• Jeux d’enfants du temps passé en chromos (5/20)

     

     

    COLIN-MAILLARD RENVERSÉ

    16 Colin-Maillard Renversé (Chromolithographie ancienne).

     

    Prologue. Colin-Maillard est un jeu très ancien dont on trouve l’existence dans la Grèce antique, Julius Pollux, un grammairien du IIIème siècle après J.-C., l’évoquant sous le nom de muynda (du grec muô signifiant fermer). Au XVIème siècle, Rabelais le mentionnait sous ces autres mots : « Il jouoit* à colin maillard » (Garg. I, 22. *Jouoit en ancien français, au lieu de jouait). L’étymologie de ce double mot, érigé par nos dictionnaires classiques en substantif masculin, est incertaine (Dictionnaire Le Littré : « Colin, nom d’homme pris en un sens général, et maillard, sans doute tenant à maillot »).

     Dans la version la plus simple de ce jeu, un enfant, Maillard, qui a les yeux bandés, doit essayer, à tâtons, d’attraper un de ses camarades, Colin, et de deviner son nom (parfois, le double nom de Colin-Maillard est réservé au joueur qui a les yeux bandés). S’il réussit, ce dernier prend alors sa place.

     

    COLIN-MAILLARD RENVERSÉ

     Mais il existe de nombreuses variations de ce jeu comme celui dénommé Colin-Maillard Renversé. Dans ce jeu, tous les joueurs ont les yeux bandés, à l’exception d’un seul qui représente le sonneur. À cet effet, il est muni d’une clochette qu’il agite lorsque les autres joueurs lui crient : « Sonneur, où es-tu ? ». Il peut attacher cette sonnette soit à son cou, soit à ses jambes ou encore il peut la tenir tout simplement dans les mains. Ceux qui ont les yeux bandés doivent chercher à l’attraper et celui-ci faire tout son possible pour les éviter.

     

     

    Colin-Maillard Aveugles

    17 Colin-Maillard Aveugles (Chromolithographie ancienne).

     

    COLIN-MAILLARD AVEUGLES

     Dans cette autre variante du jeu de Colin-Maillard, les enfants se tiennent par la main en formant un cercle et dansent. Dans ce cercle, ils renferment Colin, auquel on a bandé les yeux et qui est muni de castagnettes, de grelots ou d’une trompette. On place ensuite Maillard à l’autre extrémité du cercle, les yeux bandés également.

     Lorsque le jeu commence, Colin joue de la trompette ou agite soit les grelots soit les castagnettes. Maillard, se guidant sur le bruit, se dirige du côté où il croit trouver Colin ; mais celui-ci se déplace continuellement tandis que les joueurs, continuant leurs rondes, chassent dans le cercle les deux partenaires qui finissent par tomber dans les bras l’un de l’autre d’une façon amusante. D’autres, alors, prennent leur place. 

     

     

    Construction d’édifices

    18 Construction d’édifices (Chromolithographie ancienne).

     

    CONSTRUCTION D’ÉDIFICES

     Les joueurs, sous la direction de l’architecte, se disposent à construire un édifice tel que tour, cheminée ou monument quelconque. L’architecte donne à ses hommes l’ordre d’aller chercher des briques ou des morceaux en bois disposés auparavant en un endroit convenu (chaque ouvrier ne pourra en porter qu’un à la fois) et tous se mettront en devoir d’élever leur édifice selon les indications du chef.

     Lorsqu’il est construit, tous se mettent en cercle à quelques pas et, munis d’une balle, cherchent à le démolir. Si l’édifice résiste, l’architecte commande à un mineur de le faire sauter. Celui-ci attache un fil à la base et, au signal donné, il tire sur le fil ; l’édifice s’écroule, tandis que tous les joueurs imitent le bruit du canon. Boum ! Boum !

     

     

    Course à cheval

    19 Course à cheval (Chromolithographie ancienne).

     

    COURSE À CHEVAL

     Les enfants placés sur une ligne prennent de longs bâtons sur lesquels ils se tiennent à califourchon ; au bout de chaque bâton ils nouent un ruban de couleur qui représente la bride du cheval. Cette bride doit être tenue de la main gauche, la main droite est occupée par un petit fouet.

     Au signal de l’un d’eux, les cavaliers s’élancent vers le but fixé en galopant comme le cheval, soit en cercle soit en ligne. Le premier est vainqueur et se range à droite ; les autres à gauche, par ordre d’arrivée ; puis ils défilent tous devant le vainqueur.

     

     

     

    Course à l’attelage

    20 Course à l’attelage (Chromolithographie ancienne).

     

    COURSE À L’ATTELAGE

     Dans ce jeu, l’on forme, autant que possible, cinq ou six attelages composés chacun de deux enfants se tenant par la main et qui représentent les chevaux ; au bras droit de l’un et au bras droit de l’autre l’on attache les guides qui sont tenues en arrière par le jockey armé d’un fouet ou d’une badine. Chaque jockey devra porter au bras un signe distinctif tel que rubans de différentes nuances ou numéro quelconque.

     Au signal convenu, les chevaux partent ensemble et augmentent leur vitesse le plus qu’ils peuvent, excités par les cris de leur jockey ; le premier attelage arrivé au but gagne la partie.

     Ce jeu, fort intéressant, développe les jarrets et l’énergie de l’enfant ; il encourage en même temps son émulation. Pour que la partie soit plus intéressante encore, l’on pourra donner des noms aux chevaux : l’Indomptable, le Rapide, le Furieux, etc.

     

    La suite de cette série demain