1. Balle au Pôt* (Chromolithographie ancienne. *L’accent circonflexe sur la lettre O pourrait être une faute d’orthographe).

 

BALLE AU POT (ou balle aux pots pour désigner plusieurs trous). Terme de jeu d'enfants. Petit creux fait dans la terre, dans lequel on pousse ou jette des billes, suivant certaines règles convenues.

 

  Introduction. Chers visiteurs, voici une série composée d’une cinquantaine de chromolithographies (ou chromos), intitulées Jeux d’enfants ou Jeux scolaires, qui ont été offertes, dans les années 1900, à des fins publicitaires, par divers commerces, aux enfants gourmands et/ou collectionneurs d’images.

 

      Devinette. Ces chromolithographies portent toutes au recto la mention : Dessins A. Billon, Paris. Certaines d’entre elles comportent au verso la mention : A. Billon, éditeur, installé 46 rue du Temple, Paris. 

    J’ignore si A. Billon était l’éditeur-lithographe de ces chromos (il n’est pas cité dans le Dictionnaire des imprimeurs-lithographes du XIXème siècle de l’École nationale des Chartres, librement accessible en ligne : http://elec.enc.sorbonne.fr/imprimeurs/); s'il était l'auteur des dessins; voire s'il cumulait ces deux métiers.

    D’autres chromos de cette même série mentionnent au verso : tantôt A. Billon, éditeur, installé 46 rue du Temple, Paris ; tantôt A. Picard & Kaan, Editeurs, Paris. A. Picard devait être Alphonse Picard fondateur, en 1869, de la maison d’édition A. et J. Picard, qui a rejoint, en 2010, un groupe d’éditeurs spécialisés notamment dans les Beaux Livres (Actes Sud, Payot et Rivages, Librairie Maupetit, etc.).

 

  Descriptions des jeux. Toujours est-il que, selon la stratégie des commerces bénéficiaires de cette série d’images pour enfants, certaines d’entre elles comportent au verso l’explication du jeu dont le dessin est reproduit au recto ; d’autres se contentent d’y présenter les bienfaits pour les enfants de leurs produits (chocolats, biscuits, potages…). Lorsque j’ai pu retrouver, dans l’océan d’Internet (le plus souvent sur le site Delcampe), le verso de l’image contenant l’explication du jeu, je vous l’ai reproduite telle qu’elle, d’autant plus que le style de son auteur anonyme est parfait. Dans le cas contraire, j’ai emprunté le descriptif du jeu à deux autres sources :

- d’une part, des sites ou des blogs pédagogiques d’amateurs éclairés ;

- d’autre part, le Dictionnaire des jeux de l’enfance et de la jeunesse chez tous les peuples, par J.F A.-Y. (Jean-Felicissime Adry), édité à Paris, en 1807, par H. Barbou. Cet ouvrage est librement consultable et téléchargeable sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France sous ce lien :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110666m/f3

 

 

2 Les prisonniers évadés (Chromolithographie ancienne).

 

LES PRISONNIERS ÉVADÉS

 Les joueurs se divisent en deux camps : l’un figure les gendarmes ; l’autre les prisonniers évadés. Le brigadier du premier camp place ses deux plus solides gendarmes au pied d’un mur haut d’environ trois mètres avec un gros bâton ou perche. Il se met ensuite, avec les autres, à la poursuite des prisonniers qui fuient de tous les côtés.

  Lorsqu’il y en a un de pris, un gendarme, lui ayant mis la main au collet, le ramène sans résistance vers les deux autres qui se placent à quelques centimètres du mur en tenant dans leurs mains, l’un à droite, l’autre à gauche, la perche ; le prisonnier placé au milieu d’eux enjambe la perche et appuie les mains au mur pendant que les deux gendarmes soulèvent la perche jusqu’à ce qu’il atteint le faîte du mur où il saute de l’autre côté. Pendant ce temps, d’autres prisonniers arrivent et l’on pratique de la même façon jusqu’au dernier qui devient le brigadier lorsque les deux camps changent et que les prisonniers deviennent à leur tour les gendarmes.

 

 

3 Le Sabot (Chromolithographie ancienne).

 

LE SABOT

 Le Sabot est une sorte de toupie cylindrique, plate dessus et terminée par un clou, que l’on fait tourner en la frappant avec un fouet ou une baguette. Autrefois, on se servait, pour le fouet, d’une peau d’anguille, mais avec une simple ficelle le résultat est le même.

 Chaque enfant fait tourner son sabot et le conduit comme il peut et où sa fantaisie le pousse. Toutefois, on peut jouer à celui qui fera arriver le premier son sabot dans un rond placé à une certaine distance.

 Les enfants doivent s’habituer à jouer aussi bien de la main droite que de la main gauche et surtout à ne pas trop pencher le corps en frappant avec le fouet.

 Nota bene. Ce jeu d’enfants, dit du sabot, cité par le poète grec Callimaque et les Latins Virgile et Tibulle dans leurs écrits, ne doit pas être confondu avec le jeu des sabots… en bois, déposés sur le sol ou accrochés à un mur, dans lesquels les enfants s’amusaient à lancer, dans leur ouverture, des palets (cailloux ou morceaux de métal plats et ronds).

 

 

4 Le Meunier et son Garçon (Chromolithographie ancienne).

 

LE MEUNIER ET SON GARÇON

 Généralement dans ce jeu, le plus âgé des enfants en prend la direction ; tous les autres joueurs sont munis de sifflets, excepté le meunier et son garçon qui sont tirés au sort et à qui l’on bande les yeux, après avoir remis au meunier son mouchoir roulé avec un nœud au milieu.

 L’on place ensuite le garçon à environ cinq pas de son patron et le jeu commence au commandement du chef qui fait signe à un des joueurs de donner un coup de sifflet.

 Aussitôt le meunier et son garçon se dirigent vers le bruit mais lorsque le directeur du jeu s’aperçoit que le meunier va atteindre son garçon et lui donner un coup de mouchoir il fait signe à un autre joueur de siffler ; à ce moment le garçon doit changer de direction ainsi que le meunier.

 Enfin, lorsque le meunier a réussi à donner un coup de mouchoir à son garçon on change les rôles et le jeu continue.

 

 

5 Les Quatre Coins (Chromolithographie ancienne).

 

LES QUATRE COINS

 Ce jeu, à qui on donne le nom burlesque de Pot-de-chambre, est fort récréatif. On peut y jouer dans une chambre dans une cour, dans un jardin, au milieu d'une allée d'arbres, ou dans une rue. On y joue cinq. Un des joueurs est au milieu des quatre autres placés à quatre coins. Ceux-ci changent de  place avec leurs voisins. Pendant qu'ils changent, celui du milieu cherche à s'emparer d'une place vacante. Celui qui ne trouve plus de place est ce qu'on appelle le Pot-de-chambre, et se met au milieu. Il faut être très attentif à ce jeu et très ingambe (être en jambe, autrement dit en très bonne forme).

 

La suite de cette série demain

 

 

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1 Jeux d’enfants (chromolithographie des années 1900).

     Dis, c’est quoi un (ou une) chromo ? Voici, pour ce temps de Noël, des chromolithographies (du grec, couleur, et, voir), dites chromos pour aller plus vite (comme kilo au lieu de kilogramme !), représentant des jeux d’enfants d’autrefois. Elles ont été éditées, près d’un siècle durant (de1870/1880 aux années 1960), à destination d’enfants gourmands et/ou collectionneurs d’images. Tantôt, elles leur étaient offertes, à des fins publicitaires, par des chocolatiers, des commerces alimentaires et les nouveaux Grands Magasins (Guérin-Boutron, Révillon, Suchard, Louit, Félix Potin, Lombart, Carpentier, Menier, Poulain, Devinck ,  Guillout, Pernot, Blécao, Liebig, La Belle Jardinière, Au Bon Marché…). Tantôt, les meilleurs élèves de nos écoles les recevaient comme Bon-Point ou Récompense.

 Plusieurs centaines de millions de chromolithographies pour enfants ont ainsi été éditées. Au fil des ans, elles ont été rangées au fond de tiroirs ou de malles, puis, le plus souvent, jetées, en raison du peu d’intérêt des professionnels de l’art à leur égard. Mais grâce à des amoureux des belles choses, non avides de gains, et des sites comme celui de Delcampe, plusieurs d’entre elles nous tendent aujourd’hui la main.

 

2 Jeu de saute-mouton au jardin du Luxembourg (Au Bon Marché. Lithographie artistique. J. Minot et Cie Éditeurs, 5 rue Béranger. Paris).

 

   Pour en savoir un p’tit peu plus : Le chromo désigne le procédé d’impression utilisé, chaque couleur, posée sur des pierres lithographiques distinctes, étant imprimée, l’une après l’autre, sur le même document. L’image au recto était souvent dessinée par un illustrateur de renom (Toulouse-Lautrec, lui-même, utilisa la chromolithographie). Au verso, se trouvait la description du produit ou du commerce, accompagnée, parfois, d’une explication pédagogique de la scène représentée. Il en est ainsi, par exemple, de la série des six chromos suivants qui représentent des jeux d’enfants d’autrefois, éditée par les Soupes Liebig. J’ai pu reproduire, mot à mot, les explications figurant au verso de ces chromos.

 

 

3 Jeux d’enfants d’autrefois. 1 : Mourre – Osselets (chromo publicitaire Liebig. 1961/1962).

 

MOURRE

 Les joueurs, placés face à face, se montrent brusquement les doigts d’une main, les un levés, les autres abaissés. En même temps, chacun crie un nombre. Le gagnant est celui qui a crié la somme exacte des doigts levés. Ceci n’est pas facile à cause de la rapidité du jeu. Ce « défi arithmétique » très animé est un jeu fort ancien qui faisait déjà les délices des Romains sous le nom de micatio. Il survit en Italie et en Provence (nota bene : selon l’article qui lui est consacré sur wikipedia, ce jeu serait pratiqué, aujourd’hui encore, en Corse et dans le sud de la France).

 Quelquefois un joueur est seul contre plusieurs. Il se contente alors de dire un nombre. Les autre joueurs doivent, sans se consulter, lever autant de doigts au total qu’il y a d’unités dans le nombre cité. Ou bien il ouvre et ferme rapidement la main en laissant quelques doigts levés, et ses adversaires doivent dire si le nombre est pair ou impair.

 

OSSELETS

Les osselets sont des petits os de mouton d’une forme contournée. Le joueur les tient dans une seule main, les jette en l’air, et essaye de les recueillir sur le dos de la main tendue ; ensuite, il recommence en sens inverse, les recevant donc dans la paume. Le gagnant est celui qui a su récupérer le plus grand nombre d’osselets.

Une variante de ce jeu consiste à ne lancer en l’air qu’un seul osselet et à ramasser sur la table le plus grand nombre possible de ceux qui restent, avant que le premier ne soit retombé.

Sur le jeu des osselets, je vous renvoie à mes bavardages de la page précédente:

http://droiticpa.eklablog.com/du-droit-des-jeunes-filles-et-garcons-de-jouer-aux-osselets-a215080235

 

 

 

4 Jeux d’enfants d’autrefois. 2 : Crécelle – Happe-pomme – Échasses (chromo publicitaire Liebig. 1961/1962).

 

CRÉCELLE

On ne connaît que trop le goût de beaucoup d’enfants pour le bruit. Avec la crécelle ils sont servis à souhait. Il s’agit d’un moulinet de bois que l’on fait tourner comme une manivelle. Une roue dentelée accroche avec chaque dent une languette flexible de bois qui se rabat en claquant sur la dent suivante. Au moyen Âge, le bruit aigre de la crécelle annonçait l’approche d’un lépreux, et faisait fuir les gens.

 

HAPPE-POMME

Il s’agit de mordre dans une pomme qui se balance au bout d’une cordelette. Les mains doivent rester baissées. Si la pomme est suspendue à un objet qui est lui-même en mouvement, tel qu’une branche d’arbre agitée par le vent, la réussite devient assurément méritoire.

 

ÉCHASSES

Les échasses qui servent aux enfants sont peu élevées et chaque extrémité supérieure est tenue d’une main. En Sologne (France, sud de la Loire), les bergers montent d’immenses échasses fixées par des courroies au-dessous des genoux, de sorte que les mains restent libres pour bricoler ! Curiosité historique menacée par la modernisation générale.

 

 

5 Jeux d’enfants d’autrefois. 3 : Cerceau – Danse à la corde – Cerf-volant (chromo publicitaire Liebig. 1961/1962).

 

CERCEAU 

Les enfants font courir le cerceau, soit en le frappant avec un bâtonnet, soit en appuyant le bâtonnet immobile qui frotte alors sur le cerceau à la manière d’un frein.

 

DANSE À LA CORDE

Longtemps réservée aux fillettes, la corde à sauter est devenue un moyen d’entraînement fort apprécié des sportifs, qui y recourent notamment en vue de la boxe et de la course à pied. Les médecins la recommandent aux personnes menacées d’obésité. Comme on le voit, un jeu qui joint l’utile à l’agréable.

 

CERF-VOLANT

Le cerf-volant, originaire de la Chine où il est toujours resté en honneur, fut introduit en Europe à une date inconnue. Alors que les Chinois lui donnent une grande variété de formes (oiseaux, dragons, êtres mythologiques), l’Europe s’en tient au losange ou au cœur. Le cerf-volant en forme de cage rectangulaire, beaucoup plus puissant, a connu quelques succès vers 1910. On s’amuse souvent à enfiler sur le fil tendu des rondelles de papier que le vent fait monter en tournoyant : « courriers », « postillons ». Le cerf-volant est généralement pourvu d’une « queue » faite de ficelles et de bouts de papier. Parfois, il porte aussi des ornements latéraux appelés « oreilles ».

C’est avec un cerf-volant retenu par une corde renfermant un tube métallique que Benjamin Franklin fit en 1752 ses célèbres expériences sur l’électricité atmosphérique et prouva la nature électrique de la foudre.

 

 

6 Jeux d’enfants d’autrefois. 4 : Toupie – Kolf (chromo publicitaire Liebig. 1961/1962).

 

TOUPIE

Pour faire tourner la toupie, on l’enroule dans une corde et puis on la jette obliquement à terre en retenant le bout de la corde. Souvent les enfants se servent d’un fouet pour entretenir la rotation. Il existe des toupies creuses et percées d’un trou, qui ronflent ou sifflent. On en fait qui reçoivent leur mouvement d’un ressort enfermé dans une espèce de gland et qui, après avoir été remonté, est libéré par la pression du doigt sur un déclic ; ces toupies sont surmontées d’un axe que l’on coiffe du ressort ; l’impulsion les libère.

 

KOLF

Le mot « kolf » est néerlandais et signifie « crosse ». Le jeu qui consiste à pousser une balle avec un bâton aplati et recourbé par le bout est une forme élémentaire de hockey.

À l’expression française « jeter le manche après la cognée » répond le dicton néerlandais « jeter la crosse après la balle ».

 

 

7 Jeux d’enfants d’autrefois. 5 : Bilboquet – Émigrette – Bulle de savon – Toton (chromo publicitaire Liebig. 1961/1962).

 

BILBOQUET 

Ce jouet se compose d’une boule percée d’un trou, et d’un bâtonnet sur lequel il s’agit d’embrocher la boule, qu’un cordon relie au bâtonnet, après lui avoir fait décrire en l’air un arc de cercle. À certaines époques, le bilboquet a fait fureur parmi les grandes personnes. En 1585, le roi de France Henri III prit l’habitude d’emporter partout un bilboquet dont il jouet même dans les rues ; tout le monde voulut imiter le roi. Cette manie dura une vingtaine d’années.

 

ÉMIGRETTE

Ancêtre du yo-yo. Un disque de bois est creusé, sur sa tranche, d’une rainure dans laquelle s’enroule un cordon. Il s’agit d’imprimer à celui-ci de légères secousses, et par lui au disque, de manière qu’il remonte le long du cordon. Ce jeu eut du succès parmi les émigrés lors de la Révolution française ; d’où son nom paraît-il.

 

BULLE DE SAVON

Leur éclat irisé s’explique scientifiquement par la théorie des interférences. Ce qui intéresse les enfants, c’est d’obtenir les plus belles couleurs.

 

TOTON

Dé en os ou en ivoire, traversé d’une cheville sur laquelle on le fait tourner. Ses faces latérales portent des lettres. Quand le toton, après avoir tourné, tombe en présentant la face marquée d’un T (latin « totum », le tout, d’où le mot « toton »), le joueur recueille tous les enjeux. 

 

 

8 Jeux d’enfants d’autrefois. 6 : Volant – Diabolo – Jeu de Graces (chromo publicitaire Liebig. 1961/1962).

 

VOLANT

Petit projectile garni d’une couronne de plumes, que l’on fait voler à l’aide d’une raquette ou d’une palette.

 

DIABOLO

Le diabolo est composé de deux cônes opposés en métal creux. Le joueur se sert de deux baguettes, réunies par une cordelette sur laquelle il pose le diabolo en équilibre. Il relève l’une des baguettes, puis l’abaisse et la relève encore, et ainsi de suite, tandis que l’autre reste immobile. Il en résulte une rotation rapide du diabolo. Alors, le joueur, en écartant brusquement les deux baguettes, le lance en l’air, puis le rattrape sur la cordelette et recommence.

 

JEU DE GRACES

Deux personnes se lancent à tour de rôle un léger cerceau qu’elles font tournoyer autour d’une baguette.

 

 

1 Jeux de garçons sous la IIIème République

(Photographies de la Revue des Jeux de Plein Air. 1908).

 

 

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1 Les jeux de l’Enfance. N° 1 : jeux de garçons (1/4).

 De la fabrique de Pellerin, Imprimeur Libraire, à Épinal. 1838

(Source : Gallica BNF).

 

 

2 Les jeux de l’Enfance. N° 1 : jeux de garçons (2/4).

 

 

 

 3 Les jeux de l’Enfance. N° 1 : jeux de garçons (3/4).

 

 

 

 4 Les jeux de l’Enfance. N° 1 : jeux de garçons (4/4).

 

 

 

5 Les jeux de l’Enfance. N° 2 : jeux de filles (1/4).

 

 

 

6 Les jeux de l’Enfance. N° 2 : jeux de filles (2/4).

 

 

 

7 Les jeux de l’Enfance. N° 2 : jeux de filles (3/4).

 

 

 

8 Les jeux de l’Enfance. N° 2 : jeux de filles (4/4).