• Se faire l'avocat du diable

     

     

    Se faire l'avocat du diable

    1. Le Diable, l’homme et l’avocat (Ďábel : enluminure du Liber Floridus. Université de Knihovna. Pologne).

     

    Pourquoi dit-on : « se faire l’avocat du diable » ? Pour au moins trois raisons.

     

     

     

     

    Se faire l'avocat du diable

    2. Monseigneur Alexandre Verde, « avocat du diable » au procès en  canonisation de Sœur Thérèse de l’Enfant Jésus en 1914. Les objections de Mgr Verde à cette canonisation sont consultables en langue française (traduction du latin)  sous le lien suivant :   http://www.archives-carmel-lisieux.fr/carmel/index.php/l-avocat-du-diable/objections-de-l-avocat-du-diable

     

     

       I. D’abord, l’expression « se faire l’avocat du diable » est d’origine religieuse. Dans l’église catholique, depuis la fin du XVIème siècle, l’avocat du diable, advocatus diaboli (du grec ancien  diábolos : « celui qui divise »), désignait un religieux chargé, dans les procès en canonisation d’une personne,  de combattre les motifs avancés par ceux favorables à cette canonisation. Il s’attachait donc à rechercher, dans la vie de cette personne, tous les éléments la rendant indigne d’être nommée saint, comme ses mauvaises actions influencées par le diable. La fonction d’avocat du diable a été abolie, en 1983, par le pape Jean-Paul II.

     

     

     

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                                   3. Procès en sorcellerie : La salle d’audience.

     

        II. Ensuite, sous la Renaissance, l’avocat du diable désignait encore toutes les personnes qui, dans les procès en sorcellerie, se risquaient à défendre les accusés. C’est une bulle du pape Innocent III de 1484 qui avait organisé la « chasse aux sorcières » dont la plupart étaient des sages-femmes ou des guérisseuses. Elles étaient arrêtées sur simple délation puis soumises à la torture et à un simulacre de procès sans véritable avocat pour les défendre.

     

     

     

     

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                                 4. Procès en sorcellerie : La mort sur le bûcher.

     

     Lorsqu’elles survivaient aux supplices infligés pendant les interrogatoires, les sorcières étaient brûlées vives et les accusateurs se partageaient  leurs biens avec les juges (il y aurait eu plus de 100 000 procès en sorcellerie, suivis de 50 000 exécutions).

     

     

     

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    5. « Certes, Mesdames et Messieurs les jurés, le prévenu que j’ai l’honneur de défendre devant vous a tué ses père et mère. Mais, songez qu’il est aujourd’hui un pauvre orphelin » (dessin extrait de l’ouvrage de Jules Moinaux : Les tribunaux comiques, édition définitive 1881. En free access sur gallica.bnf.fr. Jules Moinaux était le pseudonyme de Joseph Moineaux, père de Georges Courteline).

     

       III. Enfin, par extension, l’avocat du diable désigne celui qui défend une cause choquante, amorale, ou perdue d’avance, voire un accusé dont la culpabilité est quasiment certaine.