• Tirage sur papier albuminé : Hauts magistrats (2/5)

     

     

     

     

    La Sainte-Chapelle et le Palais de Justice (tirage albuminé sur carton. Photographe Circa 1870).

    1 La Sainte-Chapelle et le Palais de Justice (tirage albuminé sur carton. Photographe : Cabinet Pignolet Frères, installé au Palais Royal sur le passage de la Cour des Fontaines. Circa 1870).

     

     

        Après trois Premiers Présidents de la Cour de cassation du XIXème siècle en photographies tirées sur papier ou carton albuminé (1/5), et avant celles représentant, d’une part, Louis Loew, Président de la Chambre criminelle à la Cour de cassation à partir du 11 mai 1886, nommé Premier Président honoraire en 1903 (3/5), d’autre part, plusieurs Procureurs généraux près la Cour de cassation dont le célèbre André Dupin (4/5 et 5/5), voici des portraits cartes visites, selon le même procédé photographique, de deux Présidents de Chambre de cette juridiction suprême qui furent acteurs ou victimes d’événements de l’époque comme la Commune de Paris et l’affaire Dreyfus.  

     

     

     

    Louis-Bernard Bonjean, Président de la Chambre de Requête de la Cour de cassation (1865), fusillé par ordre de la Commune de Paris le 24 mai 1871

     2 Louis-Bernard Bonjean, Président de la Chambre de Requête de la Cour de cassation (1865), fusillé par ordre de la Commune de Paris le 24 mai 1871 (Portrait photographique albuminé des frères Mayer et de Pierre-Louis Pierson, installés boulevard de Capucine à Paris depuis 1844).

     

      

       Un étudiant en droit, orphelin et révolutionnaire ! Louis-Bernard Bonjean naquit à Valence, dans la Drôme, le 4 décembre 1804, dans une famille démunie. Ayant perdu son père et sa mère à l’âge de seize ans, il fut recueilli par son oncle, curé de Septème.

     

      À dix huit ans, il alla à Paris « faire son droit », avec une courte pose estivale, du 27 au 29 juillet 1830, pour rejoindre le peuple qui manifestait contre la politique réactionnaire du roi Charles X (Révolution française de 1830, dite des Trois Glorieuses). Revenu sur les bancs de l’École de Droit de la place du Panthéon, pour pourvoir à ses besoins, il donna, dans les lycées du Quartier latin, des répétitions non pas de droit mais de mathématiques. Malgré ses problèmes d’argent, il passa avec succès les examens de licence et de doctorat de droit (dans sa thèse de licence, il attaquait avec vigueur le régime hypothécaire alors en vigueur, réclamant le retour à la loi du 11 brumaire an VII. Il obtint gain de cause avec la nouvelle loi du 23 mars 1855).

     

       Devenu docteur, le 31 août 1837, il organisa chez lui des répétitions de droit suivies par de nombreux étudiants de l’École de Droit. Bien qu’appelé par le Doyen de l’École de Droit, Hyacinthe Blondeau, à concourir pour obtenir une chaire de professeur à l’École de Droit, Louis-Bernard Bonjean préféra se tourner vers le barreau. Il racheta, en 1838, une charge vacante d’avocat à la Cour de cassation, et multiplia les publications juridiques devenant un jurisconsulte de grande renommée (Chrestomathie ou Choix de textes pour un cours élémentaire de droit privé des romains. Paris. Videcoq Père et Fils éditeurs. 1843. Traité des actions ou Exposition historique de la procédure civile des Romains. Paris. Videcoq Père et Fils éditeurs. 1843. Ces deux ouvrages sont en accès libre sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France : gallica.bnf.fr. )             

     

         Puis, lors de la Révolution de février 1848, qui mit fin à la monarchie de Juillet en chassant le roi Louis-Philippe 1er et en établissant la Seconde République, Louis-Bernard Bonjean laissa de nouveau ses codes de lois, pour rejoindre, non plus les révolutionnaires mais, cette-fois, … l’Armée défenseur de l’ordre ! Au cours des combats, il perdit un œil.

     

     

     

     

    Louis-Bernard Bonjean, Premier Président par intérim de la Cour de cassation (1871)

    3 Louis-Bernard Bonjean, Premier Président par intérim de la Cour de cassation (1871).

     

          Cet événement le lança dans la vie politique. Élu, le 23 avril 1848,  représentant du Peuple de l'arrondissement de Valence (Drôme), il siégea, sous l’Assemblée nationale constituante (du 4 mai 1848 au 26 mai 1849), sur le banc des Libéraux. Rapidement, il adhéra à  la politique du prince Louis-Napoléon Bonaparte, élu, au suffrage universel, le 10 décembre 1848, Président de la IIème République. Il en fut bien récompensé :

     

         C’est ainsi qu’après avoir quitté le barreau de la Cour de cassation, il fut nommé ministre de l’agriculture et du commerce du 9 au 24 janvier 1851 (à peine deux semaines !), avocat général au parquet de  la Cour de cassation, en 1852, Conseiller d’État la même année (président de la section de l’Intérieur, de l’instruction publique et des cultes), élevé à la dignité de Sénateur inamovible par décret du 16 février 1855 de Napoléon III, président de la Cour d’appel de Riom de 1863 à 1865, puis président de la Chambre de Requête de la Cour de cassation en 1865 (commandeur de la Légion d'honneur, le 11 août 1855, promu grand officier le 14 août 1862).

     

        De plus, en janvier 1871, Louis-Bernard Bonjean fut nommé Premier président par intérim de la Cour de Cassation, suite à la destitution provisoire du Premier président de celle-ci, Adrien Marie Devienne, mis en cause pour ses relations avec Marguerite Bellanger, une maîtresse de l’empereur Napoléon III (blanchi, Devienne redevint Premier Président de la Cour suprême jusqu’au 10 mars 1877).

     

          La Semaine sanglante. Mais la réussite exceptionnelle de notre jeune orphelin de seize ans, devenu, plus d’un demi siècle plus tard, l’un des plus illustres Hauts magistrats de France, se transforma en un drame épouvantable lors de la « Semaine sanglante » de la Commune de Paris, du 21 au 28 mai 1871. En effet, les insurgés l’arrêtèrent, par hasard, dans l’enceinte même de la Cour de cassation qu’ils occupaient. Ils l’emmenèrent alors à la Préfecture de Police, le retinrent comme otage, et, après 64 jours passés au secret à la prison Mazas située près de la gare de Lyon, le fusillèrent, le 24 mai, devant l’un des murs de la prison de la Roquette (les Communards fusillèrent 47 otages dont l’archevêque de Paris Georges Darboy).

     

        Voici le compte rendu de son audition à la Préfecture de Police par Raoul Rigault*, un journaliste et homme politique, nommé par la Commune commissaire, chargé du service politique, à la Préfecture de Police, resté célèbre pour ses méthodes ignobles :

     

    - Vous êtes bien le citoyen Bonjean, ex sénateur, lui demande Raoul Rigault.

    - Que me voulez-vous ?

    - Faîtes votre mandat d’écrou, ordonne tranquillement le délégué de la Commune.

    - Mais c’est une illégalité, s’écrie M. Bonjean.

    -Nous ne faisons pas de la légalité ici, nous faisons de la Révolution…

    Et on l’entraîna au Dépôt d’abord. Puis à Mazas. Il devait attendre la mort pendant deux mois.

     

    * Le 24 mai 1871, Raoul Rigault, après s’être battu, en grand uniforme, au Quartier latin, sur la barricade de la rue Soufflot bordant la Faculté de Droit, sera fusillé, sans procès, sur ordre d’un sergent versaillais l’ayant reconnu comme Communard.

     

     

     

     

    Ruines de Paris. La Sainte-Chapelle et le Palais de Justice après les incendies déclenchés par les Communards, les 23 et 24 mai 1871 (photographie en tirage albuminé de 1871. J.R. Photo

    4. Ruines de Paris. La Sainte-Chapelle et le Palais de Justice après les incendies déclenchés par les Communards, les 23 et 24 mai 1871 (photographie en tirage albuminé de 1871. J.R. Photo. Voir les deux autres photos de ce sinistre, numérotées 7 & 8, dans le précédent chapitre : Tirage sur papier albuminé : le Palais de Justice de Paris).

     

     « Il faut tuer Bonjean puisqu’on tua Duval ». Victor Hugo, dans son poème Talion, dénonça les exécutions d’otages par la Commune de Paris, dont celle de Louis-Bernard Bonjean, « légitimée » par Raoul Rigault.

     

    TALION (extrait). 

    Quoi ! parce que Vinoy, parce que Billioray
    Sont dans le faux, il sied que tout soit hors du vrai !
    Il faut tuer Duval puisqu'on tua Lecomte !
    A ce raisonnement vous trouvez votre compte,
    Et cet autre argument vous parait sans rival :
    Il faut tuer Bonjean puisqu'on tua Duval !
    On méprisait l'affreux talion ; on l'estime.
    Vil chez Moise, il est chez Rigault légitime.

    On voue au meurtre un culte ; on laisse de côté
    Ce qu'on glorifiait si haut, loi, liberté ;
    On prêche un nouveau dogme, on se fait néophyte
    De tous les attentats hideux dont on profite.
    Talion ! pour le peuple ici, là pour le roi.
    Vous arrêtez Chaudey, j'emprisonne Lockroy.
    Ah ! vous êtes inepte, eh bien, je suis stupide.
    Ah ! vous niez le droit, eh bien, je le lapide !

     

     

     

     

    Jules Quesnay de Beaurepaire, Président de la Chambre civile de la Cour de cassation du 9 décembre 1892 au 8 janvier 1899 (Photographie d’Eugène Appert, papier albuminé, circa 1890)

    5. Jules Quesnay de Beaurepaire, Président de la Chambre civile de la Cour de cassation du 9 décembre 1892 au 8 janvier 1899 (Photographie d’Eugène Appert, papier albuminé, circa 1890).

     

         Un homme de justice en souffrance "forte tête". Jules Quesnay de Beaurepaire naquit à Saumur, le 2 juillet 1834. Son père étant substitut du procureur du Roi, puis juge d’instruction à Saumur, il fit ses études à la Faculté de Droit de Rennes, y obtenant ses diplômes de bachelier et licencié en droit (1853-1857). Ayant prêté serment d’avocat en 1857, il subsista difficilement en plaidant au barreau de Saumur, tout en commençant à rédiger dans la presse (La Vie parisienne ; La Revue de Paris…),.des articles historiques et politico-juridiques acerbes et souvent médisants à l’égard de diverses personnalités évoquées, lesquelles s’en souviendront bien plus tard pour le discréditer à leur tour lorsqu’il deviendra Haut magistrat à Paris.

      

        Spécialiste ès polémique et/ou écorché vif ? Toujours est-il que Quesnay abandonna bien vite le barreau pour intégrer la magistrature, devenant en 1862 substitut du procureur au tribunal civil de la Flèche, et en 1865 de celui du Mans. En 1868, il fut nommé Procureur impérial à Mamers, puis s’engagea comme capitaine d’une compagnie de francs-tireurs pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871.

     

         Le 25 juillet 1871, il démissionna une première fois de la magistrature considérant que sa bravoure sur les champs de bataille n’avait pas été suffisamment récompensée. Il redevint avocat à Montagne-aux-Cherches, et se lança dans la vie politique comme conseiller général du département de la Sarthe.  

     

          Mais battu aux élections législatives du 14 octobre 1877 à la députation de l’arrondissement de Mamers (il s’était présenté contre le duc de La Rochefoucauld), Quesnay démissionna du barreau et rentra, de nouveau, dans la magistrature. Il devint alors substitut à Paris en 1879, Procureur général à Rennes en 1881, avocat général à la Cour d’appel de Paris en 1883, Procureur général à cette même Cour en 1889, et  Président de la Chambre civile de la Cour de cassation le 9 octobre 1892.

     

         Ses fonctions au Parquet général de la Cour d’appel de Paris, puis à la Cour de cassation, offrirent à Quesney un terreau merveilleux avec deux affaires politico-judiciaires parmi les plus célèbres de la IIIème République : celle du canal de Panama et celle du Capitaine Alfred Dreyfus. À l’occasion de chacune d’entre elles, il présenta sa démission à la Chancellerie !

     

     

     

     

    Ferdinand de Lesseps* fondateur de la Compagnie du Canal de Panama (photographie de Van Bosch, tirée sur papier albuminé, entre 1890 et 1895)

    6. Ferdinand de Lesseps* fondateur de la Compagnie du Canal de Panama (photographie de Van Bosch, tirée sur papier albuminé, entre 1890 et 1895).

     

    *Ferdinand de Lesseps (1804-1895) fut condamné, le 9 février 1893, par la cour d’assises de la Seine à une peine de cinq ans de prison et 3 000 francs d’amende, pour manœuvres frauduleuses, escroquerie et abus de confiance. Le 13 juin 1893, l’arrêt de la cour d’assises fut cassé par la Cour de cassation pour vice de forme, et  Ferdinand de Lesseps n’effectua jamais sa peine de prison (« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir » Jean de La Fontaine, Fables. Les Animaux malades de la peste. 1678). 

     

          Démission téméraire et non soumission médiocre. C’est ainsi qu’en 1889, en sa qualité de Procureur général de la Cour d’appel de Paris, Quesnet avait fait ouvrir une  instruction sur les mésaventures de la Compagnie du Canal de Panama. Or, lorsque, en 1892, le scandale du Canal de Panama commença à éclabousser des députés et sénateurs, suspectés d’avoir reçu des pots de vin pour voter la loi autorisant la Compagnie du Canal de Panama à émettre des obligations, la Chambre des députés ordonna une enquête sur les agissements de certains de ses membres. Elle demanda alors à la Chancellerie de lui communiquer le dossier de l’instruction judiciaire en cours concernant notamment les divers parlementaires susceptibles d’être impliqués ! Furieux, Quesney offrit aussitôt sa démission de Procureur général de la Cour d’appel de Paris au Garde des Sceaux, Léon Bourgeois. En effet, pour Quesney, cette communication du dossier de l’instruction judiciaire violait le principe du secret de l’instruction et celui de la séparation des pouvoirs, garanti par l’article 16 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.

     

         Bien embarrassé par ce Haut magistrat peu malléable, Léon Bourgeois s’abstint d’accepter sa démission et lui offrit (pour s’en débarrasser ?), le 9 octobre 1892, le poste prestigieux de Président de la Chambre civile de la Cour de cassation qui venait de se libérer. Il le remplaça au Parquet général de Paris par un magistrat bien plus docile. Bien mal lui en prit car il plaça ainsi Quesnay avec sa sensibilité d’écorché vif en plein cœur d’une autres affaire encore plus sensible pour le pouvoir politique et la magistrature : celle du capitaine Alfred Dreyfus. 

     

     

     

     

    Le capitaine Alfred Dreyfus (photographie tirée sur papier albuminé de Sir John Herschel [1792-1871]).

    7. Le capitaine Alfred Dreyfus (photographie tirée sur papier albuminé de Sir John Herschel [1792-1871]). 

     

    Réhabilité par l’arrêt des Chambres réunies de la Cour de cassation du 12 juillet 1906 (voir le précédent article. Tirage sur papier albuminé : Hauts magistrats, 1/4), Alfred Dreyfus fut réintégré dans l’Armée le 20 juillet 1906. Pendant la Première Guerre mondiale, il participa aux combats du Chemin des Dames et de Verdun, et sera élevé au grade de lieutenant-colonel en septembre 1918, puis promu officier de la Légion d’honneur le 9 juillet 1919. Il mourut le 12 juillet 1935, à Paris, à l’âge de 75 ans. 

     

           « Le Président de la Chambre civile de la Cour de cassation Quesnay a donné sa démission. La justice est supprimée » (à la manière de Jules Renard : « Le ministre de la guerre a donné sa démission. La guerre est supprimée »). Antidreyfusard déclaré, Queynet démissionna, derechef, de la présidence de la Chambre civile de la Cour de cassation, le  8 janvier 1899, après avoir insulté dans divers articles de presse ses collègues de la Chambre criminelle, désignés comme juges enquêteurs en vue du procès en révision du jugement du Conseil de Guerre du gouvernement militaire de Paris (ce jugement avait condamné, le 22 décembre 1894, le capitaine Dreyfus pour trahison, à la dégradation militaire et à la déportation perpétuelle au bagne de Guyane). Car en effet, Quesney les suspectait d’être complices du lieutenant-colonel Marie-Georges Picquart, lequel avait découvert des preuves de l’innocence du capitaine Dreyfus et donc mis en avant la trahison de son accusateur Ferdinand Walsin Esterhazy. Pour Queynet, ces magistrats « sans foi ni loi » de la Chambre criminelle allaient à l’évidence œuvrer pour convaincre les Chambres de la Cour de cassation d’ordonner la révision du procès.

     

         Toujours est-il que, insensibles aux jérémiades de Quesney, les trois Chambres de la Cour de cassation, réunies sous la présidence de Charles Mazeau, Premier président de ladite Cour, annulèrent le jugement de condamnation du capitaine Dreyfus (voir le précédent article. Tirage sur papier albuminé : Hauts magistrats, 1/4).

     

     

     

    « L’affaire Dreyfus : ma démission » (pages du manuscrit autobiographique de Jules Quesnay de Beaurepaire*).

     

     

     

    Tirage sur papier albuminé : Hauts magistrats (2/4)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    8 & 9 : « L’affaire Dreyfus : ma démission » (pages du manuscrit autobiographique de Jules Quesnay de Beaurepaire*).

     

    * Également écrivain sous le pseudonyme de Jules de Glouvet, Quesnay rédigea un manuscrit autobiographique de souvenirs inédits de plus de 700 pages, non publié, intitulé « Souvenirs littéraires. La plume et la parole ». Il y raconte, entre autres choses, son arrivée à Paris comme magistrat, ses grands procès, et sa démission de Président de la Chambre civile de la Cour de cassation, le 9 octobre 1892, suite à l’affaire Dreyfus. 

     

           « La lâcheté du gouvernement précipita les événements… ». Quant à Quesney, cette fois sa démission fut acceptée (avec bien-être ???)  par la Chancellerie et, sans doute approuvée par la plupart de ses collègues de la Chambre criminelle qui avaient eu échos des propos qu’il aurait tenus à leur égard, dans les galeries du Palais et les bureaux du journal l’Écho de Paris ! Parmi le florilège de mots maladroits prêtés à Quesney: « ma chère magistrature est compromise » ; « l’instruction de révision est illégale et conduite à l’imitation des anciens procès de tendance », « la Chambre criminelle est composée d’anciens politiques rejetés par la vie active, et toujours été tenue en peu d’estime par les magistrats de carrière et les jurisconsultes de la Chambre civile,,… la plus importante et la mieux composée, celle dont le niveau judiciaire a le moins baissé ». Aucun juge de la Chambre civile n’accepterait de passer à la Chambre criminelle car « ce serait considéré comme une pénalité », etc. 

     

        Après sa démission de la Cour de cassation, le 8 janvier 1899, à une année de sa retraite, Jules Quesnay de Beaurepaire fut promu commandeur de la Légion d’honneur (1890) et officier de l’Instruction publique (1891). Il put ainsi consacrer tout son temps à l’écriture sous le pseudonyme de Jules de Glouvet, tout en multipliant dans ses textes les affabulations au point d’être lâché par ses amis antidreyfusard qui en vinrent même à douter de sa santé mentale. Il décédera, semble-il dans un total dénuement, et sans enfants, le 25 juillet 1923, à Vitrai-sous-Laigle en Normandie.