• L’âne portant des reliques. La Fontaine et le Droit 2

     

     

     

    L’âne portant des reliques fable de Jean de La Fontaine. J.J. Grandville

    1 L'âne portant des reliques (Livre V, 14). Fables de La Fontaine / illustrations par Grandville (1803-1847). Editeur Garnier frères (Paris, impr.). Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-YE-453. http://gallica.bnf.fr/ 

     

     

     

    L'ÂNE PORTANT DES RELIQUES


    Un Baudet, chargé de Reliques,
    S'imagina qu'on l'adorait.
    Dans ce penser il se carrait,
    Recevant comme siens l'Encens et les Cantiques.
    Quelqu'un vit l'erreur, et lui dit :
    Maître Baudet, ôtez-vous de l'esprit
    Une vanité si folle.
    Ce n'est pas vous, c'est l'Idole
    A qui cet honneur se rend,
    Et que la gloire en est due.
    D'un Magistrat ignorant
    C'est la Robe qu'on salue.
     

     

     

     

    L’âne portant des reliques / illustration Edmond Malassis.1930 

         2 L’âne portant des reliques (illustration Edmond Malassis.1930)  

     

    Dis, Pourquoi ? « D'un magistrat ignorant, c'est la robe qu'on salue ». Cela veut dire que les personnes qui se prévalent des qualités qu’elles n’ont pas sont ridicules aux yeux de tous ceux qui les connaissent.

     

     

     

     

    Esope par Tubi. Les Jardins de Versailles, bosquet de l’Arc de Triomphe

    3 Esope par Tubi. Les Jardins de Versailles, bosquet de l’Arc de Triomphe (carte postale ancienne de Léon & Lévy, éditeurs, photographes et imprimeurs, de 1864 à 1913, sous la marque « L.L.).

     

        Cette fable de La Fontaine est inspirée de celle du fabuliste grec, des VIIème-VIème siècles av. J.-C., Esope : « De l’âne qui porte une idole ». Dans sa fable, La Fontaine a remplacé le mot idole par celui de reliques. Les fables d’Esope, en prose, ont été publiées au XIVe siècle par Planude et traduites en latin, en 1610, par Isaac Nicolas de Nivelet. La Fontaine s’est souvent inspiré des fables d’Esope auquel il a rendu hommage dans une dédicace adressée à Louis de France, le fils de Louis XIV, alors âgé de sept ans. Cette dédicace en forme de fable ouvre le Livre I du premier recueil de ses fables (Livre I à VI), édité en 1668.

     

     

      À Monseigneur le Dauphin : 

    Je chante les héros dont Ésope est le père, 

    Troupe de qui l'histoire, encor que mensongère, 

    Contient des vérités qui servent de leçons. 

    Tout parle en mon ouvrage, et même les poissons : 

    Ce qu'ils disent s'adresse à tous tant que nous sommes ; 

    Je me sers d'animaux pour instruire les hommes.

     

     

     

     

     

     

    L’âne portant des reliques (chromo Chocolaterie Française, Maison Prosper Faÿnel, Lyon. Imprimeur-lithographe Vieillemard) 

     4 L’âne portant des reliques (chromo Chocolaterie Française, Maison Prosper Faÿnel, Lyon. Imprimeur-lithographe Vieillemard)

     

     

     

     

     

     

    L’âne portant des reliques, illustration Quantin

    5 L’âne portant des reliques (chromolithographie éditée par Quantin, 7, rue Saint-Benoit, Paris. Circa 1870).