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    Enfin !... député. Dessins humoristiques de Sim. 1/2

       De la dérision à l’égard des députés… Voici, en deux pages successives, plus d’une vingtaine de dessins humoristiques de Sim, tournant en ridicule les députés, chantres de la Chambre du Parlement, appelée Assemblée nationale.

          Déjà, sous la Troisième République (période de juillet 1870 à juillet 1940), les députés faisaient l’objet d’un certain scepticisme comme le rappelait Louis Latzarus, un journaliste-écrivain, titulaire de la première « noix d’honneur » du Canard enchainé (le 14 janvier 1921) : « J’ai vu, un soir d’élection, pleurer un vieux député battu. Vingt ans auparavant, il avait écrasé son prédécesseur. Il ne pensait pas que le même destin pût jamais l’atteindre » (Louis Latzarus, La Politique. 1928). Un metteur en scène, Henri Janson, dans son film Lady Paname où il évoquait le Paris des années 1920, faisait même dire à Louis Jouvet : « - Mon frère s’est distingué cet après-midi à la Chambre en prononçant un discours imbécile. ---Vous avez un frère ? --- Député, oui, et il a honte de moi… Dame, je suis le seul honnête homme de la famille. »

     

     

    Enfin !... député. Dessins humoristiques de Sim. 1/2

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         … à l’autodérision des députés. Au demeurant, l’ironie mordante à l’encontre des députés n’est pas l’apanage des auteurs franchouillards de la Troisième République.

        Souvenons-nous, par exemple, de cette citation de Winston Churchill : « Après la guerre, deux choix s’offraient à moi : finir ma vie comme député, ou la finir comme alcoolique. Je remercie Dieu d’avoir si bien guidé mon choix : je ne suis plus député ! ».

       Plus encore, sous la Quatrième république (période du 27 octobre 1946 au 4 octobre 1958), et la Cinquième république (depuis le 4 octobre 1958), des députés n’ont pas hésité à se moquer d’eux-mêmes, comme l'un d'entre eux qui, après avoir été élu député des Alpes-Maritimes, puis de l’Oise, confessait qu’« un député, ça ne sert à rien ».

     

     

    Enfin !... député. Dessins humoristiques de Sim. 1/2

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           L’énigme SIM. Cela dit, revenons à la série des dessins humoristiques politiques de Sim, édités, en cartes postales (CPA), dans les années 1920 à 1930, donc sous la Troisième république. Sim était un illustrateur, souvent caricaturiste, dont on retrouve sur « la toile » de nombreux dessins, les uns dédiés à la vie politique, les autres à la vie courante de tout un chacun (enfants, ballots dénués de réflexion, santé….), parfois à des fins publicitaires (par exemple, en1901 pour la Compagnie Bénédictine)Malgré sa parfaite maitrise de la caricature, il n’apparaît dans aucun des recueils de biographie en ligne de dessinateurs, voire d’éditeurs de cartes postales anciennes (il faut se garder de le confondre avec un autre dessinateur, illustrateur et caricaturiste, Marie-Joseph-Georges Goursat, dit Sem, né en 1863 et décédé en 1934). J’ignore d’ailleurs le nombre exact des dessins de la série qu’il a consacrée aux députés (j’en ai pêché 24 dans l’océan d’Internet ! 10 pour la page d’aujourd’hui, 14 pour celle d’après-demain).

     

     

     

    Enfin !... député. Dessins humoristiques de Sim. 1/2

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    Le Pouvoir Législatif selon Montesquieu

    1 Amours d’enfants (chromo Cablé au Croissant L. V. Paris. Lithographie de Sicard et Farradesche. Paris. Fin du XIXème siècle).

    -         Vraiment, quand tu seras grand, tu voudrais être député comme moi ?

    -         Pardine, M’sieu, ne rien faire et tout le temps des congés !

     

        Pour inaugurer cette nouvelle rubrique consacrée au Pouvoir Législatif en Images et Cartes Postales Anciennes (ICPA), tantôt sérieuses (synonymes : lassantes, tristes, pénibles…), tantôt humoristiques (synonymes : distrayantes, sarcastiques, rigolotes…), Montesquieu, président à mortier au Parlement de Bordeaux, l’une des charges les plus importantes de la justice française de l’Ancien régime, philosophe et auteur français, s’impose pour au moins trois raisons.

     

     

     

    Le Pouvoir Législatif selon Montesquieu

               2 Montesquieu (chromo Panthéon Français, 1ère série. H & Cie édit.).

     

     Primo, comme la plupart des anciens Hommes célèbres, il nous a laissé son portrait imprimé, à la Belle Epoque, selon le procédé de la chromolithographie, à destination d’enfants gourmands (chromos publicitaires glissés dans les tablettes de chocolat ou remis à leur mère ou leur bonne lors du passage en caisse), ou des premiers de classe (chromos didactiques Bon-Point remis lors de la distribution des prix). Les chromos didactiques présentaient au moins l’avantage de comporter au verso une courte biographie de l’heureux élu dont je vous reproduis l’une d’entre elles, ce qui m’évite de faire du copier/coller sur Wikipedia :

     

    Montesquieu (1689-1755). Charles de Secondat, baron de Montesquieu, naquit au château patrimonial de la Brède, en Gironde. Etant président à mortier au Parlement de Bordeaux, il publia, sans nom d’auteur, Les Lettres Persanes qui firent sensation et qui, malgré les cabales conduisirent l’auteur à l’Académie. Dans le but d’acquérir des matériaux pour son ouvrage De l’esprit des lois, il se démit de sa charge et voyagea par toute l’Europe afin d’étudier les mœurs et les lois de chaque pays. A son retour, il se retira à la Brède et mit la dernière main à son beau travail : Causes de la Grandeur et de la décadence des Romains. Ce savant publiciste que son esprit charmant faisait briller dans le monde n’en était pas moins un philosophe d’une grande simplicité de mœurs, aimé pour ses vertus privées.

     

     

     

    Le 200 francs Montesquieu

                 3 Le 200 francs Montesquieu, au meilleur prix, neuf ou occasion.

     

       Secundo, comm peu d’anciens Hommes célèbres, Montesquieu a été honoré par la République qui l’a représenté sur le billet de 200 francs qu’elle a créé le 20 août 1980 (dessin de Pierrette Lambert et Claude Durrens), et que les collectionneurs achètent aujourd’hui au prix d’environ 75 euros (5000 exemplaires d'une pièce de 10 francs avec le portait de Montesquieu ont également été émis en 1989 pour commémorer le tricentenaire de sa naissance).

     

     

     

    L’Esprit des Lois de Montesquieu : la Balance de la Justice et la Table de la Loi (chromo).

    4 L’Esprit des Lois de Montesquieu : la Balance de la Justice et la Table de la Loi (chromo).

     

        Tertio, Montesquieu est l’auteur d’un ouvrage intitulé « De l’Esprit des lois » (1ère édition en 1748), dont la lecture fut l’une des plus grandes épreuves de plusieurs générations de lycéens et d’étudiants. Mais c’est précisément dans ce traité de théorie politique que Montesquieu expose sa préférence pour la coexistence de trois pouvoirs ou puissances autonomes dans un Etat démocratique : le Pouvoir Exécutif ; le Pouvoir Judiciaire et le Pouvoir Législatif. Malheureusement, un chapitre ou des paragraphes complets de cet ouvrage ne sont pas réservés à la présentation du Pouvoir Législatif. Il faut donc se promener dans divers chapitres pour y piocher des phrases ou des bribes de phrases abordant cette question. En voici quelques exemples, tirés du chapitre VI De la constitution d’Angleterre. 

     

    « Il y a dans chaque État trois sortes de pouvoirs : la puissance législative, la puissance exécutrice des choses qui dépendent du droit des gens, et la puissance exécutrice de celles qui dépendent du droit civil.

    Par la première, le prince ou le magistrat fait des lois pour un temps ou pour toujours, et corrige ou abroge celles qui sont faites. Par la seconde, il fait la paix ou la guerre, envoie ou reçoit des ambassades, établit la sûreté, prévient les invasions. Par la troisième, il punit les crimes, ou juge les différends des particuliers. On appellera cette dernière la puissance de juger, et l'autre simplement la puissance exécutrice de l'État.

    Lorsque, dans la même personne ou dans le même corps de magistrature, la puissance législative est réunie à la puissance exécutrice, il n'y a point de liberté ; parce qu'on peut craindre que le même monarque ou le même sénat ne fasse des lois tyranniques pour les exécuter tyranniquement. Il n'y a point encore de liberté si la puissance de juger n'est pas séparée de la puissance législative et de l'exécutrice. Si elle était jointe à la puissance législative, le pouvoir sur la vie et la liberté des citoyens serait arbitraire : car le juge serait législateur. Si elle était jointe à la puissance exécutrice, le juge pourrait avoir la force d'un oppresseur.

    Tout serait perdu, si le même homme, ou le même corps des principaux, ou des nobles, ou du peuple, exerçaient ces trois pouvoirs : celui de faire des lois, celui d'exécuter les résolutions publiques, et celui de juger les crimes ou les différends des particuliers. Dans la plupart des royaumes de l'Europe, le gouvernement est modéré, parce que le prince, qui a les deux premiers pouvoirs, laisse à ses sujets l'exercice du troisième…

    … Ainsi, la puissance législative sera confiée, et au corps des nobles, et au corps qui sera choisi pour représenter le peuple, qui auront chacun leurs assemblées et leurs délibérations à part, et des vues et des intérêts séparés.

        Des trois puissances dont nous avons parlé, celle de juger est en quelque façon nulle. Il n'en reste que deux ; et comme elles ont besoin d'une puissance réglante pour les tempérer, la partie du corps législatif qui est composée de nobles est très propre à produire cet effet ».

     

     

     

     

     

     

    Musique de Chambre : Sénat et Chambre des députés (Journal Le Grelot, n° 278, Dimanche 7 août 1876).

    5 Musique de Chambre : Sénat et Chambre des députés (Journal Le Grelot, n° 278, Dimanche 7 août 1876).

     

     

     Un Pouvoir Législatif = Deux Chambres = 923 parlementaires, rémunérés 7.239,91 euros brut par mois. Montesquieu, dans L’Esprit des Lois n’envisageait qu’une seule et unique Chambre dédiée au Pouvoir Législatif. Mais, au fil des ans, le Pouvoir Législatif a bénéficié d’une Deuxième Chambre multipliant par deux le nombre d’hommes politiques qui vivent au crochet de la République. Ainsi, aujourd’hui, le nombre de nos députés du Palais Bourbon est-il de 577, celui des sénateurs du Palais du Luxembourg de 348, auxquels se sont discrètement ajoutés, 79 députés européens français dont bien peu de gens connaissent l'identité. Le sacrifice de nos élus de la République pour cette dernière charge est heureusement compensé par une rémunération qui s’élève à 8.995,39 euros bruts. On rappellera par ailleurs que des parlementaires se feraient même rembourser non pas une mais plusieurs fois leurs notes de repas de travail informel, composés de champagne, homards, huître..., qu'ils organisent " afin de rester connecter à la vraie vie " (Du homard de bretagne au Resto-U pour 3 euros).

     

     

     

     

     

     

     

    Qu'est ce qu'un parlementaire ?

    6 Théorie politique en hommage à Montesquieu (carte précurseur circulée. C. 1900).

     

                       -Voyons, vous, là… qu’est-ce qu’un « parlementaire » ?

                       -C’est comme qui dirait… un député ou un sénateur.

     

     

    « Qui n'a pas été député ne saurait se faire une idée du vide humain » (Léon Daudet, Mélancholia. 1927).

     

    « Il ne sait rien et croit tout savoir. Cela présage indubitablement une carrière politique » (George Bernard Shaw).

     

    « Le sénat est une Assemblée de notables réactionnaires dont les méfaits sont heureusement compensés par une forte mortalité* » (Edouard Herriot, ancien chef du gouvernement, sénateur radical de 1912 à 1919).

     

    * Sur l'envoi des députés trop âgés au Sénatorium du Palais du Luxembourg, je vous invite à consulter la page que j'ai consacrée à ce drame humain dans la rubrique " Drôle d'En Droit " de ce blog, le 19 octobre 2019, avec les dessins de Grandjouan, publiés dans le numéro du 20 janvier 1906 du journal Le Rire :

    http://droiticpa.eklablog.com/le-senatorium-et-la-reduction-du-nombre-des-parlementaires-a169400558

     

     

     

     

     

    L’accès au certif’ et au Corps législatif : Ah ce vase ! (Presse. 1892).

              7 L’accès au certif’ et au Corps législatif : Ah ce vase ! (Presse. 1892).

     

     

    Inspection dans la classe du certif : sont présents l’instituteur, l’inspecteur primaire, le maire, le député, et… Toto.

     

    - Question d’histoire indique l’inspecteur : « Qui a cassé le vase de Soisson ? ».

    « C’est pas moi » lance Toto en pleurs.

    L’instituteur précise : « Vous savez cet enfant est très franc. S’il dit qu’il est innocent, c’est vrai ».

    Alors le maire : « N’en faisons pas un drame, il nous reste quelques crédits, nous remplacerons le vase ».

    Effaré l’inspecteur se tourne vers le député et celui-ci un peu gêné : « Le père de cet enfant est très influent dans le canton, si vous le voulez bien fermons les yeux, les élections sont proches et, comme je me représente, je remplacerai volontiers ce vase… ».

     

     

     

     





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