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    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1920 à 1940)

    40. Le plus dur pour un député c’est de faire croire qu’il s’engage à titre gracieux (dessin de presse. 2 février 1924).

       - C’est très joli, mon cher député, de dire au peuple qu’il pourra bientôt manger des truffes et boire du vin à 150 francs la bouteille… Comment voulez-vous qu’il fasse ?

       - Comme moi !

    Lu sur le site non humoristique de recherche d’emploi INDEED en 2023 : « Si vous avez une haute estime de la Nation ainsi qu’un très bon sens du devoir, vous envisagez peut-être de devenir député ». 

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1920 à 1940)

                            41. La voyante et le candidat (dessin de presse. 1924).

                                - J’entends des voix… oh ! beaucoup de voix…

                               - Vous me faites bien plaisir… Je suis député sortant.

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1920 à 1940)

                    42. Le Code du candidat député (dessin de presse.1928).

                        - Je suis un ardent féministe et en attendant que vous obteniez le droit                         de vote, je compte que vous obligerez vos maris à voter pour moi...

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1920 à 1940)

      43. Garder la Chambre en temps de guerre (dessin de presse. 3 juin1928).

           - En temps de guerre, les députés auront le choix : ou partir au front ou rester à la Chambre.

          - Diable, tout le monde va vouloir être député !

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1920 à 1940)

           44. Comment tirer droit au billard ?  (dessin de presse. 6 août 1930).

             - Moi, à votre place, monsieur le député, je prendrais ma bille plus à droite…

             - Jamais, Mossieur ! mes opinions s’y opposent !

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1920 à 1940)

     45. Vendu ! Ta bouche ! Crapule ! Buse ! (dessin de presse. 8 août 1930).

              - Excusez-le ; c’est pas de sa faute : il a appartenu à un député.

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1920 à 1940)

    46. À la Buvette de la Chambre des députés (dessin de presse. 10 août 1931).

         - Bizarre jadis, je passais mon temps à représenter mon département, et ça ne me rapportait rien du tout... 

         - Aujourd'hui, je le représente encore, et ça rapporte plus de 70 000 euros par an ! 

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1920 à 1940)

           47. Devant la chambre des députés (dessin de presse. 20 juillet 1933).

              - Enfin ! les voilà partis ! On va donc être un peu tranquilles !

              - Ces pauvres députés ! On leur crie après, et cependant, ils n’ont rien fait…

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1920 à 1940)

       48. En cas de fatigue, gardez la Chambre (dessin de presse. 19 août 1933).

           - Eh, bien, monsieur le député, vous vous reposez un brin ?

          - Moi, mon ami, jamais ! Je travaille ici tout comme à la Chambre…

     

     

          Nos députés en dessins humoristiques de presse (1920 à 1940)

    49. Séance nocturne à la Chambre : à quoi ça sert ? (dessin de presse. 24 mars 1934).

       - Ah ! mon député, quelles gens sans logique. Quand on pense qu’il leur a fallu une séance de nuit pour voter l’ordre du jour !...

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1920 à 1940)

                                50. Mon avocat-député (dessin de presse. 1935).

                        - Mais, cher Maître, il y aurait peut-être un moyen de tourner cette loi…

                        - Je sais… Je sais… Je l’ai faite.

     

      Sous la Troisième République, les avocats représentaient une part importante des effectifs de la Chambre des députés. Par exemple, en 1924, lors du Cartel des Gauches, celle-ci comportait 140 avocats, et, en 1936, sous le Front populaire, 110 avocats.

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1920 à 1940)

                     51. Remède Radical (dessin de presse. 28 février 1935).

        - Pour votre toux, je vais vous indiquer un remède radical.

       - Oh, vous n’auriez pas un remède plus en rapport avec mes opinions. Je suis député de droite !

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1920 à 1940)

                         53. Pension… (dessin de presse. 14 novembre 1936).

       - Voyons, monsieur le député, je suis le seul citoyen qui ne soit pas pensionné !...

      - Mais, mon ami, vous n’êtes ni ancien fonctionnaire, ni ancien combattant, ni infirme, ni sinistré !...

      - Ah pardon !... tous les ans mon potager est ravagé par les escargots !...

     

     Privilèges de Chambre. Les députés bénéficient d’une pension de retraite de 661 € net pour un seul mandat de 5 ans, soit seulement 20 trimestres de cotisations, contre 695,59 € minimum (747, 57 € brut), pour un salarié devant justifier de 120 trimestres de cotisations au régime général de la Sécurité sociale.  

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1920 à 1940)

    54. « Le cigare est le complément indispensable de toute vie oisive et élégante » Georges Sand (dessin de presse. 4 mai 1937).

    - Voulez-vous un cigare ?

    - Oh, m’sieur l’député, j’aimerais mieux un bureau de tabac !...

     

    Cigare de l’espagnol cigarro par rapprochement de cigarra, la cigale de même forme et couleur. En 1981, l’Amicale des députés fumeurs de cigares était composée de 20 membres. En 1991, le Club des parlementaires amateurs de Havane, siégeant au Palais-Bourbon, comptait 200 membres parlementaires (en 2013, environ 50). Sa devise : « Ciento por ciento cubano, hecho a mano » (« 100 % cubain, fait à la main »).  

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1920 à 1940)

    55. Programme électoral en instance (dessin de presse. 9 mai 1937).

      - Maintenant que vous voilà élu, monsieur le député, est-il indiscret de vous demander par quoi débutera votre programme ?

      - Tout doux, tout doux ! mes chers électeurs, j’ai quatre ans pour réfléchir !...

     

      


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    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1914 à 1920)

                                27. Après la bataille (dessin de presse. 1914).

        - Voyons, m’sieu l’député, c’est moi l’père Toutou, qu’on a même pris la cuite ensemble la veille des élections…

     

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1914 à 1920)

                     28. Vocation parlementaire (dessin de presse. 21 juin 1914).

               - Quand je serai grand, je veux être député.

               - C’est bien, Toto, de se dévouer pour ses compatriotes.

            - Oh ! grand-père, c’est pas pour ça, c’est parce qu’ils partent en vacances bien avant nous et qu’ils rentrent bien après…

     

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1914 à 1920)

                              29. Paysannerie (dessin de presse. 19 juillet 1914).

                      - C’est votre fils, père Mathieu ?...

                      - Oui, mon député.

                     - Comme il a grandi…

                     - Oui, il pousse comme les impôts !

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1914 à 1920)

    30. Député en campagne… paysanne (dessin de presse. 29 septembre 1914).

       - Eh bien, voilà, mon député, ce que nous voudrions, c’est la tranquillité, la paix… et puis payer moins d’impôts…

        - Mais, c’est là tout un nouveau programme !

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1914 à 1920)

                      31. Variations météorologiques…(dessin de presse. 1915).

                             - Voyez ce député cherchant d’où vient le vent.

     

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1914 à 1920)

                              32. Le Code civil pour tous (dessin de presse. 1915).

                                     Élections : Majorité 

      - J’ai connu des députés qui, pour l’obtenir, ne se gênaient pas pour ajouter 1 500 bulletins dans l’urne.

     

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1914 à 1920)

                        33. Entre suffragettes (dessin de presse. 29 janvier 1915).

      - Que voulez-vous, ma chère, c’est comme dans un ménage la Chambre ne sera jamais bien tenue tant qu’il n’y aura pas de femmes au Palais-Bourbon.

     

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1914 à 1920)

                             34. Ne pas déranger (dessin de presse. 24 mai1915).

                                - Je voudrais voir monsieur le Député.

                                - Attendez la période électorale.

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1914 à 1920)

    35. Élection des bénéficiaires de l’indemnité parlementaire (dessin de presse. 24 mai1915).

        - Moi, les élections je m’en fiche…, comme c’est pas moi qui touche les 15 000 balles* !...

    *En 2023, l’indemnité parlementaire de base des députés, alignée sur le traitement des Conseiller d’État, s’élève à 7 493,30 € brut mensuel.

     

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1914 à 1920)

      36. Répéter : redire ce qu’on n’a pas déjà dit ! (dessin de presse. 21 mai 1915).

         - Citoyens ! Ayant été interrompu hier dans l’exposé de mon programme, je vais vous répéter ce que je n’ai pas pu vous dire hier…

     

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1914 à 1920)

    37. Blackbouler : évincé ou non renommé par un vote (dessin de presse. 21 mai 1915).

               - Je vous recommande le vin de ce cru, il est renommé.

               - Le député blackboulé : Il est plus veinard que moi. 

     

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1914 à 1920)

                    38. Le député gaffeur (dessin de presse. 23 septembre 1918).

                       - La droite m’applaudit, je dois avoir commis une gaffe !

     

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1914 à 1920)

                  39. Reproches amers (dessin de presse. 1919. Maitrejean).

    - Il était furieux, il nous a dit comme ça : Vous n’avez pas d’honneur ; après tout le vin que je vous ai payé, de ne m’avoir pas élu vot’ député !

    - Ben, vous fâchez pas, que j’y ai dit. Si y a que ça qui vous chiffonne, on va vous le rendre vot’ vin !

     

    La suite dans une semaine : 4/4. Nos députés en dessins humoristiques de presse (1920 à 1940).


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    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1900 à 1914)

                   15 Femme de Chambre (dessin de presse. 24 décembre 1900).

        - Ah ! mon rêve eût été d’être l’épouse d’un député !... une femme parlementaire.

        - Une femme de Chambre… quoi !

     

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1900 à 1914)

                      16 Députés en vacances (dessin de presse. 1901. Henriot)

         - Vous me reprochez de n’avoir rien fait pour le pays ? Vous ignorez donc que j’ai dépensé plus de 60.000 francs pour me faire élire ?... 

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1900 à 1914)

             17. Député en campagne… estivale (dessin de presse. 7 avril 1901).

                  - Tiens, v’là not’député en vacances !

                  - Ch’est-y heureux d’avoir du temps à perdre comme ça ! 

     

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1900 à 1914)

     18. Parle…ment, composé des verbes Parler et Mentir (dessin de presse. 13 août 1901).

        - Sont-ils bêtes, ces électeurs !... Ils nous croient encore, nous, députés, quand nous leur promettons quelque chose…

     

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1900 à 1914)

    19. Girouette politique (dessin de presse. 25 septembre 1907).

    - Enfin, voyons, not’ déput’ vous n’avez surement pas d’opinion !...

    - Pas d’opinion ! père Bouillard, mais rien que dans ces quatre dernières années, j’ai pu en changer plus de vingt fois !...

     

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1900 à 1914)

                                20. Brèves de comptoir (dessin de presse. 1908).

        - Et ça sera comme cela, tant qu’on choisira les députés parmi les hommes politiques.

     

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1900 à 1914)

                       21. Dette publique de la France (dessin de presse. 1908).

          - Moi, m’sieur le Député, j’ai jamais dû un sou à personne.

         - Permettez, mon ami, vous êtes citoyen français… vous avez comme moi, plus de quarante milliards de dettes ! Et vous appelez cela ne rien devoir !...

     

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1900 à 1914)

                     22. Propos électoraux (dessin de presse. 1908. Clément).

        - Les élections, voyez-vous, m’sieur le Député, ça devrait se faire en été… on a plus soif !...

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1900 à 1914)

                                 23. Retourner sa veste (dessin de presse. 1910)

                 - Je vais vous mettre une jolie doublure, monsieur le député.

                 - C’est ça ! pour quand je retournerai ma veste.

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1900 à 1914)

               24. À quoi ça sert un député ? (dessin de presse. 19 juin 1910)

                - D’abord, à quoi ça sert un député ?

                - T’es bête, ça sert à payer à boire au moment des élections !...

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1900 à 1914)

                         25. Le prestige (dessin de presse. 1911. Albert Guillaume).

    -Dis, papa, est-ce que les députés qui règlent l’heure d’hiver peuvent aussi régler l’hiver ?...

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1900 à 1914)

     26. Député dormeur à la Chambre (dessin de presse. 28 novembre 1912.

        - Vous qui vous posiez pour un homme de progrès, jamais vous ne dites un mot à la Chambre ?...

      - Eh ! bien n’est-ce pas un progrès que d’empêcher de perdre un temps précieux ?...

     

    La suite dans une semaine : 3/4. Nos députés en dessins humoristiques de presse (1914 à 1920).


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    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1876-1900)

                          1 Leurs électeurs (ancien dessin de presse, non daté)

          - M. le député ne peut vous recevoir en ce moment, il est en commissions !

          - Quoi ! on les envoie donc faire des courses ?

    « Qui n’a pas été député ne saurait se faire une idée du vide humain » (Léon Daudet, fils aîné d’Alphonse Daudet, écrivain et député de la Seine de 1919 à 1922. Melancholia, 1927). 

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1876-1900)

                                    2. Nos élus (ancien dessin de presse, non daté)

       - Mon cher député, quel est donc, dans votre arrondissement, l’esprit de vos      électeurs ?...

       - Ils en manquent complètement.

     

        Dessinateurs de presse satirique et humoristique. Sous la Troisième République (septembre 1870 à juillet 1940), les dessinateurs de presse ont pris pour cible les hommes politiques (Présidents de la République, Chefs de Gouvernement, Ministres, Députés et Sénateurs).

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1876-1900)

    3. Les députés malades de la veste : Édouard Herriot, Député du Rhône (Le Rire, n° 262, 9 février 1924. Dessin de Charles Lucien Léandre).

     

        Satirique : enclin à la médisance. Certains dessinateurs raillaient un homme ou un événement de la vie politique en particulier, souvent de manière sous-entendue, comme ceux des journaux satiriques Cyrano et Le Cri de Paris, auxquels j’ai consacré les deux pages précédentes. Il en était de même des dessinateurs du journal Le Rire, un hebdomadaire illustré lancé, à Paris, par Félix Juven, le 19 novembre 1894 et qui s’achèvera en avril 1971. 

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1876-1900)

    4. Chemin de fer… parlementaire… de Versailles (dessin de presse. 1876).

      Un membre de l’Assemblée voulant absolument trinquer avec un orateur dont il partage les opinions.

     Petite explication. Ce dessin et le suivant, n°5, moquent la décision prise, en mai 1875, de confier la construction d’une ligne de chemin de fer de Paris à Versailles à la Compagnie des Chemins de Fer de l’Ouest. Cette ligne devait permettre aux députés de rejoindre aisément la ville de Versailles où l’Assemblée nationale, alors appelée Chambre, siégeait depuis le 20 mars 1871 suite à l’insurrection de la Commune de Paris (la Chambre des députés ne retourna siéger à Paris, au Palais Bourbon, qu’en 1879). 

     

       Humoristique : enclin à souligner le caractère comique ou ridicule d’une situation ou d’une personne, sans médisance. D’autres dessinateurs se contentaient de se moquer des hommes politiques, en général, avec un humour plutôt franchouillard. Leurs dessins étaient dits humoristiques, car ils étaient moins « vachards » que les dessins satiriques.

      Voici donc, dans cette seconde catégorie, plus d’une cinquantaine de dessins amusants publiés de 1876 à 1940. Ils sont réunis en quatre pages des plus anciens aux plus récents, à l’exception des deux premiers de cette page qui ne comportent aucune date :

    1/4. Nos députés en dessins humoristiques de presse (1876 à 1900).

    2/4. Nos députés en dessins humoristiques de presse (1900 à 1914).

    3/4. Nos députés en dessins humoristiques de presse (1914 à 1920).

    4/4. Nos députés en dessins humoristiques de presse (1920 à 1940).

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1876-1900)

                5. Votes bidouillés et bourrages d’urnes (dessin de presse. 1876).

     Un député partant en vacances emporte comme souvenir une des urnes de l’Assemblée (sur la décision équivoque de construction du chemin de fer parlementaire de Versailles, voir la note sous le dessin n°4).

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1876-1900)

                    6. Bon truc pour devenir député (dessin de presse. 1892).

    Vous rêvez d’entrer au corps législatif. Oh mon Dieu ! c’est bien simple, promettez tout ce que l’on voudra et même davantage, promettez même la lune quitte à y faire un trou pour vous tirer d’affaire, et vous êtes certain d’y arriver.

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1876-1900)

                   7. Vacances parlementaires (dessin de presse. 27 août 1885).

      - À la Chambre, parlez-en autant que vous voudrez, des lois, mais ici, chez nous, c’est moi qui la fais, la loi.

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1876-1900)

        8. Personn… alitées ou Personn…alités (dessin de presse. 11 avril 1895).

            - Quelle différence faites-vous entre un médecin et un député ?

            - ??...

         - Eh bien ! le médecin recherche les personnes alitées, tandis que le député tâche de les éviter !... (personnalités).

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1876-1900)

                              9. Confidences (dessin de presse de Draner. 1896).

            - Hélas ! mon cher Monsieur, un vrai fruit sec, ce pauvre enfant… nous ne savons qu’en faire.

               - Mais, … il a tout ce qu’il faut pour succéder à son père… comme député.

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1876-1900)

             10. Instruction préparatoire (dessin de presse. 28 novembre 1896).

                 - Nous avons un juge d’instruction à diner, mon cher député…

                 - Ah bigre !... pourvu que ça ne soit pas celui qui m’a interrogé ?

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1876-1900)

                      11. Promesse électorale (dessin de presse. 21 juillet 1898).

                   - Mon député, vous m’avez promis un bureau de tabac…

            - Impossible en ce moment, mais je vais vous en indiquer un où vous trouverez d’excellents cigares.

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1876-1900)

             12. Dernière rentrée à la Chambre (dessin de presse. 18 octobre 1898).

       - Oh ! ces députés… pas plutôt rentrés qu’ils se font remarquer par leurs sorties.

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1876-1900)

                  13. Manque de vocation (dessin de presse de Gil Baer. 1898).

      - Eh bien, père Mathurin, et votre fils, qu’est-il devenu ? pêcheur comme son père ?

      - Mon fils ! ah ! Madame, m’en parlez point, il a mal tourné.

      - Pas possible ? Votre fils ? mais qu’a-t-il donc fait ?

      - C’qu’il a fait ? c’qu-il a fait ??? vous n’lavez donc point lu su’lesjournaux ?... il s’a fait nommer député !!!

     

     

    Nos députés en dessins humoristiques de presse (1876-1900)

                           14. Les calembours illustrés (dessin de presse 1898).

    Les députés ne sont aimables avec les vielles dames que si elles sont des votes.

     

    La suite dans une semaine : 2/4. Nos députés en dessins humoristiques de presse (1900 à 1914).


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    Nos députés dans le journal satirique Cyrano

                                                         1- Comme à Charenton ! Agités dangereux. 

      « Ils sont six cents, là dedans, qui gueulent toute la journée et toute la nuit »

        (Cyrano, 19 février 1934, page de couverture).

     

     Petite explication. Depuis 1804, l’asile de Charenton, situé sur la commune de Saint Maurice, dans le Val-de-Marne, accueillait des aliénés souvent incurables (le sulfureux marquis de Sade y fut interné de 1803 jusqu’à sa mort en 1814). 

     

       Cyrano, journal satirique hebdomadaire (rédacteur en chef Léo Marchès).  Près d’un millier de numéros de ce journal furent publiés dans les années 1920 et 1930. Comme beaucoup de journaux satiriques de l’entre-deux-guerres, Cyrano s’attachait à rapporter des événements d’actualité politique qu’il blâmait et tournait en dérision. Parmi ses nombreux contributeurs, on citera Clément Vautel (1876-1954), aujourd’hui tombé dans l’oubli, qui fut l’auteur de grands succès de librairie comme Mon curé chez les riches (1923), et Mon curé chez les pauvres (1925), tirés à plus d’un million d’exemplaires. Pour le redécouvrir, je vous invite à lire son amusante contribution à la reconnaissance du droit de grève des écoliers que j’ai mise en ligne le 15 mai dernier dans la rubrique enfants de jure :

    http://droiticpa.eklablog.com/du-droit-de-greve-des-ecoliers-a214136633

     

        Toutefois, à l’instar de son prédécesseur, Le Cri de Paris (voir page précédente), Cyrano n’est pas mentionné par les contributeurs de Wikipedia qui ont consacré une excellente étude à la Presse satirique, complétée d’un article connexe Liste des journaux satiriques :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Presse_satirique

    //fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_journaux_satiriques

     

      Fort heureusement, le site Gallica de la Bibliothèque Nationale publie, de son côté, plusieurs dizaines de numéros entiers de ces deux journaux (et non la totalité de leurs numéros).

    Cyrano : 17 années disponibles. 590 numéros :

      https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327537623/date

     

    L’on retrouve également sur divers sites, marchands ou non, quelques couvertures de ces deux revues satiriques.

     

      Quant aux dessins de cette nouvelle page, ils mettent en scène nos députés (du bas latin deputatus, délégué), membres élus de la première des deux Assemblées détenant le pouvoir législatif (Chambre des députés ou Assemblée nationale, et Sénat), qui composent le Parlement. Selon les dictionnaires d’étymologie, ce dernier mot est composé de parler, avec le suffixe [e] ment. (vers 1100 apr. J.-C.), d’où la plaisanterie devenue culte (Victor Hugo, Léo Campion..): « dans parlement, il y a parle et ment ».

     

     

    Nos députés dans le journal satirique Cyrano

                                               2 MAURICE SARRAULT ?... OU FRANKLIN-BOUILLON ?...

                                      - Gauche… Droite… Gauche… Droite !...

                                    - C’est l’école du piéton ?...

                                    - Non, c’est l’école du parfait député radical !

                                                     (Cyrano, 21 août 1927, page de couverture).

     

       Maurice Sarrault (1869-1943), fut avocat, journaliste et homme politique notamment député et Président du Parti-Radical-Socialiste en 1926-1927 (il sera assassiné, le 2 décembre 1943, par un membre de la Milice du régime de Vichy). Henri Franklin-Bouillon (1870-1937), quant à lui, professeur agrégé d’anglais, fut ministre d’État en 1917, et, de 1910 à 1936, maintes fois député, d’abord du Parti-Radical-Socialiste (à l’aile droite de ce parti, hostile au communisme et au socialisme), puis de la Gauche-sociale et radicale (ou Gauche unioniste et sociale), dont il fut le créateur.  

       En 1924, les élections législatives avaient été remportées par la coalition du Cartel des Gauches constitué des radicaux-indépendants, du Parti radical et radical-socialiste, du Parti républicain-socialiste, de la SFIO et de quelques socialistes indépendants. La crise financière des années 1924-1927 entraîna la chute de cette coalition et du gouvernement d’Aristide Briand. De retour à la présidence du Conseil des ministres, Raymond Poincaré forma alors un cabinet d’Union nationale réunissant la droite et les divers partis radicaux, à l’exception des socialistes. Aux élections législatives des 22 et 29 avril 1928, la droite l’emporta avec 329 députés contre 285 pour la gauche.

     

     

    Nos députés dans le journal satirique Cyrano

    3 - ÉNERGIQUE MANIFESTATION DE MM. LES DÉPUTÉS CONTRE L’IMPÔT DE 10% SUR L’INDEMNITÉ PARLEMENTAIRE.

                                                        « Continuez, messieurs ! » 

                                                       (Cyrano, 26 février 1933, page de couverture).

     

     Petite explication. En ce mois de février de l’année 1933, deux commissions des Finances du Parlement planchaient sur des amendements destinés à appliquer une taxe spéciale de 10% aux revenus et bénéfices des grandes sociétés d’assurances et de pétroles, en particulier, de sorte que la répartition des charges fiscales n’accable pas seulement les contribuables et les petits rentiers. En effet, ces gros monopoles privés échappaient à l’impôt sur leurs bénéfices. Seulement, comme le laisse supposer l’auteur de ce dessin, les députés ne se sont pas bousculés en séance pour proposer également un impôt de 10% sur leur propre indemnité parlementaire !

     

     

    Nos députés dans le journal satirique Cyrano

                                                                4- On a beau garder la Chambre…

                                              « Vos gueules !… On en a marre !… » 

                                                        (Cyrano, 27 octobre 1933, page de couverture).

     

      « Donner sa langue au chat ». Ayant consulté l’ensemble des pages de ce numéro du 27 octobre 1933, je n’ai pas trouvé, compris ou deviné l’événement politique de l’année 1933 qui a inspiré l’auteur de ce dessin. 

        En revanche, la légende du dessin « On a beau garder la Chambre » m’est plus accessible. Il s’agit d’une plaisanterie pour se moquer des députés par emprunt de l’expression familière « garder la chambre » lorsqu’une personne reste chez elle dans son lit pour s’y reposer le temps de se remettre d’une maladie. Des dessins satiriques anciens jouent alors sur le double sens des mots :

     

                                  « - Et qu’est-ce qu’il fait ton papa ?

                                     - Il dort tout le temps à la Chambre !

                                     - Il est malade, le pauvre ?

                                     - Non, il est député ».

     

                             « -Oui, cher ami, j’ai parlé pendant deux heures à la Chambre.

                                -Vraiment et qu’a-t-on répondu ?

                                - Rien, la moitié dormait à la Chambre.

                                -Et l’autre moitié ?

                               -L’autre moitié n’assistait pas à la séance ! » 

     

     

     

    Nos députés dans le journal satirique Cyrano

                                                                            5 Le député en vacances

    « Oui… citoyens ! Ah ! cette nuit du 6 !... Nous avons été des héros !... Nous avons couvert la Chambre de nos poitrines !... Nous avons sauvé la République, etc. »

                                                       (Cyrano, 23 mars 1934, page de couverture).

     

     « Ah ! cette nuit du 6 ». Ces mots font référence à la manifestation antiparlementaire organisée, le 6 février 1934, à Paris, place de la Concorde, devant la Chambre des députés par l’extrême droite (l’Action française, les Jeunesses patriotes et leurs Phalanges universitaires*, la Solidarité française…) et des organisations d’anciens combattants. En effet, ce jour, le second gouvernement d’Édouard Daladier, constitué le 30 janvier, devait être présenté à la Chambre. Les manifestants, en se réunissant devant la Chambre, entendaient ainsi protester contre le limogeage, à la suite de l’affaire Stavisky, du préfet de police Jean Chiappe, respecté de l’extrême droite et honni de la gauche.

         Mais cette journée de manifestation tourna à l’émeute entraînant la mort de 19 personnes et faisant plus de 2 000 blessés. Dès le lendemain, Édouard Daladier, chef du gouvernement, démissionna et, le 9 février, l’ancien président de la République (1923-1931), Gaston Doumergue, constitua un gouvernement d’Union nationale.

     

         « Nous avons été des héros !... Nous avons couvert la Chambre de nos poitrines !... Nous avons sauvé la République, etc. » Quant aux députés lors de cette nuit tragique du 6 février, la légende du dessin laisse supposer qu’ils devaient être aux « abonnés absents », bien à l’abri dans l’enceinte du Palais Bourbon, lequel était protégé par les forces de l’ordre (gardes mobiles, gendarmes départementaux, gardes républicains, policiers). En revanche, 1 664 des gendarmes et policiers furent blessés et l’un d’entre eux tué (acculés devant le palais Bourbon, sans plus pouvoir reculer, privés de boucliers, les gardes avaient ouvert le feu sur les manifestants dont plus d’une dizaine perdirent la vie).  

     

    *Message du Front universitaire (Phalanges Universitaires) « Étudiants, en dehors et au-dessus des partis, indépendants de toutes les organisations de droite ou de gauche, nous venons faire appel à ceux de nos camarades qui se sont toujours refusés, comme nous-mêmes à faire de la politique. La France est en péril. Demain, les organisations révolutionnaires essaieront de s'emparer du pouvoir et livreront sans défense notre pays à l'envahisseur. Il n'est pas nécessaire d'être inscrit à un groupe pour se révolter devant les effroyables scandales qui condamnent aujourd'hui le système de ceux qui en vivent. Pour l'honneur de notre génération, les étudiants doivent se dresser et prendre la tête du grand mouvement national qui se dessine. »

     

     

    Nos députés dans le journal satirique Cyrano

                                                                       6 Seront-ils mobilisables ?

    « Dis donc, le Député, tu ne sais plus tenir le crachoir ! » (Tenir, conserver le crachoir : expression familière signifiant garder la parole sans la laisser aux autres).

     (Cyrano, n° 634, 7 août 1934, page de couverture)

     

           Petite explication. Le rôle du Parlement de l’entre-deux-guerres a souvent été moqué dans la presse satirique, non seulement pour n’avoir su prévoir la guerre de 1940, mais aussi pour le faible engagement des députés et sénateurs sur le front lors de la Première Guerre mondiale. Certes, durant cette guerre, les parlementaires étaient mobilisables comme tous les Français âgés de 22 à 47 ans. Mais aucun ne pouvait relever de l’armée active (par opposition aux armées territoriales et de réserve), car depuis une loi de 1895, il fallait avoir satisfait à ses obligations militaires pour se présenter à l’élection. De plus, aucun militaire en activité n’était éligible, donc ne pouvait siéger au Parlement. En définitive, 213 parlementaires, membres de la réserve militaire territoriale, furent appelés sous les drapeaux en août 1914, dont 190 députés (les sénateurs dépassaient pour la plupart la limite d’âge). Ces parlementaires, trop âgés pour relever de l’armée active combattante, rejoignirent l’armée territoriale ou l’armée de réserve. En général, affectés, dans leur propre circonscription d’élection, aux dépôts de l'arrière où à des tâches modestes, ils suscitaient la perplexité des officiers de carrière sous les ordres desquels ils étaient censés obéir !

        Par justice, on rappellera que seize membres de la Chambre des députés, et un sénateur, engagés dans les forces armées ou bien civils, furent tués au cours de la Première Guerre mondiale, et reconnus comme morts pour la France.

    Liste de parlementaires français morts à la Première Guerre mondiale: 

            https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_parlementaires_fran%C3%A7ais_morts_%C3%A0_la_Premi%C3  %A8re_Guerre_mondiale

     

    Prochaine page, dans une semaine : Nos  députés en anciens dessins humoristiques de presse 1/4





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