• Tirage sur papier albuminé : le Palais de Justice de Paris 2/3

     

     

     

     

     

     

    Tirage sur papier albuminé : le Palais de Justice de Paris 2/3

    1. L’Île de la Cité : l’Hôtel-Dieu, le Tribunal de commerce et le Palais de Justice (Photographie d’Ernest Ladrey. Tirage sur papier albuminé*. Circa 1875. Source : Getty Museum. Wikimedia Commons, la médiathèque libre).

     

     

            Le 13 septembre dernier, j’ai publié plusieurs photographies du Palais de Justice de Paris, prises sous le Second Empire et au début de la Troisième République, et tirées sur papier ou carton albuminé* (vintage albumen print).  

     

    http://droiticpa.eklablog.com/tirage-sur-papier-albumine-le-palais-de-justice-de-paris-a201493086 

     

          Depuis, j’ai découvert, dans l’auberge espagnole d’Internet, d’autres photographies de cette époque, également tirées sur papier albuminé, représentant le Palais de Justice de Paris et ses composantes (Cour de cassation, Cour d’appel, Tour de l’Horloge, Sainte-Chapelle, Conciergerie, Tribunal de commerce…). Les voici en deux nouvelles pages, étant rappelé que leur coloration sépia, brune, jaune, orangée ou marron est due à l’albumine d’œufs utilisée lors du tirage sur papier ou carton, et qu’elle s’accentue au fils des années. Tout au plus, ai-je parfois triché en atténuant ces couleurs.

     

    * « Le tirage albuminé fut inventé vers 1850 par Louis Désiré Blanquart-Evrard (1802-1872), qui le présenta à l’Académie des Sciences en mai 1850. Il succède au tirage sur papier salé  et fut le premier procédé exploité commercialement pour réaliser des tirages de photographies à partir d'un négatif. Ce procédé utilise l'albumine que l'on trouve dans le blanc d’œuf afin de fixer les éléments chimiques photographiques sur le papier. Il devint le principal procédé d'obtention de positifs de 1855 jusqu'au tournant du siècle avec un apogée d'usage entre 1860 et 1890.» (glossaire de la Galerie de photographies d’art à Paris, Gadcollection : https://www.gadcollection.com/fr/blog/p-tirage-a-lalbumine).

     

      

     

     

     

    Les tours de l’Horloge, de César, d’Argent et de Bonbec du Palais de Justice (Tirage sur papier albuminé. XIXème siècle)

    2. Les tours de l’Horloge, de César, d’Argent et de Bonbec du Palais de Justice (Tirage sur papier albuminé. XIXème siècle).

     

     

    Cette photographie ancienne permet de découvrir les quatre tours de la Conciergerie (le Palais de Justice), sur le quai de l’Horloge bordant la Seine.  

     

    De gauche à droite la tour de l’Horloge, de forme carrée, puis, presque accolées, deux tours circulaires, la tour de César (allusion à l’ancienne présence des romains) et la tour d’Argent (allusion au trésor royal qui y était gardé), enfin, la tour Bonbec, également de forme circulaire (bon bec = bonne parole, autrement dit les aveux des suppliciés sous la torture. La « question » était en effet pratiquée dans cette salle).  

     

     

     

     

     

    Le Pont au Change et le Palais de Justice (Tirage sur papier albuminé. XIXème siècle)

    3. Le Pont au Change et le Palais de Justice (Tirage sur papier albuminé. XIXème siècle).

     

             L’actuel « Pont au Change », représenté sur cette photographie, a été construit de 1858 à 1860 sous le règne de Napoléon III. Il fait suite à un premier Pont construit au même endroit au IXème siècle, sous le règne de Charles le Chauve, dénommé « Grand-Pont », et à un second Pont reconstruit de 1639 à 1647, au même endroit, appelé « Pont-aux-Changeurs. »

     

     L’ancien « Pont-aux-Changeurs », devenu l’actuel « Pont au Change », devait son nom aux changeurs de pièces de monnaies ou de devises françaises et étrangères, qui y étaient établis depuis une ordonnance de Louis VII.  

     

     

     

     

    Le Pont au Change et le Palais de Justice (Photographie Cabinet*. Tirage sur papier albuminé. XIXème siècle)

    4. Le Pont au Change et le Palais de Justice (Photographie Cabinet*. Tirage sur papier albuminé. XIXème siècle).

     

    Construit sous le règne de l’empereur Napoléon III, l’actuel Pont au Change porte, à plusieurs endroits, son monogramme impérial « N », bien visible sur cette photographie et la suivante.

     

    *Une photographie, carte, ou photo-carte « cabinet », désignent une épreuve photographique tirée sur papier sensible d’un format de 10 x 15 cm en moyenne, contrecollée sur carton fort.

     

     

     

     

     

     

    Le Pont au Change et le Palais de Justice (Tirage sur papier albuminé. Ed. Hautecœur. 33 avenue de l’Opéra. Paris. XIXème siècle)

    5. Le Pont au Change et le Palais de Justice (Tirage sur papier albuminé. Ed. Hautecœur. 33 avenue de l’Opéra. Paris. XIXème siècle).

     

     

     

     

     

     

     La Conciergerie et les tours de l’Horloge, de César et d’Argent (Photographie de Charles Marville. Circa 1870

    6. La Conciergerie et les tours de l’Horloge, de César et d’Argent (Photographie de Charles Marville. Circa 1870. Source : Collections de la Bibliothèque d’État du Victoria. Wikimedia Commons, la médiathèque libre).

     

        C’est au début du XIVème siècle que La Conciergerie fut bâtie au côté du Palais de la Cité, à la demande du Roi de France Philippe le Bel. Ce nom de Conciergerie tenait à la circonstance que le Concierge du Palais y résidait (le Concierge était un haut personnage du royaume, nommé par le Roi, pour assurer l’ordre, la police et enregistrer les prisonniers). Puis, la dénomination de Conciergerie fut étendue au logis même du Roi ainsi qu’à la prison attachée à l’exercice de la juridiction du Concierge, mise par la suite au service du Parlement (la Conciergerie est restée célèbre pour avoir été la dernière prison de Marie Antoinette, et avoir vu séjourner près de 3000 condamnés à mort sous la Révolution). 

     

     

     

     

     

     

     

    Le Tribunal de commerce, le Pont au Change et le Palais de Justice (Photographie Cabinet d’Ernest Ladrey, installé 6 boulevard des Italiens à Paris. Tirage sur papier albuminé. 1870)

    7. Le Tribunal de commerce, le Pont au Change et le Palais de Justice (Photographie Cabinet d’Ernest Ladrey, installé 6 boulevard des Italiens à Paris. Tirage sur papier albuminé. 1870). 

     

     

     

     

     

     

    Le Pont Notre-Dame, le Tribunal de commerce et le Palais de Justice (Tirage sur papier albuminé. XIXème siècle)

    8. Le Pont Notre-Dame, le Tribunal de commerce et le Palais de Justice (Tirage sur papier albuminé. XIXème siècle). 

     

         Le Pont Notre-Dame, visible sur cette photographie, a été construit en 1853. Il traverse le grand bras de la Seine, reliant le quai de Gesvres sur la rive droite au quai de la Corse sur l’Île de la Cité. Il a été reconstruit partiellement en 1919 avec une arche centrale en acier.

     

       Quant au Tribunal de commerce de Paris, il a été construit sur l’Île de la Cité, entre le quai de Corse, le boulevard du Palais, la rue de Lutèce et la rue Aubé, entre 1860 et 1866, sous le règne de l’empereur Napoléon III, par l’architecte Antoine-Nicolas Bailly. Celui-ci, à la demande de Napoléon III, de retour de la campagne d’Italie (1859), s’est inspiré de l’hôtel de ville de Brescia, en Lombardie. Quant à la coupole à huit pans de 45 mètres de hauteur, appréciée ou abhorrée, elle reproduit celle de la petite église du village italien de Desenzano, près de Brescia.