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    Panonceaux de notaire au fil des ans

                                           1 Panonceaux de notaire au fil des ans

     

         Le panonceau désigne une plaque métallique fixée au dessus de la porte de certains officiers ministériels comme les notaires et les huissiers de justice.

     

    La porte, grise et proprette, avait cette barrière à claire-voie armée de sonnettes, qui dit autant que les panonceaux: ici respire un notaire (Honoré de Balzac, Cabinet ant., 1839, p.80).

     

     

     

     

     

    Panonceau de notaire sous le Second Empire

                              2 Panonceau de notaire sous le Second Empire.

     

     

     

     

     

    Panonceau de notaire au XXème siècle

                                   3 Panonceau de notaire au XXème siècle.

     

    Il se fit au soleil sur le mur de pierre grise les panonceaux de l'officier ministériel (Anatole France, Génie lat., 1939, p. 317).

     

     

     

     

     

     

     

    Panonceaux de notaire contemporain style vintage

                           4 Panonceaux de notaire contemporain style vintage.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Panonceau de notaire contemporain style moderne

                        5 Panonceau de notaire contemporain style moderne. 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Panonceaux de notaires

                               6 Souvent qui choisit prend le pire (Proverbe). 

     

     

     

     

     

     

     

     

    Sceau de notaire en bronze du XIXème siècle.

    7 Sceau de notaire en bronze du XIXème siècle. Aigle Impérial. Marquage : Émile Rothra, notaire à Altkirch, Haut Rhin.

     

     

       Le sceau désigne un grand cachet, souvent en métal (plomb, bronze…), sur lequel sont gravées en creux la figure, les armoiries, la devise, le nom, la qualité, etc., d'un souverain, d'un État, d'un prince, d'un corps (notaire, huissier de justice, juge de paix, etc.), d'une communauté, d'un seigneur.

     

     

     

     

     

     

     

     

    cachet de cire d'un sceau de notaire en bronze du XIXème siècle.

                     8 Cachet de cire du sceau d’Émile Rothra, notaire à Altkirch.

     

    Le sceau permet alors de faire des empreintes en cire, en relief, sur des lettres, des diplômes ou des actes publics pour les rendre authentiques. 

     

     

     

     

     

    Sceau de Maître Bordes notaire à Blajan ; Tribunal de Paix de Boulogne (1830).

    9 Sceau de Maître Bordes notaire à Blajan ; Tribunal de Paix de Boulogne (1830).

     

     

     

     

     

     

     

                Cachet de cire rouge du sceau de Maître Dupire, notaire royal ; Valenciennes Nord (1824).

    10 Cachet de cire rouge du sceau de Maître Dupire, notaire royal ; Valenciennes Nord (1824).

     

    La cire pour les sceaux est jaune, rouge ou verte ; la première est naturelle ; l'autre est teinte, l'une avec du vert-de-gris, l'autre avec du vermillon (Genlis, Maison rust. t. I, p. 397, dans Pougens).

     

     

     

     

     

     

     

    Pin’s de notaire

                                    11 Pin’s de Maître Ch. Lefevre, notaire

     

    Le pin’s (du mot anglais pin, épingle), est une sorte de badge qui a connu son apogée dans les années 1990, donc au siècle dernier (Comme le temps passe !). Il se fixait comme une broche au moyen d’une épingle traversant le tissu d’un vêtement et était bloqué par un « papillon ».

     

     

     

     

     

     

     

    Pin’s humoristique : la femme de ménage du notaire (marqué au dos : ATC)

    12 Pin’s humoristique : la femme de ménage du notaire (marqué au dos : ATC).

     

     

     

     

     

     

    Pin’s ou badge à épingle annonçant le 6ème jogging des notaires du 1er décembre 1991

    13 Pin’s ou badge à épingle annonçant le 6ème jogging des notaires du 1er décembre 1991.

     

     

    Logo des Notaires de France

                              14 Notaires de France (époque contemporaine).

     

    Aujourd’hui, ce logo des Notaires de France peut être apposé même sur des clés USB 2 ou USB 3 ! Mais n’oublions jamais ce qu’écrivait La Bruyère : « Nous qui sommes modernes, serons anciens dans quelques siècles ».


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    Le notaire au Moyen Âge

                                                       1 Le notaire au Moyen Âge

            

     

    A l’origine, le notarius (celui qui note rapidement) était un scribe qui servait de secrétaire à un riche citoyen romain qui lui dictait des textes.

     

    En France, au Moyen-Âge, la fonction du notarius se perpétua. Celui qui écrivait ainsi l’acte de sa main se désignait comme notarius au bas de celui-ci.

     

     

     

     

    Minute de Notaire sur peau d'animal, datée mille six cent nonante (1690)

         2 Minute de Notaire sur peau d'animal, datée mille six cent nonante (1690)

     

     

    Sous l’Ancien Régime, les actes des notaires étaient écrits sur des peaux d’animaux, appelées parchemins, qui, depuis le IIème siècle avant J.-C., avaient succédé au papyrus (feuille pour écrire faite avec  un roseau d’Egypte appelé biblos), avant d’être  elles-mêmes détrônées par le papier de moindre coût.

     

    Le nom parchemin viendrait du latin pergamena (peau de pergame), dénomination dérivée de la ville de Pergame en Asie Mineure. Selon Pline l’Ancien, le roi de Pergame aurait introduit le parchemin pour parer à l’interdiction des exportations de papyrus décidée par les Égyptiens au IIème siècle avant J.-C., qui redoutaient que la bibliothèque de Pergame ne surpasse celle d’Alexandrie.

     

     

     

     

    Minute de Notaire sur vélin datée de 1775

    3 Minute de Notaire sur vélin datée de 1775 (acte notarié de Maître Pierre Saulnier, Notaire en résidence à Coubert).

     

    En général, les peaux de moutons et de chèvres servaient à la fabrication des parchemins. Parfois encore, étaient utilisées des peaux de velot, c’est-à-dire de jeunes veaux mort-nés. Ces parchemins appelés vélins avaient une structure plus fine et douce que celle des parchemins ordinaires.

     

     

     

     

    Maître Denis Blanc notaire, acte daté du 4 janvier 1586

    4 Sur des notes de Maître Denis Blanc notaire, acte daté du 4 janvier 1586.

     

    Depuis l’organisation du notariat par Philippe le Bel, en 1304, le notaire authentifie les actes en apposant sa signature écrite de sa main (son seing) en bas de ceux-ci.  

     

    Comme on peut le constater sur cet acte écrit en latin, la signature du notaire était souvent enrichie d’ornements pour éviter les contrefaçons.

     

     

     

     

    Acte notarié en latin de 1644

                                             5 Acte notarié en latin de 1644

     

    Cet autre acte de notaire du XVIIème siècle après J.-C. est, lui aussi, écrit en langue latine, en violation de l’ordonnance « sur le fait de la justice » de François 1er, de 1539. Cette ordonnance avait imposé l’usage du français pour la rédaction des actes de justice y compris les minutes du notaire (contrats de mariage, testaments, inventaire après-décès, actes de vente, baux…).  Sans doute, le notaire, rédacteur de l’acte de 1644, était-il un amoureux des belles lettres ! 

     

     

     

     

    Quittance, en français, du notaire de Cahors de 1678

    6 Quittance, en françois, du notaire de Cahors de 1678 (français s'est longtemps écrit comme François, lors même que la prononciation avait changé).

     

    « Je me pique seulement d’écrire en français ; c’est un devoir indispensable que tout le monde a négligé depuis Racine » (Voltaire, Lett.d’Argental, 2 mars 1772).

     

     

     

     

    Embouteillage de signatures sur un acte notarié du 6 mai 1626

               7 Embouteillage de signatures sur un acte notarié du 6 mai 1626.

     

    On constate parfois une surabondance de signatures sur les minutes notariales. Par exemple, sur ce contrat de mariage, en date du 6 mai 1626, rédigé par Maître Jacques Cousseau, notaire à La Rochelle, entre Jean Langlois, lui-même notaire royal rochelais, et Renée-Marie Joslain. Les deux premières signatures en haut de cette page de l’acte sont celles de Jean Langlois et de Renée-Marie Joslain. La toute dernière signature en bas de page est celle de Maître Jacques Cousseau, le notaire rédacteur de l’acte.

     

     

     

    Page d'écriture et de calcul d'un clerc de notaire

                 8 Page d'écriture et de calcul d'un clerc de notaire (non datée)

     

    Sous l’Ancien Régime, les enfants qui se destinaient à travailler plus tard dans une étude de notaire et, éventuellement à succéder à leur patron, s’exerçaient à écrire de longues pages de copies de formules notariales. Ils poursuivaient par des exercices de signatures et de calcul.

     

     

     

     

     Le notaire, de notarius,celui qui note rapidement

                    9 Vieux Notaire Notant. Huile sur toile de Norman Hudon.

     

    Norman Hudon est un caricaturiste politique québécois, né le 5 juin 1929 à Montréal et mort, dans cette même ville, le 8 janvier 1997. Il est l‘auteur de plusieurs tableaux et lithographies représentant des gens de justice notamment des juges, des avocats et des notaires.

     

     

     

     

     La mise à jour du registre de l’étude notariale

                                10 La mise à jour du registre de l’étude notariale.

     

     

     

     

    Le notaire, de notarius,celui qui note rapidement

    11 Menu du mariage d'un croque-note, clerc de notaire de Chemille (30 août 1955).

     

    Le mot croque-note est emprunté au milieu musical où il désigne un mauvais musicien, sans talent, qui exécute facilement des morceaux, mais sans expression et sans goût.

     

     

     

     

    Égalité des hommes et des femmes dans le notariat ?

     12 Notarius  …. Celui et/ou Celle qui note ? (dessin des élèves des 4° 1 du collège Victor Schoelcher de Champagney, département de Haute-Saône, aidé du dessinateur Rohdo, février 2018).

     

    Égalité des hommes et des femmes dans le notariat ? Lorsque je suis tombé, par hasard, en consultant « la toile » sur ce dessin des collégiens de Champaney, j’ai aussitôt pensé à le joindre à mon blog dans l’un des chapitres consacrés au notaire de la rubrique des « Gens de Justice ». Car, en effet, après une courte vérification, les dizaines de tableaux, dessins, caricatures, chromos, photographies, etc. qui y sont publiés ne mettent en évidence que des notaires hommes. Les femmes, elles, n'apparaissent qu’en tant qu’épouses des notaires, sous l’appellation de notairesses ou de notaresses ! Il est vrai que ce blog étant dédié au droit en images et cartes postales anciennes, la quasi totalité d’entre elles datent des années d’avant la Première Guerre mondiale, à des époques où les métiers du droit n’étaient exercés que par des hommes (le barreau s'est ouvert aux femmes le 1er décembre 1900, et le notariat le 1er décembre 1948).

     

    Le nombre des notaires au 31 juillet 2019. Aussi, par curiosité je me suis mis en quête des statistiques concernant la répartition des hommes et des femmes chez les notaires d’aujourd’hui. Et, à ma grande surprise, je les ai trouvées sur le site officiel des Notaires de France (https://www.notaires.fr/fr).

     

    Les voici donc. Elles sont à jour au 31 juillet 2019, donc de moins d'une dizaine de jours !

     

    14210 notaires, dont 7851 exercent sous la forme associée au sein de 3680 sociétés*.

    6127 offices, nombre auquel il convient d'ajouter 1356 bureaux annexes, ce qui porte à 7 483 le nombre de points de réception de la clientèle sur tout le territoire.

    Plus de 57 000 salariés, ce qui porte, en ajoutant les notaires, à plus de 70 000 le nombre de personnes travaillant dans les offices.

    7 037 notaires sont des femmes (49.5 %). 

    L'âge moyen est de 47 ans.

     

     * En 1847, on dénombrait 10638 notaires (413 de 1ère classe, 1427 de 2ème classe, 8385 de 3ème classe).

    Conclusion  : encore quelques mois ou années, et il conviendra sans doute  de consacrer une étude sur l’inégalité des femmes et des hommes dans le notariat au détriment de… ces derniers, et de renouveler mon stock d’images et de cartes postales anciennes !

     

    En attendant une autre question se pose : comment désigner l'époux de la notaire : le notari, le notario, le notaro, le notaio ? 

     

     

     

     

     

     

     


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     Le notaire en images et objets divers d'antan

                  1 Notaire en ballade les dimanches et jeudis.

     

         Voici quelques images et objets hétéroclites en relation avec les notaires du temps passé. J’ai déjà consacré, dans cette rubrique, un chapitre consacré aux costumes des notaires. Je présenterai ultérieurement, dans cette même rubrique, des chapitres dédiés aux panonceaux, sceaux et pin’s des notaires, à leurs actes écrits, et à leurs Jetons et Ex Libris. Pour cette raison, aucun de ces objets n’est présenté dans la  page d’aujourd’hui. Je m'abstiens aussi de mettre en ligne les photographies de paillassons, portes clés et clés USB de notaires car il vous suffit de les découvrir sur Internet en mettant dans votre moteur de recherche les mots paillassons, porte clés ou clés USB associés au mot notaire.

     

     

     

     

    Plaque ancienne en porcelaine d'un clerc de notaire

                    2 Plaque ancienne en porcelaine d'un clerc de notaire.

     

     

     

     

    Carte de visite illustrée de Maître Platteau, notaire à Schorisse

         3 Carte de visite illustrée de Maître Platteau, notaire à Schorisse (n.d.).

     

     

     

     

    Minutier de Notaire (c. 1900).

                                        4 Minutier de Notaire (c. 1900).

     

         Le minutier, dont le terme est inconnu du dictionnaire de l’Académie et de celui d’Émile Littré, désigne, dans le langage des antiquaires et des salles de vente, le meuble d’une étude notariale dans lequel étaient soigneusement conservées les minutes des actes, c’est-à-dire leurs originaux, signés des noms des parties et de ceux des notaires.  Dans le langage des notaires, le minutier correspond au « registre » des minutes, représentant la totalité des actes qu’ils ont authentifiés. 

     

     

     

     

    Minutier de Notaire à clapets et portes (c. 1900).

                             5 Minutier de Notaire à clapets et portes (c. 1900).

     

         Cette photographie laisse deviner les mallettes d’archives du Notaire, rangées dans les casiers du minutier.

     

     

     

     

     

    Mallette en carton d’archives du Notaire

                            6 Mallette en carton d’archives du Notaire.

     

     

     

     

     

    Minutier central des notaires de Paris des Archives nationales

    7 Une allée du minutier central des notaires de Paris des Archives nationales.

     

         Une loi du 14 mars 1928 a permis aux notaires de déposer aux Archives nationales (pour les offices de Paris) ou départementales (pour les autres offices) leur « registre » de minutes de plus de 75 ans (ou 100 ans en cas de mineur intéressé à l’acte), afin de permettre leur conservation et leur accès aux historiens, chercheurs et amateurs.

     

     

     

     

    Lampe orientable de Notaire

                                        8. Lampe orientable de Notaire.

     

     

     

     

    Presse à copier de Notaire (1900)

                                   9. Presse à copier de Notaire (1900).

     

       Souvent, les brocanteurs présentent cet objet comme une presse d’imprimerie ou une presse à relier. Pourtant il s’agit d’une presse à copier, inventée vers 1780 par l’ingénieur anglais James Watt, qui permettait, jusqu’aux années 1950, de reproduire des documents écrits à la main, en un exemplaire (à l’époque, les photocopieuses n’existaient pas et les employés des études de notaire ne maîtrisaient pas tous les machines à écrire avec leurs feuilles de papier carbone !). Il suffisait d’écrire l’original du texte sur une feuille de papier avec un porte plume en utilisant une encre spéciale dite « commutative » (mélange de sucre candi gommé et d’encre ordinaire). Puis la feuille était placée sous la page d’un cahier destiné à conserver la copie, séparée de la page précédente par un papier bien plus épais. Le cahier refermé était placé sous la presse et celle-ci était serrée. Après une ou deux minutes, la presse était desserrée et le cahier retiré. L’étude de notaire pouvait ainsi adresser l’original de la lettre au client et en conserver la copie.

     

     

     

     

    Programme d’octobre 1876 de l’École de notariat de Paris

    10 Programme d’octobre 1876 de l’École de notariat de Paris (10 rue, Monsieur-le-Prince).

     

    L’ancienne École de notariat de Paris était installée au numéro 10 de la rue Monsieur-le-Prince, dans le VIème arrondissement, dans le même immeuble où résidait le philosophe français Arthur Comte. Cet immeuble avait été construit, à la fin du XVIIIème siècle, dans un lotissement bâti après la construction du théâtre de l’Odéon en 1872 sur le terrain de l’ancien hôtel de Condé.

     

     

    Son héritière éponyme, l’École de notariat de Paris, a été ouverte en 2011, au numéro 10 de la rue Traversière, dans le XIIème arrondissement, grâce à l’action commune des notaires de Paris, du Conseil supérieur du Notariat et des Chambres de Notaires et Conseil régionaux du ressort géographique du CFPN (Centre de formation des Notaires de Paris) du ressort géographique qui s’étend des Ardennes à la Manche et au Centre de la France.

     

     

     

     

     

    Carte de sociétaire de La Basoche, (31 janvier 1913)

                     11 Carte de sociétaire de La Basoche, (31 janvier 1913).

     

    La Basoche, Association Professionnelle des Clercs de Notaire et d’Avoué de Notaire et d’Avoué de France et d’Algérie, fondée le 1er janvier 1884, a fusionné, en 1938, avec la Fédération Nationale Autonome des Clercs de Notaires de France et d’Algérie.

     

    Selon le dictionnaire d’Émile Littré, la basoche est le « nom d’une cour de justice, établie fort anciennement entre les clercs du Parlement de Paris, pour juger les différends qui s’élevaient entre eux ».

    « Plus couramment, la basoche désigne l’ensemble des avoués et des clercs, leurs habitudes ».

     

     

     

     

    Médaille d’honneur de la Basoche, décernée à M. J. D. Foubert, 1900.

    12 Médaille d’honneur de la Basoche, décernée à M. J. D. Foubert, 1900.

     

     

     

     

     L’enterrement de M. Thomas, doyen des notaires de Paris (cimetière du Père-Lachaise, L'Illustration du 13 novembre 1886).

    13 L’enterrement de M. Thomas, doyen des notaires de Paris (cimetière du Père-Lachaise, L'Illustration du 13 novembre 1886).

     

     

    Antoine Juste Alphonse Thomas vit le jour le 18 août 1804 à Paris et devint notaire du département de la Seine en 1831. Il fut onze fois président de la Chambre des notaires de la Seine, et il fut fait Chevalier de la Légion d’Honneur le 5 février 1873. Doyen des Notaires de Paris, il décéda en novembre 1886. 

     

     

     

     

    Le Notaire en santon de Provence (n.d.).

                             14 Le Notaire en santon de Provence (n.d.).

     

     

     

     

    J’ai dit Notaire, pas Pomme de Terre !

                                 15 J’ai dit Notaire, pas Pomme de Terre !

     

    - Était-il assez laid, ton notaire, avec sa robe de chambre ?...

    - J’suis comme toi, j’ne puis souffrir les hommes de terre en robe de chambre ! 


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    21 Madame la Notairesse en images anciennes

     

    1 La chanson de Fortunio, le jeune clerc de l’étude amoureux de la notairesse (Le Chandelier, d’Alfred de Musset, Acte II, scène 3).

     

     

     

     

    Pour masquer ses coupables amours, Jacqueline, l’épouse du Notaire, Maître André, a pris un « chandelier » : Fortunio, le tout jeune clerc de l’étude (selon le dictionnaire d’Emile Littré, dans le langage de la galanterie, Chandelier est le nom de ceux qu'on a mieux nommés paravents, et que l'on rend l'objet de la jalousie du mari, lorsque c'est un autre qui courtise la femme). Touchée par l'amour de celui-ci, elle finira par tomber dans ses bras.

     

    Lors d’un repas, en présence de Maître André, de son épouse, Jacqueline, et du jeune clerc Fortunio, ce dernier, au dessert, à la demande de son patron, chante une chanson qu’il adresse, en termes voilés, à celle qu’il aime encore en secret.

     

     

    Si vous croyez que je vais dire

    Qui j'ose aimer,

    Je ne saurais pour un empire

    Vous la nommer.

     

    Nous allons chanter à la ronde,

    Si vous voulez,

    Que je l'adore, et qu'elle est blonde

    Comme les blés.

     

    Je fais ce que sa fantaisie

    Veut m'ordonner,

    Et je puis, s'il lui faut ma vie,

    La lui donner.

     

    Du mal qu'une amour ignorée

    Nous fait souffrir,

     

    J'en porte l'âme déchirée

    Jusqu'à mourir.

     

    Mais j'aime trop pour que je aie

    Qui j'ose aimer,

    Et je veux mourir pour ma mie,

    Sans la nommer.

     

     

     

       Pour les amateurs, voici une interprétation merveilleuse de la chanson de Fortunio de l'opéra comique Fortunio, écrit par Jacques Offenbach en 1861, inspiré de la pièce d'Alfred de Musset, par le ténor canadien Paul Trépanier, en 1975 :

     

    Paul Trépanier - La Chanson de Fortunio (Jacques Offenbach)

     

     

     

     

     

     

     

    21 Madame la Notairesse en images anciennes

                     

                         2 De l’intimité de Madame la Notairesse (dessin d’A. Gaillard)

     

     

    EN VISITE

     

    - Ah ! Madame, si vous voyiez sa propriété, quel confort !

     

    - Ah ! Vous connaissez l’intérieur de Madame la Notairesse ?

     

    - Très bien, c’es moi qui l’ai passée aux rayons X !

     

     

     

     

     

     

     

    21 Madame la Notairesse en images anciennes

                    3 Le Notaire, ses enfants et son épouse au théâtre. Pendant le ballet !

     

     

     

     

    Libres propos sur l’épouse du notaire par Honoré de Balzac (in « Les Français peints par eux-mêmes : encyclopédie morale du dix-neuvième siècle », 1840-1842, tome second, page 103 et s.  (Paris, L. Curmer, éditeur) :

     

     

    Le notaire pourrait se consoler des affaires par l’amour conjugal; mais pour lui le mariage est plus pesant que pour tout autre homme. Il a ce point de ressemblance avec les rois, qu’il se marie pour son état et non pour lui-même. Le beau-père voit également en lui moins l’homme que la charge. Une héritière en bas bleus, la fille née avec les bénéfices d’une moutarde quelconque, ou de quelque bol salutaire, du cirage ou des briquets, il épouse tout, même une femme comme il faut.

     

    Si quelque chose est plus original que la plate-bande des notaires, peut-être est-ce celle des notairesses. Aussi les notairesses se jugent-elles sévèrement : elles craignent avec de justes raisons d’être deux ensemble, elles s’évitent et ne se connaissent point entre elles. De quelque boutique qu’elle procède, la femme du notaire veut devenir une grande dame, elle tombe dans le luxe : il y en a qui ont voiture, elles vont alors à l’Opéra Comique. Quand elles se produisent aux Italiens, elles y font une si grande sensation que toute la haute compagnie se demande : Que peut être cette femme ? Généralement dénuées d’esprit, très rarement passionnées, se sachant épousées pour leurs écus, sûres d’obtenir une tranquillité précieuse, grâce aux occupations de leurs maris, elles se composent une petite existence égoïste très-enviable ; aussi presque toutes engraissent-elles à ravir un Turc.

     

    Il est néanmoins possible de trouver des femmes charmantes parmi les notairesses. A Paris le hasard se surpasse lui-même : les hommes de génie y trouvent à dîner, il n’y a pas trop de gens écrasés le soir, et l’observateur qui rencontre une femme comme il faut, peut apprendre qu’elle est notairesse. Une séparation complète entre la femme du notaire et l’Étude a lieu maintenant chez presque tous les notaires de Paris. Il n’est pas une notairesse qui ne se vante de ne pas savoir le nom des clercs et d’ignorer leurs personnes. Autrefois, clercs et notaire, femme et enfants dînaient ensemble patriarcalement. Aujourd’hui ces vieux usages ont péri dans le torrent des idées nouvelles tombées des Alpes Révolutionnaires. Aujourd’hui, le premier clerc seul, dans beaucoup d’Études, est logé sous le toit authentique, et vit à sa guise, transaction qui arrange mieux le patron.

     

     

     

     

     

     

     

    La femme du notaire. Une aventure de Jacques Gipar

     

    4 La femme du notaire. Une aventure de Jacques Gipar, t. 4 (auteur Thierry Dubois, illustrateur Jean-Luc Delvaux, éditions Paquet. 2013).

     

     

    Jacques Gipar, un journaliste de France Enquêtes, accompagné de Petit Breton, se rend, au volant de sa voiture, près d’Amiens où l’amant de l’épouse d’un notaire a été abattu. Le notaire, à son tour, est assassiné et l’un de ses clercs disparaît…

     

     

     

     

     

    le hall et l’entrée du Bon Marché en 1872

    5. Transformation de la future notairesse en passant une heure dans le Grand magasin du Bon Marché (le hall et l’entrée du Bon Marché en 1872. Source : Bnf.).

     

     

    Comment devient-on notairesse ou notaresse ? En étant « femme d’un notaire » nous répond Emile Littré dans son dictionnaire avec la précision selon laquelle « notairesse » est un néologisme et qu’il faut dire et écrire « notaresse », peu lui important que mon vérificateur d’orthographe Word souligne notaresse en rouge. Mais comment devient-on « femme d’un notaire » ? Tout simplement en épousant un notaire. Deux circonstances se présentent alors.

     

    - La première circonstance est celle d’une toute jeune fille qui se laisse draguer par un jeune monsieur, fils de notaire, qui fait son droit à l’Université pour devenir clerc dans l’étude de son père, puis, à la retraite ou au décès de ce dernier, notaire en titre.

     

    Voici donc pour illustrer mon propos une série de chromos, datée 1880, du célèbre magasin Au Bon Marché, dans le 7ème arrondissement de Paris, aujourd’hui dénommé Le Bon Marché.

     

     

     

     

     

     

    21 Madame la Notairesse en images anciennes

               6 Jeannette de retour au pays est remarquée par le fils du notaire.

     

     

     

     

     

     

    21 Madame la Notairesse en images anciennes

         7 Se rendre à la gare pour prendre un billet fut pour elle l’affaire d’un instant.

     

     

     

     

     

     

    21 Madame la Notairesse en images anciennes

    8 Une heure passée dans les magasins du Bon Marché amène une transformation complète.

     

     

     

     

     

     

    21 Madame la Notairesse en images anciennes

    9 Le fils du notaire épouse Jeannette et en fait une des personnes importantes du canton.

     

     

     

     

    21 Madame la Notairesse en images anciennes

    10 Un mariage d'amour ! Monsieur vous êtes la honte du notariat moderne ! (réplique de Buzonville, un ancien notaire. Un notaire à marier. Comédie –vaudeville en trois actes d’Eugène Labiche. 1853).

     

     

    - La deuxième circonstance pour devenir femme d’un notaire est de se marier avec un notaire titulaire de son office, célibataire ou veuf. Toutefois, ainsi que nous le rappelle Eugène Labiche dans sa comédie-vaudeville, écrite avec Marc Michel et Arthur de Beauplan, Un notaire à marier, l’amour ou sentiment d’affection peut être ignoré. Je vous invite à le vérifier en lisant cette comédie ci-après reproduite en fichier PDF.

     

     

     

    11 Un notaire à marier. Comédie-vaudeville d’Eugène Labiche. 1853). Texte complet en PDF.

     

     

     

     

     

    Réception : Maître Moisi, Notaire et Madame, née Letude (dessin de Herman Paul, en couverture du n° 60 du 23 décembre 1900 du magazine humoristique Le Sourire, créé en 1899

    12. Réception : Maître Moisi, Notaire et Madame, née Létude (dessin de Herman Paul, en couverture du n° 60 du 23 décembre 1900 du magazine humoristique Le Sourire, créé en 1899 avec pour rédacteur en chef Alphonse Allais).

     

     

     

     

     

    Photographie de Maître t’Serstevens, notaire à Bruxelles, Circa. 1900. © : Husson Editeur/Institut Royal du Patrimoine Artistique

    13 Madame la Notairesse, vue de dos (photographie de Maître t’Serstevens, notaire à Bruxelles, Circa. 1900. © : Husson Editeur/Institut Royal du Patrimoine Artistique).

     

     

       Pour terminer cette série sur les notairesses (ou notaresses), voici  du presque contemporain avec la photographie de l’une d’entre elles prise de dos, avec des proches, par son époux. Celui-ci, Henri t’Serstevens (1868-1933), s’était pris de passion à la fois pour le Droit (docteur de l’Université Libre de Bruxelles), le notariat (il reprit l’étude de son père Ignace François Emile t’Serstevens et sera notaire jusqu’en 1929), et une jeune femme, du nom de Marie Dastot, qu’il épousa lui offrant ainsi le titre envié de « notairesse » !  


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    Le droit notarial de jambage ou de cuissage

                      1 Le droit notarial de jambage ou de cuissage

     

     

    20 Le notaire en gauloiseries d'hier

                                             2 Gendre et belle-mère chez le notaire

    Le gendre -  Vous voulez une pension, belle-mère ?  Vous voulez une pension ? Eh bien soit, je vous la donnerai mais à une condition. Je veux que ma femme et moi  nous passions l’un sur l’autre…

     

    Le notaire - Je n’ai point à y mettre le nez…

     

     

     

     

    Le notaire en gauloiseries d'hier

               3 Méprise chez le notaire

                    ElleAlors j’ôte ma chemise ?

                 LuiSi ça vous fait plaisir, je n’y vois pas d’inconvénient. Mais je vous préviens que vous êtes chez le notaire. Le médecin c’est au dessus.

     

     

     

     

    Le notaire en gauloiseries d'hier

                                          4 Tenir Debout (Künstler AK Frankreich)

    Eh! bien mon vieux pour un notaire, t´es guère capable en ce moment de lever la jambe.

     

     

     

     

     

     Le notaire en gauloiseries d'hier 

    5 L’ex-notaire de Fouilly-les-Oies (Le Journal pour Tous, 1902, dessin de Camille Meyer).

    « M. Puizai, ex-notaire de Fouilly-les-Oies vous prie d’informer qu’il n’a rien de commun avec l’ignoble personnage du même nom qui vient de violer une fillette dans les fossés de cette ville ».

     

     

     

     

    20 Le notaire en grivoiseries et gauloiseries d'hier

     6 Grivoiserie notariale (Le Rire, 30 septembre 1905. Dessin de Jeanniot. Source : gallica.bnf.fr.)

     

    Le notaire - Ma petite Justine, un joli appartement où je

    viendrais te voir trois fois par semaine...

    Justine      - Je crois que vous vous vantez

     

     

     

    20 Le notaire en gauloiseries d'hier

    7 Le notaire et la femme nue.... propriétaire (dessin daté du 4 Octobre 1911)

    Ainsi Madame, par suite de ce décès, vous devenez la nue propriétaire ?

    - Oh! Monsieur, vous n'y pensez pas !

     

     

     

     

    20 Le notaire en grivoiseries et gauloiseries d'hier

                              8. La lecture du testament du de cujus*  par son notaire

     

        * C’est quoi : de cujus ?

         En plein cours, subitement le prof’ de droit dit «  dé cou-youss » ! Les étudiants se regardent l’air gêné ou rigolent, et plusieurs jeunes filles bouleversées quittent aussitôt l’amphi pour saisir la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les demoiselles et les jeunes messieurs. Rassurez-vous De cujus (prononcez : dé cou-youss) ce n’est pas un truc érotique ou porno. C’est du latin. Je n’ai pas dit du lapin, j’ai dit du latin : l.a.t.i.n. avec un « t » juste au milieu comme toto. Non pas loto, toto !

     

     

           Le latin est une langue morte parlée à l’origine dans le Latium et la Rome Antique, qui permet aux profs’ de droit des universités d’avoir l’air cultivé et de camoufler leur complète ignorance des langues vivantes comme l’anglais et l’informatique. C’est pourquoi ils emploient régulièrement, du haut de leur chaire, plein de mots étranges comme « De cujus », « Ab intestat », Ad litem »,  « Ad probationem », « Contra legem », « De facto » ; « De lege ferenda », etc.

     

         Pour aujourd’hui arrêtons-nous donc sur l’expression latine  « De cujus ». Les profs’ de droit qui l’utilisent ignorent qu’elle est un condensé de la locution « (Is) de cujus successione agitur », qui signifie « de la succession de qui il est question ». En plus clair, le « De cujus » c’est un bon truc pour désigner le défunt dont on répartit la succession entre ses héritiers, en évitant de nommer sa personne. Les notaires sont pour beaucoup dans cet usage. Lorsqu’ils rédigent un testament qu’ils signent en présence du testateur, par délicatesse, au lieu d’écrire « Monsieur Tartempion, le [futur] défunt », ils écrivent « Monsieur Tartempion, le de cujus ».

     

     

     

     

    20 Le notaire en grivoiseries et gauloiseries d'hier

    9. Nos jeunes années (Le Rire, n° 128 du 17 avril 1897. J.-L. Forain. gallica.bnf.fr.).

     

     - Monsieur votre père avait négligé de vous en parler, mais je dois vous apprendre qu’il existe, d’avant son mariage, un enfant naturel… reconnu ! 

     

     

     

     

    20 Le notaire en grivoiseries et gauloiseries d'hier

    10. Le notaire en lieux communs (dessin d'Abel Amiaux, extrait de son album : Croquis poitevins & Charentais).

     

    - Vins don vite, le noutaire quest cheit dans les coumuns !

    - Tai !... disait qui tremp’rait j’hamais dans ine mauvaise affaire.