• 37 Notaires en portraits artistiques

     

     

     

    37 Notaires en portraits artistiques

                                      1 De l’art du portrait… notarial

     

     

    Selon le dictionnaire d’Émile Littré que j’utilise couramment pour faire croire aux visiteurs de ce blog dédié au Droit en Images et Cartes Postales Anciennes (ICPA) que je suis cultivé, le portrait désigne une « Représentation, d’après un modèle réel, d’un être (particulièrement son visage) par un artiste qui s’attache à en reproduire ou à en interpréter les traits et expressions caractéristiques. » Le portrait peut être en plâtre ou en marbre, en peinture, en gravure, ou, depuis la seconde partie du XIXème siècle, photographique.

     

    Autrefois, le portrait était très courant pour les avocats qui aimaient beaucoup se le faire tirer ! En revanche, il était plus exceptionnel pour les autres gens de justice ou de lois, qu’il s’agisse des juges, des procureurs, des avoués, des professeurs de Droit ou des notaires. Toutefois,  j’ai pu dénicher « sur la toile » quelques portraits de notaires. La plupart d’entre eux étaient inconnus, de leur temps, en dehors du lieu où ils officiaient. Et ils le sont restés !

     

    L’un des seuls notaires qui a pu acquérir une célébrité fut Sébastien-Benoît Pétel (1804-1839). Condamné à mort pour l’assassinat de son épouse, il fut guillotiné, le 28 octobre 1839, sur le champ de foire de Bourg-en-Bresse. Ce notaire de Belley, protégé de Lamartine et ami d’Honoré de Balzac, est devenu célèbre car il aurait été victime d’une erreur judiciaire. Je lui consacrerai un chapitre complet dans les prochains jours dans cette rubrique des Gens de justice (chapitre 39…).

     

     

    En attendant, voici les portraits de quelques notaires des siècles passés, pour la plupart sans aucune légende en raison de leur absence de notoriété, à l’exception de deux d’entre eux : Jean-François Goupilleau (1753-1823), notaire à Montaigu, élu député le 16 mars 1789, et d’Amédée Julien (1819-1887), qui officia comme notaire tout en poursuivant une carrière artistique (ils ont chacun une page sur wikipedia !).

     

    Je vous invite à bien scruter leur visage pour y découvrir, à défaut d’une quelconque expression comique, les traces éventuelles de la poésie et donner enfin raison à Gustave Flaubert pour qui « Chaque notaire porte en soi les débris d’un poète. »

     

     

     

     

     

     

    N. d’Esné (buste en hermès daté 1831, par Jean-Pierre Dantan, dit Dantan Jeune, 1800-1869, sculpteur. Musée Carnavalet)

    2 N. d’Esné (buste en hermès daté 1831, par Jean-Pierre Dantan, dit Dantan Jeune, 1800-1869, sculpteur. Musée Carnavalet).

     

     

     

     

     

     

    Un notaire royal (par Wybrand Hendriks, 1744-1831, peintre néerlandais spécialisé dans l’art du portrait)

    3 Un notaire royal (par Wybrand Hendriks, 1744-1831, peintre néerlandais spécialisé dans l’art du portrait).

     

     

    Les actes des notaires royaux étaient valables dans tout le royaume, alors que ceux des notaires seigneuriaux n’étaient valables que dans le ressort d’une justice seigneuriale.

     

     

     

     

    Jean-François Goupilleau (estampe de Roger Barthélémy).

                    4 Jean-François Goupilleau (estampe de Roger Barthélémy).

     

     

          Jean-François Goupilleau (1753-1823), dit Goupilleau de Fontenay, est l’un des douze enfants d’un notaire apostolique (les notaires apostoliques, établis par le pape ou les évêques, dressaient les actes relatifs aux questions ecclésiastiques des diocèses. Ils furent réunis aux notaires royaux en 1694). Il étudia le Droit d’abord à Poitiers puis à Paris, et s’établit, en 1780, notaire à Montaigu, en Vendée, avant d’entamer une carrière politique comme député. Il fut ainsi élu le 16 mars 1789 aux États généraux sur les bancs du Tiers état, réélu le 3 septembre 1792 sous la Convention sur les bancs de la Montagne, et le 21 vendémiaire (octobre 1795) sous le Directoire sur les bancs du Conseil des Anciens.

     

     

     

     

     

     

    Maître Valmont, notaire à Cherbourg (portrait par Jean-François Millet, daté 1842)

    5 Maître Valmont, notaire à Cherbourg (portrait par Jean-François Millet, daté 1842).

     

     

     

     

     

    Maître Jamot, notaire à Chambéry-le-Vieux (portrait par Jules Daisay, daté 1885)

    6 Maître Jamot, notaire à Chambéry-le-Vieux (portrait par Jules Daisay, daté 1885).

     

     

     

     

     

    Notaires en portraits artistiques

    7 Maître Félicien Haverland (1823-1875), notaire à Thy-le-Château (carte photographique de Géruzet frères, Bruxelles).

     

     

     

    37 Notaires en portraits artistiques

    8 Maitre Arthur Pénut, notaire à Gallardon (carte photographique d’Eugène Pirou, 25 rue Royale à Paris. Médaille d’or à l’exposition universelle de 1889).

     

     

     

     

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    9 Maître Duclerfays, notaire à Douai (carte photographique de Pierre Petit, place Cadet à Paris. c. 1870).

     

     

     

     

    37 Notaires en portraits artistiques

    10 Maître Gustave Boscher, notaire à Amiens (carte photographique circa 1870).

     

     

         On peut voir sur cette photographie ancienne, le cartable (portefeuille ou sacoche) de cuir sur laquelle est gravé le mot NOTAIRE.

     

     

     

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    11 Maître Paul Jean-Baptiste Pesme, notaire à Chavanges (carte photographique circa 1870).

     

     

     

     

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            12 Maître Alfred Savinaud (1866-1920), notaire à Mareul-sur-Lay.

     

     

     

     

     

     

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               13 Maître Paul-Xavier Combouilhaud (portait-phototypie. n.d.).

     

     

     

     

     

     

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    14 Maître François Justin Martre, notaire à Gonfaron, et son cigarillo (carte photographique de Bienvenu Barbot à Toulon. 1880-1890).

     

     Émile Littré dans son célèbre dictionnaire d’antan définissait le cigare en ces termes : Petit rouleau de feuilles de tabac que l'on fume comme une pipe. Mais pas un mot du Cigarillo de notre notaire de Gonfaron ! Wikipédia, son concurrent d'aujourd'hui, nous dit que ce mot désigne un cigare de petite taille au goût un peu âcre, contenant environ 3 grammes de tabac !

     

     

     

    37 Notaires en portraits artistiques

                15 Maître Amédée Jullien, notaire à Tannay et artiste peintre.

     

         Les gens de justice sont bien souvent éloignés des arts. Tel ne fut pas le cas pourtant de l’un d’entre eux : Amédée Jullien (1819-1887) qui, après ses études de Droit à Paris où il obtint sa licence, et exerça plusieurs charges de clerc dans des études de notaires et d'avoués (sixième clerc chez maître Thifaine-Desouneaux ; troisième clerc, en 1847, rue Saint-André des Arts), s’installa comme notaire à Tannay, près de Clamecy où il était né (département de la Nièvre). Il put alors y poursuivre, parallèlement à cette charge, sa passion pour la peinture et la gravure, passion qu’il avait acquise à Paris où il avait pris des cours de peinture dans l’atelier de Jean-Charles-Joseph Rémond, et exposé des tableaux aux Salons de 1841, 1842 et 1848. C’est ainsi qu’il envoya au salon de Paris, en 1852, un tableau représentant les Environs de Lormes, et publia un album de gravures en 1856. En 1861, il vendit son étude de notaire de Tannay où il était en concurrence avec une autre étude dans ce bourg d’un millier d’habitants, et il retourna à Paris. Il y exerça des fonctions d’administrateur à la Caisse d’épargne et de censeur dans une société d’assurances, tout en poursuivant sa passion pour la peinture en exposant ses œuvres, chaque année, au Salon, de 1863 à 1881. En 1876, il revint dans la Nièvre, et fut nommé directeur du musée de Clamecy auquel il offrit plusieurs de ses tableaux.

     

                   Petit message de J.B. Cher visiteur de ce blog, je ne peux malheureusement pas joindre à cette page des reproductions des tableaux d’Amédée Jullien, car j’ai atteint le nombre maximum d’images recommandées par post sur Eklablog (15). De plus, je ne vous conseille pas de mettre dans votre moteur de recherche le nom d’Amédée Jullien pour visualiser, dans la rubrique Images (par exemple sur google.fr) des toiles de ce peintre. Car, en effet, les toiles mises en ligne sont alors toutes celles d'un autre artiste peintre presque homonyme : Amédée Julien Marcel-Clément (1873-19..). J'en ai quand même trouvées ailleurs. Je les mettrai prochainement en ligne dans la rubrique Droit artistique de ce blog, sous le titre : Amédée Jullien, licencié en Droit, Notaire et Artiste peintre.