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Du droit des écoliers à la paresse 5/19 (peintures anciennes)
52 Le Petit Paresseux (huile sur toile de Jean-Baptiste Greuze. 1755. Musée Fabre de Montpellier)
Dors, mon petit quinquin
Mon petit poussin
Mon gros raisin
Tu me feras du chagrin
Si tu ne dors point jusqu'à demain**Refrain, en Français, de la berceuse L’Canchon Dormoire (La Berceuse), plus connue sous le titre L’Ptit Quinquin (Petit enfant), écrite en patois de Lille, par Alexandre Desrousseaux, en novembre 1853.
Refrain en patois :
Dors, min p'tit quinquin
Min p'tit pouchin
Min gros rojin !
Te m'feras du chagrin
Si te n'dors point j'qu'à d'main.Le succès de cette berceuse fut général au point qu’elle devint l’hymne officieux des gens du Nord et que, à son centenaire, elle fut célébrée à l’Élysée sous l’égide du président de la République Vincent Auriol, interprétée par Line Renaud et la Société carnavalesque des Sans-Soucis.
Vous en trouverez les paroles complètes sur Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/P%27tit_Quinquin_(chanson)
… et de multiples interprétations sur Youtube dont celle des Petits Chanteurs à la Croix de Bois, en 2010, avec en solistes les jeunes Baudoin Aube et Adrien Bragagnolo (chef de chœur : Brigitte Thomassin) :
L'Petit Quinquin. Petits Chanteurs à la Croix de Bois. 2010
53. Den Hausaufgaben-Les devoirs (huile sur toile de Carl Watzelhan [Mainz 1867-Wiesbaden 1942]).
Alors serr' tes yeux, dors min bonhomme,
J'vas dire eun'prière à p'tit Jésus,
Pou qu'i vienne ichi, pindint tin somme…(Cinquième couplet de la berceuse L’Ptit Quinquin).
54. Shouldn’t you be learning your lessons ? (aquarelle de William Henry Hunt [Londres 28 mars1790-10 février1864]).
J’apprends,
C’est fatigant sans « u » ou c’est fatiguant avec un « u » ?
55. L’écolier pensif (huile sur toile, datée 1937, de Hanne Tartter 1937. Source : PROANTIC).
…Dessus le tableau noir, le maître écrit des mots
Et puis il interroge au hasard un marmot.
Toujours il faut savoir et par cœur ses leçons
Sinon l'on est privé de récréation.
Le cancre est installé dans le fond de la classe,
Les yeux souvent fixés sur dehors, la fenêtre ;
Les élèves modèles près du tableau se placent
Et mettent un point d'honneur à bien écouter le maître…(Deux des strophes d’un poème d’Olivier Briat : L’écolier).
56. L’écolier puni (tableau de Jean Béraud [Saint-Pétersbourg 12 janvier 1849- Paris 4 octobre 1935]).
Sur soixante millions de Français, on doit compter environ cinquante-neuf millions de cancres, cinq cent mille professeurs et cinq cent mille bons élèves, qui écoutent avidement des cours qui ne servent à rien.
Jean Dutourd - Les pensées et réflexions (1990)
57. Le paresseux au bonnet d’âne (dessin fin du XXème siècle début du XXème siècle).
E : Endroits
C : Cruels
O : Ou
L : Les
E : Elèves
S : Souffrent
58. Écriture d’une rédaction (peinture, datée 1908, du Suisse Albert Anker [1831-1910]. Source : commons wikimedia).
« Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien » (Socrate).
« L’imagination est plus importante que le savoir » (Albert Einstein).
59. The Dunce (en français : le cancre). Peinture d’Harold Copping datée 1886 (Russel-Cotes Art Gallery & Museum. Bournemouth. Angleterre).
Jusqu’à la fin du XIXème siècle, le rejet de l’écolier en difficulté n’était pas l’apanage des pédagogues français, comme le montre ce tableau d’Harold Copping, un peintre et illustrateur britannique (25 août 1863-1er juillet 1932). Il se manifestait dans la plupart des pays de l’Europe comme la Grande-Bretagne et l’Allemagne (Der Dummkopf, en français : l’imbécile), ainsi qu’aux États-Unis.
60. Boy with Dunce Cap (en français : l’enfant affublé du bonnet de cancre). Tableau d’un peintre anonyme, fin du XIXème siècle.
Dans les pays anglo-saxons, l’écolier lent à apprendre, qualifié de paresseux ou de cancre, était alors puni par son maître qui lui faisait porter un bonnet, dit Dunce Cap (de dunce, « cancre », et cap, « bonnet »). Ce bonnet était muni tantôt d’un seul appendice censé représenter une oreille d’un âne, tantôt de deux appendices pour évoquer les deux longues oreilles de l’âne.
61. L’Écolier embarrassé (Jean Geoffroy, dit Geo).
Voici pour « boucler » cette page, plusieurs peintures de Henri Jules Jean Geoffroy, également connu sous le pseudonyme de Geo (Marennes 1er mars 1853-Paris 15 décembre 1924). Vers 1876, il rencontra l’éditeur Hetzel pour qui il illustra de nombreux livres d’enfance. En 1900, il fut médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris.
Au début de sa carrière, il habitait chez un couple d’instituteurs, juste au dessus d’une école. Il a su traduire avec finesse, dans ses premières peintures, le charme naïf des écoliers paresseux et/ou en difficultés qu'il côtoyait.
J’accompagne ces peintures d’une poésie trouvée sur Facebook, sans référence à un auteur précis, qui accompagnait cette image de « L’Écolier embarrassé » de Geo.
« L'Écolier embarrassé » (1908).
Geoffroy dit Geo (1853-1924)
Le petit écolier
Se tripotait l’oreille,
Il avait oublié
Sa leçon de la veille
Et ce grand tableau noir
Le remplissait d’effroi,
L’accord du verbe avoir
Pour lui si maladroit,
C’était toute une histoire
Que son esprit rêveur
Malgré sa bonne mémoire
N’emmagasinait pas,
62. L’Écolier rêveur (Jean Geoffroy, dit Geo).
Il y’avait dans son cœur
D’autres choses que ça,
Il y’avait le bonheur
De courir dans les bois.
Le petit écolier
Aimait les herbes folles
Et les bougainvilliers,
Il n’aimait pas l’école,
Il préférait jouer
Dans l’eau pure du ruisseau
Au lieu d’être cloué
Devant ce grand tableau.
63. Un futur savant. Le bonnet d’âne (Jean Geoffroy, dit Geo. Huile sur toile. 1880. Musée national de l’Éducation. Rouen).
Il faisait de son mieux
Mais n’y arrivait pas,
Sans doute que le bon dieu
En lui tendant les bras
Lui avait réservé
Ce bien joli métier,
L’enfant embarrassé
Serait garde forestier.
La suite, dans une semaine :
Du droit des écoliers à la paresse 6/19 (photographies anciennes 1/2).