• L’affaire du chant du coq (CA Riom, 7 septembre 1995)

     

    L’affaire du chant du coq des époux Roche (Cour d’appel de Riom, 7 septembre 1995)

                           Chromo fin du XIXème siècle. Découpis. 

     

     

    L’affaire du chant du coq des époux Roche. Le sieur Rougier, habitant de Sallèdes, paisible village du Puy-de-Dôme, célèbre pour son château en ruine de Chaux-Mont-Gros, se plaignait du poulailler de ses voisins, les époux Roche, trop proche, trop bruyant et trop malodorant. Le tribunal de Clermont-Ferrand lui donna raison et ordonna la destruction du poulailler fauteur de troubles de voisinage. Mais la cour d’appel de Riom, le 7 septembre 1995, infirma ce jugement, donnant raison aux époux Roche, et condamnant le sieur Rougier à payer le coût du procès : 

     

    « Attendu que la poule est un animal anodin et stupide, au point que nul n’est encore parvenu à le dresser, pas même un cirque chinois ; que son voisinage comporte beaucoup de silence, quelques tendres gloussements et des caquètements qui vont du joyeux (ponte d’un œuf) au serein (dégustation d’un ver de terre) en passant par l’affolé (vue d’un renard) ; que ce paisible voisinage n’a jamais incommodé que ceux qui, pour d’autres motifs, nourrissent du courroux à l’égard des propriétaires de ces gallinacés ; que la cour ne jugera pas que le bateau importune le marin, la farine le boulanger, le violon le chef d’orchestre, et la poule un habitant du lieu-dit La Rochette, village de Sallèdes (402 âmes) dans le département du Puy-de-Dôme.

     

     Par ces motifs : Statuant publiquement et contradictoirement, infirme le jugement, déboute le sieur Rougier de son action et le condamne aux dépens… ».