• Le mémoire de droit 1/3

     

    LE MÉMOIRE DE DROIT : CONSEILS POUR LES ÉTUDIANTS (1/3)

     

     

     

    Le mémoire de droit 1/3 (J. Bonnard)

    1 Mémoire (nom masculin). Dissertation sur quelque objet de science, d'érudition, de littérature, de droit, etc. Un excellent mémoire sur un point de droit. Il a fait plusieurs mémoires de physique, de droit, de médecine (Émile Littré : Le grand dictionnaire de la langue française. 1859-1872).

     

    Ces conseils sont donnés pour les étudiants en droit de Master I ou II de nos universités. Ils peuvent ne pas être adaptés à d’autres formations et diplômes.

     

     

     

    Le mémoire de droit 1/3 (J. Bonnard)

                           2 Étudiant (féminin d’étudiant à la Belle Epoque !)

     

    De surcroît, ces conseils sont parfaitement adaptés aux étudiantes de Master I ou II de Droit.

     

    I     CONSEILS PRÉLIMINAIRES : 

     

    Nombre d’exemplaires : en général 2 ou 3 pour l’université et les membres du jury de soutenance (+ 1 pour vous).

     

     

    Le mémoire de droit 1/3 (J. Bonnard)

                      3 Pour faciliter la lecture, évitez d'écrire recto et verso

     

    Taille du mémoire : sauf indications contraires, entre 30 et 40 pages de textes, complétées de quelques pages d’annexes, et de la bibliographie. N’oubliez pas de paginer les pages ! Les pages doivent être imprimées seulement en recto.

     

    Faire plusieurs sauvegardes après chaque séance de travail et même au cours d’une même séance de travail. (CD, clef USB, disque dur externe, sortie papier, boîte mail etc.). Vérifiez chaque fois que la sauvegarde numérique est bien enregistrée. N’hésitez pas à enregistrer une copie de votre texte sur le disque dur ou, plus encore, en vous l’adressant à votre propre adresse mail. Cela vous évitera les risques de pertes ou de dysfonctionnement d’ordinateur, de disques durs externes et de clefs USB.

     

     

     

     

    Les bons trucs pour éviter les fautes d'orthographe

                           4 Les bons trucs pour éviter les fautes d'orthographe

     

    Pour l’orthographe, les correcteurs de vos logiciels de traitement de textes sont insuffisants. Ils ignorent souvent les accords des participes passés, la conjugaison et la ponctuation. Ayez donc toujours un dictionnaire papier ou numérique sous la main, ainsi qu’un livre d’orthographe de classe élémentaire (ex. le bled) pour vérifier l’orthographe, la syntaxe et la ponctuation. De plus, de remarquables sites ou blogs pédagogiques gratuits sont à votre disposition sur la toile pour vous tirer d’embarras.

     

     

     

     

    5 À la manière de Victor Hugo (page manuscrite des Misérables. Source Gallica. Bibliothèque nationale de France)

    5 À la manière de Victor Hugo (page manuscrite des Misérables. Source Gallica. Bibliothèque nationale de France)

     

     

    « Caressez votre phrase, elle sourira » (Anatole France). Evitez les phrases trop longues : scindez-les toujours. Votre style doit être clair, compréhensible par le lecteur en une seule lecture. Les bons écrivains, comme Victor Hugo, passaient souvent plus de temps à relire leur texte qu’à l’écrire pour corriger le style, traquer les fautes, et éviter des répétitions.

     

     

     

     

    Le mémoire de droit 1/3 (J. Bonnard)

                6 - Si tu relis mon mémoire, j’te donnerai deux billes et un calot ! 

     

    Relecture par papa, maman, son frangin ou sa frangine. Quand vous aurez terminé votre mémoire, il doit toujours être relu par un proche ou un condisciple, même s’il n’a jamais fait de droit et ne connait rien au sujet. Car en effet vous êtes trop immergé dans votre texte pour relever certaines fautes d’orthographe ou de style élémentaires.

     

     

     

    Le vilain petit copieur. Tel est pris qui croyait prendre !

                      7 Le vilain petit copieur. Tel est pris qui croyait prendre ! 

    - Mon pauvre ami, vous avez recopié, dans votre mémoire, mot à mot, un très long passage de mon livre de droit paru en 2018 !

    - Non, Monsieur le professeur, je jure que j’ai fidèlement recopié tout ce passage dans un livre de droit de 1998 du professeur Machin que j’ai trouvé à la B.U. !

     

    De l’art du copier/coller. L’emprunt sans citer son auteur ou sans mettre son texte entre guillemets est une fraude. Certes, il est toujours difficile pour un (e) jeune étudiant (e) qui rédige un mémoire de s’abstraire du texte d’un auteur parfaitement bien écrit qu’il a sous les yeux, alors qu’il (elle) n’a guère l’expérience de l’écriture. Pourtant, il existe une méthode infaillible pour se sortir de ce dilemme : lisez attentivement deux ou trois textes d’auteurs différents qui vous servent de source, puis fermez leurs livres et prenez votre feuille de papier. Vous serez obligé d’écrire avec votre style et votre vocabulaire. Tout au plus, vous citerez en note ledit auteur.

     

    Quant aux enseignants qui liront votre mémoire, il peut se produire plusieurs choses. D’abord, s’ils connaissent les sources que vous avez utilisées, ils pourront vérifier aisément les emprunts. Ensuite, pour ce qui provient d’Internet, il suffit souvent d’introduire une phrase suspecte dans n’importe quel moteur de recherche, pour être renvoyé à vos sources numériques, y compris à des thèses et des mémoires identiques mis en ligne (beaucoup d’universités ont acheté des logiciels permettant un tel contrôle, qu’elles mettent à la disposition de leurs enseignants). En outre, les enseignants connaissent votre niveau général de raisonnement et votre style. Si votre style est trop parfait et vos raisonnements excellents, ils vous inviteront à expliquer chacune de vos idées lors de la soutenance. Enfin et surtout, les auteurs de papier/coller utilisent plusieurs sources différentes, sans toujours se rendre compte que chaque source se caractérise par un style propre. L’enseignant qui va lire votre mémoire ressentira immédiatement le changement de style d’une page ou d’un paragraphe à l’autre et vous « cuisinera » sans ménagement lors de la soutenance !

     

     

     

    Le mémoire de droit 1/3 (J. Bonnard)

    8 Pendant la soutenance du mémoire : « Je convaincs, tu convaincs, il convainc, nous convainquons, vous convainquez, ils convainquent ».

     

    La soutenance. En général, il vous sera demandé d’exposer, de préférence sans notes détaillées (entraînez-vous plusieurs fois chez vous en vous enregistrant !), pendant 10 ou 15 minutes : les raisons du choix du sujet de mémoire, notamment son intérêt et son actualité, les difficultés rencontrées pour le préparer, votre problématique, votre plan et les grandes lignes de votre démonstration. Puis, les membres du jury vous poseront des questions pendant plus d’une dizaine de minutes.

     

     

     

    Le mémoire de droit 1/3 (J. Bonnard)

    9 La famille de l’impétrant au grade de Master : ouverture de la soutenance du mémoire par le président du jury

     

     

    II PRÉSENTATION TYPE DU MÉMOIRE (sauf conseils différents de votre université) 

     

    1ère page :     en haut (à gauche ou centré) :         

    Université de…

    Master 1ère ou 2ème année de Droit des…

     

               au milieu (centré) :        

    Titre du mémoire

                         Nom et prénom de l’étudiant

     

                                  au 2/3 (à gauche ou centré)

    Directeur de recherches : Monsieur…., Professeur (e) à l’Université de…

    Membres du jury : …

     

    (si vous ne savez pas quel est le titre ou la qualité des membres du jury contentez-vous d’écrire pour tous : soit Monsieur ou Madame x., soit Monsieur le professeur x. ou Madame la professeure x.).

     

    en bas (à gauche ou centré) :

    Année universitaire 2019/2020 (n° d’étudiant)

     

    2ème page : éventuellement des remerciements :

    Je tiens à exprimer ma gratitude à…, pour

     

    Il est préférable d’éviter les citations trop engagées (ex. : religion, politique). Elles pourraient indisposer des membres du jury attachés à une neutralité académique de l’Université.

     

    2ème ou 3ème page : éventuellement, table des abréviations utilisées

     

    4ème page : Plan ou sommaire

     

    Dans la mesure où votre mémoire a seulement trente ou quarante pages, il est inutile de doubler ce sommaire par un plan détaillé en fin du mémoire. Pour faciliter la lecture, indiquez dans votre sommaire les pages correspondantes du texte.

     

    5ème page à 35ème ou 40ème page : texte du mémoire.

     

    Vous pouvez mettre les notes soit en bas de page, soit dans le corps du texte. Ceux qui ne maîtrisent pas la fonction des notes de bas de page des logiciels de traitement de textes seront prudents en intégrant leurs notes dans le corps même du texte pour éviter les mauvaises surprises.

     

    Dernières pages :

     

    Éventuellement des annexes. Par exemple, des modèles de formulaires, une décision inédite, la copie d’un article de presse, etc.

    Un index analytique n’est pas indispensable en raison de la taille réduite du mémoire : c’est à vous d’en décider.

     

     

     

     

    Le mémoire de droit 1/3 (J. Bonnard)

    10 La famille de l’impétrant au grade de Master : une observation critique d’un membre du jury

     

    La bibliographie. Cette fois, l’obligation est la règle. Elle doit être complète, opportune (évitez les références à des sources de vulgarisation ou anonymes comme wikipedia même si elles peuvent être de bonne qualité). Votre mémoire doit s’abreuver de sources scientifiques rigoureuses et contrôlables. De plus votre bibliographie doit être parfaitement ordonnée.

     

    Vous pouvez suivre l’ordre suivant de présentation :

     

      Traités et manuels (citez les dernières éditions),

      Autres ouvrages : Dictionnaire de droit, encyclopédie, par exemple,

      Articles, chroniques,

      Notes de jurisprudence

    Thèses et mémoires

      Ouvrages pratiques ou professionnels (même s’ils n’ont pas une grande autorité doctrinale)

      Sites Internet : à cette occasion vous pouvez mentionner les guides et rapports mis en ligne par des administrations, des organismes ou des fédérations professionnelles. En tout état de cause, ne mélangez pas cette rubrique avec les autres précédentes, et évitez les sources de vulgarisation.

     

     

     

    Le mémoire de droit 1/3 (J. Bonnard)

    11 La famille de l’impétrant au grade de Master : une réponse erronée du candidat

     

     

    III       MODÈLES DE MÉMOIRES

     

               Outre les mémoires de vos condisciples des dernières promotions qui peuvent éventuellement être mis à votre disposition par les universités ou UF.R, examinez attentivement ceux, souvent de bonne qualité, mis en ligne sur divers sites universitaires ou participatifs.

     

    Par exemple, la base de mémoire DUMAS (Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance) hébergée par le serveur HAL rattaché au CNRS, publie chaque année des mémoires d’étudiants en droit de niveaux bac + 4 (Master 1) et  bac + 5 (Master 2), validés par un jury de l’Université de soutenance. On y trouve en accès libre (free access ) plus d’une centaine de mémoires dans les domaines du droit privé, du droit public et de l’histoire du droit soutenues dans nos meilleures universités :            Base des mémoires DUMAS

     

     

     

     

    Le mémoire de droit 1/3 (J. Bonnard)

    12 La famille de l’impétrant au grade de Master : mention très honorable à l’unanimité des membres du jury !

     

    La suite dans deux jours : LA PRÉPARATION ET LA RÉDACTION DU MÉMOIRE