• Tirage sur papier albuminé : Professeurs de Droit,1860 et s.(2/2)

     

     

     

     

    Le Professeur de Droit Raymond Saleilles (photographie tirée sur papier albuminé ??? Non datée).

    5. Le Professeur de Droit Raymond Saleilles (photographie tirée sur papier albuminé ??? Non datée).

     

        Raymond Saleilles est né, le 14 janvier 1855, à Beaune, la capitale des Vins de Bourgogne, dans le département de la Côte-d’Or. Après ses études secondaires à l’ancien « Collège de Beaune », il rejoignit Paris, la capitale de la France, pour « faire son droit ». Toutefois, élevé chrétiennement et catholiquement, il s’inscrivit d’abord à la Faculté libre indépendante de l’Institut catholique de Paris qui avait été fondée en 1875 sous le nom d’Université catholique de Paris par Monseigneur Maurice d’Hulst (l’une des six Facultés de cette Université était dédiée au Droit canonique).

     

        Puis, il rejoignit la Faculté de Droit de Paris, place du Panthéon, pour sa thèse de doctorat préparée sous la direction de Claude Bufnoir (1832-1898), lequel, reçu premier au concours de l’agrégation de 1856, alors même qu’il était le plus jeune des candidats, avait été nommé, en 1867, Professeur titulaire de cette Faculté. Raymond Saleilles soutint alors sa thèse en 1883 et, dès l’année suivante, il fut reçu au concours de l’agrégation. Mais les relations de ces deux Professeurs de Droit, parmi les plus brillants de leur époque, ne s’arrêtèrent pas là, puisque Raymond Saleilles épousa, le 25 mars 1887, à Paris, l’une des deux filles de Claude Bufnoir, Marguerite Charlotte (l’un des fils de Raymond Saleilles, Jean, avocat à la Cour d’appel, mourut pour la France, le 28 septembre 1915, sur les champs de bataille comme Lieutenant ; l’autre, François, élève de l’École des Chartes de 1917 à 1918, devint Bibliothécaire à la Faculté de Droit de l’Université de Paris).

     

    Après avoir été en poste dans les Facultés de Droit de Grenoble et de Dijon, où il enseignait l’Histoire du droit, Raymond Saleilles fut recruté, en 1895, à la Faculté de Droit de Paris pour enseigner d’abord le droit civil, puis la législation pénale comparée, avant d’être titularisé, le 28 novembre 1898, comme Professeur de droit civil (il occupa ce poste jusqu’à sa mort le 3 mars 1912).

     

    « Saleilles est un des grands juristes du tournant 1900, peut-être le plus grand » (Présentation de Raymond Saleilles, lors du colloque international organisé à la Faculté de Droit de Malakoff, les 29 et 30 mars 2012, à l’occasion du centenaire de sa mort). Pour mieux vous en convaincre, je laisse la plume (le clavier d’ordinateur, pour les uns, computer keyboard, pour les autres), à ceux de mes anciens collègues qui ont présenté, avec compétence et sérieux, son œuvre et sa méthode de raisonnement.

     

    1ère. « Saleilles n’a toutefois pas été qu’un civiliste : il a abordé le droit constitutionnel. Des études récentes ont mis en évidence son rôle dans la fondation de cette discipline, contribuant à l’affermissement du régime républicain. Saleilles a également développé une pensée pénale originale (mais représentative de la pensée de son époque). Il a été le grand défenseur de l’individualisation de la peine (titre de son ouvrage qui a d’ailleurs été traduit rapidement en anglais et publié aux Etats-Unis avec une préface de Roscoe Pound le célèbre doyen de Harvard). Il serait possible de multiplier les exemples dans presque tous les domaines du droit.

     

    Saleilles a encore fourni une contribution majeure aux méthodes du droit : il a défendu une méthode historique et évolutive donnant une place importante au droit comparé.

     

     

    Saleilles est aussi un chrétien. Issu du catholicisme libéral, il a été proche des héritiers des intransigeants à l’origine du catholicisme social. Il a également contribué aux grands débats sur l’utilisation de la méthode historique dans l’exégèse biblique (La Bible et la méthode historique, Genève 1903) ». (Source : https://thomasmore.wordpress.com/2012/02/05/raymond-saleilles-et-au-dela/)

     

     

    2ème. « On doit surtout à Raymond Saleilles, en Droit des obligations, son ouvrage « De la déclaration de volontéContribution à l'étude de l'acte juridique dans le Code civil allemand », publié en 1901 (Daniel Mainguy).

     

    « Autant affirmer donc que Saleilles était un admirateur de la doctrine allemande et de la méthode historique allemande, faite davantage de tradition et du poids de l’histoire (chaque nation a son droit) que de ruptures, philosophiques notamment, pourtant fondatrices du droit français depuis 1804, et de son universalisme (un même droit pour tous, comme la déclaration des droits de l'homme ou le Code civil, projeté à tous les coins de l'Europe puis du monde).

     

    En ce sens Saleilles, comme Gény notamment, est l’un des précurseur de la sociologie juridique, notamment en ce qu’il s’intéresse comme ce dernier à la jurisprudence, qu’il commenta d’ailleurs abondamment, et qu’il considère non pas comme la voix de la loi, comme c’était traditionnellement le cas au tournant du XIXè et du XXè siècle, mais comme une technique, ancrée dans la pratique et capable de donner aux textes de loi l’application souple qu’ils méritent pour évoluer au gré des modifications que connaissait, alors, la société : en clair il s'agissait d'assurer la transition entre le modèle précédent et les dangers d'un libéralisme trop lourd à supporter socialement avec, précisément, la "socialisation du droit", non pas dans le sens où on l'entendrait aujourd'hui, mais dans le but, avoué, d'assurer un compromis avec la poussée sociale, éviter une révolution et assurer la stabilité de la société.

     

    Sur un plan plus technique, Saleilles chercha notamment à militer, en droit de la responsabilité civile, en faveur de la théorie du risque, laquelle suppose que celui qui prend un risque, assurable ou d’entreprise, en retire le profit nécessaire mais en contrepartie qu’il en subisse les conséquences, par exemple dans le domaine de la responsabilité du fait des choses » (Source : le blog du professeur Daniel Mainguy : http://www.daniel-mainguy.fr/) 

     

     

     

     

     

     

    Le Professeur de Droit François Gény (photographie tirée sur papier albuminé. 1894).

    6. Le Professeur de Droit François Gény (photographie tirée sur papier albuminé. 1894).

     

    Né à Baccarat (près de Nancy en Lorraine), le 17 décembre 1861, François Gény, quatrième enfant d’une fratrie en comptant 12, étudia le Droit, non à Paris comme la plupart des provinciaux de l’époque qui snobaient leurs propres Facultés locales, mais à la Faculté de Droit de Nancy.

     

     

     

     

     

     

    Thèses de François Gény, de Droit romain et de Droit français, soutenues à Nancy, en 1885

    7 Thèses de François Gény, de Droit romain et de Droit français, soutenues à Nancy, en 1885 (Ces deux thèses sont accessibles et téléchargeables gratuitement sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France, sous ce lien : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k30403422).

     

    Alors avocat, François Gény soutint, le 28 mars 1885, dans cette même Faculté de Nancy, deux thèse pour le Doctorat en Droit, l’une de Droit romain sur la fiducie, l’autre de Droit français sur la responsabilité des locataires envers le bailleur en cas d’incendie de la chose louée.

     

    Agrégé des Facultés de Droit, en novembre 1887, il fut nommé à la Faculté de Droit d’Alger (de 1887 à 1890), puis à celle de Dijon (de 1890 à 1900), enfin à celle de Nancy (de 1900 à 1932, année de sa retraite).

     

    Commandeur de la Légion d’honneur, une dizaine de fois docteur honoris causa, ses collègues lui offrirent, en 1934 des Mélanges, réunissant 83 contributions d’auteurs dont 57 de pays étrangers (Recueil d’études sur les sources du droit en l’honneur de François Gény. Librement consultable et téléchargeable sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France sous ce lien : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5433888t/f10.

     

    François Gény décéda le 16 décembre 1959, à Nancy, laissant dans la peine ses huit enfants et les plus grands juristes français et étrangers !

     

     

     

     

     

     

    Le Professeur de Droit François Gény (rare photographie d’art ancienne non datée [tirage albuminé?]).

    8 Le Professeur de Droit François Gény (rare photographie d’art ancienne non datée [tirage albuminé?]). 

     

    Cette photographie du Professeur François Gény se trouve en ligne sur un site russe, sous ce lien : https://www.liveinternet.ru/users/kakula/post116839624/, accompagnée d’une biographie en langue russe dont le traducteur en ligne de Google nous dévoile le sens en ces mots : « François Génie a avancé une théorie qu'il a appelée libre recherche scientifique. Lorsqu'il examine une affaire, un juge doit se sentir lié par les normes de la loi écrite dans la mesure où le texte de la loi lui est clair. Dans d'autres cas, le juge est obligé, après avoir examiné les circonstances sociales et économiques de l'affaire, de trouver la solution la plus juste au problème ».

     

            Mais pour mieux découvrir l’héritage juridique de François Gény, je vous invite à lire sa biographie rédigée, avec talent et sans rentrer dans d’ennuyeux détails (« Un gros livre est un grand mal » disait Callimaque !), par mon ancien collègue Daniel Mainguy, Professeur à la Faculté de Droit de Montpellier, librement accessible sur l’un de ses blogs sous ce lien : http://www.daniel-mainguy.fr/page-geny-5099489.html 

     

     

     

     

     

     

     

    Le Professeur de Droit Charles-Alfred Bertauld (photographie tirée sur papier albuminé. FRANCK Phot. Paris. 1874).

    9. Le Professeur de Droit Charles-Alfred Bertauld (photographie tirée sur papier albuminé. FRANCK Phot. Paris. 1874).

     

           Charles-Alfred Bertauld est né le 8 juin 1812 à Verson (Calvados). Il « fit son droit » à la Faculté de Caen, obtenant sa licence en 1834, et son doctorat en 1841. Agrégé de droit en 1846, il sera professeur à la Faculté de Droit de Caen de 1846 à 1879, et avocat au Barreau de Caen, dont il sera élu six fois Bâtonnier. Élu député du Calvados à l’Assemblée nationale, de 1871 à 1876 (groupe du Centre gauche), maire de Caen et sénateur inamovible, il sera nommé, le 11 février 1879, procureur général à la Cour de cassation. Il mourra à Paris, le 8 avril 1882, et ses obsèques furent célébrés à l’Église Saint-Louis d’Antin, en présence de Jules Ferry, alors ministre de l’Instruction. 

     

     

     

     

     

     

    Le Professeur de Droit romain Étienne Drumel, Doyen de la Faculté de Droit de Lille (photographie tirée sur papier albuminé. XIXème siècle)

    10. Le Professeur de Droit romain Étienne Drumel, Doyen de la Faculté de Droit de Lille (photographie tirée sur papier albuminé. XIXème siècle).

     

        Étienne Hubert Ernest Drumel, plus connu sous le nom d’Étienne Drumel, est né à Faissault dans les Ardennes, le 25 janvier 1864. Licencié de la Faculté de Droit de Paris, en 1866, il y soutint sa thèse de doctorat, le 11 août 1868 (« Du terme en droit romain et en droit français »). Reçu au concours de l’agrégation des Facultés de Droit en 1873, il enseigna jusqu’en 1894 à la Faculté de Droit de Douai puis à celle Lille dont il sera Doyen. Il fut élu trois fois député des Ardennes, de 1876 à 1885, puis sénateur des Ardennes, de 1893 à 1897, année de sa mort (le 22 décembre 1897 à  Neuvizy dans les Ardennes).