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    L'étudiant de Paris (lithographie originale, dessinée par Gavarni et gravée par Lavieille. Années 1830-1840)

    1 L'étudiant de Paris (lithographie originale, dessinée par Gavarni et gravée par Lavieille. Années 1830-1840).

     

        Au XIXème siècle, les étudiants en Droit (et en Médecine) de Paris étaient l’un des sujets préférés des comédies, comme le rappelait un critique de presse dans le quotidien satirique Le Charivari.

     

    « On pourrait croire que les écoles de Droit et de Médecine ont été instituées, non pas précisément pour approvisionner l’humanité souffrante de guérisseurs, les tribunaux de magistrats irréprochables et de défenseurs de la veuve et de l’orphelin, mais pour fournir des sujets au vaudeville, à la chansonnette, à la physiologie écrite ou crayonnée. Il serait impossible, en effet, de dénombrer les pièces de théâtre et les croquis dont les étudiants sont les héros, le tout bâti sur cette donnée primordiale que les étudiants n’étudient pas, conformément au principe selon lequel le code civil et les aphorismes d’Hippocrate sont là comme s’ils ne l’étaient pas » (Le Charivari. 27 mai 1840).

     

     

     

     

    Les Étudiants. Drame en cinq actes de Frédéric Soulié. La grisette étudiante (source : BnF)

               2. Les Étudiants. Drame en cinq actes de Frédéric Soulié. La grisette étudiante (source : BnF).

     

          Cette observation en forme de constat amiable (dzolé, je n’ai pas pu résister !) faisait suite à la représentation de la pièce de Frédéric Soulié « Les Étudiants », jouée, pour la première fois, le 24 mai 1845, au théâtre de l’Ambigu-Comique, une ancienne salle de spectacle parisienne, fondée en 1769 sur le boulevard du Temple (je présenterai, dans la rubrique Comédie du Droit, juste après cette série consacrée aux Étudiants de Paris de Gavarni, la pièce de Frédéric Soulié qui met en scène un étudiant en Droit et un étudiant en  Médecine du Quartier latin. A priori, le samedi 9 mai 2020).

     

    Le critique plein d’humour du journal Le Charivari n’avait pas tord. En effet, m’amusant, pour occuper mon temps de retraité-confiné sous les Sunligts voilés de la Côte d’Opale, à chercher sur la toile des textes et des illustrations anciennes pour alimenter la rubrique Comédie du Droit de ce blog, je ne cesse de dénicher des œuvres d’écrivains de l’époque, qui dépeignent des étudiants en Droit et en Médecine de Paris (pour les étudiants cultivant les deux arts libéraux de la Peinture et de la Musique, je vous renvoie à la pièce des « Scènes de la vie de Bohème » d’Henry Murger, publiée en 1851 [elle est en libre accès sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France]. L’opéra de Giacomo Puccini, « La Bohème », en est une des nombreuses adaptations).

     

     

     

     

    Les étudiants de Paris (dessin de Gavarni, gravé par Lavieille. Circa 1839-1840)

                  3. Les étudiants de Paris (dessin de Gavarni, gravé par Lavieille. Circa 1839-1840).

     

         En général, dans ces divers ouvrages, nos Jeunes Messieurs, censés étudier le Droit ou la Médecine, sont logés à proximité du Jardin du Luxembourg, dans des chambres de bonne meublées qu’ils louaient (aussi appelées : garnis), rue de La Harpe (actuel boulevard Saint-Michel), rue Saint-Jacques ou rue d’Enfer (sa partie subsistante forme la rue Denfert-Rochereau). Ils sont, bien entendu, fauchés comme les blés, coiffés d’un béret ou d’une faluche à liséré rouge. Ils fument la pipe et surtout…

     

     

     

     

    L’étudiant en Droit et sa grisette (dessin de Gavarni)

                                   4. L’étudiant en Droit et sa grisette (dessin de Gavarni).

     

    ... ils sont continuellement accompagnés d’une petite amie, dénommée grisette*.

     

    *Sur cette jeune fille de petite condition, coquette et galante, qui fréquentait nos Jeunes Messieurs de l’Université de Paris, je vous renvoie à mon étude illustrée, bien peu savante, du 18 février 2019 dans la rubrique Au Quartier Latin de ce blog:

    http://droiticpa.eklablog.com/la-grisette-de-l-etudiant-en-droit-du-jardin-du-luxembourg-a148974782

     

     

     

     

    « L’étudiant en droit » par M. de La Bédolliere avec des dessins de Gavarni, gravés par Lavielle

    5 « L’étudiant en droit » par M. de La Bédolliere avec des dessins de Gavarni, gravés par Lavielle (Les Français mœurs contemporaines, n° 3. Circa 1840).

     

         Sans être exhaustif ni sélectif, je mentionnerai parmi cet amas d’ouvrages décrivant, de manière plus gaie que triste, les heurs et malheurs d’étudiants en Droit et en Médecine :

     

     

    « Le bohême », une pièce de Gabriel Guillemot avec des dessins d’Hadol (éd. A. Le Chevalier. Paris. 1868):

    https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Boh%C3%AAme_(Guillemot)/00 ;

     

     

    « La grisette et l’étudiant », une pièce en un acte d’Henry Monnier, jouée par lui-même, en 1862, au Théâtre érotique de la rue de la Santé à Paris (en ligne sur wikisource dans la catégorie : L’enfer de la Bibliothèque nationale); 

     

    « La farce de la Sorbonne », de René Benjamin (Arthème Fayard & Cie, 1921):

    https://fr.wikisource.org/wiki/La_Farce_de_la_Sorbonne/I ;

     

     

    « Les étudiants de Paris » d’Antonio Watripon: 

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k107941n?rk=21459;2;

     

     

    « L’étudiant en droit » de M. de La Bédolliere avec des dessins de Gavarni, gravés par Lavielle (in le recueil Les Français peints par eux-mêmes, sous-titré Encyclopédie morale du xixe siècle à partir du tome IV, publié par l’éditeur Léon Curmer de 1840 à 1842).

     

     

     

    Boulevard des étudiants, d’Aristide Bruand (1880)

                                      6 Boulevard des étudiants, d’Aristide Bruand (1880)

     

           J’ai même découvert des chansons humoristiques dédiées à nos étudiants basochiens (dérivé de basoche, le mot basochien désigne familièrement l’ensemble des gens de lois et de justice), ou hippocratiques (dérivé d’Hippocrate, le mot hippocratique désigne, dans le même esprit, un médecin quelconque) comme ce « Boulevard des étudiants », sur des paroles et musique d’Aristide Bruand (Paris. 1880). En voici le refrain :

     

                             Nous sommes tous garçons
                             D’assez joyeuse mine,
                             Nous prenons des leçons
                             De droit et de méd’cine,

                             Le matin, nous partons
                             De notre observatoire,
                             Pour aimer, rire et boire,
                             Et le soir nous chantons :
                             En r’montant,
                             En r’montant

                             Le boul’vard Saint-Miche,
                             En r’montant,
                             En r’montant
                             Le boul’vard des Étudiants !
     

     

     

     

     

    Gavarni. Œuvres choisies. Les étudiants (J. Hetzel. 1846)

                                7 Gavarni. Œuvres choisies. Les étudiants (J. Hetzel. 1846).

     

           Mais les documents le plus précieux pour ce blog consacré à Nos Facultés de Droit en Images et Cartes Postales Anciennes (ICPA) sont des albums de dessins de Gavarni, titrés tantôt « Les étudiants » (Ed. J. Hetzel. 1846), tantôt « Les étudiants de Paris » (dans les Œuvres choisies de Gavarni, publiées en 1847 par J. Hetzel ; et dans Le diable à Paris, volume 4, Série 4, publié en 1869 par J. Hetzel), qui mettent en scène un étudiant en Droit et un étudiant en Médecine, en plein cœur du Quartier Latin de Paris, sous la Monarchie de Juillet (1830-1848).

     

    Toutefois, ces ouvrages ou recueils n’ont servi à l’éditeur J. Hetzel, aidé de Gavarni (pour les éditions de 1846 et de 1847), qu’à compiler, après les avoir retrouvées, triées, sélectionnée et ordonnées, de manière plus ou moins habile, des dizaines de dessins qui avaient déjà été publiés dans divers journaux comme Le Charivari (lancé en 1832, disparu en 1937), et Le Journal Amusant (lancé en 1856, disparu en 1933).

     

        Aussi, Bien Chères visiteuses et Bien chers visiteurs à titre gracieux de ce blog gratuit, vous n’y couperez pas ces prochains jours... de confinement !

     

          D’abord avec le texte de la préface de Théophile Gauthier pour l’édition de 1847 où celui-ci en profite pour décrire, de bonne et sympathique manières, selon ses propres mots « Les étudiants de Paris, c'est-à-dire, les Élèves de l'École de Droit et de Médecine,… » (J. Hetzel, édition de 1846).

     

         Ensuite avec les gravures, en noir et blanc, des dessins de Gavarni réunis dans les éditions de J. Hetzel de 1846 et de 1847.

     

           Enfin et surtout avec une édition extrêmement rare, parue en 1839/1840, d’une trentaine des dessins d’étudiants de Gavarni, coloriés à la main à l’aquarelle par des « petites mains », c’est-à-dire des jeunes femmes qui travaillaient chez elles pour quelques sous la feuille. 

     

           Mode d’emploi. Voici donc les intitulés de ces chapitres (J : posts, messages ou envois, en langue contemporaine!), par commodité, bien simplistes. Car, en effet, mon hébergeur à titre gratuit eklablog me recommande de ne pas dépasser un certain nombre de lettres, de mots ou de signes dans les intitulés des chapitres, sauf à modifier des paramètres dans un endroit que je n’ai jamais eu le courage de rechercher !

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (1/6). C’est le chapitre d’aujourd’hui :

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (2/6). Ce sera, mercredi prochain, le chapitre comprenant la préface de Théophile Gauthier dans la réédition de 1847 par J. Hetzel, que j’ai complétée d’illustrations épatantes de l’époque.

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (3/6). Deux jours après, ce sera celui d’une cinquantaine de dessins en noir et blanc des éditions de J. Hetzel de 1846 et de 1847 que j’ai réunis en un fichier PDF.

     

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (4/6). Puis, ce sera celui des dix premiers dessins de Gavarni coloriés à la main, intégrés dans le recueil exceptionnel paru en 1839/1840.

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (5/6). Ce sera ensuite celui des dix dessins suivants de Gavarni coloriés à la main, intégrés dans ce même recueil de 1839/1840.

     

    Les étudiants de Paris de Gavarni (6/6). Ce sera enfin celui des dix derniers dessins de Gavarni coloriés à la main, intégrés dans le recueil de 1839/1840.

    Bon courage et bon confinement !!!


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    Droit et Justice dans le journal Le Rire (12/12)

                                        44  CHEZ LE NOTAIRE

    Monsieur, votre père avait négligé de vous en parler, mais je dois vous apprendre qu’il existe, d’avant son mariage un enfant naturel… reconnu (Le Rire, 17 avril 1897. Dessin de J. L. Forain. BnF).

     

     

     

    Droit et Justice dans le journal Le Rire (12/12)

                                       45   HOMMAGE À GAVARNI

    Ce que la plaignante ne dit pas, c’est qu’elle n’avait confié ses « Ville de Paris » que dans le but de se faire épouser par mon client. (Le Rire, 19 avril 1902. Dessin de J. L. Forain. BnF).

     

         Conclusion… Ce dernier dessin juridico-humoristique en couverture du n° 389 du 19 avril 1902 du journal Le Rire porte la mention : « Hommage des collaborateurs du « Rire » à Gavarni », un dessinateur et lithographe du XIXème siècle, collaborateur prolifique de L’Illustration et surtout du quotidien satirique Charivari.

     

         Sans doute cet hommage, bien longtemps après la mort de Gavarni, survenue le 24 novembre 1866, s’inscrivait-il dans la campagne initiée en 1902/1903 par la Société des peintres-lithographes pour une souscription publique qui permit de lui ériger un buste, place Saint-Georges, dans le IXème arrondissement de Paris. Aujourd’hui encore, ce buste, œuvre de Denis Puech, repose sur une colonne sculptée représentant des scènes du « Carnaval de Paris » dont Gavarni s’était fait une spécialité, avec un Pierrot, une « lorette », une modiste, un Arlequin, et une femme déguisée en débardeur avec pantalon et chemise d’homme.

     

         … introductive !!! Toujours est-il que ce dessin de J. L. Forain en hommage à Gavarni constitue un parfait tremplin pour vous annoncer la prochaine série de ce blog en six chapitres dans les prochains jours : Les Étudiants de Paris par Gavarni, à savoir un étudiant en Droit et un étudiant en Médecine en plein cœur du Quartier Latin. Les nombreux dessins de Gavarni coloriés et gommées par des « petites mains », pour un album paru en 1839, ou tirés sur blanc pour une édition de J. Hetzel, en 1847, seront accompagnés du texte de Théophile Gautier qui servit de préface à cette dernière.


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    Droit et Justice dans le journal Le Rire (11/12)

                                               41  MORT AUX VACHES* !

    C’est inexplicable… des bêtes si douces !... (Le Rire, 10 novembre1900. Dessin d’Abel Faivre. BnF).

     

    *Dictionnaire Libre Wiktionnaire. On donne à cette expression deux origines. La première remonte à l'époque d'Henry IV où celui-ci aurait assiégé Paris. Ses étendards arborant deux vaches, les Parisiens créèrent l'injure. La seconde remonte à 1870 lors de la guerre franco-allemande. Sur les postes allemands était inscrit "Wache" signifiant "sentinelle". Les Français se seraient alors exclamés "Mort aux Waches !" qui, par déformation orthographique serait devenu "Mort aux vaches ». Par extension, elle s'adresse maintenant aux forces de l'ordre. (source : https://fr.wiktionary.org/wiki/mort_aux_vaches). 

     

     

     

     

    Droit et Justice dans le journal Le Rire (11/12)

                                              42  LA MAIN BASSE

    On vous a volée ! Mais vous n’avez donc rien senti ?

    Si… mais je croyais que c’était une caresse. (Le Rire, 24 février 1912. Dessin d’Abel Faivre. BnF).

     

     

     

     

    Droit et Justice dans le journal Le Rire (11/12)

                      43  TABLE DE NUIT... LAMPE… CHAPEAU… ÉTOILE DE PARQUET.

    Ah, le goret, qui a trouvé ça dans le soulier de Madeleine !  (Le Rire, 30 janvier 1897. Dessin d’A. Willette. BnF).


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    Droit et Justice dans le journal Le Rire (10/12)

                                              37  LE BON JUGE

    -         Je suis un peu en retard. Je viens de chez le juge… Ton affaire est arrangée  (Le Rire, 24 juin 1905. Dessin de Jeanniot. BnF).

     

     

     

    Droit et Justice dans le journal Le Rire (10/12)

                                              38  LA BONNE AVOCATE

    La cause est entendue, maîtresse x… ; si maintenant, on jaserait un peu d’amour (Le Rire, 1er décembre 1900. Dessin de H. Somm. BnF).

     

     

     

    Droit et Justice dans le journal Le Rire (10/12)

                                              39  LE BON HUISSIER

    … Et au domicile de ladite, étant et parlant comme dessus, nous avons instrumenté. – Dont acte (Le Rire, 3 septembre 1904. Dessin d’Emmanuel Barcet. BnF).

     

     

     

    Droit et Justice dans le journal Le Rire (10/12)

                                         40  LE BON MARI

    Treize morceaux ! Sûr, il va m’arriver une tuile ! (Le Rire, 18 mars 1911. Dessin d’A. Névil. BnF).


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    Droit et Justice dans le journal Le Rire (9/12)

                            33   LE VISITEUR EXIGEANT

               –       Mademoiselle du Triangle de Bauchanoir ?  

               –       C’est moi, monsieur ; asseyez-vous donc… Prenez cette chaise. 

              –       Oh ! mais… ça ne suffit pas : c’est tout le mobilier qu’il me faut… Je viens pour la saisie (Le Rire, 25 février 1911. Dessin d’Albert Guillaume. BnF)

     

     

     

     

    Droit et Justice dans le journal Le Rire (9/12)

    34   LE NU COMIQUE ET LE NU TRAGIQUE

           Pourquoi avez-vous paru sur scène sans votre « cache-corsexe » 

           J’lavais oublié  sur le bureau du directeur.

         Apoillinaire Saligot, vous êtes condamné à mort ; en outre, comme vous avez enlevé votre chemise avant de commettre votre assassinat, vous aurez quinze jours de prison pour outrage à la pudeur. (Le Rire, 8 août 1908. Dessin de L. M. BnF)

     

     

     

     

     

    Droit et Justice dans le journal Le Rire (9/12)

    35   URGENCES PÉNALES

    -         Si, des fois, ça ne vous ferait rien, mon président, de me condamner avant midi, ça me permettrait au moins d’arriver là bas pour l’heure de la soupe (Le Rire, 24 juin 1905. Dessin de Delaw. BnF).

     

     

     

     

    Droit et Justice dans le journal Le Rire (9/12)

    36   LE DÉVELOPPEMENT DE L’INSTRUCTION EN FRANCE

    -         À mon ami Darlan* (Le Rire, 23 janvier 1897. Dessin de Radel. BnF). 

    * Jean-Baptiste Darlan (1848-1912) était un avocat, devenu député Républicain (de 1889 à 1898), puis Ministre de la Justice et des Cultes (du 29 avril au 2 décembre 1897), contraint de démissionner après avoir reçu un blâme du Sénat. Il avait notamment présenté au Parlement, en 1896, un projet de loi tendant à modifier l’article 194 du Code d’Instruction criminelle, relatif à l’appel des jugements de simple police (j’ignore si ce dessin de Radel est en relation avec ce texte ! Si quelqu’un a une meilleure idée je suis preneur).