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    Les étudiants de Paris de Gavarni (6/6)

                                                            21. Excusez !

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (6/6)

    22.   Tu ne la reconnais pas ? Eugénie ? l’ancienne à Badinguet ? une belle blonde qui aimait tant les meringues et qui fesait* tant sa tête… oui Badinguet l’a fait monter pour 36 francs

         –  Si c’est vrai !

         –  Non vas ! c’est un tambour de la garde nationale… bète* ! tu ne vois donc pas que c’est un homme !

     

    *fesait, bète. Dzolé pour l’orthographe, c’est celle de la légende originale !

     

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (6/6)

    23.   Est-ce aussi votre Tuteur qui laisse des épingles noires sur votre oreiller ?

     

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (6/6)

    24.   Cette année, j’ai fait trois femmes et j’ai culotté cinq pipes, sans compter les fioles que j’ai décoiffées, les carreaux que j’ai cassés et les innnicipaux* que j’ai cognés ! Et tu verras que mon Auguste père va dire encore que je n’ai rien fait !

     

    *innnicipaux. Ce mot apparaît souvent dans de vieux dictionnaires et écrits pour désigner des agents ou officiers susceptibles d’être élus dans des conseils municipaux.

     

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (6/6)

                         25.   Bal à la Renaissance* ce soir; lâche ton boulet !

     

    *Renaissance. À la Belle Époque, le théâtre de la Renaissance accueillait un bal du célèbre carnaval de Paris.

     

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (6/6)

    26.   Voyons mauvais sujet ! trouvez-vous que nos bals vaillent bien vos bastringues de la Chaumière ? Est-ce que nos femmes ne valent pas vos grisettes* ?

        C’est un autre genre, mon cher oncle, mais c’est moins amusant.

     

    *Grisette. Ce terme désignait autrefois une jeune fille de modeste condition, ouvrière ou employée de maison, « petite amie » d’un étudiant de Paris. Je l’ai déjà illustré en images anciennes dans la rubrique Au Quartier Latin de ce blog, le 18 février 2019 :

    http://droiticpa.eklablog.com/la-grisette-de-l-etudiant-en-droit-du-jardin-du-luxembourg-a148974782 

     

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (6/6)

    27.   Combien m’en mets-tu donc de papillottes, Nim ? tout de code civil y passera !

          Oui mais mon bichon, tu seras gentil faudra voir !

     

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (6/6)

    28.   C’est moi ! - C’est moi - Elle me fait l’œil – Elle gingine* à mon endroit !

          Tu t’abuses mon petit – Tu erres mon vieux !

          – (à la fois) – Tiens, tiens, tiens, nous avons raison toux deux… Elle louche.

     

    *Ginginer. Faire une œillade, un clin d’œil.

     

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (6/6)

                                                    29. Étude du matin.

     

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (6/6)

                                    30. Pas le sou, un jour de Chaumière* ! 

     

    *Chaumière. Référence au bal de la Grande-Chaumière, boulevard du Montparnasse, très apprécié des étudiants de Paris, comme le rappelle ce quatrain rédigé par Frédéric Soulié dans son livre, L’étudiant, paru en 1845 :

     

    Messieurs les étudiants
    S'en vont à la Chaumière
    Pour y danser l'Cancan
    Et la Robert-Macaire
    (danse très osée du nom du célèbre bandit de l’époque).


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    Les étudiants de Paris de Gavarni (5/6)

    11. LA PREMIÈRE CURE. Tiens Bichette ! une goutte de Rhum… Rien d’excellent pour ça pour la migraine.

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (5/6)

    12. ARTICLE 212 DU CODE CIVIL. « Les époux se doivent mutuellement fidélité, secours, assistance ».

     

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (5/6)

                                             13. – Monsieur et M’ame Ernest.

     

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (5/6)

                                                     14.    Combien ?

                                                     –  Devine ..

                                                     –  Trente francs ?

                                                     – Quatre francs !

                                                     –  Cré nom* !

     

    *Cré nom, juron diminutif de sacré nom… de Dieu, d’une pipe… etc.

     

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (5/6)

                        15. –  Mon cher ami, je suis en affaire avec mon oncle…

     

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (5/6)

               16. Qu’est-ce ce que c’est que cette infâme de petite bête la ?

                    C’est un cousin à moi, Nime, que je te présente.

     

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (5/6)

    17. –  M’ame Perpignan !... M’ame Perpignan !... Douze donzames, une bouteille, deux pains, un filet-champignon, une pomme sautée et deux cigares… des quatre sous ! rondement !

           

          Dessin Licencieux ? Chères visiteuses et chers visiteurs de ce blog, voici une interprétation savante, aussi qualifiée d’universitaire ou de scientifique, de ce dessin de Gavarni par un doctorant des Universités de Paris X Nanterre et de Montréal, sous le titre « Les stratégies visuelles licencieuses du Charivari »  

                                                                 

    « Assise sur le lit, une jeune femme se déshabille. La gravure présente implicitement l'acte sexuel. Le cigare, symbole phallique, annonce le désir, tandis que lieu et le cadrage renforcent l'intimité des protagonistes. Pour autant, la consommation charnelle a valeur de critique de mœurs. Il ne s'agit plus de cibler une sexualité débridée, comme dans la série « Les maris vengés », mais, au contraire, d'attaquer la société d'apparat hypocrite louis-philipparde par l’évocation d'une sexualité libre. La série « Les Étudiants » s'interprète comme une critique de mœurs. Le journal feinte la censure et poursuit son discours politique. » 

    Article publié en ligne, le 1er juin 2013, sous ce lien : 

    http://www.caricaturesetcaricature.com/article-les-strategies-visuelles-licencieuses-du-charivari-118187001.html 

     

    Bof ! Très honnêtement, je n’avais pas pigé ou même ressenti tout ça ! Mon seul problème, outre mon âge vénérable, en lisant la légende de ce dessin de Gavarni était de savoir ce qu’étaient des « donzames », dans le vieux français estudiantin ou en argot. Et je dois vous avouer que je n’en sais toujours rien ! C’est peut-être un « gros mot à ne pas dire ou ne pas écrire » ? 

     

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (5/6)

    18. Voilà huit mois Auguste que vous me promettez un mantelet, c’est pas gentil ! tu n’as pas le sou ! tu n’as pas le sou ! tu avais bien besoin d’acheter encore un cadavre, n’est-ce pas ? égoïste va !

     

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (5/6)

                                             19. Les lettres de l’ancienne.

     

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (5/6)

                            20. Comment vont nos petits époux ce matin ?

                                  Félix dort comme un sabot, la mariée fume un bout de cigarre*.

     

    Cigare ou cigarre ? La légende de ce dessin emploie deux « r » pour le mot cigare, et mon correcteur d’orthographe Word me gronde en soulignant ce mot en rouge !

    Quant à Sofiane Taouchichet dans son article précité sous le dessin n°17, il explique que, chez Gavarni, le cigare est un symbole phallique qui annonce le désir ! C’est ainsi que j’ai déniché sur la toile cette explication : 

    « Le cigare est  un symbole du sexe masculin, symbole d’autorité masculine, de puissance. C’est aussi une addiction au phallus, le phallus est l’énergie masculine, les qualités et les défauts qu’on attribue à l’homme, comme l’agressivité, l’autorité, le despotisme, la tyrannie, le courage, la force, le pouvoir, etc. » 


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    Les étudiants de Paris de Gavarni (4/6)

    Première de couverture de l’ALBUM COMIQUE PAR GAVARNI publié en 1839-1840. 

     

         Selon Paul-André Lesmoine (1875-1964), conservateur en Chef à  la Bibliothèque nationale de France et membre de l’Académie des Beaux-arts, qui épousa la petite fille de Paul Gavarni, une première série de lithographies des ÉTUDIANTS de Gavarni (au nombre de 60), avait été déposée le 20 août 1839. Ces lithographies provenaient pour la plupart du quotidien satirique Le Charivari auquel collaborait Gavarni depuis son lancement en 1832. Les décennies suivantes, plusieurs recueils comprenant ces lithographies, parfois revues, corrigées et reclassées par Gavarni lui-même, furent publiés sous un chapitre intitulé LES ÉTUDIANTS DE PARIS (1845 ; 1846-1848 ; 1853 ; 1869…).

     

       Mais, dès 1839-1840, parut un album de plusieurs de ces lithographie sous le titre, en première de couverture, ALBUM COMIQUE PAR GAVARNI, complété des mentions : En vente au bureau du JOURNAL AMUSANT, 20 rue Bergère, et au bureau du CHARIVARI, 16, rue du Croissant. Paris, Lithographie Destouches, Paris. Je rappelle, à cet égard, que la diffusion de cet album comique de Gavarni dût être limitée car il contenait, non pas de simples gravures en noir et blanc ou en couleur qui auraient été facilement tirées à plusieurs milliers d'exemplaires à faible coût, mais trente lithographies numérotées de 1 à 30, tirées sur blanc* (en l'espèce du beau papier vélin), une par une, à l'aquarelle, et rehaussées de gomme arabique, par les « petites mains » de jeunes femmes (les hommes moins habiles étaient exclus de ce travail) travaillant habituellement chez elles (la technique en est fort bien expliquée dans divers sites Internet). Puis ces trente lithographies furent réunies (en fait cousues) dans cet ALBUM COMIQUE, édité en quelques dizaines d’exemplaires vendus aux amateurs d’estampes, très cher (avec ou sans « s » ? : dure, dure l’orthographe française !).

     

    *Les épreuves d’une lithographie dîtes sur blanc désignent celles qui, une fois la pierre dessinée, sont tirées sur du papier blanc épais et écoulées à la pièce ou réunies en séries, avant qu’il ne soit procédé aux tirages de presse pour les journaux ou les livres.  

     

           Je vous propose donc de découvrir ces trente lithographies d’étudiants (en Droit et en Médecine selon certaines de leur légende) en trois « envois » ou post (avec ou sans « s » ??) successifs. J’ai complété certaines d’entre elles de définitions ou d’explications (en retrait).

     

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (4/6)

                                     1. NON BIS IN IDEM (Axiome de Droit)*

     

     

    *De l’autorité de la chose jugée. L’axiome de droit « non bis in idem », légende originale de ce premier dessin de l’album des Étudiants de Paris de Gavarni est un principe de la procédure pénale, issu de l’ancien droit romain, selon lequel nul ne peut être poursuivi ou puni pénalement une seconde fois à raison des mêmes faits. Il est notamment repris par l'article 368 du Code de procédure pénale en ces termes : « aucune personne acquittée légalement ne peut plus être reprise ou accusée à raison des mêmes faits, même sous une qualification différente ».  

     

    Droit et Médecine. Cette légende « juridique » inaugurale nous permet de penser que la version colorisée de l’album de Gavarni était dédiée au premier chef aux étudiants de la Faculté de Droit de Paris, à l’époque dénommée École de Droit ! Mais, d’autres dessins évoquent des étudiants en Médecine (par exemple, le dessin n°18 avec un étudiant qui emploie ses sous pour acheter un cadavre !).

     

    En fait, lorsque l’on consulte la collection de dessins, plus complète, de la réédition par L. Hetzel en 1869, avec les illustrations en noir et blanc, de l’album de Gavarni, on comprend que l’auteur met en scène deux étudiants : l’un en Droit, Félix, l’autre, en médecine, Auguste. Par exemple, avec cette légende : « Eh ! mon cher, ne te plains pas ! tu seras médecin, je serai procureur du roi : quand tu seras obligé d’avoir du talent je serai forcé d’avoir des mœurs. C’est ça qui sera dur ! ». Et, sous le dessin n°28 de cette présente série de dessins colorisés, la légende évoque le Code civil de l’un de ces étudiants, dénommé Félix.

     

    À vous de « juger » !

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (4/6)

    2. - Ma chère, comment peux-tu supporter un homme qui pipe toute la journée dans des horreurs de machines comme ça ?

    - Prends garde ! ça va te manger...  Eh b’en ! ma petite, j'étais comme toi, avant : rien qu’un cigare...  ça me mettait dans tous mes états : mais depuis que je connais Henri,…  ah b’en...  à présent je suis culottée, vois-tu ?

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (4/6)

    3. – Quand on pense que voilà ce qu’est qu’un homme… et que les femmes aiment ça !

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (4/6)

    4.Qu’est-ce que t’as qui te chiffonne ? Les anglais* veulent de l’argent… Promets-leur en. Ton père n’en veut plus donner. Tire lui une carotte.

    - Ce n’est pas ça… c’est ma femme qui se marre et ça m’embête !

     

    *Anglais. Dans l’argot de la Belle Époque, le mot anglais désignait le créancier, sans doute par référence aux Anglais qui avaient été créanciers des Français après la captivité du roi Jean II, dit « le Bon ». Celui-ci, roi de France de 1350 à 1364, fut battu lors de la bataille de Poitiers contre les Anglais en septembre 1356. Emprisonné en Angleterre, il ne fut libéré que contre le versement d’une énorme rançon payée par la France. Les Anglais étaient donc les créanciers des Français ! De manière ironique, les Anglais sont parfois désignés sous le mot milord, par exemple dans le Pantagruel de Rabelais en 1582, ou dans Un début dans la vie de Balzac : « Sauvez-le, ou Titine te renie pour son milord ».

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (4/6)

                                             5. – DONATION ENTRE VIFS

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (4/6)

    6. – O femme ! Chef d’œuvre de la création ! Reine de l’Humanité ! Mère du genre humain… tire mes bottes.

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (4/6)

    7.Adieu, mon bon homme ! je te laisse ma pipe et ma femme, t’auras bien soin de ma pipe !

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (4/6)

    8.Vois-tu ? Fifme non lanterne tous les deux et ça devient chose*. Faut en finir ! J’te joue ça en trente-six net ! et j’tends rend quatre.

     

    *Dzolé, mais je ne comprends pas cette phrase. Tout au plus, dans l’argot de l’époque, le mot lanterne pouvait-il désigner une vieille, une fenêtre, un œil ou un ventre transparent de maigreur. Si quelqu’un peut m’éclairer, je mettrai son explication en ligne.

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (4/6)

                                    9.Allons souper ! Qu’est-ce qui en joue ?

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (4/6)

    10.T’es bête va ! Pour une queue, une méchante queue qu’on vous fait… la grande affaire !...  Avec ça qu’on manque de femme à Paris, merci !


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    L’ÉTUDIANT par Gavarni

                                                                1 L’ÉTUDIANT par Gavarni

     - Serai-je Avocat général ou de l’Académie, ou clerc d’huissier ? ou vaudevilliste ou réaliste ? ou quoi ?

     

           Paul Gavarni, dit Gavarni ou Gavarny, de son vrai nom Hippolyte Sulpice Guillaume Chevalier (né en 1804, mort en 1866) est un dessinateur qui publia des dessins et des lithographies dans de nombreux journaux sous la Monarchie de juillet (1830-1848), comme L’Illustration et surtout Le Charivari, un quotidien satirique, lancé en 1832 et disparu en 1937. On dénombre à ce jour 2700 lithographies originales de Gavarni et plus de 2000 lithographies, gravures sur bois et acier.

     

     

     

     

     

    Le Diable à Paris, avec des dessins de Gavarni, Grandville… (J. Hetzel. Édition de 1845)

             2 Le Diable à Paris, avec des dessins de Gavarni, Grandville… (J. Hetzel. Édition de 1845).

     

     

             Sauf erreur de ma part, le dessin de Gavarni intitulé L'ÉTUDIANT, reproduit ci-dessus (n°1), n’a pas été intégré à la série impressionnante des quelques 580 dessins hors textes de Gavarni réunis par l’éditeur Pierre-Jules Hetzel (plus souvent noté J. Hetzel), dans son monumental recueil de textes de divers auteurs (Honoré de Balzac, Georges Sand, Octave Feuillet, Alexandre Dumas, Théophile Gauthier, Alfred de Musset, Jules Verne…), et dessinateurs (Gavarni, Grandville…), intitulé : Le Diable à Paris. Paris et les parisiens. Mœurs et coutumes, caractères et portraits des habitants de Paris, tableau complet de leurs vie privée, publique, politique, artistique, littéraire, industrielle, etc., etc. 

     

                Ce recueil, l’un des plus grands succès de l’édition du XIXème siècle, a connu de nombreuses éditions et rééditions (1845, 1846-1848, 1853, 1869…)*.

     

    *Paul-André Lesmoine (1875-1964), conservateur en Chef à la Bibliothèque nationale de France et membre de l’Académie des Beaux-arts, qui épousa la petite fille de Paul Gavarni, écrivit dans la biographie qu’il consacra à ce dernier que la première suite des lithographies des ÉTUDIANTS de Gavarni (au nombre de 60), avait été déposée le 20 août 1839. 

     

     

     

     

     

     

     

    Le Diable à Paris, avec des dessins de Gavarni, Grandville… (J. Hetzel)

                   3 Le Diable à Paris, avec des dessins de Gavarni, Grandville… (J. Hetzel. 1846).

     

          Une édition de l’année 1869 est en libre accès gratuit sur wikisource. Elle peut y être consultée (et téléchargée), soit par volume complet (quatre volumes), soit par auteur des textes, soit par dessinateur et illustrateur.

     

     

    L’ensemble du Recueil :

    https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Diable_%C3%A0_Paris 

     

    La série des ÉTUDIANTS DE PARIS :

    https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Diable_%C3%A0_Paris/S%C3%A9rie_4/Les_%C3%A9tudiants_de_Paris 

     

            C’est dans le quatrième volume de l’édition de 1869 que près de cinquante dessins de Gavarni furent réunis sous le titre LES ÉTUDIANTS DE PARIS (dans les précédentes éditions, sous le titre LES ÉTUDIANTS). La plupart d’entre eux avaient été publiés, de manière isolée, sous la monarchie de juillet (1830-1848), dans Le Charivari et Le Journal Amusant, avec ou sans légende. Toutefois, J. Hetzel demanda à Gavarni, pour leur publication dans le recueil du Diable à Paris, de sélectionner ceux qu’il préférait, de les organiser, et de modifier éventuellement leur légende.

     

     

     

     

    Gavarni. Œuvres choisies. LES ÉTUDIANTS (J. Hetzel. 1846-1847)

                               4 Gavarni. Œuvres choisies. LES ÉTUDIANTS (J. Hetzel. 1846-1847).

     

     

     

                                  5 Gavarni. LES ÉTUDIANTS (J. Hetzel. 1846-1847). PDF

        

          Quant à moi, j’ai élaborée ce fichier PDF en y réunissant les dessins des ÉTUDIANTS de Gavarni, publiés dans les précédentes éditions de 1846 et 1847. Pour être honnête, il n’y pas de grandes différences entre les diverses éditions, si ce n’est leur ordre de présentation et leur légende.

     

     

     

     

    Le Diable à Paris… un étudiant en Droit du Quartier latin ?

                                         6 Le Diable à Paris… un étudiant en Droit du Quartier latin ?

     

        Je rappelle qu’il ressort des légendes des dessins de Gavarni que ses ÉTUDIANTS DE PARIS sont des étudiants en Droit et en Médecine (voir le chapitre précédent : Les étudiants de Paris de Gavarni (2/6), pour la plupart " fauchés comme les blés " (en argot le blé désigne l'argent!), ayant beaucoup de mal à payer leurs études : 

     

     « Ça coûte vachement cher les études ! Et pourtant moi je faisais gaffe. J’étais un de ceux qui étudiait le moins » (sketch de Coluche : L’étudiant en droit, 1980. Michel Colucci a arrêté ses études supérieures après son certificat d’études primaires en juin 1958).  


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    Les étudiants devant l’entrée de l’École de Droit, place du Panthéon, vers 1840 (undetermined)

    1 Les étudiants devant l’entrée de l’École de Droit, place du Panthéon, vers 1840 (undetermined)

           

       Voici donc, pour aujourd’hui, le texte complet intitulé Les Étudiants, du poète, romancier et critique d’art, Théophile Gauthier (né en 1811, décédé en 1872), qui servit de préface à une réédition, en 1947, par J. Hetzel, des dessins de Gavarni des Étudiants de Paris, tirés sur blanc*. Je l’ai complété de quelques illustrations et définitions.

     

    * Les épreuves d’une lithographie dîtes sur blanc désignent celles qui, une fois la pierre dessinée, sont tirées sur du papier blanc épais et écoulées à la pièce ou réunies en séries, avant qu’il ne soit procédé aux tirages de presse pour les journaux ou les livres.

     

     

     

     L’étudiant allemand de l’université d’Heidelberg et « son pipe » (chromo La belle Jardinière)

    2 L’étudiant allemand de l’université d’Heidelberg et « son pipe » (chromo La belle Jardinière).

     

              " Les étudiants de Paris, c'est-à-dire, les Élèves de l'École de Droit et de Médecine, sans présenter un cachet d'originalité aussi fortement prononcé que les étudiants d'Heidelberg et d'Iéna, sans se séparer des Philistins* ou bourgeois par des nuances aussi tranchantes, ont pourtant un type très marqué, une physionomie toute particulière. Ils ne mettent pas à leurs folies de jeunesse la solennelle extravagance, le désordre traditionnel et dogmatique des étudiants allemands; ils n'ont pas de statuts sur la manière précise de faire du vacarme ; mais, pour être plus abandonnés à la fantaisie individuelle, ce n'en sont pas moins des tapageurs remplis de moyens, et chez qui l'inspiration du moment remplace heureusement la science... ".

     

    Le Philistin* désignait, à l’époque, de manière péjorative, celui qui, inculte ou borné, était fermé aux choses de l’art, de la littérature et de l’esprit. Ce mot était donc synonyme de béotien et de bourgeois (dictionnaire du CNRTL, en free access).

     

     

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni

                                  3 Les étudiants français de l’université de Paris (Droit et Médecine)

    « Eh ! mon cher, ne te plains pas ! tu seras médecin, je serai procureur du roi : quand tu seras obligé d’avoir du talent je serai forcé d’avoir des mœurs. C’est ça qui sera dur ! » (Lithographie extraite de l’Album Comique par Gavarni,  publié en 1839-1840). 

     

            " Maintenant, surtout en France, toute distinction de costume tend à s'effacer ; et pourtant, parmi les jeunes gens, l'étudiant est reconnaissable au premier coup d'œil, non qu'il ait la redingote de velours noir à brandebourgs, le pantalon gris collant, les bottes à cœur, les cheveux à la Sand, la blague à tabac et la casquette bigarrée aux armes de Prusse ou de Bavière des Burschen* d'outre-Rhin ; mais la redingote bourgeoise, le pantalon ordinaire prennent sur lui une tournure toute caractéristique : les parements sont plus renversés, la taille plus fine, le pantalon, où les mains s'enfoncent dans de vastes poches, affecte une ampleur à la Mameluk ou à la Cosaque ; les gilets sont taillés sur le patron de celui que portait feu M.de Robespierre, le jour de la fête de l'Être suprême : cette coupe a pour but de vexer le gouvernement ; car l'étudiant est de l'opposition comme toute âme honnête et qui ne connaît pas la vie... ".

     

    Burschenschaft* (au pluriel : Burschenschaften) est une forme traditionnelle de société d’étudiants allemands qui avait été créée, en 1815, à l’université d’Iéna dans l’État fédéré de Thuringe. 

     

     

     

    Perspective de la rue Saint-Jacques dans les années1900 (ND Phot)

                              4 Perspective de la rue Saint-Jacques dans les années1900 (ND Phot).

     

             " Les étudiants habitent le Quartier latin; on entend par là, la rue Saint-Jacques* et les rues et places adjacentes, à peu près les mêmes endroits où se logeaient au moyen âge les nations de l'Université..."

     

    *Divers ouvrages du XIXème siècle mentionnent que nos Jeunes Messieurs, censés étudier le Droit ou la Médecine à Paris, sont logés à proximité du Jardin du Luxembourg, rue de La Harpe, rue Saint-Jacques ou rue d’Enfer (cette dernière rue a été en partie supprimée lors du percement du boulevard Saint-Michel en 1859. Sa partie restante a été renommée rue Denfert-Rochereau en 1878).

     

    « Si là rue de la Harpe est le séjour obligé de tout étudiant qui n'en est qu'à sa première inscription, la rue Saint-Jacques est le séjour probable de l’étudiant qui s'apprête à passer son second examen de licence en Droit, et je ne répondrais pas que les zélés et studieux travailleurs qui aiment à feuilleter leur code dès le matin sous les ombrages frais du Luxembourg, ne vinssent depuis quelques années, se loger rue d'Enfer, pour se préparer à leur troisième examen de licence… » (M. Cordelier Delanoue, La rue Saint Jacques, in Le Livre des Cent-et-Un, tome 13ème. 1833, p. 151. Paris, chez Ladvocat, Libraire. En libre accès sur le site Gallica de la BnF).

     

    *La rue Saint-Jacques (Vème arrondissement), dénommée au XIIème siècle Grande-rue du petit-Pont, commence à la place du Petit-Pont et finit au boulevard de Port-Royal, tout en étant bordée, à mi-chemin, par les murs et le portique de l’entrée principale de la Faculté de Droit (aujourd’hui le Centre Panthéon), dessiné et construit par Louis-Ernest Lheureux entre 1893 et 1898. 

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (2/6)

    5 L’étudiant dans son garni du Quartier latin (Lithographie extraite de l’Album Comique par Gavarni  publié en 1839-1840).

     

    " Ils demeurent dans des garnis* qui mériteraient plutôt le nom contraire, et qui ont besoin, pour se justifier, du vers de Déranger : Dans un grenier qu'on est bien à vingt ans..."

     

     *Les garnis désignent les chambres de bonne meublées (elles sont garnies de quelques meubles), au dernier étage d’immeubles bourgeois, qui étaient louées notamment à des étudiants sans fortune.

     

     

     

    À la recherche de son fils dans le Quartier latin » (dessin d’Eustache Lorsay dit Lampsonius ou Lampsonier)

    6 « À la recherche de son fils dans le Quartier latin » (dessin d’Eustache Lorsay dit Lampsonius ou Lampsonier avec cette légende que j’ai recopiée ci-dessus. In Lampsonier, Etrangers et provinciaux, J. Hetzeln 1869, vol. 4, p. 1-3. Source Gallica BnF).

     

        " Car le budget de l'étudiant est assez minime, il varie de douze à quinze cents francs par an. Les Matadores*, les Grésus**, ont deux mille francs : ce chiffre modique est adopté par les parents même aisés, dans le but d'empêcher leurs fils de se corrompre avec des filles d'Opéra (style Louis XV), et de les réduire autant que possible à la société du code et des cadavres de l'amphithéâtre!..."

     

    *Matador et **Crésus (et non Grésus) désignent des personnes importantes et puissantes réputées pour leurs richesses : « un matador de la finance » (Balzac, Vieille fille, 1836, p. 275) ; « être riche comme Crésus », du nom du dernier roi de Lydie (ancien pays d'Asie Mineure, proche de la mer Égée) qui s’était enrichi grâce à un fleuve, le Pactole, lequel, dans l’Antiquité, charriait des paillettes d’or !

     

     

    L’étudiant de l’École de Droit en quête d’amusements non codifiés (dessin de Bertall, in Le Diable à Paris, série 3, Instituteurs et institutions, Paris comique, J. Hetzel. 1868)

    7 L’étudiant de l’École de Droit en quête d’amusements non codifiés (dessin de Bertall, in Le Diable à Paris, série 3, Instituteurs et institutions, Paris comique, J. Hetzel. 1868). 

     

         " Mais vous sentez bien que des jeunes gens, dont le plus âgé n'a pas vingt-cinq ans, ne peuvent se contenter pour tout amusement de regarder les tranches multicolores du vénérable bouquin qui renferme nos lois, ou les mille ramifications d'une veine ou d'un nerf mis à nu par le scalpel d'un savant préparateur. Le code civil et l'anatomie manquent essentiellement de gaieté, aussi les étudiants cherchent-ils d'autres moyens de récréation..."

     

     

     

    La grisette dite étudiante de Paris (dessin milieu du XIXème siècle)

                                  8 La grisette dite étudiante de Paris (dessin milieu du XIXème siècle).

     

         " Le Quartier latin est peuplé d'une foule de grisettes* d'un genre particulier et qu'on nomme les étudiantes, bien qu'aucun observateur n'ait pu encore déterminer le genre de science qu'elles cultivent. — Ce sont, la plupart du temps, de bonnes filles, capables souvent de fantaisies tendres, d'amour quelquefois, qui travaillent peu, dansent beaucoup, se nourrissent d'échaudés et s'abreuvent de bière. Leur morale est celle du chantre de Lisette..."

     

    * La grisette ou l’étudiante du Quartier Latin désignait, dans le milieu du dix-neuvième siècle, une jeune femme qui suivait ou accompagnait nos Messieurs qui étudiaient à l’université.

     

    Le Littré définissait la grisette de la manière suivante : « Jeune fille de petite condition, coquette et galante, ainsi nommée parce qu'autrefois les filles de petite condition portaient de la grisette » (casaque grise que portaient les femmes du peuple). De son côté, Le Dictionnaire Universel Larousse de 1870 reproduisait une citation teintée d’ironie : «  Le Quartier Latin est peuplé d’une foule de grisettes d’un genre particulier et qu’on nomme les Étudiantes, bien qu’aucun observateur n’ait encore pu déterminer le genre de science qu’elles cultivent ». (T. Gaut).

                                               

    La grisette désignait donc la bonne amie de notre étudiant de la Sorbonne, en droit ou en d’autres sciences, se plaisant aux choses légères et sans importance. L’étudiant fréquentait (ou était censé fréquenté) les cours à l’université ; l’étudiante fréquentait l’étudiant !  

     

     

     

    Les étudiants de Paris au bal de la Grande-Chaumière (dessin d’A. Belloquet, gravé par Maximilien Perrin)

    9 Les étudiants de Paris au bal de la Grande-Chaumière (dessin d’A. Belloquet, gravé par Maximilien Perrin). 

     

       " - C'est à la Grande Chaumière*, à l'Élysée des Dames ou autres lieux plus ou moins champêtres que les rencontres ont lieu.

     

         La connaissance est bientôt faite : la jeunesse est confiante. Une contre-danse sert d'entrée en matière à ces amours que les vaudevillistes prétendent avoir vécu longtemps lorsqu'ils ont duré toute une semaine /Les déclarations ont pour accompagnement cette pantomime que le père Lahire a tant de peine à contenir au majestueux, et qui semble avoir été inventée pour le désespoir des sergents de ville, car l'étudiant est passé maître dans la cachucha française! il en sait tous les secrets, toutes les finesses. Chaque jour, ou plutôt chaque soir, il invente de nouvelles figures qui nécessitent de nouvelles appellations et enrichissent le vocabulaire d'une foule d'expressions que n'avait pas prévues le Dictionnaire de l'Académie; les verbes clialouper, baliuter et leurs dérivatifs appartiennent à cette catégorie..."

     

    *En 1840, la Chaumière ou Grande Chaumière, située au-delà de la barrière de l’octroi, à la hauteur du n° 120 du boulevard du Montparnasse, était un bal bon marché très apprécié des étudiants qui s’y rendaient avec leurs compagnes dénommées les biches étudiantes ou encore les grisettes.

     

          Frédéric Soulié (1800-1847), un étudiant en droit devenu un auteur dramatique aussi célèbre, à l’époque, qu’Honoré de Balzac, Eugène Sue et Alexandre Dumas, dans sa comédie L’étudiant, qui met en scène un étudiant en Droit et un étudiant en Médecine du Quartier latin, fait chanter à l’un d’eux ce couplet :  

     

                                     Messieurs les étudiants

                                     S’en vont à la Chaumière

                                     Pour y danser l’Cancan

                                    Et la Robert Macaire (danse très osée du nom du célèbre bandit). 

     

     

     

    L’étudiant et sa grisette sous le règne de Louis-Philippe en 1833 (dessin de Gavarni. ND Phot).

    10 L’étudiant et sa grisette sous le règne de Louis-Philippe en 1833 (dessin de Gavarni. ND Phot).

     

          " Comme Gavarni a saisi admirablement le chic de l'étudiant ! Comme ce sont bien là les allures, le léger dandinement, le chapeau posé d'un air crâne sur le coin de l'oreille, l'œillet à la boutonnière, la moustache en croc du carabin ou du droitier de troisième année ! Et l'étudiante! Comme il connaît à fond les bibis aux passes imperceptibles, les petits bonnets, les tartans et les châles de soie, les fins brodequins aile de hanneton, les robes de foulard, les tabliers découpés à dents de loup ; toute la toilette leste et pimpante de la grisette matinale ! Avec quelle malice il dessine devant la porte d'une chambrette, à côté d'une grosse paire de bottes, deux jolis cothurnes* au cou-de-pied cambré, à la semelle étroite !..."

     

    *Cothurnes : chaussures de femme à lacets, lanières ou rubans montant jusqu’au mollet (dictionnaire du CNRTL, en free access).

     

     

    Au mont de piété. Chez ma Tante. Dessin d’Honoré Daumier. Source : Paris Musées. Les musées de la ville de Paris

    11 « Un Monsieur au dessous de ses affaires » (Au mont de piété. Chez ma Tante. Dessin d’Honoré Daumier. Source : Paris Musées. Les musées de la ville de Paris. Free access)

     

        " Il n'ignore rien des joies, des plaisirs, des peines et aussi des misères de l'étudiant ; il le suit à la Chaumière, dans le cabinet particulier, au bal masqué, et ne l'abandonne pas même au seuil du mont-de-piété! car l'étudiant, lorsque le quartier de la pension est mangé d'avance et que les aïeux deviennent rebelles à l'extraction de la carotte, va quelquefois chez ma Tante*, le seul parent qui ne fasse jamais de sermons à la jeunesse et lui donne toujours de l'argent; il s'assied à table à côté de lui chez Flicoteaux, et le regarde déchirer d'un air mélancolique un bifteck hasardeux, entouré de peu de pommes déterre ; il écrit sa physionomie et ses mots avec une légèreté de crayon et une finesse de plume incroyables..."

     

    * Chez ma Tante est une expression populaire qui désigne un établissement de prêt sur gage, actuellement le Crédit Municipal, autrefois le Mont-de-Piété. À Paris, l'ouverture officielle du Mont-de-Piété eut lieu, le 9 février 1778, à l'adresse qu'il occupe toujours aujourd'hui, à savoir 55 rue des Francs-Bourgeois, dans le IVème arrondissement. L’origine de l’expression « Chez ma Tante » remonterait au fils du roi Louis Philippe, François d’Orléans, qui prétexta auprès de sa mère, la reine Marie-Amélie, avoir oublié « chez sa Tante » la montre qu’elle lui avait offerte et qu’il avait en fait mis en gage pour honorer une dette de jeu.

     

     

     

    Scène de l’acte IV de l’opéra de Giacomo Puccini : La bohème

                              12 Scène de l’acte IV de l’opéra de Giacomo Puccini : La bohème.

     

       " Mais qu'avons-nous besoin de dire tout cela? Laissons parler ces charmantes gravures où Gavarni a chanté ce vif et brillant poème de la jeunesse, cette Bohême* composée de braves cœurs et de folles têtes, où tout le monde est dupe, où personne n'est fripon ; où la pauvreté n'est que l'assaisonnement du plaisir; car à travers toute cette dissipation apparente, l'étude n'est pas négligée, et l'Espérance, cette compagne de la jeunesse, ouvre ses ailes d'or dans l'azur du lointain..."

     

    Le mot bohême*, qui repose sur la métaphore du peuple bohémien ou tzigane, exprime une manière de vivre, au jour le jour, sans argent et dans une certaine insouciance. Ce mot est entré dans le langage courant avec le roman d’Henry Murger, Scènes de la vie de bohème, dont l’opéra de Giacomo Puccini, « La Bohème », en est une adaptation. Le roman de Murger met ainsi en scène des jeunes étudiants sans le sou, en musique et en peinture, vivant dans des mansardes en plein cœur du Quartier latin (publié en 1851, ce roman est en libre accès sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France], 

     

     

     

    Comment on fait son droit à Paris  (Lithographie de Derancourt. Estampille de dépôt légal 1847. Paris, éditeur Victor Delarue)

    13 « Comment on fait son droit à Paris » (Lithographie de Derancourt. Estampille de dépôt légal 1847. Paris, éditeur Victor Delarue).

     

        " Ces jeunes fous qui dansent, fument et font l'amour, c'est tout bonnement l'avenir de la France."

                                                                             Théophile GAUTIER.