profit » (Edmond Faral. La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 93).

     

    Cette phrase d’Edmond Faral est aujourd’hui citée dans plusieurs dictionnaires et encyclopédies de la langue française recensés par la base de données ORTOLANG (Outils et Ressources pour un Traitement Optimisé de la LANGue) du CNRTL (Centre national de Ressources Textuelles et Lexicales), créé, en 2005,  par le CNRS, pour illustrer les mots bavardage et babiller. Serait-elle donc en passe de devenir un Principe, dans le sens de Maxime, sous réserve d’Exceptions ? N’y aurait-il point prescription juridique par la Grâce de Dieu ?

     

    * BAVARDAGE, substantif masculin 

    Assez souvent avec une nuance péjorative. Action de parler longuement, familièrement, souvent pour ne rien dire; par métonymie, ensemble de paroles abondantes, souvent dépourvues d'intérêt. 

     

    ** BABILLER, verbe intransitif, provenant d’une onomatopée (formation d'un mot dont le son est imitatif de la chose qu'il signifie), bab., qui indique certain mouvement des lèvres :

     

    A.− Parler avec abondance, d'une manière vive et volubile. Babiller avec quelqu’un.

     

    B.− Péj. Parler avec abondance et vite pour le seul plaisir de parler; tenir des propos futiles sans ordre ni suite. Babiller à perdre haleine, tant et plus.

     

     

     

    Un maître de l’université de Paris en chaire, au Moyen Âge

    4 Un professeur de droit en chaire, au temps de Saint Louis (d’après un bas-relief du Moyen Âge de l’Université de Paris). Du bavardage et du babillage en latin ? 

     

     

     

    L'art de la plaidoirie de l'avocat : bla., bla., bla...

         5 De l’art de la plaidoirie : Bla... Bla... Bla... (onomatopée tripartite désignant le bavardage et le babillage sans intérêt).

     

    Pour en savoir beaucoup plus sur le bla…bla… bla… des avocats issus de nos Facultés de Droit, ne manquez surtout pas, sur ce blog, à partir du dimanche 17 mars prochain, l’exceptionnelle série de sept post (j’ai horreur de ce mot !) ou posts (faut-il mettre un s au pluriel à ce fichu mot ?) consacré, dans la rubrique Comédie du Droit, à la pièce des Plaideurs de Racine, en textes, images et cartes postales anciennes (ICPA J).  

     

    Par ordre d’entrée en scène : 

     

          1  Les Plaideurs de Racine (1668) 

    2  Les Plaideurs de Racine. Dessins de Prévost d’après Taunay (1801) 

    3  Les Plaideurs de Racine. Les costumes des personnages 

    4  Les Plaideurs de Racine. Illustrations d'Albert Dubout (1945) 

       5  Les Plaideurs de Racine. À l'école du théâtre 

    6  Les Plaideurs de Racine. Images publicitaires anciennes 

    7  Les Plaideurs de Racine. Le procès du chien