•  

     

     

    Le voyage à Rennes de Maître Tugdual (François Jaffrenou, dit Taldir. Texte paru dans La Bretagne Touristique, n° 23, 16 août 1926)

     

     

    Le voyage à Rennes de Maître Tugdual (Fr. Jaffretou, 1926)

    1. François Jaffrennou au Pan Celtic Congress (Congrès Pan Celtic), en 1904, au Pays de Galles à Caernarfon. Le Congrès Pan Celtic est devenu en 1920 le Celtic Congress (Congrès Celtique). François-Joseph-Claude Jaffrenou, né en 1879 à Carnoët en Bretagne, et mort en 1956 à Bergerac, était un militant du régionalisme fédératif, écrivain, chansonnier, imprimeur et directeur de journaux en langue bretonne. Il fut président du Collège des Druides, Bardes et Ovates de Bretagne, affilié au Collège des Iles Britanniques.

     

     

     

     

    Le voyage à Rennes de Maître Tugdual (Fr. Jaffretou, 1926)

    2. Maître Tugdual, notaire (illustration de Jac Pebier : La Bretagne Touristique, n° 23, 16 août 1926)

     

     

     

     

     

     

    3 Le voyage à Rennes de Maître Tugdual (François Jaffrenou, dit Taldir. Texte paru dans La Bretagne Touristique, n° 23, 16 août 1926. Fichier PDF).

     

     

     

     

     

     

     

    Le Notaire indisposé (Journal Le Rire du 26 juillet 1913).

      4 - M'sieur l'notaire d'en bas demande si vous n'êtes pas fou... Y a des capitaux qui dorment !  (Journal Le Rire du 26 juillet 1913. Source gallica.bnf.fr.)

     

     


  •  

     Le nez d'un notaire d'Edmond About (1871)

    1 Maître Alfred L’Ambert, le plus brillant notaire de France (illustration de R. Skelton, Le nez du notaire, d’Edmond About, Collection Nelson)

     

     

     

    Maître Alfred L’Ambert… était assurément le plus brillant notaire de France. En ce temps-là, il avait trente-deux ans ; sa taille était noble, ses yeux grands et bien fendus ; son front olympien, sa barbe et ses cheveux du blond le plus aimable… Me croira qui voudra, mais la cravate blanche lui allait dans la perfection…

     

    Maître L’Ambert, successeur de son père, exerçait le notariat par droit de naissance. Depuis deux siècles et plus, cette glorieuse famille se transmettait de mâle en mâle l’étude de la rue de Verneuil avec la plus haute clientèle du faubourg Saint-Germain. 

     

    La charge n’était pas cotée, n’étant jamais sortie de la famille; mais, d’après le produit des cinq dernières années, on ne pouvait l’estimer moins de trois cent mille écus. C’est dire qu’elle rapportait, bon an, mal an, quatre-vingt-dix mille livres…  

     

     

     

     

     Le nez d'un notaire d'Edmond About (1871)

     

    2 Edmond About : Le nez du notaire (collection Gründ illustrée. Série Coquelicot).

     

     

    Le Nez d'un notaire est un roman d’Edmond About, publié en 1871, plein d’humour et de dérision, au style élégant et enlevé, qui nous invite à réfléchir sur la chirurgie, la solidarité humaine et l’union des classes sociale.

     

    En voici un résumé :

     

    Sous le Second Empire, Alfred L'Ambert, jeune et brillant notaire du faubourg Saint-Germain, est un des habitués du foyer de l'Opéra de Paris où il tombe sous le charme d’une jolie danseuse de 14 ans à qui il offre sucettes et bonbons. 

     

    Malheureusement, pour notre dandy parisien, cette belle enfant est déjà convoitée par un certain Ayvaz-Bey, secrétaire à l'ambassade de Turquie ! Au cours d’une bousculade, au foyer de l’Opéra, Alfred L’Ambert écorche involontairement le nez de son rival Ottoman. Ce dernier, pour venger son honneur, le provoque en duel. Le lendemain, au cours du duel, Ayvaz-Bey coupe le nez du jeune notaire d’un grand coup de sabre.

     

     

     

     

    Le nez d'un notaire d'Edmond About (1871)

     

    3 De l’Union chirurgicale des classes sociales ou la richesse peut-elle acheter la peau d’un pauvre diable ?

     

     

     

    Un chirurgien le docteur Bernier tente une opération de la dernière chance. Pour remplacer le nez du notaire, il prélève un morceau de chair sur le bras droit d'un pauvre ouvrier auvergnat, Sébastien Romagné, qui reçoit en échange cent louis.

     

    Seulement, le succès de l’intervention réparatrice nécessite que Maître L’Ambert reste le visage collé contre le bras de Sébastien Romagné pendant trente jours !

     

    A l’issue de cette période d’une promiscuité sociale bien délicate entre le pauvre ouvrier et le riche notaire, Maître L’Ambert, retrouve son nez et il peut de nouveau fréquenter les salons de la grande bourgeoisie parisienne.

     

     

     

     

    Le nez d'un notaire d'Edmond About (1871)

     

    4 L’échec de la greffe sociale : A l’ouvrier, il ne faut jamais eau !

     

     

    Mais, un jour, le nouveau nez greffé de Maître L’Ambert prend une teinte violacée et s’épanouit comme une pivoine. Le chirurgien en découvre la raison : Sébastien Romagné s'adonne à la boisson…

     

    Pour connaître la suite de cette histoire, je vous invite à lire le roman complet ci-dessous reproduit, à moins que vous ne vous souveniez du téléfilm de Pierre Bureau.

     

     

     

     

    Le nez d’un notaire, un téléfilm de Pierre Bureau, 1972

     

    5 Le nez d’un notaire, un téléfilm de Pierre Bureau, 1972, avec Daniel Ceccaldi dans le rôle de maître l’Ambert, notaire.

     

     

      

     

    6 Edmond About, Le nez du notaire (1852). Source : Bibliothèque électronique du Québec (Collection A tous les vents, volume 107. en free access, libre de droits).

     


  •  

     

     

    Le Malade imaginaire de Molière. Frontispice de l'édition de 1682, par P. Brissard

    1 Le Malade imaginaire de Molière. Frontispice de l'édition de 1682, par P. Brissard, gravé par J. Sauvé

     

     

    Dans la comédie-ballet du Malade imaginaire, dernière pièce de Molière, le notaire, Monsieur Bonnefoi (ou Bonnefoy selon les éditions), est consulté par Argan qui envisage de rédiger son testament (Acte I, scène VII).  Bien qu’il ait eu deux enfants d’un premier mariage, Argan souhaite léguer toute sa fortune à celle qu’il a épousée en secondes noces, Béline. 

     

     

     

     

     

    La rédaction du testament par le notaire sous l’Ancien Régime

         2 La rédaction du testament par le notaire sous l’Ancien Régime

     

     

     

    Dans un premier temps, le notaire, Maître Bonnefoi, en homme de lois scrupuleux, refuse d’insérer dans le testament une telle disposition contraire aux règles de la coutume régissant à cette époque le Nord de la France (il s’agissait des articles 280 et 282 de la Coutume de Paris). 

     

     

        ART. 280. «Homme et femme conjoints par mariage, étant en santé, peuvent et leur loist faire donation mutuelle l'un à l'autre également de tous leurs biens, meubles et conquêts immeubles, faits durant et constant leur mariage, et qui sont trouvés à eux appartenir et être communs entre eux à l'heure du trépas du premier mourant desdits conjoints: pour en jouir par le survivant d'iceux conjoints, sa vie durant seulement, en bailant par lui caution suffisante de restituer lesdits biens après son trépas, pourvu qu'il n'y ait enfants soit des deux conjoints ou de l'un d'eux, lors du décès du premier mourant. »  

     

    ART. 282. « Homme et femme conjoints par mariage, constant icelui, ne peuvent avantager l'un l’autre par donation faite entre-vifs, par testament ou ordonnance de dernière volonté ne autrement, directement ne indirectement, en quelque manière que ce soit, sinon par don mutuel, tel que dessus ».

     

     

    C’est ainsi l’occasion pour Molière de donner à Argan (et au public) une leçon de droit sans la moindre faille :

     

     

    LE NOTAIRE s’adressant à Argan :

     

     « La coutume y résiste. Si vous étiez en pays de droit écrit, cela se pourrait faire; mais à Paris et dans les pays coutumiers, au moins dans la plupart, c'est ce qui ne se peut et la disposition serait nulle. Tout l'avantage qu'homme et femme conjoints par le mariage se peuvent faire l'un à l'autre, c'est un don mutuel entre-vifs; encore faut-il qu'il n'y ait enfants soit des deux: conjoints ou de l'un d'eux, lors du décès du premier mourant. »

     

     

     

     

     

    Costume de Monsieur Bonnefoy, le notaire du Malade imaginaire de Molière par Marcel Multzer

    3 Costume de Monsieur Bonnefoy, le notaire du Malade imaginaire de Molière par Marcel Multzer (Source : Gallica Bibliothèque nationale de France).

     

     

    Puis, dans un second temps, Maître Bonnefoi, en notaire un peu moins scrupuleux propose à Argan divers montages susceptibles de contourner la règle de la Coutume de Paris et donc de dépouiller ses enfants : 

     

     

     ARGAN

     Voilà une coutume bien impertinente, qu'un mari ne puisse rien laisser à une femme, dont il est aimé tendrement, et qui prend de lui tant de soin. J'aurais envie de consulter mon avocat, pour voir comment je pourrais faire.

     

    LE NOTAIRE

     

    Ce n'est point à des avocats qu'il faut aller, car ils sont d'ordinaire sévères là-dessus, et s'imaginent que c'est un grand crime, que de disposer en fraude de la loi. Ce sont gens de difficultés, et qui sont ignorants des détours de la conscience. Il y a d'autres personnes à consulter, qui sont bien plus accommodantes; qui ont des expédients pour passer doucement par-dessus la loi, et rendre juste ce qui n'est pas permis; qui savent aplanir les difficultés d'une affaire, et trouver des moyens d'éluder la coutume, par quelque avantage indirect. Sans cela, où en serions-nous tous les jours? Il faut de la facilité dans les choses, autrement nous ne ferions rien, et je ne donnerais pas un sou de notre métier.

     

    ARGAN

     

     Ma femme m'avait bien dit, Monsieur, que vous étiez fort habile, et fort honnête homme. Comment puis-je faire, s'il vous plaît, pour lui donner mon bien, et en frustrer mes enfants ?

     

    LE NOTAIRE

     

     Comment vous pouvez faire? Vous pouvez choisir doucement un ami intime de votre femme, auquel vous donnerez en bonne forme par votre testament tout ce que vous pouvez; et cet ami ensuite lui rendra tout. Vous pouvez encore contracter un grand nombre d'obligations, non suspectes, au profit de divers créanciers, qui prêteront leur nom à votre femme, et entre les mains de laquelle ils mettront leur déclaration, que ce qu'ils en ont fait n'a été que pour lui faire plaisir. Vous pouvez aussi, pendant que vous êtes en vie, mettre entre ses mains de l'argent comptant, ou des billets que vous pourrez avoir, payables au porteur.

     

     


  •  

     

     

    Les Femmes savantes de Molière.  Frontispice de l'édition de 1682, par P. Brissard

     

    1 Les Femmes savantes de Molière.  Frontispice de l'édition de 1682, par P. Brissard, gravé par J. Sauvé

     

     

    Dans  les Femmes savantes, le notaire est un homme de lois de bon sens, que rien n'émeut et qui sait tenir tête aux trois femmes de la maison du bourgeois Chrysale : Philaminte son épouse, Bélise sa belle-sœur, et Armande sa fille.

     

     

     

    Ce notaire (sans nom) apparaît dans la scène III de l’acte V. Philaminte lui demande d’abord s’il ne pourrait pas changer de style et être de la sorte plus littéraire. Le notaire lui répond froidement en prenant la défense du langage de la basoche : « Notre style est très bon, et je serai un sot, Madame, de vouloir y changer un seul mot ».  Puis, il commence à dresser le contrat. Mais lorsque Chrystale et Philaminte énoncent un mari différent, le notaire, qui applique la Coutume de Paris sans jamais s’en écarter, laisse échapper cette expression : « Deux époux, C’est trop pour la coutume ». 

     

    Voici un extrait de cette scène III de l’acte V de la pièce des Femmes savantes, interprétée par la Compagnie Candela, mise en scène jouée par Eudes Drivet, Jacques Drivet, Michel Garnier, Isabelle Garnier et Martine Golse.

     

    Les Femmes savantes de Molière, Compagnie Candela. audio

     

     

     

     

    ACTE V,  SCÈNE III  

     

    PHILAMINTE au notaire

    Vous ne sauriez changer votre style sauvage,

    Et nous faire un contrat qui soit en beau langage ?

     

    LE NOTAIRE

    Notre style est très bon, et je serais un sot,

    Madame, de vouloir y changer un seul mot.

     

    BÉLISE

    Ah! quelle barbarie au milieu de la France !

    Mais au moins en faveur, Monsieur, de la science,

    Veuillez au lieu d'écus, de livres et de francs,

    Nous exprimer la dot en mines et talents,

    Et dater par les mots d'ides et de calendes.

     

    LE NOTAIRE

    Moi ? Si j'allais, Madame, accorder vos demandes,

    Je me ferais siffler de tous mes compagnons.

     

    PHILAMINTE

    De cette barbarie en vain nous nous plaignons.

    Allons, Monsieur, prenez la table pour écrire.

    Ah, ah! cette impudente ose encor se produire?

    Pourquoi donc, s'il vous plaît, la ramener chez moi ?

     

    CHRYSALE

    Tantôt avec loisir on vous dira pourquoi.

    Nous avons maintenant autre chose à conclure.

     

    LE NOTAIRE

    Procédons au contrat. Où donc est la future ?

     

    PHILAMINTE

    Celle que je marie est la cadette.

     

    LE NOTAIRE

    Bon.

     

    CHRYSALE

    Oui. La voilà, Monsieur, Henriette est son nom.

     

    LE NOTAIRE

    Fort bien. Et le futur ?

     

    PHILAMINTE

    L'époux que je lui donne

    Est Monsieur.

     

    CHRYSALE, montrant Clitandre.

    Et celui, moi, qu'en propre personne,

    Je prétends qu'elle épouse, est Monsieur.

     

    LE NOTAIRE

    Deux époux!

    C'est trop pour la coutume.

     

     

     

    Affiche de 1779 annonçant la première représentation des Femmes savantes par les Comédiens ordinaires du Roi.

    2 Affiche de 1779 annonçant la première représentation des Femmes savantes par les Comédiens ordinaires du Roi.


  •  

     

     

    L'Ecole des femmes de Molière. Frontispice de l'édition de 1682, par P. Brissard, gravé par J. Sauvé

    1 L’Ecole des femmes de Molière. Frontispice de l’édition de 1682, par P. Brissard, gravé par J. Sauvé

     

      

      Dans l'Ecole des femmes, le notaire est un bavard qui fatigue Arnolphe, qui l'a fait appeler pour son mariage, mais qui, inquiet et préoccupé, n'est guère disposé à le suivre dans l’étalage de sa vaste érudition (dans la 1ère édition, le notaire n’apparaissait pas !).

     

       Dans la scène 2 de l’acte IV de cette pièce, le notaire disserte longuement et de manière savante sur le douaire (portion de biens qui était donnée à une femme par son mari à l'occasion du mariage, dont elle jouissait pour son entretien après la mort de son mari, et qui descendait après elle à ses enfants).

     

    Voici l’enregistrement audio, réalisé le 16 mars 1951 au Colonial Théâtre de Boston aux Etats-Unis, de cette scène 2 de l’acte IV de la pièce de l’Ecole des Femmes, jouée par Louis Jouvet et sa compagnie. Le notaire est interprété par Michel Etcheverry, et Arnolphe, par Louis Jouvet lui-même, quelques jours avant sa disparition.

     

     

    L'Ecole des femmes, 16 mars 1951, Louis Jouvet et Michel Etcheverry 

     

     

    L’ECOLE DES FEMMES

    ACTE IV. SCÈNE II (Le notaire, Arnolphe)

     

    LE NOTAIRE

    Ah le voilà! Bonjour, me voici tout à point

    Pour dresser le contrat que vous souhaitez faire.

     

    ARNOLPHE, sans le voir.

    Comment faire?

     

    LE NOTAIRE

    Il le faut dans la forme ordinaire.

     

    ARNOLPHE, sans le voir.

    À mes précautions je veux songer de près.

     

    LE NOTAIRE

    Je ne passerai rien contre vos intérêts.

     

    ARNOLPHE, sans le voir.

    Il se faut garantir de toutes les surprises.

     

    LE NOTAIRE

    Suffit qu'entre mes mains vos affaires soient mises,

    Il ne vous faudra point de peur d'être déçu,

    Quittancer le contrat que vous n'ayez reçu.

     

    ARNOLPHE, sans le voir.

    J'ai peur si je vais faire éclater quelque chose

    Que de cet incident par la ville on ne cause.

     

    LE NOTAIRE

    Hé bien il est aisé d'empêcher cet éclat,

    Et l'on peut en secret faire votre contrat.

     

    ARNOLPHE, sans le voir.

    Mais comment faudra-t-il qu'avec elle j'en sorte?

     

    LE NOTAIRE

    Le douaire se règle au bien qu'on vous apporte.

     

    ARNOLPHE, sans le voir.

    Je l'aime, et cet amour est mon grand embarras.

     

    LE NOTAIRE

    On peut avantager une femme en ce cas.

     

    ARNOLPHE, sans le voir.

    Quel traitement lui faire en pareille aventure?

     

    LE NOTAIRE

    L'ordre est que le futur doit douer la future

    Du tiers du dot qu'elle a, mais cet ordre n'est rien,

    Et l'on va plus avant lorsque l'on le veut bien.

     

    ARNOLPHE, sans le voir

    Si…

     

    LE NOTAIRE, Arnolphe l'apercevant.

    Pour le préciput, il les regarde ensemble,

    Je dis que le futur peut comme bon lui semble

    Douer la future.

     

    ARNOLPHE, l'ayant aperçu.

    Euh !

     

    LE NOTAIRE

    Il peut l'avantager

    Lorsqu'il l'aime beaucoup et qu'il veut l'obliger,

    Et cela par douaire, ou préfix qu'on appelle,

    Qui demeure perdu par le trépas d'icelle,

    Ou sans retour, qui va de ladite à ses hoirs,

    Ou coutumier, selon les différents vouloirs,

    Ou par donation dans le contrat formelle,

    Qu'on fait, ou pure et simple, ou qu'on fait mutuelle;

    Pourquoi hausser le dos? Est-ce qu'on parle en fat,

    Et que l'on ne sait pas les formes d’un contrat?

    Qui me les apprendra? Personne; je présume.

    Sais-je pas qu'étant joints on est par la coutume,

    Communs en meubles, biens, immeubles et conquêts84,

    À moins que par un acte on y renonce exprès?

    Sais-je pas que le tiers du bien de la future

    Entre en communauté ? pour…

     

    ARNOLPHE

    Oui, c'est chose sûre,

    Vous savez tout cela, mais qui vous en dit mot ?

     

    LE NOTAIRE

    Vous qui me prétendez faire passer pour sot,

    En me haussant l'épaule, et faisant la grimace.

     

    ARNOLPHE

    La peste soit fait l'homme, et sa chienne de face.

    Adieu. C'est le moyen de vous faire finir.

     

    LE NOTAIRE

    Pour dresser un contrat m'a-t-on pas fait venir ?

     

    ARNOLPHE

    Oui, je vous ai mandé: mais la chose est remise,

    Et l'on vous mandera quand l'heure sera prise.

    Voyez quel diable d'homme avec son entretien?

     

    LE NOTAIRE

    Je pense qu'il en tient, et je crois penser bien.