• XLV La Faculté de Droit de Paris par les frères Neurdein (CPA)

     

     

     

     

    Le Petit avocat (ND, c. 1903).

    1 Image extraite de la série de cartes postales des frères Neurdein, intitulée Le Petit avocat (ND, c. 1903).

     

     

    Plusieurs cartes postales anciennes imprimées grâce au procédé de la phototypie (cpa), éditées dans les années 1900 par la Maison Neurdein Frères, représentent des édifices et des personnalités en relation avec le Droit, l’Université de Paris et sa Faculté de Droit. Il en est ainsi de l’amusante série intitulée Le Petit avocat, déjà mise en ligne dans son intégralité sur ce blog dans la rubrique Enfants de Jure. 

     

    Aussi, je vous propose, aujourd’hui, après une courte présentation des deux frères Neurdein, de découvrir leurs photographies représentant, en plein cœur du Quartier Latin, la Faculté de Droit avec ses bâtiments, ses salles, ses professeurs et sa nouvelle Bibliothèque.

     

     

     

     

     

    ND, ND Phot., Collections ND Phot., X

    2. ND, ND Phot., Collections ND Phot., X (ces signatures en bas à droite des cartes postales permettent d’identifier La Maison Neurdein Frères).

     

     

           La Maison Neurdein Frères. Fils de Jean Neurdein, un célèbre photographe connu sous le pseudonyme de Charlet, Étienne Neurdein et Louis-Antonin Neurdein ouvrent, en 1863, un atelier de photographie à Paris rue des Filles du Calvaire, puis rue des Filles Saint-Thomas, boulevard Sébastopol, et, enfin, avenue de Breteuil.

     

       C’est à partir de 1868 que les frères Neurdein éditent des cartes postales. Contrairement à d’autres concurrents uniquement éditeurs donc commerçants, ils étaient, tout à la fois, éditeurs, imprimeurs et surtout photographes. En 1886 et 1888, ils obtiennent une médaille d’or à l’Exposition internationale de la Société des Sciences et des Arts. En 1889, ils obtiennent une médaille d’or à l’Exposition universelle. Et, en 1898, le ministère de l’Instruction publique leur octroie le droit d’exploiter les collections du service des monuments historiques, avec possibilité de tirer et de mettre en vente les épreuves obtenues à partir des clichés de l’État.

     

    Vers 1905, les frères Neurdein publièrent le catalogue de leur production, sous ce titre ; « CATALOGUE DES COLLECTIONS ET SUJETS DIVERS EDITES DANS LE FORMAT CARTE POSTALE PAR NEURDEIN FRERES, PHOTOGRAPHES, EDITEURS, IMPRIMEURS, 52 AVENUE DE BRETEUIL, PARIS 7èME, MARQUE N.D.PHOT, GRAND PRIX DE L’EXPOSITION UNIVERSELLE DE PARIS 1900 »

     

     

     

     

     

    La rue Soufflot et le Panthéon (collections ND phot., cpa colorisée à la main).

    3. La rue Soufflot et le Panthéon (collections ND phot., cpa colorisée à la main).

     

     

    À la Belle Époque, les photographes des maisons d’édition  de cartes postales débutaient systématiquement leur ballade au Quartier Latin avec la prise de vue, devant le grilles du Jardin du Luxembourg, de la place Edmond Rostand, aussi dénommée carrefour Soufflot, à la jonction du Boulevard Saint-Michel et de la rue de Médicis. On peut y voir, aujourd’hui encore, le bassin Soufflot, œuvre de Gabriel Davioud, orné d’une sculpture de Gustave Crauk.

     

    Cette place Edmond Rostand s’ouvre sur la rue Soufflot qui est bordée (à gauche de cette cpa), à partir de la rue Saint-Jacques, de l’un des quatre murs de l’ancienne École de Droit, aujourd’hui siège de chacune des Universités de Paris-I-Panthéon-Sorbonne et de Paris-II-Assas.

     

     

     

     

     

    La Faculté de Droit de Paris par les frères Neurdein (CPA)

                                    4. La Faculté de Droit de Paris (ND).

     

     

      Cette photographie des frères Neurdein montre deux des façades de l’îlot de la Faculté de Droit de Paris donnant sur la place du Panthéon, et bordé par les rue Soufflot, Saint-Jacques et Cujas. Celle qui donne sur la rue Saint-Jacques (à gauche), et celle qui donne sur la rue Soufflot (à droite) jusqu’à la place du Panthéon. 

     

     

     

     

     

     La Faculté de Droit de Paris par les frères Neurdein (CPA)

    5. Une séance du Conseil de la Faculté de Droit de Paris, sous la présidence du Doyen Charles Lyon-Caen (ND phot.).

     

     

      Charles Lyon-Caen (25 décembre 1843, Paris – 17 décembre1935, Paris), la quatrième personne assise à partir de la gauche, agrégé à Nancy (1867), puis à Paris (1872), devint professeur à la Faculté de Droit de Paris en 1881. Il y enseigna successivement le Droit romain, le Droit commercial, le Droit maritime et la législation commerciale comparée. Il fut élu membre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1893, et devint président de sa section de législation, droit public et jurisprudence en 1905, et secrétaire perpétuel en 1918.

     

      C’est en 1906 que Charles Lyon-Caen fut élu par ses pairs Doyen de la Faculté de Droit de Paris, succédant ainsi à Ernest Désiré Glasson. Il assuma cette charge jusqu’en 1910 (ou 1911 ?), et prit sa retraite en 1919.

     

     

     

     

     

    La Salle d’Examen de la Faculté de Droit de Paris (ND phot.).

      6. La Salle d’Examen de la Faculté de Droit de Paris (ND phot.).

     

     

    Avant l’introduction, en 1922, des examens à la Faculté de Droit de Paris sous la forme d’écrit, les examens prenaient la seule forme d’un oral. Le jour de l’examen, les étudiants se présentaient donc devant les professeurs par groupe de quatre à la fois. Chaque examen oral était fait par au moins trois professeurs (quatre pour les soutenances des thèses de licence et de doctorat).

     

     

     

     

     

    La Salle d’Examen de la Faculté de Droit de Paris (ND phot.).

       7. La Salle d’Examen de la Faculté de Droit de Paris (ND phot.).

     

     

    La Faculté de Droit de Paris attendit les années 1884 et 1885 pour permettre à une jeune femme d’assister aux cours, sous réserve d’être accompagnée d’un chaperon, sa mère ou son mari (cette personne, la roumaine Sarmiza Bilescuest, deviendra la première licenciée en droit en 1887). Depuis, de plus en plus d’étudiantes étrangères arrivèrent à Paris. De 1905 à 1913, elles étaient même plus nombreuses que les étudiantes françaises (la majorité d'entre elles venaient de Russie, de Roumanie et de Pologne).

     

     

     

     

     

    Faculté de Droit de Paris, Monsieur le Professeur Garçon (ND phot.).

    8. Faculté de Droit de Paris, Monsieur le Professeur Garçon (ND phot.).

     

     

    Émile Auguste Garçon (26 septembre 1861, Poitiers – 12 juillet 1922, Paris), fut professeur à Lille en 1898, agrégé à Paris en 1899, professeur adjoint en 1901 et professeur en 1903, chargé du cours de Législation criminelle et procédure pénale.

     

     

     

     

     

    XLIV  La Faculté de Droit de Paris par les frères Neurdein (CPA)

    9. Faculté de Droit de Paris, Messieurs les Professeurs Garçon et Le Poittevin (ND phot.).

     

     

       Alfred Léon Le Poittevin (17 septembre 1864, Valognes – 28 décembre 1923, Paris), à droite de la photographie, fut chargé de cours et agrégé à Douai en 1880, agrégé à Paris en 1885, professeur adjoint en 1892 et professeur en 1896, chargé du cours Législation et procédure criminelles.

     

     

     

     

    Faculté de Droit de Paris, Certificat de Droit pénal

     10. Faculté de Droit de Paris, Certificat de Droit pénal (ND phot.).

     

     

        Certificat de Droit pénal, conférence du professeur Émile Garçon.

     

     

     

     

    Faculté de Droit de Paris, Certificat de Droit pénal (ND phot.)

      11. Faculté de Droit de Paris, Certificat de Droit pénal (ND phot.).

     

     

    Émile Garçon (assis) et Alfred Léon Le Poittevin (debout), professeurs titulaires des deux chaires de droit pénal de la Faculté de Droit de Paris. En 1922, année de la mort d’Émile Garçon et de la retraite d’Alfred Léon Le Poittevin, leurs chaires furent attribuées aux professeurs Louis Hugueney et Henri Donnedieu de Vabres. 

     

     

     

     

     

    La Bibliothèque de la Faculté de Droit de Paris (ND phot.).

          12. La Bibliothèque de la Faculté de Droit de Paris (ND phot.).

     

     

    Comme je l’avais annoncé dans le précédent chapitre XLII (La Bibliothèque de Droit, rue Cujas 2/3), voici les deux photographies, éditées par les frères Neurdein, de la grande salle de lecture de la nouvelle Bibliothèque de la Faculté de Droit de Paris, reconstruite par l’architecte Lheureux entre 1893 et 1898 dans le cadre de la reconfiguration générale de cette Faculté suite à ses travaux d’extension jusqu’à la rue Saint-Jacques décrits sous le chapitre XXXIX (Les travaux d'agrandissement de 1876 à 1900). 

     

     

     

     

     

    La Bibliothèque de la Faculté de Droit de Paris (ND phot.).

          13. La Bibliothèque de la Faculté de Droit de Paris (ND phot.).

     

     

    Située au numéro 5 de la rue Cujas, dans l’îlot même de la Faculté de Droit, la nouvelle bibliothèque pouvait accueillir 288 lecteurs dans deux grandes salles se divisant chacune en deux sections distinctes. Elle fut transférée le 24 novembre 1958 au numéro 2 de la rue Cujas (Chapitre XLII : La Bibliothèque de Droit, rue Cujas 3/3).

     

    À bientôt pour le prochain chapitre XLV : La Faculté de Droit de Paris par la Maison Léon & Lévy (CPA).