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    Les baisers d'étudiants de Robert Doisneau (1950)

    1. Les amoureux de Paris, Magazine Life, par Robert Doisneau (1950).

     

    La célèbre série des Baisers de Robert Doisneau (1912-1994) est issue d’une commande du magazine américain Life sur les amoureux de Paris au lendemain de la Libération.

    Les jeunes amoureux qui s’embrassent ne sont pas des personnes photographiées par surprise dans le Paris de l’époque.

    Il s’agit d’une mise en scène avec des étudiants en théâtre du cours Simon que le photographe avait rencontrés à la terrasse d’un café.

     

     

     

    Les baisers d'étudiants de Robert Doisneau (1950)

            2.  Le baiser de l’Hôtel de ville (Robert Doisneau. 1950) 

     

     

     

     

     

     

    Les baisers d'étudiants de Robert Doisneau (1950)

                 3. Le baiser du Pont Neuf (Robert Doisneau. 1950)

     

     

     

     

     

    Les baisers d'étudiants de Robert Doisneau (1950)

                      4. Le baiser sur le quai (Robert Doisneau. 1950)

     

     

     

     

     

    Les baisers d'étudiants de Robert Doisneau (1950)

                   5. Le baiser de l’Opéra (Robert Doisneau. 1950)

     

     

     

     

     

    Les baisers d'étudiants de Robert Doisneau (1950)

         6. Le baiser Passage Versailles (Robert Doisneau. 1950)


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    Nicolas Boileau : le Législateur du Parnasse

                              1 Nicolas Boileau (1636-1711)

     

     

    « Le droit mène à tout… à condition d’en sortir ». Cette boutade d’étudiants pourrait appartenir à un dictionnaire de maximes lorsque l’on découvre la cohorte de gens devenus célèbres après avoir abandonné leurs codes de lois.

     

    J’ai déjà évoqué l’architecte Jacques-Germain Soufflot, et les peintres Edouard Degas et Pierre Bonnard. J'évoquerai bientôt, dans la rubrique " Au Quartier Latin ", Jean Borotra, l'un des quatre mousquetaires du tennis français, surnommé le " Basque bondissant ", qui, après avoir obtenu sa licence en droit, fut six fois vainqueur de la coupe Davis de 1927 à 1932. Il offrit les prix qu'il gagna pour permettre la construction des six tennis du jardin du Luxembourg afin que les jeunes parisiens sans argent puisse y jouer (Tennis Populaire).

     

    Mais les gens de lettres sont bien plus nombreux. Charles Perrault, Boileau, Molière, Corneille, Voltaire, Flaubert, Balzac, Octave Mirbeau ont ainsi tous « fait leur droit ». Certains d’entre eux, une fois gradués, furent reçus avocats et ont pu plaider.

     

     Aujourd’hui, je vous propose de suivre Nicolas Boileau, dit Boileau-Despréaux du nom d’une terre qui appartenait à sa famille, dans le choix « cornélien » qu’il a fait dans ses jeunes années.

     

     

    Le Collège de Beauvais, rue Saint-Jean de Beauvais à Paris au XVIIème siècle

       2 La rue Saint-Jean de Beauvais à Paris au XVIIème siècle

     

    Avant dernier des seize enfants d’un greffier de la Grand-Chambre du Parlement de Paris, Nicolas Boileau naquit le 1er novembre 1636. Destiné à la théologie ou au droit (ses aïeux étaient avocats), il fit ses études dans plusieurs établissements de la rue Saint-Jean de Beauvais (cette rue, aussi appelée rue des Écoles aux Décrets, a été démolie en 1858 pour permettre le percement de la rue des Écoles).

     

    Nicolas Boileau suivit ses premières études, d’abord  au Collège d’Harcourt, de l’âge de sept à onze ans, puis au Collège de Beauvais où il se prit de passion pour les grands poètes de l’Antiquité.

     

    En 1653, à l’âge de dix-sept ans, il prit ses inscriptions à la Faculté de Décret, aussi appelée École de droit canon, et, plus tard, Faculté de Droit (ce n’est qu’en 1680 que la Faculté de Droit, trop à l’étroit dans la rue Saint-Jean de Beauvais, fut relogée, à titre provisoire, dans le Collège Royal, notre actuel Collège de France). Il suivit sans enthousiasme les leçons de droit canon tout en commençant à écrire par passion ses premiers vers. Il obtint sa licence de droit, à l’âge de vingt ans.

     

     

    Les Plaideurs de Jean Racine (dessin d'Albert Dubout. 1945)

    3 Les Plaideurs de Jean Racine (dessin d'Albert Dubout. 1945)

     

    Le 4 décembre de l’année 1656, Nicolas Boileau fut reçu avocat au Parlement de Paris. Dès le 4 janvier suivant, il se chargea d’une première cause dont il se serait bien mal tiré selon De Boze et Louis Racine (fils cadet de Jean Racine).

     

    Sans doute rebuté par ce premier essai, selon ses propres mots « il alla loin du palais, errer sur le Parnasse ». Ayant, cette même année 1657,  hérité, à la mort de son père, d’une rente de 1500 livres, il renonça au barreau qu’il abhorrait pour se tourner vers la poésie qu’il adorait (j’ai surligné mes rimes en prose pour ceux qui douteraient encore de mon talent d’écrivain ! C’est quand même, un peu nul, j’en conviens !).

     

     

    Nicolas Boileau : le Législateur du Parnasse 

     

    4. Satire I : Adieux d’un poète à la ville de Paris. 1660, vers 113 à 128 (Œuvres de Nicolas Boileau-Despréaux, avec des éclaircissements historiques donnés par lui-même. 1729).

     

    Le caractère de Nicolas Boileau le porta, dans un premier temps, vers la poésie satirique.

     

    C’est précisément dans l’une de ses satires que Nicolas Boileau évoque son dégoût pour les gens de robe, qui pouvaient s’enrichir au détriment de leur honneur, les chicanes du Palais, et les savants (sans doute synonyme d’ennuyeux !) commentaires des jurisconsultes.

     

    Dois-je las d’Apollon recourir à Barthole ! écrit Nicolas Boileau (second vers [n° 114] du texte ci-dessus reproduit). Barthole était un célèbre Jurisconsulte d’Italie qui avait fait de nombreux commentaires sur le droit. Nicolas Boileau qui se met en scène dans ce vers se pose donc à lui-même la question suivante : Dois-je quitter la poésie pour la jurisprudence ?

     

      Il donne la réponse dans une note de bas de page explicative de ce vers en se désignant lui-même à la troisième personne : « Il avoit été reçû Avovat au Parlement le 4 de décembre 1656, étant âgé de vingt ans ; & il fuivit le Barreau pendant quelque temp ; Mais il préféra les douceurs de la Poéfie  au tumulte des affaires ; & les occupations que fa réputation naiffante lui donna acheverent de l’arracher à la Jurisprudence » (j’ai conservé l’orthographe de l’époque).

     

    Et,  feuilletant Louet allongé par Brodeau. Cet autre vers et ceux qui suivent se comprennent dès lors qu’on rappelle que Georges Louet, Conseiller au Parlement de Paris, avait rédigé un Recueil d’Arrêts, et que Lucien Brodeau, avocat au même Parlement, y avait ajouté de « savants » commentaires.

     

     

    De l’art de bien écrire en… droit, prose et poésie

          5 De l’art de bien écrire en… droit, prose et poésie

     

      Nicolas Boileau, Régent ou Législateur du Parnasse. Après la satire qui lui attira l’animosité de ceux qu’il ridiculisait, en particulier l’abbé Cotin, Nicolas Boileau emprunta une autre voie avec la rédaction, de 1669 à 1674, de son Art poétique.

     

    Cette œuvre monumentale est un véritable code relatif à l’art de bien écrire la poésie : les beautés qu’il faut chercher et les défauts dont il faut se garantir.

     

    Aussi Nicolas Boileau devint-il, dans cette autre voie, l’un des plus grands théoriciens de l’esthétique classique, raison pour laquelle il fut surnommé, en son temps, le législateur ou le régent du Parnasse (le mot Parnasse désigne en général la poésie et les poètes).

     

    Certes, le langage de la poésie est bien éloigné du langage de la basoche. Pourtant, Nicolas Boileau donne un conseil bien utile à tous les hommes de lois, en particulier aux avocats, aux étudiants en droit et à leurs «  savants » professeurs. C’est pourquoi je l’ai reproduit en tête de l’un des chapitres de mon manuel de Méthodes de travail de l’étudiant en droit (Hachette supérieur. 7° édition, 2018, chapitre 8, p. 145)


    Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
    Et les mots pour le dire arrivent aisément. 
    [...] 

    Hâtez-vous lentement; et, sans perdre courage,
    Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage.,

    Polissez-le sans cesse, et le repolissez,

    Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.
    [...]
    Il faut que chaque chose y soit mise en son lieu
    ;
    Que le début, la fin, répondent au milieu
    ;
    Que d'un art délicat les pièces assorties
    N'y forment qu'un seul tout de diverses parties.

     

    (Nicolas Boileau-Despréaux, L’Art poétique. Chant I, 1668, v. 170-173) 


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    Toulon et Draguignan (Faculté de Droit)

     

     

     

     

                              Université de Toulon (UTLN)

                                         Faculté de Droit

                                35, avenue Alphonse Daudet

                                            BP 1416

                                    83056 Toulon Cedex

                                   Tél. : 04 94 46 75 00

     

     

     

     

                                Antenne de Draguignan

                                     25, rue J. Acard

                                          BP 182

                                  83305 Draguignan

                                  Tél. : 04 94 67 70

     

     

     

                             http://droit.univ-tln.fr/

     

     

     

     

     

     

     

     

    Toulon et Draguignan (Faculté de Droit)

                      1 Toulon. Vue Générale sur la Ville et la Rade

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Toulon et Draguignan (Faculté de Droit)

                        2 Toulon. Le Quai Cronstadt et Carré du Port

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Toulon et Draguignan (Faculté de Droit)

                          3 Toulon. Les Quais et le Port de Commerce

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Toulon et Draguignan (Faculté de Droit)

                       4 Toulon. Arsenal Maritime – Darse Vauban

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Toulon et Draguignan (Faculté de Droit)

     5 Toulon. Arsenal Maritime – Quai de l’Heure et Cour d’Honneur

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Toulon et Draguignan (Faculté de Droit)

                                      6 Toulon. Place de la Liberté

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Toulon et Draguignan (Faculté de Droit)

                   7 Toulon. Place de la Liberté – Allée des Palmiers

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Toulon et Draguignan (Faculté de Droit)

                                         8 Toulon. Avenue Vauban

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Toulon et Draguignan (Faculté de Droit)

                                              9 Toulon. Le Théâtre

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Toulon et Draguignan (Faculté de Droit)

                     10 Toulon. Le Mourillon – Le Fort Saint-Louis

     

     

     

    Toulon- Toulon- Toulon- Toulon- Toulon- Toulon- Toulon-


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    C’est quoi : une présomption légale ?

    -         

            - Qu’est-ce que ça veut dire « irréfragable » ?

    -       - Ne me faites pas chier, répondit le professeur.

    (citation de Jean Giono dans sa préface du roman de Charles Dickens "De grandes espérances", Le Livre de Poche, 1958, p. 9).

     

    "Prenez notes s'il vous plaît, je ne répéterai pas deux fois, et fermez vos fichus portables"

     

    Les présomptions légales constituent des conséquences que la loi tire d’un fait connu à un fait inconnu. En somme, si pour établir une situation deux faits sont nécessaires, le législateur donne un « coup de main » à celui à qui incombe la preuve. Il suffit qu’il parvienne à prouver un premier fait pour que la loi induise le second fait. Il est donc dispensé de le prouver.

     

    Ce mécanisme est précisé par le premier alinéa de l’article 1354 nouveau du Code civil en ces termes : « La présomption que la loi attache à certains faits en les tenant pour certains dispense celui au profit duquel elle existe d'en rapporter la preuve. » Ce texte doit être compris comme dispensant de la preuve le seul fait qui est objet de la présomption.

     

    Le second alinéa de ce même distingue trois sortes de présomptions légales : la présomption simple ; la présomption mixte; la présomption irréfragable.

     

    - La présomption est simple, « lorsque la loi réserve la preuve contraire, et peut alors être renversée par tout moyen de preuve » (C. civ., art. 1354 nouveau, al. 2).

     

    - La présomption est mixte, « lorsque la loi limite les moyens par lesquels elle peut être renversée ou l'objet sur lequel elle peut être renversée » (C. civ., art. 1354 nouveau, al. 2). Certes, comme en matière de présomption simple, la preuve contraire du fait présumé est possible. Toutefois, la preuve contraire n'est pas libre : elle ne peut être rapportée que par des preuves administrées par certains moyens ou par l'établissement de certains faits.

       Les présomptions mixtes sont nombreuses en matière de responsabilité civile extra contractuelle, l’existence d’une responsabilité de plein droit limitant les causes d’exonération de l’auteur présumé du dommage. En général, il ne peut écarter sa responsabilité en démontrant n’avoir commis aucune faute. Tout au plus, peut-il invoquer une cause étrangère (force majeure aussi dénommée cas fortuit, fait du tiers et fait de la victime). Il en est ainsi, par exemple, de la responsabilité du fait des choses de l’alinéa premier de l’ancien article 1384 du Code civil, repris à l'identique à l'article 1242 nouveau. D’une part, la victime est dispensée de prouver la faute du gardien de la chose. D’autre part, le gardien de la chose ne peut écarter cette présomption en démontrant n’avoir commis aucune faute dans la garde de la chose. Il ne peut détruire cette présomption que par la preuve d’un cas fortuit ou de force majeure ou d’une cause étrangère qui ne lui est pas imputable (Cass. Chbres. réun, 13 févr. 1930 : DP. 1930.1.57, note Ripert).

     

    - La présomption est irréfragable, « lorsqu'elle ne peut être renversée » (C. civ., art. 1354 nouveau, al. 2). Cette fois encore, celui qui invoque un droit est dispensé de la preuve du fait à l’origine de ce droit. Cependant, son adversaire n’a plus la possibilité de contester ce fait. En effet, la présomption est « irréfragable », ce qui signifie qu’elle ne peut être combattue ou contredite. Non seulement le fait inconnu est présumé exister, mais il est incontestable, toute preuve contraire étant interdite.

       Un exemple est donné avec l’article 909 du Code civil, qui interdit aux membres des professions de santé qui ont prodigué des soins à une personne pendant la maladie dont elle est morte, de recevoir de celle-ci des donations ou des legs faits en leur faveur pendant sa maladie. Dans tous ces cas, le législateur présume, à tort ou à raison, que ces personnes ont profité de leur influence sur le malade pour se faire consentir des libéralités. Cette présomption étant irréfragable, elle ne peut être combattue par la preuve contraire (Req., 7 avril 1863, DP 1863.I.231). 

     

     

     

     

    C’est quoi : une présomption légale ?

     

                   La présomption punie, une comédie politique

     

      Pip, Pip, Pip, Pourra !… On ajoutera que la présomption légale ne saurait être confondue avec la présomption d'innocence politique, dite PIP, en souvenir de Philip Pirrip, le jeune héros du roman de Charles Dickens "De grandes espérances", qui, dans sa langue enfantine, se donnait le nom moins long et plus explicite de Pip.

     

      La présomption d'innocence politique est un principe selon lequel tout homme politique (ministre, député, sénateur, etc.) qui est poursuivi est considéré comme innocent des faits qui lui sont reprochés, aussi longtemps que sa culpabilité n’a pu être reconnue par leurs juges en attente d’une promotion de la Chancellerie.


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    Le Guignol du Jardin du Luxembourg par Eugène Atget en 1898

                       1 Le théâtre du Guignol du Jardin du Luxembourg, 1898

                (source : gallica.bnf.fr. Bibliothèque nationale de France)

     

     

     

    Le Guignol du Jardin du Luxembourg par Eugène Atget en 1898-1900

                                                         2 Le joueur de harpe devant le Guignol du Jardin du                                                    Luxembourg, tirage entre 1898 et 1900, par Eugène Atjet.

                         

     

     

    Le Guignol du Jardin du Luxembourg par Eugène Atget en 1898

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