• Du droit des écoliers à la paresse 12/19 (Dessins 1890-1900)

     

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 12/15 (Dessins 1890-1900)

    136 - Espèce de Cancre ! qu'est ce que vous attendez pour étudier votre histoire             Romaine ?

             - J'attends qu'elle soit finie ! 

    (Cham, Dessinateur-lithographe. Pierre Louis Hippolyte, Imprimeur-lithographe. Arnaud de Vresse, Editeur. Musée Carnavalet-Histoire de Paris. Année 1867).

     

    « Moi, j'aime bien l'école, surtout à la récréation » (mots d'un bambin de 4 ans). Chers visiteurs habituels ou occasionnels de ce site permettez-moi tout d’abord de vous remercier de votre fidélité : plus de 250 000 visiteurs recensés le 17 septembre dernier ! Aussi, en récompense, voici la fin de cette dernière série estivale consacrée au Droit des écoliers à la paresse, en Images et Cartes Postales Anciennes (ICPA). Il s’agit de plusieurs  pages réunissant chacune une quinzaine de dessins de presse humoristiques des années 1880 à 1980, que j’ai pêchés dans l’océan sans fond d’Internet.

        Toutefois, je débute la présente page non pas avec un dessin de presse mais avec cette lithographie, sous Licence Ouverte, de Cham (Amédée Charles de Noé, dit), qui se trouve au Musée Carnavalet-Histoire de Paris.  

     

    « Que la paresse soit un des sept péchés capitaux nous fait douter des six autres » (Robert Sabatier - Le livre de la déraison souriante. 1991). Et je la complète, dès à présent, d’un court extrait du livre quasi-autobiographique de Robert Sabatier (1923-2012), « Alain et le Nègre » (Albin Michel. 1953), prélude à ses célèbres romans consacrés à Olivier, un jeune Poulbot de Montmartre (Les allumettes suédoises. 1969 ; Trois Sucettes à la menthe. 1972 ; Les Noisettes sauvages. 1974 ; Les Fillettes chantantes. 1980 ; David et Olivier. 1986). En effet, j’ai pris du plaisir, dans les pages précédentes, à citer des extraits de livres (et de dialogues de films) mettant en lumière les écoliers de la famille attachante des Derniers de classe aussi dénommés : Cancres, Paresseux, Rêveurs, Têtes en l’air, Mauvais élèves, sans jamais oublier que beaucoup d’entre eux sont devenus des profs, bons ou mauvais, voire des célébrités (écrivains, cinéastes, artistes…). Or, ce n’est qu’hier en lisant ce premier roman de Robert Sabatier déniché dans une boîte à livre gratuite, que j’y ai trouvé ces quelques mots évoquant le désarroi profond d’un Dernier de classe :

     

    « Il était terriblement tourmenté. Son carnet de notes offrirait un visage lamentable. Il serait le dernier de sa classe. Le dernier ! On lui supprimerait le cirque Médrano promis et chacun lui ferait honte. Le remède à tout cela : travailler, travailler, apprendre ses leçons, écouter le maître. Chaque mois, il pensait :

    -  Je commencerai à me bien conduire à partir du mois prochain – ou après Pâques, ou après le Jour de l’An… Je serai le premier, le premier… Les chouchous n’en reviendront pas. 

    Le temps passait, la réalité se révélait tout autre.

    -  Ce n’est pas qu’il soit, madame, disait le maître d’école, un mauvais élève, mais il est toujours dans la lune ou comme un moineau tombé du nid… » (Robert Sabatier, Alain et le Nègre. Albin Michel, 1953. Club de la Femme, 1967, p. 26/27). 

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 12/15 (Dessins 1890-1900)

    137 Ce que sera une école en l’an de grâce 1900 (dessin de presse daté du 28 avril 1890).

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 12/15 (Dessins 1890-1900)

    138 Le banc des cancres. Tous consignés (dessin de presse daté du 13 juillet 1890). 

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 12/15 (Dessins 1890-1900)

    139 – Élève Toussemel, pourquoi me dîtes-vous que tous les rois de France                    portaient la barbe ? 

           – Dame, M’sieu, vous m’avez dit qu’ils avaient des favoris !...

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 12/15 (Dessins 1890-1900)

                        140 – Mon ami, dîtes-moi ce que c’est qu’un port…

                                – Un porc, c’est un cochon, M’sieu !

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 12/15 (Dessins 1890-1900)

     141 – Comment les Romains procédaient-ils pour affranchir leurs esclaves ?

             –Ils leur collaient un timbre sur le bout du nez. 

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 12/15 (Dessins 1890-1900)

                        142      – Comment nommez-vous cet animal ?

                         – C’est un greffier*, M’sieu !... 

     

    *Dictionnaire de l’Académie Française : « Le greffier travaille dans un tribunal, il y assiste les magistrats à l’audience et dresse les actes du greffe ; et c’est à ce nom greffe qu’il doit le sienCe dernier mot est issu, par l’intermédiaire du latin graphium, du grec grapheion, qui désigne un stylet, et qui vient lui-même de graphein, « écrire ».

       Mais, en argot, greffier désigne aussi un chat. Cette extension de sens a été favorisée par le fait que greffe est le paronyme (se dit de mots presque homonymes) d’un des attributs les plus caractéristiques de cet animal, la griffe, nom qui nous vient du francique grifan, « prendre, saisir ». 

     

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 12/15 (Dessins 1890-1900)

                               143 – Qui était le père de Louis XVII ?

                                – Louis XVI.

                                – Très bien ! Et le père de François Ier ?

                               – François zéro.

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 12/15 (Dessins 1890-1900)

    144 – C’est ainsi que vous décrivez Dijon : dix minutes d’arrêt, buffet ! Où                      avez-vous appris la géographie ?  

    – Dans l’indicateur des chemins de fer !

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 12/15 (Dessins 1890-1900)

    145 – Par suite d’inondations, la navigation a interrompu son cours !

    – Dites donc, M’sieur… si vous interrompiez le vôtre ?

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 12/15 (Dessins 1890-1900)

    146 – Supposons que huit d’entre vous avez ensemble 48 pommes, 32 pèches,              16 prunes et 16 melons. Qu’est-ce qu’aurait chacun de vous ? 

        – Mal au ventre ! 

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 12/15 (Dessins 1890-1900)

                            147 – Y-a-t-il des chacals* en France ?

                                    – Oui, m’sieu ; seulement on le appelle des shakos.

     

    * Un cheval, des chevaux ; un chacal, des chacals, des chacaux ou des shakos ? Le shako est un couvre-chef militaire, en forme de cône tronqué avec une visière, souvent en feutre et décoré d'une plume (nommée casoar), d'un pompon ou d'un galon. C'est le couvre-chef qui remplace le bicorne à partir de l’année 1806 chez les officiers des armées.

      Quant au pluriel de chacal, des chacals, c’est l’une des bizarreries de la langue française qui indique pourtant que tous les mots se terminant en AL s’écrivent AUX à la fin lorsqu’ils sont au pluriel, comme un cheval, des chevaux (autres exceptions : un bal, des bals ; un carnaval, des carnavals).

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 12/15 (Dessins 1890-1900)

                   148  – Qu’est-ce que c’est qu’une racine carrée ?    

                            – Monsieur, j’ai demandé à être interrogé sur le commerce et non                              sur l’agriculture.

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 12/15 (Dessins 1890-1900)

                              149 – Paul est un Paréceux.

                                 Devinette : Où est le mauvais farceur qui a accroché                                                    l’écriteau  au dos de Paul ? 

     

        Chers visiteurs, « je donne ma langue au chat* » car je n’ai pas été fichu de trouver la réponse à cette devinette, ni d’ailleurs à celle de l’image suivante. Bonne chance à vous !

    * L’expression française « donner sa langue au chat » est une locution verbale qui signifie que l’on « renonce à découvrir la clef d’une énigme, d’une charade, etc. » (Cnrtl). Cest donc s’avouer vaincu, et, du même coup, réclamer à son interlocuteur qu’il nous livre la réponse.

        Cette expression est d’abord apparue, au XVIIème siècle, sous une autre forme : « jeter sa langue au chien », mentionnée par Madame de Sévigné, dans une lettre de son mari à leur fille (Lettre 384. 3 février 1676, dans Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné. Lettres de Sévigné de sa famille et de ses amis. Tome III, Paris 1806). Puis on la retrouve sous les mots « donner sa langue au chat », au XIXème siècle, notamment sous la plume de Georges Sand. 

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 12/15 (Dessins 1890-1900)

    150 – Ayant fait l’école buissonnière, Papa leur a administré une bonne correction. 

                Devinette : cherchez le papa ?