• XX. L’École de Droit en 1774 : la façade

     

     

    XX. L’École de Droit en 1774 : la façade

    149. La façade principale de l’École de Droit. Vue panoramique, prise

     du Panthéon

     

     

     

    Le marquis de Marigny, surintendant des bâtiments du Roi, avait confié à Jacques-Germain Soufflot la construction, sur les hauteurs de la montagne Sainte-Geneviève, de la nouvelle église Sainte-Geneviève (le Panthéon) et l’aménagement d’une place semi-circulaire devant celle-ci ouvrant sur une artère percée en son centre qui devait relier le Luxembourg. Cette artère devait être encadrée de deux édifices en quart de cercle symétrique de style néo-classique : une École de Droit et une École de Théologie.

     

    L’École de Droit, à l’angle nord-ouest de la nouvelle place, fut achevée en 1774, l’église Sainte-Geneviève en 1790, et le projet d’une École de Théologie laissa la place à la mairie du Vème arrondissement construite entre 1844 et 1850.  

     

     

     

     

                          Dessin de L’École de Droit par Jacques-Germain Soufflot

               150. Dessin de L’École de Droit par Jacques-Germain Soufflot.

     

     

    Jacques-Germain Soufflot dessina les plans de l’École de Droit, en 1771. Ce dessin, ici rapporté, comporte la mention suivante :

    « Élévation de la façade des écoles des droit à bâtir sur la place de la nouvelle église Sainte-Geneviève. » (Archives nationales, N III Seine, pièce 1).

     

     

     

     

                        

    XX. L’École de Droit en 1774 : la façade

                       151. L’entrée de l’École de Droit, place du Panthéon.

     

     

     

    La façade de l’École de Droit s’incurve en quart de cercle pour former, de manière parfaitement symétrique, avec la façade également incurvée en quart de cercle de l’École de Théologie (la mairie du Vème arrondissement), la place-semi-circulaire servant d’écrin à la nouvelle église Sainte-Geneviève (le Panthéon). 

     

     

     

     

                                                                

    XX. L’École de Droit en 1774 : la façade

                                      152. Le goût grec des années 1760

     

     

     

    De style néo-classique, la façade principale de l’École de Droit a recours à des formes et des éléments grecs. Son entrée, d’une grande sobriété, est ainsi précédée d’un portique soutenu par quatre colonnes ioniques et surmonté d’un fronton triangulaire.  

     

     

     

     

     

                              

    XX. L’École de Droit en 1774 : la façade

     153. L’avis des gens de l’art (J. A. Dulaure : Nouvelle description des curiosités

    de Paris, 2ème édition dédiée au roi de Suède, 1787, p. 142). 

     

     

     

    Les édifices construits par jacques-Germain Soufflot place de la nouvelle église Sainte-Geneviève reçurent un accueil bien réservé.

    De son vivant, l’église Sainte-Geneviève fut critiquée en raison notamment de ses vices de construction susceptibles de conduire à l’écroulement de l’édifice (Jacques-Germain Soufflot mourut, le 27 août 1780, dix ans avant l’achèvement des travaux, complètement désespéré par ces polémiques). L'École de droit, quant à elle, fut critiquée en raison de son manque d'originalité architecturale, tant qu'extérieure qu'intérieure. Voici, par exemple, ce que l'on peut lire sous la plume d'un spécialiste comparant l'École de Droit de Paris à deux autres établissements d'enseignement édifiés à la même époque par d'autres architectes, le Collège Royal et l'École de Chirurgie : 

     

    «  À tous égards, l’École de droit de Soufflot, œuvre d’un architecte plus âgé que ses confrères, est la construction la moins empreinte de nouveauté. Ce qui a été dit pour son plan de la distribution intérieure des pièces vaut également pour les élévations et l’organisation générale de la façade. Encore faut-il se souvenir qu’il ne s’agît pas là d’un bâtiment pleinement autonome, puisqu’il répond, dans un registre plus modeste, à la façade principale de l’église Sainte-Geneviève et est censé avoir son pendant de l’autre côté de la place.  Il en va tout autrement pour le Collège Royal et l’École de Chirurgie, deux bâtiments qui ont été largement salués par les chroniqueurs contemporains… » (Christian Hottin, « Retour sur un patrimoine parisien méconnu : les espaces de transmission du savoir à l’époque moderne (II) Naissance d’une architecture : quatre projets exceptionnels (ca. 1760 – ca. 1790) ». 

    En ligne : In Situ. Revue des patrimoines

    DOI : 10.4000/insitu.1069 

     

     

     

                     

    XX. L’École de Droit en 1774 : la façade

                     154. Portail de la façade principale de l’École de Droit.

     

     

    Le tympan (espace encadré par les trois corniches en saillie du fronton) est orné de la figure de Louis XV en médaillon. Sa présence rappelle que c’est le roi Louis XV, dit le « Bien-Aimé » qui, par lettres patentes du 16 novembre 1753, avait ordonné la construction, au sommet de la montagne Sainte-Geneviève « d’un édifice convenable et suffisant pour accueillir les étudiants en droit et leurs professeurs ».  

     

     

     

                       

    XX. L’École de Droit en 1774 : la façade

           155. Les inscriptions sur le fronton de la façade de l’École de Droit

     

     

    Au dessus du tympan, dans un cadre rectangulaire noir, sont gravés les mots : UNIVERSITE DE PARIS. FACULTE DE DROIT. 

    Tout en haut sont sculptés dans la pierre les mots : LIBERTE. EGALITE. FRATERNITE. 

     

    Ces deux inscriptions du fronton de l’École de Droit sont postérieures à son ouverture en 1774. D’une part, parce que c’est un décret du 17 mars 1804 qui érigea les douze Écoles de Droit françaises en Facultés de Droit. D’autre part, parce que les trois mots Liberté, Egalité, Fraternité, ne furent prononcés, pour la première fois, dans cet ordre, qu’en 1790 par les révolutionnaires Camille Desmoulins et Maximilien de Robespierre, avant de devenir la devise de la République française. 

      

     

    À très bientôt pour le prochain chapitre de cette rubrique consacrée à la Faculté de Droit de Paris : XXI. L'École de Droit en 1774 : l'intérieur