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    Affiche du Théâtre d'Orléans annonçant la représentation, le mercredi 30 octobre 1816, de la Comédie Les Plaideurs de Racine

    1 Affiche du Théâtre d'Orléans annonçant la représentation, le mercredi 30 octobre 1816, de la Comédie Les Plaideurs de Racine (dans le rôle de Dandin, Baptiste Cadet, sociétaire de la Comédie-Française).

     

     

    De la Révolution française jusqu’en 1963, le théâtre d’Orléans était établi dans l’ancienne église Saint-Michel. Cette église avait été achetée, le 30 juillet 1792, par l’architecte Benoît Lebrun qui la transforma en théâtre.

     

     

     

    Les Plaideurs de Racine. À l'école du théâtre

    2. Scène des Plaideurs, jouée au théâtre à la fin du XIXème siècle (Comédie Française ?)

     

     

    Il s’agit d’une carte précurseur, aussi appelée incunable, qui avait vocation de transmettre des messages du XVIIIème siècle jusqu’à la fin du XIXème siècle (Dictionnaire de la cartophilie francophone). Celle-ci, à l’origine en noir et blanc, a dû être colorisée à la main ou à la machine.

     

     

     

     

    Mai 1908. Conférences Saint-Euverte. Les Plaideurs (acte II)

         3. Mai 1908. Conférences Saint-Euverte. Les Plaideurs (acte II).

     

     

     

     

     

     

     

     

    7 février 1910. Ecole Sainte-Marie de Pont-Sainte-Maxence. Les Plaideurs

    4.  7 février 1910. Ecole Sainte-Marie de Pont-Sainte-Maxence. Les Plaideurs.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Février 1930. Les Plaideurs.de racine

           5. Février 1930. Les Plaideurs.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Avril 1934. Ecole Saint-Charles. Saint-Brieuc. Les Plaideurs

       6. Avril 1934. Ecole Saint-Charles. Saint-Brieuc. Les Plaideurs.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Les Plaideurs de Racine. À l'école du théâtre

         7. Annecy. Les Plaideurs (non datée) 

     

     

        

     


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    Les Plaideurs de Racine. Images publicitaires anciennes

       1. Les Plaideurs de Racine en Chocolat Félix Potin (chromo fin du       XIXème siècle). Acte I, Scène 3. Dandin, L'Intimé, Petit-Jean  

     

     

     

     

     

    Les Plaideurs de Racine. Images publicitaires anciennes

    2. Les Plaideurs de Racine en Véritable extrait de viande Liebig (chromo fin du XIXème siècle).

    Acte III. Scène 3. La scène des petits chiens. 

    Dandin, Léandre, L’Intimé, Petit-Jean (en robe), et Le Souffleur

     

     

     

     

     

     

     

    Les Plaideurs de Racine. Images publicitaires anciennes

         3. Les Plaideurs de Racine en Prime aux lectrices. Recto.

              (CPA  précurseur fin du XIXème siècle)

     

     

     

     

     

     

     

    Les Plaideurs de Racine. Images publicitaires anciennes

       4. Les Plaideurs de Racine en Prime aux lectrices. Verso.

     


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    Les Plaideurs de Racine. Le procès du chien

    1. Première de couverture de la comédie Les Plaideurs de Racine, d’une édition publiée, en 1829, avec des dessins de Joseph Hémard [1880-1961] (Paris, éditeur Les Papeteries de Sorel-Moussel).

     

          Dandin, le juge atteint de folie procédurière est retenu enfermé chez lui, jour et nuit, pour éviter qu’il n’aille juger au tribunal. Léandre, son fils, pour le calmer, lui propose de juger tout en restant chez lui. À cette fin, Léandre improvise le procès du chien Citron qui aurait volé et mangé un chapon en pénétrant dans une cuisine par la fenêtre. L’Intimé s’improvise alors avocat et tient des discours incohérents.

     

    ACTE III. SCÈNE III

     

     

    L'INTIMÉ

    Voici le fait. Un chien vient dans une cuisine ;

    Il y trouve un chapon, lequel a bonne mine.

    Or, celui pour lequel je parle est affamé,

    Celui contre lequel je parle est plumé ;

    Et celui pour lequel je suis prend en cachette

    Celui Contre lequel je parle. L'on décrète !

    Oh! le prend. Avocat pour et contre appelé ;

    Jour pris. Je dois parler, je parle, j'ai parlé.

     

     

    Les Plaideurs de Racine. Le procès du chien

    2. La scène des petits chiens des Plaideurs de Racine (gravure d’une édition du XVIIème siècle).

     

    ACTE III. SCÈNE III

     

     

    LÉANDRE

    Mon père, il faut juger.

     

    DANDIN, le juge

    Aux galères.

     

    LÉANDRE

    Aux galères !

     

    DANDIN

    Un chien

    Ma foi ! je n'y conçois plus rien ;

    De monde, de chaos, j'ai la tête troublée.

    Hé ! concluez.

     

    L'INTIMÉ, lui présentant de petits chiens

    Venez, famille désolée ;

    Venez, pauvres enfants qu'on veut rendre orphelins ;

    Venez faire parler vos esprits enfantins.

    Oui, messieurs, vous voyez ici notre misère :

    Nous sommes orphelins ; rendez-nous notre père,

    Notre père, par qui nous fîmes engendrés,

    Notre père, qui nous...

     

     

    Les Plaideurs de Racine. Le procès du chien

    3. La scène des petits chiens des Plaideurs de Racine (gravure de Chauveau, édition de 1697).

     

         Jean Racine a quasiment repris, dans la scène III de l’acte III de sa comédie, la plus célèbre scène de la farce des Guêpes d’Aristophane, celle du procès du chien Citron, accusé d’avoir volé et mangé une poule. Il le révéla, dès 1668, dans un avertissement « Au lecteur », en ces termes :

     

     «  Quand je lus les Guêpes d'Aristophane, je ne songeais guère que j'en dusse faire les Plaideurs. J'avoue qu'elles me divertirent beaucoup, et que j'y trouvai quantité de plaisanteries qui me tentèrent d'en faire part au public; mais c'était en les mettant dans la bouche des Italiens, à qui je les avais destinées, comme une chose qui leur appartenait de plein droit. Le juge qui saute par les fenêtres, le chien criminel et les larmes de sa famille me semblaient autant d'incidents dignes de la gravité de Scaramouche. Le départ de cet acteur interrompit mon dessein, et fit naître l'envie à quelques-uns de mes amis de voir sur notre théâtre un échantillon d'Aristophane. Je ne me rendis pas à la première proposition qu'ils m'en firent. Je leur dis que quelque esprit que je trouvasse dans cet auteur, mon inclination ne me porterait pas à le prendre pour modèle si j'avais à faire une comédie, et que j'aimerais beaucoup mieux imiter la régularité de Ménandre et de Térence, que la liberté de Plaute et d'Aristophane. On me répondit que ce n'était pas une comédie qu'on me demandait, et qu'on voulait seulement voir si les bons mots d'Aristophane auraient quelque grâce dans notre langue. Ainsi, moitié en m'encourageant, moitié en mettant eux-mêmes la main à l'œuvre, mes amis me firent commencer une pièce qui ne tarda guère à être achevée. »

     

     

    Les Plaideurs de Racine. Le procès du chien

    4. La scène des petits chiens des Plaideurs de Racine (gravure de Louis Monziès peintre et graveur [1849 1930]).

     

          Comme les aimables visiteurs, accidentels ou épisodiques, de mon blog peuvent le voir, les diverses illustrations de cette page, consacrée à la scène du procès du chien Citron des Plaideurs de Racine, montrent une audience devant un juge unique (il en est de même du procès de Figaro et Marceline dans Le Mariage de Figaro). C’est normal car dans les cas mineurs, le terme procès désigne simplement une instance devant un juge unique sur un différend entre deux ou plusieurs parties (Dictionnaire d’Emile Littré). De plus, souvenons-nous que Léandre a dû improviser ce procès au domicile même de son père, le juge Dandin, pour éviter que celui-ci n’aille au palais de justice. Sans compter (nonobstant disent les juges !) qu’il serait malaisé de présenter sur une scène de théâtre une audience solennelle avec plusieurs juges, un procureur, un greffier, les avocats, les parties, les témoins, le public, et une portée de chiots.

     

    Les Plaideurs de Racine. Le procès du chien

    5. La scène de petits chiens dans Les Plaideurs de Racine (Œuvres de Racine, vol. 3, Paris Didot, 1805, gravure de Benoit Louis Prévost, d’après un dessin de  Nicolas Antoine Taunay).

     

           Cette autre gravure montre la grande difficulté pour les peintres et graveurs de représenter la scène des petits chiens des Plaideur car  non seulement ils sont plusieurs comme dans toute portée qui se respecte, mais surtout ils sont tout-petits !

     

         Sur cette pensée naïve, je vous quitte et vous offre, pour conclure cette série consacrée aux Plaideurs de Racine, la scène complète du procès du chien Citron en un fichier PDF (je rappelle que, dans le premier post de cette série, j’ai joint la comédie complète des Plaideurs de Racine en un fichier PDF. Je sais que des profs’ de collèges et de lycées sont heureux de pouvoir en disposer).

     

     

    6. Les Plaideurs de Jean Racine. Acte III Scène III. Le procès du chien Citron (fichier PDF)


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    Assurances contre les risques de la détention pénale (A. Allais)

    1 Pour réduire les risques du métier assurez-vous contre les poursuites correctionnelles !

     

     

    Toute personne peut s’assurer contre les risques de vol, de cambriolage et d’escroquerie dont elle  pourrait être victime.

     

    Mais est-ce que, au nom des principes de liberté et d’égalité parfaite des hommes, le voleur, le cambrioleur ou l’escroc peut s’assurer contre les risques d’une condamnation pénale et d’une incarcération ?

     

     

     

     

    Assurances contre les risques de la détention pénale (A. Allais)

    2 La Compagnie d’assurance La Défense Civile vous garantit pour les Amendes et les Poursuites correctionnelles (ancien buvard publicitaire).

     

     

    Pour ceux qui hésiteraient à se mettre en quête d'ouvrages de droit des assurances abordant cette question, qu'ils sachent au moins que la réponse est négative. 

     

     

    Assurances contre les risques de la détention pénale (A. Allais)

                 3 Ancien buvard publicitaire de La Compagnie française du Phénix.

     

    Mais ils trouveront une autre réponse, cette fois humoristique et déraisonnable, donnée par Alphonse Allais (1854-1905) dans sa nouvelle « Le phénix cellulaire, Compagnie d’Assurances contre les risques de la détention pénale. », ci-dessous reproduite.

     

     

     

    4 Alphonse Allais : « Le phénix cellulaire, Compagnie d’Assurances contre les risques de la détention pénale. » (fichier PDF, extrait de l’édition de 1935 : Les meilleures chroniques d’Alphonse Allais, préface de Paul Varenne. Henri Defontaine, éditeur) 


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    Eugène de Rastignac fait son droit (Balzac. Le père Goriot)

    1. Première édition des œuvres de jeunesse d’Honoré de Balzac, publiée en 1851-1853 par Maresq & Cie* (en libre accès sur le site Gallica de la BnF : Le Père Goriot d'Honoré de Balzac). 

     

     

    * Le fonds des ouvrages de jeunesse de Balzac de l’éditeur Maresq & Cie, riches de gravures sur bois des plus grands artistes de l’époque (Tony Johannot, Meissonier, Gavarni, Bertall, Nanteuil, etc.), a été racheté par les frères Lévy, Michel et Kalmus, dit Calmann, à l’origine de la maison d’édition Calmann Lévy, aujourd’hui intégrée au groupe Hachette. 

     

     

         Dans un carnet manuscrit, consultable au Musée des lettres et des manuscrits de Paris, Honoré de Balzac jeta l’idée de son roman, Le Père Goriot, commencé en 1834, qui deviendra l’assise introductive de son œuvre emblématique des « Scènes de la vie privée » de « La Comédie humaine », en ces quelques mots :   

     

       « Sujet du Père Goriot – un brave homme – pension bourgeoise – 600 francs de rente – s’étant dépouillé pour ses filles qui toutes deux ont 50.000 de rente, mourant comme un chien ».  

     

     

     

     

     

    Eugène de Rastignac fait son droit (Balzac. Le père Goriot)

    2. Le Père Goriot (gravure de la première édition des œuvres de jeunesse d’Honoré de Balzac, publiée par Maresq & Cie, p. 16. Source Gallica BnF).

       

      Le thème… Le père Goriot après avoir fait fortune dans le commerce s’est complètement ruiné  pour ses deux filles, Anastasie, mariée au Comte de Restaud, et Delphine, mariée au Baron de Nucigen. Il mourra, à Paris, dans la pension bourgeoise de madame Vauquer, abandonné de ces filles pour qui il avait sacrifié sa vie. 

     

     

     

     

     

    Eugène de Rastignac fait son droit (Balzac. Le père Goriot)

    3. Eugène de Rastignac « fait son droit » à Paris (illustration de la première de couverture du roman Le Père Goriot, d’Honoré de Balzac. Hachette. Biblio Lycée. Tome 56. Paru en janvier 2012). 

     

          Quant à Eugène de Rastignac, sujet ou objet de mon post de ce jour, il s’agit de l’un des personnages les plus récurrents de la Comédie humaine de Balzac, puisqu’il y apparaît dans pas moins de vingt-sept romans de ce monument littéraire, y compris et surtout le premier d’entre eux Le Père Goriot !

     

        Si vous avez manqué le début… Eugène de Rastignac est un jeune provincial, des environs d’Angoulême, pauvre et plein de bons sentiments, à la charge de sa famille désargentée. Il monte à Paris, en 1819, pour suivre ses études à la célèbre l’École de Droit, de la place du Panthéon (la Faculté de Droit de Paris).

     

        Mais aussitôt installé dans la pension bourgeoise de madame Vauquer, qui accueille entre autres le vieux père Goriot, Vautrin, un forçat évadé, et des étudiants un peu bohèmes, Eugène de Rastignac délaissera ses études de Droit pour s’introduire dans les salons les plus huppés de Saint-Germain-des-Prés afin d’y faire la conquête de femmes fortunées susceptibles de l’entretenir et d’assurer sa réussite sociale (au fil de La Comédie humaine, il deviendra ministre et épousera la fille de l’une de ses maîtresses !).

     

          Sur cette illustration contemporaine (n° 3), où l’on devine tout au fond le vieux père Goriot assis sur une chaise, Eugène de Rastignac danse avec la baronne Delphine de Nucingen dont il deviendra l’amant. Il ignorait alors qu’elle était l’une des deux filles du père Goriot, constamment moqué par les pensionnaires de la Maison Vauquer. Lorsqu’il l’apprendra, touché par le dévouement du vieil homme à l’égard de ses filles ingrates, il fera taire les moqueries et deviendra son défenseur. Il restera seul auprès du vieil homme au moment de la mort de celui-ci, ses deux filles l’ayant alors abandonné pour courir à un grand bal. 

     

     

     

     

     

    Honoré de Balzac, dans sa vingtième année à Paris. Dessin attribué à Achille Devéria

    4. Honoré de Balzac, lui aussi, avait "fait son droit" à Paris  (Honoré de Balzac, dans sa vingtième année à Paris. Dessin attribué à Achille Devéria).   

     

         Une autobiographie ? L’étudiant Eugène de Rastignac rappelle son géniteur, l’étudiant Honoré de Balzac. Celui-ci s’était inscrit, en novembre 1816, à la Faculté de Droit de Paris à la demande de son père afin d’accéder au notariat (Honoré de Balzac: étudiant en droit et clerc de notaire).

     

     

       Mais, bien peu convaincu par la « faculté » oratoire de ses professeurs en toge rouge et noire, et la prose de ses Codes de lois, Honoré de Balzac, après avoir obtenu, le 4 janvier 1819, son diplôme de bachelier en droit (grade obtenu à l’époque après deux années d’études), abandonna ses études de droit qui lui auraient permis d’être licencié en droit (grade obtenu après la troisième année d’études) et de devenir notaire. 

     

       Logé dans une mansarde, 9 rue Lesdiguires, il écrivit alors une première pièce de théâtre, intitulée Cromwell (1820), puis, sous le nom de Lord R’Hoone, ses premiers romans : L'Héritière de BiragueJean-LouisClotilde de Lusignan ou le beau Juif (1822).

     

        Et, à l’instar de son jeune héros, Eugène de Rastignac, il devint, en 1821-1822, l’amant d’une femme fortunée de la haute société, Laure de Berny, née Laure Hinner, âgée de plus de quarante ans. Celle-ci, après avoir connu les fastes et frivolités de la cour du roi et de la reine de France avant la Révolution, avait épousé le Marquis Gabriel de Berny, ancien conseiller à la Cour, dont elle eut neuf enfants. Laure de Berny accompagna Honoré de Balzac en lui témoignant son affection et en lui prêtant, très souvent, de l’argent pour honorer ses dettes récurrentes.

     

      Par la suite, Honoré de Balzac multiplia, les aventures avec d’autres femmes comme la duchesse d’Abrantès, la duchesse de Castries, Marie du Fresnay, la comtesse Guidoboni-Visconti, et la comtesse Ewelina Hanska.

     

     

     

     

     

    Eugène de Rastignac fait son droit (Balzac. Le père Goriot)

    5. L’École de Droit de Paris, place du Panthéon (gravure L’Illustration. 1847).

     

          Honoré de Balzac, comme Eugène de Rastignac, ne regretta jamais d’avoir abandonné ses études de Droit. Bien au contraire, il écrivit, des années plus tard, ces quelques mots pleins de rancœur : « Je ne me suis point sali les pieds dans ce bouge à commentaires, un grenier à bavardages, appelé École de Droit » (Le contrat de mariage,1835): Comédie du Droit

     

     

     

     

     

     

     

    Eugène de Rastignac fait son droit (Balzac. Le père Goriot)

    6. Eugène de Rastignac (Bruno Garcin) et Delphine de Nucingen (Monique Nevers), dans le téléfilm de Guy Jorré, Le Père Goriot (interprété par Charles Vanel), diffusé le 9 mars 1972*.

     

     

       *Extrait de ce téléfilm proposé par l’INA sur le nouveau site Lumni Enseignement-Eduthèque pour les enseignants et leurs élèves, de la maternelle au lycée :  Le père Goriot, extrait d'un téléfilm de 1972 de Guy Jorré

     

     

     

        Cela étant, je vous propose de rejoindre notre jeune étudiant en Droit de Paris, Eugène de Rastignac, tout au long du roman Le père Goriot, et ce, de deux manières :

     

     

     

     

     

    7. Le Père Goriot d'Honoré de Balzac

     

        - D’abord, en invitant les plus téméraires d’entre vous à lire ou à relire intégralement ce roman, grâce l’édition de référence d’Alexandre Houssiaux, parue à Paris en 1855. Elle a été patiemment « retapée » au clavier d’ordinateur, sans la moindre coquille, par nos amis canadiens de l’ancienne Nouvelle France, qui gèrent, depuis plus de vingt ans, le merveilleux site de la Bibliothèque électronique du Québec (près de 3000 volumes pour la plupart libres de droit dans leur vieille patrie… d’Europe Occidentale: https://beq.ebooksgratuits.com/).

     

     

           Ensuite, en conviant mes visiteurs les plus prudents (je n’ai pas dit flemmards) à lire les quelques extraits de ce roman que j’ai scrupuleusement recueillis dès lors qu’ils évoquent les études de Droit d’Eugène de Rastignac, ou laissent découvrir le regard, ô combien acerbe, d’Honoré de Balzac quant aux divers métiers auxquels ces études permettent d’accéder : avocat, juge, procureur du roi, procureur général, et même, pour les plus avides d’honneurs, homme politique. 

     

     

     

     

     

     

    Eugène de Rastignac fait son droit (Balzac. Le père Goriot)

    8. « Eugène de Rastignac (en premier plan, de dos), reçut le hourra de sottises des habitués de la pension de Madame Vauquer, à table, que sa tenue élégante excitèrent » (gravure de la première édition des œuvres de jeunesse d’Honoré de Balzac, publiée par Maresq & Cie, p. 25. Source Gallica BnF).

     

     

          « Madame Vauquer, née de Conflans, est une vieille femme qui, depuis quarante ans, tient à Paris une pension bourgeoise. Cette pension, connue sous le nom de la Maison Vauquer, admet des hommes et des femmes, des jeunes gens, et des vieillards, sans que jamais la médisance ait attaqué les mœurs de ce respectable établissement.

     

         La maison où s’exploite la pension bourgeoise de madame Vauquer est établie entre le quartier latin et le faubourg Saint-Marceau, dans le bas de la rue Neuve-Sainte Geneviève, à l’endroit où le terrain s’abaisse vers la rue de l’Arbalète par une pente si brusque et si rude que les chevaux la montent ou la descendent rarement. Cette circonstance est favorable au silence qui règne dans ces rues serrées entre le dôme du Val-de-Grâce et le dôme du Panthéon, deux monuments qui changent les conditions de l’atmosphère en y jetant des tons jaunes, en y assombrissant tout par les teintes sévères que projettent leurs coupoles.

     

        A l’époque où cette histoire commence, les pensionnaires internes étaient au nombre de sept… Deux chambres du troisième étage étaient alors destinées aux oiseaux de passage, à ces infortunés étudiants qui ne pouvaient mettre que quarante cinq francs par mois à leur nourriture et à leur logement ; mais madame Vauquer souhaitait peu leur présence et ne les prenait que quand elle ne trouvait pas mieux : ils mangeaient trop de pain.

     

          En ce moment, l’une de ces deux chambres appartenait à un jeune homme venu des environs d’Angoulême à Paris pour y faire son Droit, et dont la nombreuse famille se soumettait aux plus dures privations afin de lui envoyer douze cents francs par an. Eugène de Rastignac, ainsi se nommait-il, était un de ces jeunes gens façonnés au travail par le malheur, qui comprennent dès le jeune âge les espérances que leurs parents placent en eux, et qui se préparent une belle destinée en calculant déjà la portée de leurs études, et, les adaptant par avance au mouvement futur de la société, pour être les premiers à la pressurer.

     

            Eugène de Rastignac était revenu dans une disposition d’esprit que doivent avoir connue les jeunes gens supérieurs, ou ceux auxquels une position difficile communique momentanément les qualités des hommes d’élite. Pendant sa première année de séjour à Paris, le peu de travail que veulent les premiers grades à prendre dans la Faculté l’avait laissé libre de goûter les délices visibles du Paris matériel. Un étudiant n’a pas trop de temps s’il veut connaître le répertoire de chaque théâtre, étudier les issues du labyrinthe parisien, savoir les usages, apprendre la langue et s’habituer aux plaisirs particuliers de la capitale ; fouiller les bons et les mauvais endroits, suivre les cours qui amusent, inventorier les richesses des musées. Un étudiant se passionne alors pour des niaiseries qui lui paraissent grandioses. Il a son grand homme, un professeur du Collège de France, payé pour se tenir à la hauteur de son auditoire. Il rehausse sa cravate et se pose pour la femme des premières galeries de l’Opéra Comique. Dans ces initiations successives, il se dépouille de son aubier, agrandit l’horizon de sa vie, et finit par concevoir la superposition des couches humaines qui composent la société. S’il a commencé par admirer les voitures au défilé des Champs-Elysées par un beau soleil, il arrive bientôt à les envier. Eugène avait subi cet apprentissage à son insu, quand il partit en vacances, après avoir été reçu bachelier en Lettres et bachelier en Droit. Ses illusions d’enfance, ses idées de province avaient disparu. Son intelligence modifiée, son ambition exaltée lui firent voir juste au milieu du manoir paternel, au sein de la famille. Son père, sa mère, ses deux frères, ses deux sœurs, et une tante dont la fortune consistait en pensions, vivaient sur la petite terre de Rastignac. Ce domaine d’un revenu d’environ trois mille francs était soumis à l’incertitude qui régit le produit tout industriel de la vigne, et néanmoins il fallait en extraire chaque année douze cents francs pour lui. L’aspect de cette constante détresse qui lui était généreusement cachée, la comparaison qu’il fut forcé d’établir entre ses sœurs, qui lui semblaient si belles dans son enfance, et les femmes de Paris, qui lui avaient réalisé le type d’une beauté rêvée, l’avenir incertain de cette nombreuse famille qui reposait sur lui, la parcimonieuse attention avec laquelle il vit serrer les plus minces productions, la boisson faite pour sa famille avec les marcs de pressoir, enfin une foule de circonstances inutiles à consigner ici, décuplèrent son désir de parvenir et lui donnèrent soif des distinctions.

     

     

     

     

     

     

    Eugène de Rastignac fait son droit (Balzac. Le père Goriot)

    9. « Eugène de Rastignac présenté à Madame de Nucingen par la marquis d’Adjuda » (gravure de la première édition des œuvres de jeunesse d’Honoré de Balzac, publiée par Maresq & Cie, p. 24. Source Gallica BnF). 

     

     

    Comme il arrive aux âmes grandes, Eugène de Rastignac voulut ne rien devoir qu’à son mérite. Mais son esprit était éminemment méridional ; à l’exécution, ses déterminations devaient donc être frappées de ces hésitations qui saisissent les jeunes gens quand ils se trouvent en pleine mer, sans savoir ni de quel côté diriger leurs forces, ni sous quel angle enfler leurs voiles. Si d’abord il voulut se jeter à corps perdu dans le travail, séduit bientôt par la nécessité de se créer des relations, il remarqua combien les femmes ont d’influence sur la vie sociale, et avisa soudain à se lancer dans le monde, afin d’y conquérir des protectrices : devaient-elles manquer à un jeune homme ardent et spirituel dont l’esprit et l’ardeur étaient rehaussés par une tournure élégante et par une sorte de beauté nerveuse à laquelle les femmes se laissent prendre volontiers ? Ces idées l’assaillirent au milieu des champs, pendant les promenades que jadis il faisait gaiement avec ses sœurs, qui le trouvèrent bien changé. Sa tante, madame de Marcillac, autrefois présentée à la Cour, y avait connu les sommités aristocratiques. Tout à coup le jeune ambitieux reconnut, dans les souvenirs dont sa tante l’avait si souvent bercé, les éléments de plusieurs conquêtes sociales, au moins aussi importantes que celles qu’il entreprenait à l’Ecole de Droit ; il la questionna sur les liens de parenté qui pouvaient encore se renouer. Après avoir secoué les branches de l’arbre généalogique, la vieille dame estima que, de toutes les personnes qui pouvaient servir son neveu parmi la gent égoïste des parents riches, madame la vicomtesse de Beauséant serait la moins récalcitrante. Elle écrivit à cette jeune femme une lettre dans l’ancien style, et la remit à Eugène, en lui disant que, s’il réussissait auprès de la vicomtesse, elle lui ferait retrouver ses autres parents. Quelques jours après son arrivée, Rastignac envoya la lettre de sa tante à madame de Beauséant. La vicomtesse répondit par une invitation de bal pour le lendemain.

     

      Quelques jours plus tard, Eugène, après être allé au bal de madame de Beauséant, rentra vers deux heures dans la nuit. Afin de regagner le temps perdu, le courageux étudiant s’était promis, en dansant, de travailler jusqu’au matin. Il allait passer la nuit pour la première fois au milieu de ce silencieux quartier, car il s’était mis sous le charme d’une fausse énergie en voyant les splendeurs du monde. Il n’avait pas dîné chez madame Vauquer. Les pensionnaires purent donc croire qu’il ne reviendrait du bal que le lendemain matin au petit jour, comme il était quelquefois rentré des fêtes du Prado ou des bals de l’Odéon, en crottant ses bas de soie et gauchissant ses escarpins. Avant de mettre les verrous à la porte, Christophe l’avait ouverte pour regarder dans la rue. Rastignac se présenta dans ce moment, et put monter à sa chambre sans faire de bruit, suivi de Christophe qui en faisait beaucoup. Eugène se déshabilla, se mit en pantoufles, prit une méchante redingote, alluma son de mottes, et se prépara lestement au travail, en sorte que Christophe couvrit encore par le tapage de ses gros souliers les apprêts peu bruyants du jeune homme. Eugène resta pensif pendant quelques moments avant de se plonger dans ses livres de Droit. Il venait de reconnaître en madame la vicomtesse de Beauséant l’une des reines de la mode à Paris, et dont la maison passait pour être la plus agréable du faubourg Saint-Germain. Elle était d’ailleurs, et par son nom et par sa fortune, l’une des sommités du monde aristocratique.

     

       Grâce à sa tante de Marcillac, le pauvre étudiant avait été bien reçu dans cette maison, sans connaître l’étendue de cette faveur. Etre admis dans ces salons dorés équivalait à un brevet de haute noblesse. En se montrant dans cette société, la plus exclusive de toutes, il avait conquis le droit d’aller partout.

     

        L’étudiant n’étudia plus. Il allait aux cours pour y répondre à l’appel, et quand il avait attesté sa présence, il décampait. Il s’était fait le raisonnement que se font la plupart des étudiants. Il réservait ses études pour le moment où il s’agirait de passer ses examens ; il avait résolu d’entasser ses inscriptions de seconde et de troisième année, puis d’apprendre le Droit sérieusement et d’un seul coup au dernier moment. Il avait ainsi quinze mois de loisirs pour naviguer sur l’océan de Paris, pour s’y livrer à la traite des femmes, ou y pêcher la fortune.

     

     

     

     

     

     

    Eugène de Rastignac fait son droit (Balzac. Le père Goriot)

    10. « Eugène de Rastignac étourdi se laisse prendre dix louis par l’homme aux cheveux blancs » (gravure de la première édition des œuvres de jeunesse d’Honoré de Balzac, publiée par Maresq & Cie, p. 32. Source Gallica BnF).

     

     

        Demandez aux femmes quels hommes elles recherchent, les ambitieux. Les ambitieux ont les reins plus forts, le sang plus riche en fer, le cœur plus chaud que ceux des autres hommes. Et la femme se trouve si heureuse et si belle aux heures où elle est forte, qu’elle préféré à tous les hommes celui dont la force est énorme, fût-elle en danger d’être brisée par lui. Je fais l’inventaire de vos désirs afin de vous poser la question. Cette question, la voici. Nous avons une faim de loup, nos quenottes sont incisives, comment nous y prendrons-nous pour approvisionner la marmite ? Nous avons d’abord le Code à manger, ce n’est pas amusant, et ça n’apprend rien ; mais il le faut. Soit. Nous nous faisons avocat pour devenir président d’une cour d’assises, envoyer les pauvres diables qui valent mieux que nous avec T.F.* sur l’épaule, afin de prouver aux riches qu’ils peuvent dormir tranquillement (*T.F. était une marque au fer rouge sur l'épaule droite des condamnés aux travaux forcés à perpétuité). Ce n’est pas drôle, et puis c’est long. D’abord, deux années à droguer dans Paris, à regarder, sans y toucher, les nanans dont nous sommes friands. C’est fatigant de désirer toujours sans jamais se satisfaire. Si vous étiez pâle et de la nature des mollusques, vous n’auriez rien à craindre ; mais nous avons le sang fiévreux des lions et un appétit à faire vingt sottises par jour. Vous succomberez donc à ce supplice, le plus horrible que nous ayons aperçu dans l’enfer du bon Dieu. Admettons que vous soyez sage, que vous buviez du lait et que vous fassiez des élégies ; il faudra, généreux comme vous l’êtes, commencer, après bien des ennuis et des privations à rendre un chien enragé, par devenir le substitut de quelque drôle, dans un trou de ville où le gouvernement vous jettera mille francs d’appointements, comme on jette une soupe à un dogue de boucher. Aboie après les voleurs, plaide pour le riche, fais guillotiner des gens de cœur. Bien obligé ! Si vous n’avez pas de protections, vous pourrirez dans votre tribunal de province. Vers trente ans, vous serez juge à douze cents francs par an, si vous n’avez pas encore jeté la robe aux orties. Quand vous aurez atteint la quarantaine, vous épouserez quelque fille de meunier, riche d’environ six mille livres de rente. Merci. Ayez des protections, vous serez procureur du roi à trente ans, avec mille écus d’appointements, et vous épouserez la fille du maire. Si vous faites quelques-unes de ces petites bassesses politiques, comme de lire sur un bulletin Villèle au lieu de Manuel (ça rime, ça met la conscience en repos), vous serez, à quarante ans, procureur général, et pourrez devenir député. Remarquez, mon cher enfant, que nous aurons fait des accrocs à notre petite conscience, que nous aurons eu vingt ans d’ennuis, de misères secrètes, et que nos sœurs auront coiffé sainte Catherine. J’ai l’honneur de vous faire observer de plus qu’il n’y a que vingt procureurs généraux en France, et que vous êtes vingt mille aspirants au grade, parmi lesquels il se rencontre des farceurs qui vendraient leur famille pour monter d’un cran. Si le métier vous dégoûte, voyons autre chose. Le baron de Rastignac veut-il être avocat ? Oh ! joli. Il faut pâtir pendant dix ans, dépenser mille francs par mois, avoir une bibliothèque, un cabinet, aller dans le monde, baiser la robe d’un avoué pour avoir des causes, balayer le palais avec sa langue. Si ce métier vous menait à bien, je ne dirais pas non ; mais trouvez-moi dans Paris cinq avocats qui, à cinquante ans, gagnent plus de cinquante mille francs par an ? Bah ! plutôt que de m’amoindrir ainsi l’âme, j’aimerais mieux me faire corsaire. D’ailleurs, où prendre des écus ? Tout ça n’est pas gai.

     

       Nous avons une ressource dans la dot d’une femme. Voulez-vous vous marier ? ce sera vous mettre une pierre au cou ; puis, si vous vous mariez pour de l’argent, que deviennent nos sentiments d’honneur, notre noblesse ! Autant commencer aujourd’hui votre révolte contre les conventions humaines. Ce ne serait rien que se coucher comme un serpent devant une femme, lécher les pieds de la mère, faire des bassesses à dégoûter une truie, pouah ! si vous trouviez au moins le bonheur. Mais vous serez malheureux comme les pierres d’égout avec une femme que vous aurez épousée ainsi. Vaut encore mieux guerroyer avec les hommes que de lutter avec sa femme. Voilà le carrefour de la vie, jeune homme, choisissez. Vous avez déjà choisi : vous êtes allé chez notre cousin de Beauséant, et vous y avez flairé le luxe. Vous êtes allé chez madame de Restaud, la fille du père Goriot, et vous y avez flairé la Parisienne. Ce jour-là vous êtes revenu avec un mot sur votre front, et que j’ai bien su lire : Parvenir ! parvenir à tout prix. Bravo ! ai-je dit, voilà un gaillard qui me va… »

     

     

     

     

     

     

    Eugène de Rastignac dans la chambre où gisait le vieux père Goriot

    11. « Eugène de Rastignac dans la chambre où gisait le vieux père Goriot… L’étudiant ne soutint pas ce spectacle, des larmes humectèrent ses yeux… Il resta seul près du vieillard assis au pied du lit » (gravure de la première édition des œuvres de jeunesse d’Honoré de Balzac, publiée par Maresq & Cie, p. 56. Source Gallica BnF). 

     

     

      Cependant, au moment où le corps du père Goriot fut placé dans le corbillard, deux voitures armoriées, mais vides, celle du comte de Restaud et celle du baron de Nucingen, se présentèrent et suivirent le convoi jusqu’au Père-Lachaise. A six heures, le corps du père Goriot fut descendu dans sa fosse, autour de laquelle étaient les gens de ses filles, qui disparurent avec le clergé aussitôt que fut dite la courte prière due au bonhomme pour l’argent de l’étudiant. Quand les deux fossoyeurs eurent jeté quelques pelletées de terre sur la bière pour la cacher, ils se relevèrent, et l’un d’eux, s’adressant à Rastignac, lui demanda leur pourboire. Eugène fouilla dans sa poche et n’y trouva rien, il fut forcé d’emprunter vingt sous à Christophe. Ce fait, si léger en lui-même, détermina chez Rastignac un accès d’horrible tristesse. Le jour tombait, un humide crépuscule agaçait les nerfs, il regarda la tombe et y ensevelit sa dernière larme de jeune homme, cette larme arrachée par les saintes émotions d’un cœur pur, une de ces larmes qui, de la terre où elles tombent, rejaillissent jusque dans les cieux. Il se croisa les bras, contempla les nuages, et, le voyant ainsi, Christophe le quitta.

     

     

     

     

     

     

    Eugène de Rastignac fait son droit (Balzac. Le père Goriot)

    12. Eugène de Rastignac contemplant Paris à ses pieds : « À nous deux maintenant ! » (gravure de la première édition des œuvres de jeunesse d’Honoré de Balzac, publiée par Maresq & Cie, p. 57. Source Gallica BnF). 

     

        Rastignac, resté seul, fit quelques pas vers le haut du cimetière et vit Paris tortueusement couché le long des deux rives de la Seine où commençaient à briller les lumières. Ses yeux s’attachèrent presque avidement entre la colonne de la place Vendôme et le dôme des Invalides, là où vivait ce beau monde dans lequel il avait voulu pénétrer. Il lança sur cette ruche bourdonnante un regard qui semblait par avance en pomper le miel, et dit ces mots grandioses : "A nous deux maintenant !" *

     

         Et pour premier acte du défi qu’il portait à la Société, Rastignac alla dîner chez madame de Nucingen ».

     

     

    * « A nous deux maintenant ! ». Ces mots, prononcés à la fin du roman Le Père Goriot, par notre jeune étudiant en Droit de Paris, Eugène de Rastignac, sont à l’origine de l’expression bien plus célèbre : «  A nous deux Paris », parfois attribuée à tort à Honoré de Balzac. 





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