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191. CONTOURNONS LES OBSTACLES (dessin de presse. 19 octobre 1925).
– Comment, vous n’avez pas fait vos problèmes ?
– Non, m’sieu, j’pensais que c’était pas la peine puisque vous en, connaissez toujours les résultats !
192. PETITS… ANGES OU DÉMONS (dessin de presse, par M. Cuvillier. Vendredi 30 avril1926).
1 – Ne flâne pas comme ça, Toto… nous sommes sur terre pour travailler.
– Ah !... Eh bien, alors… je me ferai marin !
2 – Où fut signé le traité qui mit fin à la guerre de Trente ans ?
– Au bas de la page, m’sieu !
193. AGITATION DE LA TÊTE (dessin de presse. 16 octobre 1926).
– Comment, je vous dis de me conjuguer dix fois le verbe, j’ai du mal à être attentif pendant la classe, et vous avez mis : j’ai mal aux tifs pendant la classe !
194. BON GOÛT (dessin de presse. 3 mars 1927).
– Avec quoi sentez-vous ?
– Avec le nez, M’sieur.
– Avec quoi goûtez-vous ?
– Avec du pain et du chocolat, M,sieu !
195. LES GOSSES (dessin de presse. 14 mai 1927).
– Élèves Jack, dites-moi qui a assassiné Henri IV.
– Je ne sais pas Monsieur… papa ne veut pas que je lise les journaux.
196. TROUS DE MÉMOIRE (dessin de presse. Vendredi 21 octobre 1927).
1 – Voyons, Napoléon est mort le…
– Le jour de la Sainte-Hélène, m’sieur.
2 – Voyons, un peu d’histoire naturelle… les sens… nommez-les.
– La vue, l’ouïe, l’odorat, le goût, le toucher et… le sens unique.
197. MOUILLURE (dessin de presse. 20 décembre 1927).
– Qu’est-ce qui arrose Lyon ?
– À Paris, ce sont les arroseuses… mais à Lyon je ne sais pas, je n’y suis jamais allé.
198. AMNESIE.
– Comment, élève Jeannot, c’est comme ça que vous savez votre leçon ?
– M’sieur… je l’ai oubliée à la maison...
199. – Mais si, M'sieur, le fer est transparent, je vois très bien à travers les serrures!
200. FORT EN MATH. (dessin de presse. 8 octobre1928).
– Voyons, qu’appelez-vous Algèbre ?
– e… e… e… le langage des Algériens !
201. HISTOIRE (dessin de presse. 11 mars 1929).
– Voyons ? Qu’est-ce qui vous a le plus frappé dans la vie des Gaulois ?
– Ce qui m’a le plus frappé, c’est qu’ils n’allaient pas à l’école !
202. BIEN MAL ACQUIS... (dessin de presse. 11 mars 1929).
– Voyons. Si je prends dans un magasin deux mètres d’étoffe, trois mètres dans un autre, quatre mètres dans un troisième. Qu’est-ce que j’aurai ?
– Monsieur, deux mois de prison.
203. LA TÊTE DANS LA LUNE (dessin de presse. 18 novembre 1929).
– Voyons, élève Durand, qu’elles sont les étoiles les plus connues ?
– Euh… celles… du cinéma !
204. PARFUM PAPIER D’ARMÉNIE (dessin de presse. 14 décembre 1929).
– Que savez-vous sur l’Arménie ?
– L’Arménie… l’Arménie… c’est le pays du papier qui parfume !
205. GÉOGRAPHIE, par. M. Cuvillier (dessin de presse. 1929).
– Comment ferez-vous, Toto, pour allez de Perpignan à Dunkerque ?
– J’prendrais une échelle, m’sieur !...
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176. SYNDICAT D’ÉCOLIERS (dessin de presse. 12 mai 1920).
– Vous ne voulez pas travailler ?...
– Non.
– Je vous colle en retenue.
–Pas un mot de plus, toi… ou je fais demander ta révocation par mon syndicat !
177. PRONOSTICS POUR OCTOBRE (dessin de presse. 1920).
Vendredi 1er Octobre : (jour de la rentrée des classes autrefois)
Temps couvert, sombre, brumeux…
… Grandes pluies. (pluie de coups de baguettes sur la main du mauvais élève).
178. GROS MOT EN 5 LETTRES (dessin de presse. 4 juillet 1921).
– Je vous ai dit de parler de Kléber, et vous avez écrit Cambronne* !
– Monsieur, vous nous avez dit que les noms propres n’ont pas d’orthographe !...
* Le général Cambronne aurait lancé aux Anglais le mot « merde » lors du désastre de Waterloo, en 1815.
179. PIS-ALLER (dessin de presse. 9 novembre 1921).
– Dites-moi, mon jeune ami, ce qu’était le bœuf Apis* ?
– M’sieur l’Inspecteur, le bœuf à pis**, c’était une vache !...
* Apis est le nom grec d’un taureau sacré de la mythologie égyptienne vénéré dès l’époque préhistorique.
** Pis : mamelle de certaines femelles laitières (jument, vache, chèvre, brebis).
180. LEÇON DE CATHÉCHISME (dessin de presse. 20 décembre 1922).
–Dites-moi, mon jeune ami, quand est mort notre Seigneur ?
– Bah ! Il est donc mort ? Je le savais point malade !...
181. ÉCOLIER BOURSIER EN DIRECT (dessin de presse. 5 mai 1923).
– Tu ne sais donc pas que deux et deux font quatre ?
– Mais non, papa, le professeur dit que ça dépend du change !...
182. COMPOSITION DE FIN D’ANNÉE (dessin de presse. 9 juillet 1923).
– T’es bien placé en calcul ?
– J’pense bien : je regarde par-dessus l’épaule de mon voisin, qui est le plus fort de la classe !
183. GOSSES (dessin de presse. 10 octobre 1923).
– Chaque fois que tu me réciteras une fable, tu auras quatre sous !
– Bien, grand-père, alors je vais te réciter trente fois : Le Corbeau et le Renard.
184. SUPRÊME ARGUMENT (dessin de presse d’A. Guillaume. 1923).
– Encore le dernier en mathématiques ! Mais, malheureux, comment feras-tu quand tu circulera en autobus ?
185. PAR CE TEMPS DE VIE CHÈRE… (dessin de presse de G. Edward. 1923).
– Vous aurez cinq cents vers à copier !
– Des blagues ! le papier est trop cher…
186. GOSSE MODERNE (dessin de presse. 21 janvier 1924).
– Tu ne vas donc plus à l’école maintenant ?
– Non, j’y mettrai plus les pieds : le maître d’école a déchiré mon cahier de revendications !
187. LEÇON DE GÉOGRAPHIE (dessin de presse. 21 mai 1924).
– Et Paris… voyons, qu’est-ce qui arrose Paris ?...
– Les arroseuses automobiles, m’sieur !
188. NOS ROIS DE FRANCE (dessin de presse. 18 juin 1924).
– Eh bien, puisque tu es si calé en histoire, quel est le plus grand roi de France ?
– On nous l’a pas dit… mais je connais le plus petit : c’est Pépin le Bref.
189. 0/20 (dessin de presse. 10 novembre 1924).
– Dans la vie, il faut faire son devoir et se moquer du reste !
– Bien sûr : ainsi moi j’ai fait mon devoir de Français. J’ai eu zéro : j’men fiche !
190. 2 + 2 = 5 (dessin de presse. 9 juin 1925).
– Tachez de travailler sérieusement ; au prochain concours, je veux qu’il y en ait une quinzaine au moins dans les dix premiers !
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161. À L’ÉCOLE (dessin de presse. 1910. Illustrateur Poulbot).
- LE MAÎTRE. – Voyons élève Voibeau, dites-moi le nom de cette bête dont on mange la chair et qu’on trouve près des côtes…
- L’ÉLÈVE.- Une côtelette !... m’sieu !...
162. MOTS D’ENFANTS (dessin de presse. 1911).
– Un homme que l’on met dans du baume pour le conserver, on l’embaume ?
– Oui, m’sieu !
– Et si on le mettait dans du rhum !
– On… l’enrhumerait.
163. ENFANTS MODERNES (dessin de presse. 1912).
– Ah ! on m’a renfermé pour que j’travaille… Eh ben ! j’crois que papa ne recommencera plus ce petit jeu là…
164. L’ÉCOLE, ÇA SERT À QUOI ? (dessin de presse. 28 décembre 1912).
–Je ne veux plus aller à l’école, là !
– Pourquoi ?
– Ils veulent m’apprendre un tas de choses que je ne connais seulement pas.
165. TOUT S’EXPLIQUE (dessin de presse. 1913).
– Voilà dix sous… mais comment diable as-tu fait pour être premier ?
– Nous sommes 27… il y en a 26 dans la classe qui ont eu l’influenza (la grippe).
166. UNE CASCADE DE CALEMBOURG : A.B. (dessin de presse. 1914).
– Pourquoi la lettre A est-elle plus intelligente que la lettre B ?
– Parce qu’elle est beaucoup plus avant C.
167. UNE CASCADE DE CALEMBOURG : Y. (dessin de presse. 1914).
– Oui, monsieur, c’est dans cette lettre que se couchent les Athéniens, lit grec.
168. OISEAU EN…CHANTEUR (dessin de presse. 24 juin 1915).
– Pourquoi avez-vous écrit rossignol avec deux l ?
– Dame, m’sieu, nous en avons un chez nous et il a bien deux ailes..
169. TÊTE EN L’AIR (dessin de presse. 12 août 1916).
– Enfin, qu’avez-vous dans la tête ?
– Des poux, m’sieu.
170. PARIGOT TÊTE DE VEAU, PARISIEN TÊTE DE CHIEN (dessin de presse. 28 décembre 1918).
LA MAÎTRESSE. – Si je vous demandais de faire au tableau les cartes des cinq parties du monde, par quelle carte commenceriez-vous ?
UN PETIT NOUVEAU... DE PARIS. – Par la carte du sucre*.
*Carte de rationnement du sucre à Paris pour limiter l’utilisation du sucre en raison de sa rareté pendant la Première Guerre mondiale de 14-18
171. LE PROF Y REDOUBLE ! (dessin de presse. 30 janvier 1919).
– Notre professeur, paraît que c’est le plus intelligent, le premier de tous !
– Parbleu ! il y a trente ans qu’il est dans la même classe !
172. VOYELLE DU LATIN VOX, VOIX (dessin de presse).
– Et, vous Patochon, qu’est-ce qu’une voyelle ?
– C’est… c’est m’sieur… c’est la femme d’un voyou.
173. LES OIES DU CAPITOLE (dessin de presse. 27 octobre 1929).
LE PROFESSEUR. – Élève Tourniolle, par qui fut sauvé le Capitole* ?...
LE SOUFFLEUR. – Par les oies.
L’ÉLÈVE TOURNIOLLE (un peu dur d’oreille). – Par les zouaves, monsieur.
*En 390 avant J.-C., le Capitole romain fut le théâtre d’un épisode célèbre mettant en scène des oies. Les Gaulois s’étant emparés de Rome, les derniers romains qui résistaient se réfugièrent dans la citadelle du Capitole. En pleine nuit, épuisés et affamés, ils s’endormirent. Les Gaulois tentèrent alors de pénétrer sur la colline du Capitole. Mais, les oies du Capitole, oiseaux sacrés du temple de Junon, réveillèrent les assiégés à grands coups de cris et de battements d’ailes.
174. IL VESUVIO (dessin de presse).
LE PROFESSEUR. – L’Europe étant divisée en 20 compartiments, dans lequel placez-vous le Vésuve* ?
L’ÉLÈVE (fils de chef de gare) – Dans le compartiment des fumeurs, M’sieur !...
* Le Vésuve est un volcan explosif à deux cratères, situé dans la baie de Naples, dont la dernière explosion date de 1944.
175. UNE RENTRÉE DE CLASSE DIFFICILE (dessin de presse).
– Tu veux donc être un âne ? Si l’instituteur te voyait !
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151. Écolier nouveau jeu (dessin de presse. 1er janvier 1907).
- Votre dictée est bourrée de fautes d’orthographe !
- Qu’est-ce ce que vous en savez ?... Attendez au moins les conclusions de la Commission sur la réforme de l’orthographe !...
152. Mots d’enfants (dessin de presse. 2 mars 1904).
– Dis donc Jujules, à quoi qu’ça sert d’apprendre à écrire, puisque, d’un jour à l’autre, on peut être paralysé des deux bras ?
153. Au feu les pompiers (dessin de presse. 26 mai 1902).
– Le pompier a eu l’épaule fracassée… il y a une faute, fracassée par le feu ? C’est impossible, ce doit être fricassée.
154. Comment se faire renvoyer de l’école ? (dessin de presse. 30 août 1906).
–Élève Crétinard, vous avez tellement mal travaillé, que vous n’avez pas de prix.
– Merci, m’sieur ; papa m’a dit que si je n’avais pas de prix, il me retirerait de l’école.
155. Examen d’histoire de France, par Gil Baer (dessin de presse. 1902).
–Parce que la Maison de Bourgogne* fut ruinée.
– C’est très bien, mon enfant. Et par qui fut-elle ruinée, la Maison de Bourgogne ?
–Par le phylloxéra**, M’sieur.
* La Maison de Bourgogne est une expression qui désigne plusieurs maisons dynastiques qui ont régné, au Moyen Âge, sur la Bourgogne, comme la maison d’Ivrée, la maison de Bourgogne en Castille, la maison capétienne de Bourgogne, et la Maison de Valois-Bourgogne.
** Le phylloxéra est une espèce de puceron ravageur de la vigne, originaire de l’Est des États-Unis. L’épidémie se développa en France après que ses pépiniéristes, au XIXème siècle, y implantèrent des pieds de vignes américains porteurs de ce puceron.
156. Fierté maternelle, par Gil Baer (dessin de presse. 1904).
– Tous mes compliments !... déjà un premier prix ?
– Oui monsieur, il n’a que cinq ans et il a obtenu le premier prix d’encouragement aux progrès futurs.
157. À l’école… Les dérivés, par Ney (dessin de presse. 1908).
– Alors, quand y-a-t-il homicide ?
– Quand on tue un homme…
– Et suicide ?
– Ben.., quand on tue un Suisse !...
158. La fuite en arrière… (dessin de presse. 1909).
– Faîtes attention, Piedevigne, je vous ai déjà marqué une mauvaise note.
– Non, m’sieur, je préfère m’en aller, car je préfère ne pas me faire remarquer.
159. Nuls en langue française (dessin de presse. 1909).
– C’est mon meilleur élève, monsieur l’Inspecteur, et il ne sait pas ses lettres.
160-1. L’élève Ratapoil (dessin de presse. Série parue du 17 mai au 19 mai 1907).
I. – Connaissez-vous rien de plus ennuyeux que d’aller à l’école ? C’est pas la peine d’être jeune, si c’est pour travailler !
160-2. L’élève Ratapoil (dessin de presse. Série parue du 17 mai au 19 mai 1907).
II. – Le maître va faire répéter les leçons ; je prends mon air le plus appliqué pour qu’il ne me dérange pas.
160-3. L’élève Ratapoil (dessin de presse. Série parue du 17 mai au 19 mai 1907).
III. – Élève Ratapoil.
– Pas de chance, voilà qu’il m’interroge !...
– Qu’est-ce qui a inventé la poule au pot ?
– J’sais pas, m’sieur !
– Savez-pas ? Élevé à la campagne… Vous n’êtes qu’un âne !
160-4. L’élève Ratapoil (dessin de presse. Série parue du 17 mai au 19 mai 1907).
IV. – Et, pour le confirmer, on me coiffe du bonnet symbolique. Je crie, je tempête !
– Élève Ratapoil, vous ferez trois heures de consigne pour apprendre à vous taire !...
– Du coup, je hurle !
160-5. L’élève Ratapoil (dessin de presse. Série parue du 17 mai au 19 mai 1907).
V. – Mais, chut ! Entrée du directeur, qui parle tout bas à l’oreille du maître. Qu’y a-t-il donc de nouveau ?
160-6. L’élève Ratapoil (dessin de presse. Série parue du 17 mai au 19 mai 1907).
VI. – Ah ! chic ! Les punitions sont levées en l’honneur du fils du Mikado, qui vient de percer sa première dent de sagesse ! Ah ! ah ! enfoncé le Prof !
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136 - Espèce de Cancre ! qu'est ce que vous attendez pour étudier votre histoire Romaine ?
- J'attends qu'elle soit finie !
(Cham, Dessinateur-lithographe. Pierre Louis Hippolyte, Imprimeur-lithographe. Arnaud de Vresse, Editeur. Musée Carnavalet-Histoire de Paris. Année 1867).
« Moi, j'aime bien l'école, surtout à la récréation » (mots d'un bambin de 4 ans). Chers visiteurs habituels ou occasionnels de ce site permettez-moi tout d’abord de vous remercier de votre fidélité : plus de 250 000 visiteurs recensés le 17 septembre dernier ! Aussi, en récompense, voici la fin de cette dernière série estivale consacrée au Droit des écoliers à la paresse, en Images et Cartes Postales Anciennes (ICPA). Il s’agit de plusieurs pages réunissant chacune une quinzaine de dessins de presse humoristiques des années 1880 à 1980, que j’ai pêchés dans l’océan sans fond d’Internet.
Toutefois, je débute la présente page non pas avec un dessin de presse mais avec cette lithographie, sous Licence Ouverte, de Cham (Amédée Charles de Noé, dit), qui se trouve au Musée Carnavalet-Histoire de Paris.
« Que la paresse soit un des sept péchés capitaux nous fait douter des six autres » (Robert Sabatier - Le livre de la déraison souriante. 1991). Et je la complète, dès à présent, d’un court extrait du livre quasi-autobiographique de Robert Sabatier (1923-2012), « Alain et le Nègre » (Albin Michel. 1953), prélude à ses célèbres romans consacrés à Olivier, un jeune Poulbot de Montmartre (Les allumettes suédoises. 1969 ; Trois Sucettes à la menthe. 1972 ; Les Noisettes sauvages. 1974 ; Les Fillettes chantantes. 1980 ; David et Olivier. 1986). En effet, j’ai pris du plaisir, dans les pages précédentes, à citer des extraits de livres (et de dialogues de films) mettant en lumière les écoliers de la famille attachante des Derniers de classe aussi dénommés : Cancres, Paresseux, Rêveurs, Têtes en l’air, Mauvais élèves, sans jamais oublier que beaucoup d’entre eux sont devenus des profs, bons ou mauvais, voire des célébrités (écrivains, cinéastes, artistes…). Or, ce n’est qu’hier en lisant ce premier roman de Robert Sabatier déniché dans une boîte à livre gratuite, que j’y ai trouvé ces quelques mots évoquant le désarroi profond d’un Dernier de classe :
« Il était terriblement tourmenté. Son carnet de notes offrirait un visage lamentable. Il serait le dernier de sa classe. Le dernier ! On lui supprimerait le cirque Médrano promis et chacun lui ferait honte. Le remède à tout cela : travailler, travailler, apprendre ses leçons, écouter le maître. Chaque mois, il pensait :
- Je commencerai à me bien conduire à partir du mois prochain – ou après Pâques, ou après le Jour de l’An… Je serai le premier, le premier… Les chouchous n’en reviendront pas.
Le temps passait, la réalité se révélait tout autre.
- Ce n’est pas qu’il soit, madame, disait le maître d’école, un mauvais élève, mais il est toujours dans la lune ou comme un moineau tombé du nid… » (Robert Sabatier, Alain et le Nègre. Albin Michel, 1953. Club de la Femme, 1967, p. 26/27).
137 – Ce que sera une école en l’an de grâce 1900 (dessin de presse daté du 28 avril 1890).
138 – Le banc des cancres. Tous consignés (dessin de presse daté du 13 juillet 1890).
139 – Élève Toussemel, pourquoi me dîtes-vous que tous les rois de France portaient la barbe ?
– Dame, M’sieu, vous m’avez dit qu’ils avaient des favoris !...
140 – Mon ami, dîtes-moi ce que c’est qu’un port…
– Un porc, c’est un cochon, M’sieu !
141 – Comment les Romains procédaient-ils pour affranchir leurs esclaves ?
–Ils leur collaient un timbre sur le bout du nez.
142 – Comment nommez-vous cet animal ?
– C’est un greffier*, M’sieu !...
*Dictionnaire de l’Académie Française : « Le greffier travaille dans un tribunal, il y assiste les magistrats à l’audience et dresse les actes du greffe ; et c’est à ce nom greffe qu’il doit le sien. Ce dernier mot est issu, par l’intermédiaire du latin graphium, du grec grapheion, qui désigne un stylet, et qui vient lui-même de graphein, « écrire ».
Mais, en argot, greffier désigne aussi un chat. Cette extension de sens a été favorisée par le fait que greffe est le paronyme (se dit de mots presque homonymes) d’un des attributs les plus caractéristiques de cet animal, la griffe, nom qui nous vient du francique grifan, « prendre, saisir ».
143 – Qui était le père de Louis XVII ?
– Louis XVI.
– Très bien ! Et le père de François Ier ?
– François zéro.
144 – C’est ainsi que vous décrivez Dijon : dix minutes d’arrêt, buffet ! Où avez-vous appris la géographie ?
– Dans l’indicateur des chemins de fer !
145 – Par suite d’inondations, la navigation a interrompu son cours !
– Dites donc, M’sieur… si vous interrompiez le vôtre ?
146 – Supposons que huit d’entre vous avez ensemble 48 pommes, 32 pèches, 16 prunes et 16 melons. Qu’est-ce qu’aurait chacun de vous ?
– Mal au ventre !
147 – Y-a-t-il des chacals* en France ?
– Oui, m’sieu ; seulement on le appelle des shakos.
* Un cheval, des chevaux ; un chacal, des chacals, des chacaux ou des shakos ? Le shako est un couvre-chef militaire, en forme de cône tronqué avec une visière, souvent en feutre et décoré d'une plume (nommée casoar), d'un pompon ou d'un galon. C'est le couvre-chef qui remplace le bicorne à partir de l’année 1806 chez les officiers des armées.
Quant au pluriel de chacal, des chacals, c’est l’une des bizarreries de la langue française qui indique pourtant que tous les mots se terminant en AL s’écrivent AUX à la fin lorsqu’ils sont au pluriel, comme un cheval, des chevaux (autres exceptions : un bal, des bals ; un carnaval, des carnavals).
148 – Qu’est-ce que c’est qu’une racine carrée ?
– Monsieur, j’ai demandé à être interrogé sur le commerce et non sur l’agriculture.
149 – Paul est un Paréceux.
Devinette : Où est le mauvais farceur qui a accroché l’écriteau au dos de Paul ?
Chers visiteurs, « je donne ma langue au chat* » car je n’ai pas été fichu de trouver la réponse à cette devinette, ni d’ailleurs à celle de l’image suivante. Bonne chance à vous !
* L’expression française « donner sa langue au chat » est une locution verbale qui signifie que l’on « renonce à découvrir la clef d’une énigme, d’une charade, etc. » (Cnrtl). C’est donc s’avouer vaincu, et, du même coup, réclamer à son interlocuteur qu’il nous livre la réponse.
Cette expression est d’abord apparue, au XVIIème siècle, sous une autre forme : « jeter sa langue au chien », mentionnée par Madame de Sévigné, dans une lettre de son mari à leur fille (Lettre 384. 3 février 1676, dans Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné. Lettres de Sévigné de sa famille et de ses amis. Tome III, Paris 1806). Puis on la retrouve sous les mots « donner sa langue au chat », au XIXème siècle, notamment sous la plume de Georges Sand.
150 – Ayant fait l’école buissonnière, Papa leur a administré une bonne correction.
Devinette : cherchez le papa ?