• XLI : La Bibliothèque de Droit, rue Cujas 2/3

     

     

     

    Plan de l’École de Droit de Paris, dessiné par Jacques-Germain Soufflot en 1771

    1. Plan de l’École de Droit de Paris, dessiné par Jacques-Germain Soufflot en 1771

     

     

    La première bibliothèque. Ce plan du premier étage de l’École de Droit, construite de 1771à 1773 au sommet de la Montagne Sainte-Geneviève, place de la nouvelle église Sainte-Geneviève (devenue place du Panthéon), mentionne comme bibliothèque une pièce rectangulaire, d’une superficie de 40 m² environ (soulignée en jaune). Ultérieurement, l’architecte Jacques-Germain Soufflot modifia son projet initial et déplaça la bibliothèque au deuxième étage de l’édifice, juste au dessus de la salle des actes de forme et superficie identiques.

     

    Cette bibliothèque permettait d’accueillir une vingtaine de  personnes. À l’ouverture de l’École de Droit, en 1774, elle pouvait mettre à leur disposition le fonds d’ouvrages manuscrits et imprimés de l’ancienne Bibliothèque de la Faculté de Décret de la Sorbonne (rebaptisée Faculté des Droits en 1680).

     

    Mais, sous la Révolution, les douze écoles de Droit de l’Ancien Régime, dont celle de Paris, furent supprimées (décret de la Convention nationale du 15 septembre 1793). Tous les livres que possédait la nouvelle Bibliothèque de l’École de Droit disparurent (détruits ou volés). Aussi, en 1805, à la réouverture de l’École de Droit de Paris (rebaptisée Faculté de Droit le 1er janvier 1809), sa Bibliothèque ne possédait-elle plus aucun ouvrage ! Puis progressivement, grâce à des acquisitions et des dons de particuliers, un fonds de livres de droit conséquent put être mis à la disposition, d’abord des seuls professeurs, puis des étudiants eux-mêmes (depuis le 1er janvier 1874, les étudiants devaient acquitter, chaque année, sur chaque première inscription, un supplément de droit de dix franc, destiné à créer un fonds communs pour les Bibliothèques des Facultés de Droit. Loi du 29 septembre 1873, art. 9; et Loi du 3 août 1875, art. 9).

     

     

     

     

     

    Paul Viollet (1840-1940), premier bibliothécaire de la Faculté de Droit de Paris

    2. Paul Viollet (1840-1940), premier bibliothécaire de la Faculté de Droit de Paris.

     

     

    On reconnaît à Paul Viollet, directeur de la Bibliothèque de la Faculté de Droit de Paris de 1876 à 1914, un grand rôle dans  l’enrichissement du fonds d’ouvrages de droit de cette Bibliothèque.

     

    En voici les chiffres : 25 000 volumes – livres, périodiques et thèses confondus –, en 1876 ; 42 000 en 1888 ; environ 50 000 en 1895, plus de 112 000 en 1914 dont 500 périodiques.

     

    Ces chiffres intègrent trois exemplaires des thèses soutenues chaque année à la Faculté de Droit (150 exemplaires en 1881, 819 en 1901, 1 086 en 1911, 681 en 1914), ainsi que les ouvrages entrés à la Bibliothèque à la suite de dons de particuliers (ex. : en 1902, le legs Goullencourt, un ancien étudiant licencié et docteur de l’École de Droit de Paris). 

     

     

     

     

     

    Henri Roger, gendre de Paul Viollet, sur le paratonnerre de la Bibliothèque la Faculté de Droit de Paris, le 10 décembre 1899.

    3. Henri Roger, gendre de Paul Viollet, sur le paratonnerre de la Bibliothèque la Faculté de Droit de Paris, le 10 décembre 1899. 

     

     

     

    Biographie (sorte d’histoire drôle ou triste qui a pour objet la vie d’une seule personne). Paul Viollet naquit le 24 octobre 1840 à Tours où il suivit ses premières études dans une institution fondée par l’abbé Viot, un ancien professeur de l’Université. À l’âge de dix-huit ans, sur les conseils de ce dernier, il partit à Paris pour s’inscrire à l’École de Droit ainsi qu’à l’École Impériale des chartes, dont il sortit premier en 1862 (école instituée pour apprendre à lire et à interpréter les chartes, diplômes, etc., et en général pour étudier les titres, les institutions, les usages du Moyen âge. Certains écrivent École des chartes, d’autres école des Chartes !). 

     

    Paul Viollet fut d’abord secrétaire général archiviste de la mairie de Tours, et, peu de temps après, gestionnaire de la bibliothèque des Archives nationales.

     

    Puis il obtint d’être nommé, en 1876, bibliothécaire-archiviste de la Faculté de Droit de Paris, dont le poste venait d’être créé. Il exerça cette fonction jusqu’en 1914, année de sa mort (François Saleilles lui succéda), sous l’autorité directe du Doyen de la Faculté de Droit et la surveillance d’une Commission spéciale composée du Doyen, de trois professeurs et de deux agrégés.

     

     Habitant avec son épouse et ses sept enfants un logement de fonction, dans le bâtiment même de la Faculté de Droit, Paul Viollet connut et supporta pas moins de huit décanats successifs : Gabriel Colmet Dâage de 1868 à 1878, Charles Beudant de 1879 à 1887, Edmond Colmet de Santerre de 1888 à 1896, Eugène Garsonnet de 1896 à 1899, Ernest Glasson de 1899 à 1906, Charles Lyon-Caen de 1906 à 1911, Paul Cauwès de 1911 à 1913, et Ferdinand Larnaude de 1913 à 1919.

     

     L’une de ses filles épousa Henri Roger, un ingénieur devenu l’un des précurseurs du trucage photographique, auteur, à ce titre, de cette étonnante photographie de l’année 1899 où il apparaît accroché au paratonnerre du toit du bâtiment de la Bibliothèque de la Faculté de Droit de Paris, sous les yeux de son épouse. 

     

    Mais Paul Viollet ne donna pas qu’une heureuse impulsion aux collections de la Bibliothèque de la Faculté de Droit et à son paratonnerre. Il mena également une activité d’enseignant et de chercheur. C’est ainsi qu’il fut professeur d’histoire du droit civil du Moyen Âge et de droit canonique à l’École des chartes en 1890, auteur notamment d’une Histoire du droit civil français (introuvable sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France). Il fut encore membre de l’Institut en 1887 (Académie des inscriptions et belles-lettres), et l’un des créateurs, en 1898, de la Ligue des Droits de l'Homme. 

     

    Pour en savoir bien plus sur ce premier bibliothécaire de la Faculté de Droit de Paris, je vous invite à découvrir, en ligne, les textes, images et photos de l’exposition qui lui a été consacrée par la Bibliothèque Cujas et l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, en partenariat avec l’École des chartes et Sciences-po :       Paul Viollet

     

     

     

     

     

     

    Dessin de John Wills

    4 J’comprends pas pourquoi y’a des arrêts qui commencent par « Attendu que », et d’autres par « Considérant que » !

    J’espère qu’on m’posera pas la question au concours de l’agrég. des profs de droit ! (dessin de John Wills).  

     

     

     

     

    À la réouverture de l’École de Droit, en 1804-1805, la bibliothèque était réservée aux seuls professeurs. Puis, en 1829, elle fut ouverte aux étudiants en thèse, et, en 1831, à tous les étudiants en droit de Paris. Mais en  raison de l’augmentation considérable de leur nombre (500 en 1805, 1095 en 1808, 2055 en 1817, 3097 en 1818, 2500 en 1865), ceux-ci pouvaient difficilement trouver place dans la toute petite salle de lecture de la Faculté de Droit :  

     

    « Quelques heureux parvenaient à s'asseoir autour d'une table centrale, tandis que, derrière eux, guettant impatiemment leur départ pour les remplacer à ces places privilégiées, d'autres étudiants, pressés sur des bancs étroits, lisaient, comme au vol, les livres qui, pour peu qu'ils provinssent des rayons supérieurs, étaient presque hors d'atteinte, l'unique marchepied de la bibliothèque étant généralement chargé de lecteurs à qui la compassion de l'huissier permettait de chercher sur les échelons un siège bien précaire » (Notice sur la vie et les travaux de M. Paul Viollet, par Henri-François Delaborde. In : Bibliothèque de l’école des chartes, 1918. Tome 79. pp. 147-175. En libre accès sur le site Persée : https://www.persee.fr/). 

     

     

     

     

     

     

    Planches de la nouvelle Bibliothèque de l’École de Droit de Paris construite par l’architecte Lheureux entre 1876 et 1878

    5 Planches de la nouvelle Bibliothèque de l’École de Droit de Paris construite par l’architecte Lheureux entre 1876 et 1878 : à gauche, la façade sur la cour, au centre, la coupe transversale, à droite, la façade sur la rue Cujas (In Félix Narjoux, Paris : monuments élevés par la ville, 1850-1880. Volume 2, Paris, Vve A. Morel, 1883, « Bibliothèque de l’École de droit. ») 

     

     

     

    Aussi, dans un premier temps, deux salles de lecture plus vastes furent-elles construites, entre 1876 et 1878, par Louis-Ernest Lheureux, l’architecte du Vème arrondissement en charge des bâtiments de la Faculté de Droit.

     

    Édifiées au sein même du site de la Faculté de Droit, ces nouvelles salles de lecture occupaient un espace d’environ 300 m² compris entre le second amphithéâtre et les maisons donnant sur les rues Cujas et Saint-Jacques. On y accédait par le rue Cujas, du côté des numéros impairs.

     

     

     

     

     

    Entrée, rue Cujas, de la nouvelle Bibliothèque de la Faculté de Droit, construite par Lheureux en 1878 (photographie de Charles Marville 1813-1879)

    6. Entrée, rue Cujas, de la nouvelle Bibliothèque de la Faculté de Droit, construite par Lheureux en 1878 (photographie de Charles Marville 1813-1879).

     

     

     

            Cette photographie de l’entrée de la nouvelle Bibliothèque de la Faculté de Droit a été prise par Charles Marville, soit en 1878, année de l’achèvement du bâtiment, soit en 1879, année de sa mort.

     

    Aujourd’hui, ce bâtiment n’existe plus.

     

     

     

     

     

    La grande salle de lecture de la nouvelle Bibliothèque de la Faculté de Droit construite par Lheureux en 1878

    7 La grande salle de lecture de la nouvelle Bibliothèque de la Faculté de Droit construite par Lheureux en 1878 (In Félix Narjoux, Paris : monuments élevés par la ville, 1850-1880. Volume 2, Paris, Vve A. Morel, 1883, « Bibliothèque de l’École de droit.)

     

     

     

    La grande salle de lecture pouvait accueillir quatre-vingt dix personnes contre vingt pour l’ancienne bibliothèque.

     

     

    Règlement pour le service de la Bibliothèque de la Faculté de Droit de Paris, en date du 14 mai 1887. Art. 9 : « La Bibliothèque est ouverte tous le jours, sauf les dimanches et jours de fêtes légales, de 9 heures ½ du matin à 5 heures du soir, et en outre, de 7 à 10 heures du soir. Elle est fermée pendant les vacances et pendant les congés de la Faculté. »

     

     

     

     

     

    La grande salle de lecture de la nouvelle Bibliothèque de la Faculté de Droit, construite par Lheureux en 1878

    8. La grande salle de lecture de la nouvelle Bibliothèque de la Faculté de Droit, construite par Lheureux en 1878 (In, Louis Rousselet, Nos grandes écoles militaires et civiles, ouvrage illustré de 160 gravures sur bois, dessinées par A. Ferdinandus, Jeanniot, A. Lemaistre, Fr. Régamey et P. Renouard. Librairie Hachette, 1888).

     

     

    On remarquera sur cette gravure les étonnants porte-chapeaux improvisés.

     

    Règlement pour le service de la Bibliothèque de la Faculté de Droit de Paris, en date du 14 mai 1887. Art. 10 : « Sont admis de droit dans les salles de lecture :

    1° Les Membres en exercice et les membres honoraires des établissements d’enseignement de l’Académie de Paris, ainsi que le Secrétaire de la Faculté de droit ;

    2° Les Bibliothécaires des mêmes établissements ainsi que des grandes Bibliothèques de Paris ;

    3° Les étudiants de la Faculté de droit de Paris, sur la présentation de leur carte d’étudiant ;

    4° Les candidats à l’agrégation des Facultés de droit pendant la durée du Concours*.

    Seront admis, en outre, les personnes munies d’une autorisation délivrée par le Doyen.

     

    *Aujourd’hui encore, la Bibliothèque Cujas met son fonds de droit et une salle à la disposition des candidats aux concours de l’agrégation en histoire du droit et des institutions, de l’agrégation en droit privé et sciences criminelles, et de l’agrégation en droit public, pour la préparation de leur leçon en loge.

     

     

     

     

     

    Vue panoramique prise depuis le Panthéon en 1908

    9. Vue panoramique prise depuis le Panthéon : en bas, à gauche, la rue Soufflot ; en bas, au centre, jusqu’à la rue Saint-Jacques, les nouveaux bâtiments de la Faculté de Droit, ouverts en 1898. La façade gauche de la Faculté de Droit donne sur la rue Soufflot, la façade droite sur la rue Cujas avec la grande bibliothèque (circa 1908).  

     

     

     

              Rapidement saturée, en raison de l’augmentation continue du nombre des étudiants (3 200 en 1893, 4 600 en 1899), la bibliothèque dût être reconstruite, entre 1893 et 1898, toujours par Louis-Ernest Lheureux, dans le cadre de la reconfiguration générale de la Faculté de droit suite à ses travaux d’extension jusqu’à la rue Saint-Jacques (v. le chapitre XXXIX. Les travaux d'agrandissement de 1876 à 1900). 

     

     

     

     

     

    La grande salle de lecture de la nouvelle Bibliothèque de la Faculté de Droit, reconstruite par Lheureux en 1898

    10 La grande salle de lecture de la nouvelle Bibliothèque de la Faculté de Droit, reconstruite par Lheureux en 1898 (gravure extraite d’un ouvrage de l’année 1898, intitulé Le magasin pittoresque, également reproduite dans L’Illustration).

     

     

    Située au numéro 5 de la rue Cujas, dans l’îlot même de la Faculté de Droit, la nouvelle bibliothèque pouvait  accueillir 288 lecteurs dans deux grandes salles se divisant chacune en deux sections distinctes.

     

               Voici la description de cette bibliothèque donnée, en 1898, par Victorien Maubry, sous la page 36 de la revue ou du livre Le magasin pittoresque :

     

    « La grande salle de lecture pour la bibliothèque, œuvre de M.E. Lheureux, architecte honoraire de la ville de Paris, contient 230 places d’environ 80 cm chacune, et ayant toutes des chauffe-pieds, et un dépôt de livres contigu à la salle de lecture, communiquant facilement avec celle-ci par trois larges baies.

     

    Le dépôt des livres et la salle de lecture sont chauffés par la vapeur à basse pression et munis de l’éclairage électrique. La salle de lecture reçoit la lumière du jour par un vaste plafond vitré occupant le centre de la coupole ; elle est sur trois de ses faces garnie par trois étages de casiers auxquels on accède par des escaliers disposés dans les angles de la salle.

     

    Le nombre des volumes réunis dans les deux locaux, peut être évalué à soixante mille ».

     

     

     

     

     

     

    La grande salle de lecture de la nouvelle Bibliothèque de la Faculté de Droit (photographie datée 17 juin 1917)

    11 La grande salle de lecture de la nouvelle Bibliothèque de la Faculté de Droit (photographie datée 17 juin 1917).

     

     

    Je publierai deux autres photographies éditées par les frères Étienne et Louis-Antonin Neurdein, vers 1900, de la grande salle de lecture de la nouvelle Bibliothèque de la Faculté de Droit, dans le chapitre XLIV intitulé : La Faculté de Droit de Paris par l’éditeur Neurdein (ND).

     

     

     

     

     

     

    Sortie de la Bibliothèque de la Faculté de Droit de Paris en 1910

    12 Sortie de la Bibliothèque de la Faculté de Droit de Paris en 1910

     

     

    Cette photographie de 1910 donne à penser que, à cette époque, la misogynie avait droit de cité à Bibliothèque de Droit de  la rue Cujas.

     

    Heureusement, les choses vont changer avec le transfert de la bibliothèque, en 1958, de l’autre côté de la rue Cujas. Désormais nos étudiants-garçons des années sixties pourront fréquenter la BU pour y regarder les étudiantes-filles tout en faisant croire qu’ils travaillent.

     

     

     

     

     

     

    Amédée Britisch, bibliothécaire en chef à la Faculté de Droit de Paris de 1927 à 1930

    13 Amédée Britisch, bibliothécaire en chef à la Faculté de Droit de Paris de 1927 à 1930 (illustration de Mme Favrot-Houllevigue, page 125 de l'ouvrage Nos Maîtres de la Faculté de Droit de Paris, édité en 1932, en free access sur Gallica.bnf.fr).

     

     

    Mais, avant de traverser la rue Cujas pour découvrir la nouvelle bibliothèque de la Faculté de Droit, permettez-moi de vous présenter Amédée Britisch.

     

    Né le 15 avril 1878 à Blois et décédé le 2 avril 1960, Amédée Britisch, de souche alsacienne, fut élève au Prytanée militaire de La Flèche, et au lycée Henri-IV à Paris, puis licencié ès lettres et diplômé d'études supérieures d'histoire et de géographie des Faculté des Lettres de Clermont-Ferrand et de la Sorbonne (il y fut docteur ès lettres de la Sorbonne, en avril 1926).

     

    Reçu premier à l'Examen Professionnel pour le Certificat d'Aptitude aux fonctions de Bibliothécaire Universitaire (Paris, les 8 et 9 juillet 1903), il fut successivement : stagiaire à la Bibliothèque Universitaire de Clermont-Ferrand (de 1901 à 1903); attaché à la Bibliothèque Universitaire de la Sorbonne (1903 à 1907); Secrétaire Bibliothécaire de l'Ecole Française d'Athènes (1907); puis Bibliothécaire à la Sorbonne (1908 à 1927). C'est le 30 juillet 1927 qu'il fut nommé Bibliothécaire en chef de la Faculté de Droit de Paris, poste qu'il occupa jusqu'à sa retraite en décembre 1940.

     

    En marge de son métier de bibliothécaire universitaire, Amédée Britisch, passionné d'histoire, écrivit plusieurs ouvrages. L'un d'entre eux, La Jeunesse de Philippe Egalité (Paris, Payot, 1923), obtint en 1927 un prix de l'Académie française. 

     

     

    À très bientôt pour le prochain chapitre XLII : La Bibliothèque de Droit, rue Cujas 3/3.