•  

     

     

    Vendredi 13 mai : jour de chance pour l’écrit de spécialité du bac

     

     

        En souvenir de Franz Kafka. Aujourd’hui, vendredi 13 mai, se déroule la seconde journée des épreuves écrites de spécialité du bac général, première épreuve de ce diplôme dont plus personne ne sait s’il constitue encore le premier grade de l’enseignement supérieur. Mais le bac reste le sésame incontournable d’accès aux études de première année dans les universités auxquelles nos lycéens de terminal se sont inscrits sur Parcoursup, avant le 30 mars dernier, et dont le dossier a été accepté par certaines d’entre elles comme elles le leur feront savoir à partir du 2 juin prochain.

     

     

       Pauvres gosses, ce mélange du nouveau bac et de Parcoursup, aux calendriers abracadabrants, est absurde, illogique et cauchemardesque, autrement dit kafkaïen. Mais qu’ils gardent le moral car si pour certains le vendredi 13 est un jour de malchance ou de malheur dans certaines circonstance*, en revanche pour tous ceux qui passent l’épreuve écrite de spécialité du bac, ou jouent à la Loterie Nationale et au tiercé, c’est toujours un jour de chance et de bonheur.

     

    * « Il est exact que ça porte malheur de se marier un vendredi 13, car il n’y a pas de raison pour que ce jour fasse exception » (Georges Courteline).

     

     

     

    Vendredi 13 mai : jour de chance pour l’écrit de spécialité du bac

     


  •  

     

     

    Le Boul’mich’ et la Fontaine Saint-Michel

                                          1. Le Boul’mich’ et la Fontaine Saint-Michel

     

       Chez tous les escoliers* et étudiants de France, le jeudi de l’Ascension est un jour qui se prépare longtemps à l’avance sur leurs moteurs de recherches sur Internet (*au Moyen-Âge, le mot escolier,  issu d’escoler, emprunté au bas latin scholaris, « école », était donné à ceux qui suivaient l’enseignement donné dans les écoles, c’est-à-dire les universités).

     

    Voici un aperçu de leurs recherches sur le Web :

       Primo, comment ça s’écrit : Assenssion, Acenssion, Asencion, Assenscion… ? Réponse : Ascension...

            Secundo, quel jour ça tombe cette année ? Réponse : le 26 mai.

        Tertio, ce jour est-il férié, donc sans cours comme le dimanche ? Réponse : oui.

          Quarto, est-ce qu’il y a un pont jusqu’au dimanche d’après ? Réponse : oui, pour les écoliers du primaire, les collégiens et les lycéens du secondaire. En revanche, du côté des universités, c’est variable. Toutefois, cela n’a aucune d’importance, car les amphis’, surchargés au début du mois d’octobre, sont généralement déserts au mois de mai, à l’exception du professeur et d’un ou deux fayots en quête de tuyaux sur les sujets des exam’s de juin. 

     

     

     

    Jeudi de l'Ascension de la Fontaine Saint-Michel

                                                                       2. L’Ascension

     

        Quinto, est-ce que le jeudi de l’Ascension, on peut rester chez soi délivré de tout travail ? Réponse des divers moteurs de recherches : Non, il faut grimper quelque part, car le mot ascension, tout comme le mot ascenseur, vient du latin ascensio, de ascensus : « monter vers ».  Les moteurs de recherches précisent alors que c’est Jésus-Christ, en l’an trente, qui, le premier, a effectué une ascension, quarante jours après le jour de Pâques également férié, sous les yeux des Apôtres ébahis, en s’élevant dans le ciel, de ses propres forces, sans cordes, ballons, parachutes ou avions. Depuis, d’autres types d’escalades ont pris le relai mais en respectant l’attraction terrestre découlant de la loi universelle de la gravitation de Newton. En voici quelques exemples complétés d’images et de cartes postales anciennes (ICPA) :

     

     

     

    Ascension du Mont-Blanc par Horace Bénédict de Saussure, accompagné de 17 guides, le 1er août 1787

    3 Ascension du Mont-Blanc par Horace Bénédict de Saussure, accompagné de 17 guides, le 1er août 1787 (gravure. © Musée Alpin, ville de Chamonix Mont-Blanc).

     

    L’ascension d’une montagne s’effectue de préférence au printemps. Le jeudi 26 mai est donc parfaitement approprié.

     

     

     

    Ascension de l’Izoard par Bahamontes, Ockers et Walkowiak en 1958

                4 Ascension de l’Izoard par Bahamontes, Ockers et Walkowiak en 1958.

     

     Pour les coureurs du Tour de France, l’ascension est possible en été (cette année, du 1er au 24 juillet). Toutefois, le Mont-Blanc, faute de chemins adaptés aux vélos, est généralement remplacé par les cols de Vars et de l’Izoart ou encore le Mont Ventoux (cette année ce sera le col du Granon Serrre Chevalier, l’Alpe d’Huez et le col de Peyresourde dans les Pyrénées).

     

     

     

     

    Ascension du Sacré-Cœur de Montmartre

                                         5 Ascension du Sacré-Cœur de Montmartre

     

      Pour les étudiants de Paris, la butte de Montmartre avec ses 130 mètres de hauteur est une bonne opportunité, sans risques d’accidents. Au demeurant, ils peuvent monter et accéder à la basilique tout en haut aussi bien en empruntant l’escalier de 222 marches que le funiculaire, accompagnés de leur Smartphone au cas où ils se perdraient.

     

     

    Futurs étudiants en droit escaladant la Tour Eiffel

                                     6  Futurs étudiants en droit escaladant la Tour Eiffel

     

      Les plus téméraires d’entre eux pourront toutefois s’essayer à l’Ascension de la Tour Eiffel qui, depuis le 15 mars 2022, atteint les 330 mètres de haut, suite à l’installation de nouvelles antennes (à son origine, elle mesurait 301 mètres sans son drapeau, et 312 mètres au sommet de la hampe du drapeau tricolore).

      Voici d’ailleurs le compte rendu de l’ascension de la Tour Eiffel, le lundi 12 août 1889, par les étudiants étrangers et français de différentes disciplines (droit, médecine…), qui avaient été invités par l’Association Générale des Etudiants de Paris (AGEP) à l’occasion de l’inauguration de la Nouvelle Sorbonne (dans les prochains jours, je présenterai, d’une part l’AGEP, d’autre part la cérémonie d’inauguration de la nouvelle Sorbonne).

     

    « Lundi 12. A dix heures du matin, des bateaux spéciaux de la Compagnie des bateaux-omnibus emmenaient au Champ de Mars un grand nombre d'Étudiants. Grâce à une faveur spéciale, les Étudiants avaient obtenu de monter par l'escalier jusqu'au haut de la tour Eiffel. D'abord les 300 excursionnistes montèrent allègrement, côte à côte avec les cuisiniers et les pourvoyeurs des restaurants, chargés de pains, de légumes et de viandes. De la 1ère plateforme à la 2°, dans les étroits escaliers tournants, on alla moins vite. De la 2° à la 3e, on s'arrêta souvent en chemin, à demi pris de vertige, et raillé au passage par les visiteurs ordinaires que les ascenseurs hissaient bourgeoisement. Enfin on arrive en haut. Il fait un temps de ciel bleu et de soleil. Paris se développe des deux côtés de la Seine, couvert de petits cubes blancs comme une ville orientale. Le naturel des touristes reprend le dessus, et tous les Étudiants se précipitent sur des cartes-lettres qu'ils rédigent et envoient à leurs amis du haut de la Tour Eiffel. Un déjeuner avait été organisé par M. Léné, membre de l'Association Générale des Étudiants de Paris, au restaurant Brébant. C'était un déjeuner bien gagné. M. Berger, commissaire général de l'Exposition universelle, qui devait assister à ce déjeuner dut se faire excuser en exprimant tous ses regrets, étant retenu dans l'Exposition par la présence du Président de la République. Le déjeuner, préparé et servi d'une manière parfaite, assaisonné d'ailleurs par un grand appétit se passa le plus gaiement du monde, en face des pavillons et des jardins de l'Exposition universelle ».

     

     

     

     

    La Fontaine Saint-Michel conçue par Gabriel Davioud (photographie des années 1880)

    7 Ascension de la Fontaine Saint-Michel conçue par Gabriel Davioud (photographie des années 1880. La Fontaine a été inaugurée en 1860).

     

     Mais le moins risqué pour nos étudiants du Quartier latin c’est évidemment l’escalade du groupe en bronze sculpté par Francisque Duret [1804-1865], représentant Saint-Michel terrassant le démon, inspiré du tableau de Raphaël au Louvre. En effet, elle n’est haute que de 5,5 mètres (hauteur totale de la Fontaine : 26 mètres).

     

     

     

     

    La station de métro Saint-Michel de nos étudiants de Paris

                               8 La station de métro Saint-Michel de nos étudiants de Paris

     

    Ils la connaissent bien cette Fontaine car elle est située dans l’angle entre le boulevard Saint-Michel (Boul’mich dans le jargon estudiantin) et la Place Saint-André-des-Arts, dans le 6ème arrondissement, à la sortie de la station de métro Saint-Michel (ligne 4).

     

                     Dans ce monument exécrable,
                     On ne voit ni talent ni goût,
                     Le Diable ne vaut rien du tout ;
                     Saint Michel ne vaut pas le Diable.

     

    (anonyme, quatrain consacré aux sculptures de la fontaine Saint-Michel, cité par Roland Villeneuve : Dictionnaire du Diable, Paris, Bordas, 1989). 

     

     

     

     

     

    La Fontaine Saint-Michel en 1860 (gravure de Charles Blanc, Gazette des beaux-arts, Courrier européen de l’art et de la curiosité, octobre 1860, tome VIII, p. 54)

    9 La Fontaine Saint-Michel en 1860 (gravure de Charles Blanc, Gazette des beaux-arts, Courrier européen de l’art et de la curiosité, octobre 1860, tome VIII, p. 54).

     

      S’ils veulent en savoir davantage sur la Fontaine Saint-Michel, voici le lien d’une impeccable étude en libre accès qui lui est consacrée sur le site OpenEdition journals des Livraisons d’Histoire de l’Architecture dont les articles sont rédigés par des étudiants de l’École pratique des Hautes études, de l’École des Chartes et de l’École du Louvre. Elle nous fait oublier toutes les sottises que l’on trouve souvent sur la toile (y compris les miennes !), aussitôt reprises par maints blogueurs donnant à penser à tort aux internautes en recherches d’informations qu’elles sont parfaitement fondées.

      Grégoire Alessandri : La Place Saint-Michel, une composition monumentale hiérarchisée du Paris haussmannien.

    https://journals.openedition.org/lha/134

     

     

    Jeudi de l'Ascension de la Fontaine Saint-Michel

    10. La Sorbonne (Place de la Sorbonne) et la Fontaine Saint-Michel (place saint-Michel).

     


  •  

     

     

    Bon week-end de Pentecôte à tous, j'ai hâte de vous revoir

                        Bon week-end de Pentecôte à tous, j'ai hâte de vous revoir mardi prochain.


  •  

     

     

    Les Amoureux (illustration de Peynet*)

                                         1 Les Amoureux (illustration de Peynet*)

     

    * Sur la Saint Valentin au cœur des étudiants des années 1980, par le dessinateur Raymond Peynet, je vous renvoie à ma précédente page du 14 février 2021 :

    http://droiticpa.eklablog.com/la-saint-valentin-aux-coeurs-d-etudiants-peynet-a159160734?noajax&mobile=0

     

    « Je ne sais où va mon chemin, Mais je marche mieux quand ma main serre la tienne » (Alfred de Musset)

     

     

     

    La boutique d’un fleuriste (photographie, circa 1970)

                                  2 La boutique d’un fleuriste (photographie, circa 1970)

     

    « Il n'y a rien de plus précieux en ce monde que le sentiment d'exister pour quelqu'un » Victor Hugo 

     

     

     

    Vive Saint Valentin (année 1967)

                                                3 Vive Saint Valentin (année 1967)

     

                                         Je t’aime tant, je t’aime tant :
                                        Je ne puis assez te le dire,
                                        Et je le répète pourtant
                                       À chaque fois que je respire.
                                       Absent, présent, de près, de loin,
                                       Je t’aime est le mot que je trouve :
                                       Seul, avec toi, devant témoin,
                                       Ou je le pense ou je le prouve.

    (Fabre d’Eglantine de Philippe-François-Nazaire, dit Fabre d’Églantine, né le 28 juillet 1750, mort guillotiné, le 5 avril 1797)

     

     

    Vive Saint Valentin (photochrome des années sixties

    4 Vive Saint Valentin (photochrome des années sixties, créée  à partir d’un film négatif noir et blanc et colorisée par transfert directs sur plusieurs plaques lithographiques).

     

    « Un instant de bonheur est un joli moment d'éternité à vivre avec intensité et à fixer dans nos mémoires tel un précieux trésor ». (Antoine de Saint-Exupéry).

     

     

     

    Vive St Valentin (série de 5 cartes postales vintage de l’illustrateur Fracassi).

        5 Vive St Valentin (série de 5 cartes postales vintage de l’illustrateur Fracassi).

     

    « Il n'y a qu'un seul bonheur dans cette vie, c'est d'aimer et d'être aimé ». (George Sand)

     


  •  

     

    Quête des œufs de Pâques par les étudiants moyenâgeux

    « Au jour de Pâques, tandis que carillonnent les cloches et que résonnent trompettes et tambours, un gracieux cortège d’estudiants* parcourent les rues pour la quête des œufs » (Le Pèlerin, n° 2713. 24 mars 1929. Dessin d’Eugène Damblanc, dit Damblans).

     

        *Le Dictionnaire Universel de Furetière (1ère édition. 1690), montre la langue et l'orthographe françaises au XVIIème siècle. Le mot College ne comporte point d’accent grave sur la lettre e, et l’estudiant, dans cette orthographe singulière, est ainsi défini : « celui qui va au College, qui estudie. Les bourses sont fondées dans les Colleges pour de pauvres garçons estudiants, pour les entretenir aux estudes » (ce dictionnaire est en libre accès sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France). 

     

      Quant à ce dessin de Damblans, paru en 1929 dans l’hebdomadaire d’actualité catholique Le Pèlerin, fondé en 1873, il illustre la procession des œufs qui se déroulait, au Moyen Âge, dans plusieurs régions de France, pendant la semaine de Pâques. Ce cortège solennel est ainsi décrit par Pierre Jean-Baptiste Legrand d’Aussy, dans son Histoire de la vie privée des Français (en fait limitée à la nourriture), parue en 1782 (en libre accès sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France) :

     

       « Au Moyen Âge, la veille de Pâques, les étudiants des écoles, les jeunes gens de la ville, les clercs des églises s’assemblaient sur la place publique au bruit des sonnettes et des tambours. Ils portaient des étendards burlesques, des lances ou des bâtons. De la place, ils se rendaient en cortège dans un grand tapage à la porte de l’église principale, chantaient les Laudes en chœur, puis se répandaient dans la ville pour quêter les œufs de Pâques, une échinée de lard, du beurre, ou de l’argent. Cette ancienne coutume, moins la cérémonie de l’Eglise, subsistait encore naguère dans beaucoup de provinces de France. » 

     

      Petite explication. Au Moyen Âge, en raison du jeûne proposé par l’Eglise Catholique, les fidèles devaient se priver de nourriture et/ou de boisson pendant le Carême. En particulier, il leur était interdit de manger les œufs des poules. De leur côté, les poules continuaient à pondre leurs œufs comme si de rien n'était. Aussi, à la fin du Carême, y avait-il dans les poulaillers de très grandes quantités d’œufs. De là serait venue la tradition de s’offrir des œufs décorés, avec le trop-plein d’œufs qui résultait de cette période de privations. Dans un premier temps, les œufs étaient cuits pour être durs, et décorés. Puis, au fil des ans, ils ont été transformés en œuf en sucre et, au XIXème siècle, en chocolat. C’est ainsi que les œufs de Pâques sont devenus un cadeau rituel offert le matin du dimanche de Pâques. Pourquoi le dimanche et non pas le lundi ? Tout simplement parce que les cloches de Pâques apportant les œufs des poules dans la nuit du samedi à dimanche, la chasse des enfants pour les rechercher ne peut avoir lieu que le dimanche.

     

     

    Les surprises de Pâques en chromos

                                          2

       Voici pour les amateurs de belles images de la Belle Epoque, mon cadeau de Pâques. Il ne s’agit pas d’œufs en chocolat mais d’une série rare de chromolithographies (ou chromos), éditées dans les années 1880, par l’imprimeur-lithographe Henry Sicard, pour le compte de la Maison de la Belle Jardinière, rue du Pont Neuf, un grand magasin de confection de vêtements pour Hommes et Enfants, créé en 1824 et fermé en 1972.

     

     

    Les surprises de Pâques en chromos

                                          3

     

     

    Les surprises de Pâques en chromos

                                         4

     

     

    Les surprises de Pâques en chromos

                                         5

     

     

    Les surprises de Pâques en chromos

                                         6

     

     

    Les surprises de Pâques en chromos

                                           7

     

     

    Les surprises de Pâques en chromos

                                         8

     

     

    Les surprises de Pâques en chromos

                                          9

     

     

    Les surprises de Pâques en chromos

                                         10





    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique