• Le diabolo au Jardin du Luxembourg

     

     

     

    Jardin du Luxembourg. Joueurs de diabolo (CPA 1909. ND) 

    Jardin du Luxembourg. Joueurs de diabolo (CPA 1909. ND)

     

     

          À partir du printemps 1907, un nouveau jeu fut à la mode dans les tous les parcs, jardins et squares de Paris : le diabolo ou jeu du diable (le diable désignait jusqu’alors une toupie d’Allemagne double, très bruyante, avec laquelle jouaient les jeunes enfants).

     

     

    Partie de diabolo sur la terrasse du Jardin du Luxembourg (chromo Chocolat-Révillon)

    2. Partie de diabolo sur la terrasse du Jardin du Luxembourg (chromo Chocolat-Révillon).

     

     

         À l’aide de deux baguettes réunies par une corde, le joueur faisait rouler sur celle-ci une sorte de petite toupie percée de deux trous, appelée diabolo, puis il la faisait sauter en l’air avant de la rattraper sur la corde et de recommencer le plus grand nombre de fois.

     

               Le 22 septembre 1907, le jeune Alfred Meunier, âgé de treize ans, lança son diabolo 3.258 fois, sans un seul arrêt, en à peine 1 heure et 35 minutes !

     

     

     

    Le Jeu du Diable  (Publicité La Belle Jardinière).

                               3. Le Jeu du Diable  (Publicité La Belle Jardinière).

     

            Ce jeu, venu d’Angleterre, était d’origine française puisque, sous le règne du roi Louis XIV, au XVIIIe siècle, les dames de la cour y jouaient sous le nom de jeu du diable. Mais à cette époque, le petit diable n’était pas en celluloïd, élastique ou caoutchouc : il était en bois, en métal voire en cristal !

     

     

     

     

    Partie de diabolo dite de « bris de glace »

                               4. Partie de diabolo dite de « bris de glace ».

     

     

        Sous l’Empire, le diabolo se pratiquait encore dans les salons de la bourgeoisie. Dans la mesure où ce jeu occasionnait des bris de vitres, de glaces et de vases, les joueurs furent bientôt invités à « aller jouer dehors ». Malheureusement pour eux, le préfet de police de Paris, Louis Lépine, classa le diabolo parmi les jeux dangereux et l’interdit en conséquence dans les rues de la capitale. Aussi les joueurs, enfants et adultes, s’invitèrent-ils dans les parcs et jardins parisiens, en particulier le Jardin du Luxembourg.

     

     

     

    Le diabolo au Jardin du Luxembourg

    5. Protestation d’un promeneur paisible du Jardin du Luxembourg (chromo n.d.).

     

     

          En dépit des lettres de protestation de paisibles promeneurs du Jardin du Luxembourg, les questeurs du Sénat chargés de l’administration de ce Jardin (le Jardin du Luxembourg appartient au Sénat) autorisèrent le diabolo dans l’allée de l’Observatoire (les boules, le jeu de paume, le tennis et le croquet furent également autorisés par la Questure. L'entraînement « en tenue de course à pied » était, quant à lui, accepté depuis 1899 sous réserve « de ne pas nuire au bon ordre du jardin »).

     

     

                                 On joue à ce jeu charmant

                                   Lorsqu'on est aimable. 

                               Vieillard en vain s'y mettant, 

                                Envoie tout, en murmurant, 

                                    Au diable! au diable !