Droit et Justice: chromos publicitaires anciens 4

 

 

 

 

                               1. Le palais de justice (chromo Aux Galeries du Louvre. Circa 1860).

 

       C’est en 1852 qu’Alfred Chauchard, Auguste Hériot et Léonce Faré ouvrirent à Paris, sous les arcades du Grand Hôtel du Louvre, rue de Rivoli, un magasin de mode à l’enseigne « Les Galeries du Louvre », plus tard renommé « Les Grands Magasins du Louvre », et fermé en 1974.

       Comme tant d’autres Grands Magasins de Paris ouverts à la même époque (Au Bon marché, en 1852, rue de Sèvres ; Le BHV, en 1856, rue de Rivoli), Le Printemps Haussmann, en 1865, boulevard Haussmann) ; La Samaritaine, en 1865, rue de La Monnaie près du pont Neuf ; Les Galeries Lafayette, en 1894, boulevard Haussmann…), cette « cathédrale » du commerce édita des chromos publicitaires qui font, aujourd’hui encore, le bonheur des collectionneurs, petits et grands. Le Droit et la Justice en étaient l’un des thèmes favoris ! 

 

 

 

 

 

                        2. Le juge de paix et l’avocat (Jeux de cartes des métiers du XIXème siècle).

 

     Souvent ces images publicitaires étaient éditées sous la forme de séries dont seules quelques unes d’entre elles représentaient en ce cas des scènes ou des acteurs du monde judiciaire.

 

 

 

 

 

             3. Le perroquet et l’avocat (chromo Aux Galeries de la Bastille. Paris. Circa 1890-1900).

   

Dzolé chers visiteurs, jeunes ou vieux, mais je n’ai pas trouvé trace sur la toile de ce magasin dénommé « Aux Galeries de la Bastille ». En revanche, est systématiquement mentionné un ancien grand magasin de vêtements situé, du côté de la Place de la Bastille et de la rue Saint-Antoine, très à la mode entre 1875 et 1900, « Les Phares de la Bastille ». 

 

 

 

 

 

4. L’avocat perroquet humanisé. Jeux d’ombres chinoises avec les mains  (chromo A La Providence, 23, Faubourg Saint-Denis, Paris).

 

      Cela dit, de nombreuses images publicitaires de l’époque représentaient l’avocat, de manière ironique, donc un rien vacharde, sous la forme d’un perroquet. Pour mieux vous en convaincre, voici quelques définitions du perroquet du dictionnaire de la langue française (1872-1877), d’Émile Littré, dont je me sers constamment sur ce blog pour faire croire aux visiteurs que je suis cultivé !

 

    Familièrement. Parler comme un perroquet, parler sans comprendre ce qu'on dit. ♦ « À quoi sert-il qu'ils parlent dans leur jeunesse comme des perroquets pour approuver tout ce qui est bon ? », Fénelon., Dialogue des morts. XXIV).

    Fig. Un perroquet, celui qui a appris quelque chose par cœur, sans le comprendre. ♦ « Modernes perroquets qui répétez des paroles anciennes, cessez de nous tromper en tout genre », Voltaire, Philos. Les Machabées.

 

 

 

 

 

                                                5. En Conciliation (chromo A. Pygmalion).

 

     Le magasin de nouveautés le Pygmalion, né à la fin du XVIIIème siècle, à Paris, rue Saint-Denis (puis rue de Rivoli), multiplia les publicités dans les années 1870, aussi bien sous la forme de slogans (« Promesses faites – promesses tenues » ; « Après avoir fait bien de mieux faire encore »…), que de chromos enfantines, à l’unité ou en séries.

 

 

 

 

 

     6. Un bon verre de Byrrh avant la reprise de l’audience au palais de justice (chromo Byrrh).

 

     Le Byrrh est un vin additionné de diverses épices (mistelle, café, caco, fleur de sureau, comomille, cannelle, écorces d’orange amère…) et aromatisé notammnent à la quinine. Créé, en 1866, à Thuir, dans les Pyrénées-Orientales, par les frères Pallade et Simon Violet, alors marchands de tissus. il eut un grand succès à la Belle Epoque, et il connaît, aujourd’hui, un regain de succès (près de 500 000 bouteilles produites chaque année, par son repreneur le groupe Pernot Ricard). Pour développer les ventes de cette boisson, leurs fondateurs eurent l’idée de la présenter comme une « boisson hygiénique » aux vertues fortifiantes, et ils n’hésitèrent pas non plus à éditer des chromos publicitaires.

 

 

 

 

 

 

                                            7. Le perroquet (chromo Chocolat Guérin-Boutron).

 

   « L’avocat est toxique pour les oiseaux, les chiens, les lapins, et la quasi-totalité des animaux domestiques… ». Trêve de plaisanterie, cette citation célèbre est étrangère au domaine judiciaire et extra judiciaire de nos concitoyens du genre humain. Elle signifie que l’avocat, fruit de l’avocatier est fort mal toléré par divers animaux !

 

     Ceci dit, juste un mot sur la Maison Chocolat Guérin-Boutron célèbre pour son chocolat à la vanille et son chocolat Solubia parfaitement appréciés et tolérés par nos toutous et leurs maîtres humanoïdes. Fondée à Paris en 1775, cette maison de fabrication et de vente de chocolat  disposait de deux magasins de vente au détail Boulevard Poissonnière dans le 9^ème arrondissement, et rue Saint-Sulpice, dans le 6ème arrondissement, à proximité donc du Palais de Justice et de la Faculté de Droit. À l’instar des autres grandes marques de chocolat de l’époque que j’ai présentées dans les précédentes pages (Poulain, Suchard, Louit, Félix Potin, Devinck, Planteur, Grondard, Cie Française…), elle se lança dans la publicité, ô combien alléchante, au moyen d’images chromolithographiques jointes à ses tablettes, qui représentaient des personnages historiques ou des scénettes populaires amusantes.

 

 

 

 

 

                     8 Pierrot. Voleur de jambon (série de six chromos Chocolat Guérin-Boutron).

 

    Très souvent, ces images faisaient partie d’une série de six. Mais comme il n’y avait qu’une seule image par tablette de chocolat, les mamans étaient obligées d’acquérir des centaines de tablettes tout au long de l’année, pour permette à leurs p’tiots de reconstituer une série complète.

     Voici l’une de ces séries de six images que je suis parvenu à reconstituer en sillonnant « gratuitement » la toile d’Internet. Elle porte le titre « Pierrot - Voleur de jambon ».

 

 

 

 

         9 - Vous avez volé un jambon ?

 

 

 

 

 

        10 - Moi ! Pas du tout !

 

 

 

 

 

        11 - Je crois même que c’est vous !

 

 

 

 

 

         12 - Comment un  gendarme qui a volé un jambon !

 

 

 

 

 

         13 - Tenez ! la preuve !

 

 

 

 

         14 - Etouffons l’affaire.