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    Du droit des écoliers à la paresse 11/14 (À bas la rentrée!)

    121. À BAS LA RENTRÉ… (Le Naïf aux quarante enfants, film de Philippe Agostini, 1957/1958, d’après le roman éponyme de Paul Guth publié, en 1955, aux éditions Albin Michel).

       

        Si vous avez manqué le début…  Dans ce film, Jean Poiret joue le rôle de Jean-François Robignac, un professeur de lettres, surnommé le Naïf, qui commence sa carrière dans une classe de troisième d’un collège de province.

     Alors qu’il pénètre dans ce collège, il voit un écolier faire un graffiti sur le mur d’entrée avec une faute d’orthographe : À BAS LA RENTRÉ, sans le E final. Au lieu de le réprimander, il l’invite à rajouter la lettre E, ce que fait aussitôt l’élève sous le regard furieux du surveillant du collège embusqué non loin de là !

     Dans sa classe, adepte d’une pédagogie moderne, notre professeur ingénu utilise des mots d’argot pour rajeunir les textes des grands écrivains, comme ceux de François Villon, le poète maudit du Moyen Âge, également criminel ! Des parents d’élèves furieux de cette manière d’enseigner se plaignent au Proviseur. Mais, lors de la visite, dans la classe de Jean-François Robignac, de l’Inspecteur d’académie, celui-ci apprécie beaucoup sa manière d’enseigner et l’en félicite. Aussi le Proviseur se voit-il obligé de lui confier le discours de la distribution des Prix de fin d’année devant tous les élèves et leurs parents.

     

     

    Une rentrée des classes le 1er octobre 1929 (photographie de l’Agence Rol. Source : Gallica Bibliothèque Nationale de France

    122. Une rentrée des classes le 1er octobre 1929 (photographie de l’Agence Rol. Source : Gallica Bibliothèque Nationale de France).

       

      Nos enfants privés de vendanges. Cette année, la rentrée des classes n’aura pas lieu en octobre comme au début du XXème siècle lorsque les enfants devaient aider leurs parents à faire les vendanges de septembre. En effet, elle est déjà finie, pour douze millions d’élèves, et ce depuis le 4 septembre dernier (voir ma page précédente). 

     

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 11/14 (À bas la rentrée!)

    123. Bonne rentrée à tous ! (Pôle Communication de l’Éducation nationale).

     

     Diktat de l’immédiateté ! Malheureusement, cette rentrée a été quelque peu stressante pour les élèves, les professeurs et les parents noyés sous le poids des déclarations incessantes, désordonnées et contradictoires, dans les médias et les réseaux sociaux, du nouveau triumvirat de l’Éducation nationale composé du président de la République, de sa Première ministre et du ministre de l’Éducation nationale. En effet, ces trois anciens Premiers de classe d’écoles privées, en quête de popularité, se sont convertis au buzz (de l’anglais buzz : bourdonnement, brouhaha, désignant aujourd’hui une rumeur créée sur Internet pour faire parler de soi ou de quelque chose.).

     

     

      « Les hommes ne sont que des hommes… et leur bavardage est comme le babil des grenouilles dans la mare » (Rudyard Kipling. The Jungle Book. 1894). C’est ainsi qu’ils ont contribué à gâcher cette rentrée scolaire en multipliant les annonces inquiétantes, par nature, les plus suivies du public. Il est regrettable qu’ils ne se soient pas inspirés de nos voisins allemands pour qui les rentrées scolaires dans chaque Lang se font avec gentillesse et bonne-humeur pour sécuriser les enfants (la rentrée des élèves en CP, première année d’école équivalente à notre maternelle, est une fête, l’Einschulung ; celle des autres élèves est accompagnée de la Schultüte, un cornet de carton rempli de friandises, de jouets et de matériel scolaire). 

       Toujours est-il que voici quelques unes des annonces de notre triumvirat improvisé de l’Éducation nationale, dignes des plans d'urgence, cellules de crise et autres alertes rouges :

     

     

     

     

    CPA AK. Fillettes Mauresques. Scènes et Types Algérie

    124. « Les gamines que nous sommes n’ont pas dit leur dernier mot » (CPA AK. Fillettes Mauresques. Scènes et Types Algérie). 

     

      1ère : L’interdiction du port de l’abaya et du qamis par les élèves musulmans. 

     

        « Rien de nouveau sous le soleil » (maxime de l’Ancien Testament. Ecclesisate  I,9), puisqu’il s’agit de l’application de l’article L. 141-5-1, al. 1 du Code de l’Éducation issu de la loi n° 2004-228 du 15 mars 2004 : « Dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit. Le règlement intérieur rappelle que la mise en œuvre d'une procédure disciplinaire est précédée d'un dialogue avec l'élève ». 

     

      « Il est interdit de collecter ou de traiter des données à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques, […] les opinions religieuses des personnes […] » (Loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, art. 8 I). Bien plus surprenante, la révélation, le 5 septembre dernier, sur BFM TV, par le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, de données chiffrées, collectées par son administration, selon lesquelles, la veille, 298 élèves s’étaient présentés en abaya dans 513 établissements, et 67 d’entre eux ayant refusé de l’enlever ont été renvoyés. Aussitôt des médias ont révélé le nom de plusieurs de ces établissements permettant d’identifier, sans grandes difficultés pour les proches, les élèves Arabo-musulmanes concernées !

          Sans doute, leurs parents, pour les protéger, vont-ils devoir les inscrire dans des écoles privées islamiques. C’est en effet ce qui s’est déjà produit pour de jeunes juifs, à la suite de l’attentat antisémite du magasin Hyper Cacher perpétré le 9 janvier 2015 (et sans doute de celui devant la synagogue de la rue Copernic à Paris, le 3 octobre 1980). De nombreux enfants juifs des écoles publiques laïques, par peur ou pour bénéficier d’une culture religieuse, les ont quittées pour rejoindre des écoles privées hébraïques où ils peuvent porter le kippa (les jeunes filles y portent un chemisier et une jupe longue). L’ancien ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, avait d’ailleurs reconnu dans le journal Le Parisien, le 18 février 2019, que « ce phénomène existe bel et bien […]. Il a abouti à ce que beaucoup d’enfants juifs ont quitté l’école publique ». Mais en raison de l’interdiction des statistiques ethniques et religieuses en France, il n’avait pu communiquer des chiffres à l’échelle nationale. 

     

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 11/14 (À bas la rentrée!)

    125. « Non, non, je ne veux pas, je ne veux pas faire la guerre ! » (refrain de la chanson éponyme des Poppys. 1970).

      

    2ème : Le port d’un uniforme ou d’une tenue unique pour les élèves.

    « Je pense beaucoup de mal de l'uniforme. En particulier, parce qu'il se froisse énormément » (Francis Blanche).

     

     

     

     

    Des cartables de plus en plus lourds (photographie d’une rentrée des classes dans les années trente

    126. Des cartables de plus en plus lourds (photographie d’une rentrée des classes dans les années trente, sans « » s’il vous plaît !) 

     

    3ème : La division par deux du poids des cartables (entre 7 et 11 kg en moyenne pour un élève de 6ème).  

     

     

     

    La bataille des clans (« Les filles elles sont bêtes » ; « Les garçons y’ sont idiots »).

    127 La bataille des clans (« Les filles elles sont bêtes » ; « Les garçons y’ sont idiots »).

     

    4ème : La fin du harcèlement à l’école. 

     

     Les Derniers de classe lorsqu'ils sont souffre-douleurs de leurs profs et les profs lorsqu'ils sont souffre-douleurs de leurs élèves ne sont pas concernés par cette mesure qui ne concerne que le harcèlement d’élèves par d’autres élèves, qu’ils soient Premiers, Moyens ou Derniers de classe. Dans ce domaine, un « plan détaillé » est annoncé pour la fin du mois de septembre ! En attendant, dès cette rentrée : d’une part, un « référent sur le harcèlement » dans chaque établissement a été créé ; d’autre part, les cas de harcèlement doivent être signalés « systématiquement » par les établissements aux procureurs ; enfin, ce sont les responsables de harcèlement qui devront changer d’établissement et non plus leurs victimes.

     

     

     

    Le sport dans une classe d’école des années Yéyés

                         128. Le sport dans une classe d’école des années Yéyés.

     

    5ème : Le renforcement du sport à l’école avec 30 minutes d’activités physiques quotidiennes, dites APQ, dans les écoles primaires, et la généralisation d’un test d’aptitude physique pour les élèves entrant en classe de sixième.

     

    La gym (extrait du livre Le Petit Nicolas fait du sport de René Goscinny et Jean-Jacques Sempé. L’Équipe. IMAV éditions. 2014, p. 67 et s.).

    Hier, on a eu un nouveau professeur de gymnastique.

    Je m’appelle Hector Duval, il nous a dit, et vous ?

    Nous pas, a répondu Fabrice, et ça, ça nous a fait drôlement rigoler…

    Le professeur, quand on a fini de rigoler, il a plié ses bras et ça a fait deux gros tas de muscles.

    Vous aimeriez avoir des biceps comme ça ? a demandé le professeur.

    Bof, a répondu Irénée.

    Moi, je ne trouve pas ça joli, a dit Fructueux, mais Côme a dit … oui, pourquoi pas, c’est bien d’avoir des trucs comme ça sur les bras pour épater les copains

     

     

     

     

     

    De l’impact écologique de la cigarette sur l’environnement (Karl Witkowski [1860-1910])

    129. De l’impact écologique de la cigarette sur l’environnement (Karl Witkowski [1860-1910]).

     

    6ème : La plantation d’un arbre par chaque collégien.

    « Celui qui plante des arbres aime les autres en plus de lui-même » (proverbe anglais. Le dictionnaire proverbial de la conversation. 1830).

     

     Paroles de la chanson Les Arbres par Les Poppys

    Il n'y aura bientôt plus d'arbres
    Plus d'arbres, on va tous les couper
    Il faut aller très loin pour en trouver
    Qui ne soient pas malades

    Il n'y aura bientôt plus d'arbres
    Ce n'est pas drôle, ce n'est pas gai
    On n'peut déjà plus beaucoup respirer
    On étouffe, c'est grave

    On les remplacera les arbres
    Par de grandes fleurs en acier
    Plantées sur des trottoirs en marbre
    Dans des villes en papier mâché, papier mâché

    C'est triste, triste, triste


    Et les oiseaux du voisinage
    Où feront-ils demain leurs nids
    Dans les pare-chocs des voitures
    C'est la vie qui tourne nos pages

    On ne peut pas remplacer les arbres
    Les amoureux vous le diront
    Et les vieilles gens dans l'espoir
    Vous les privez de compagnons, de compagnons

    C'est triste, triste, triste

    Il n'y aura bientôt plus d'arbres
    Plus d'arbres, on va tous les couper
    Il faut aller très loin pour en trouver
    Qui ne soient pas malades

     

     

    L’apprentissage de l’écriture dans une école communale le 1er août 1899

    130. L’apprentissage de l’écriture dans une école communale le 1er août 1899 (au XIXème siècle, les vacances des écoliers débutaient à la mi-août et s’achevaient au 1er octobre).

     

    7ème : Une heure supplémentaire de soutien ou d’approfondissement en français ou/et en mathématique.

     

       Cette énième réforme de l’enseignement a d’ores et déjà été « actée » dans les archives de l’éducation nationale 2023/2024, sur le site https://www.education.gouv.fr/, en deux versions plus ou moins contradictoires :

        Première version (Année scolaire 2023-2024 : Unis pour notre École) : « Si vous êtes au collège, vous aurez une heure de français (ou de mathématique), en soutien, par semaine de plus ». 

       Seconde version (Pour aller plus loin : pour notre École. Gabriel Attale) : « Instauration en 6ème de l’heure supplémentaire de soutien ou d’approfondissement en français (ou en mathématique) selon les besoins constatés de l’élève car je ne veux plus réfléchir par matière mais par compétence ».

       Devinettes. La première question qui se pose, c’est de savoir quels sont les élèves concernés.  Selon la première version, tous les élèves. Selon la deuxième version seulement ceux qui en ont besoin, à savoir près d’un tiers des élèves (il est précisé qu’en classe de 6ème, près d’un élève sur trois ne disposerait pas du niveau nécessaire).

      La seconde question est de savoir si un élève en difficultés à la fois en français et en mathématiques devra subir une heure de rattrapage pour chacune de ces disciplines (donc deux heures de rattrapage), une heure de rattrapage pour une seule de ces deux disciplines, ou une demi-heure de rattrapage pour chacune d’entre elles.

    La troisième question est de savoir quelles sont les classes concernées dès cette année. La seconde version n’évoque que la classe de 6ème, alors que la première version semble élargir cette mesure à l’ensemble des classes d’un collège (6ème, 5ème, 4ème et 3ème).

     

     

    Dialogue littéral entre deux derniers de classe en cours de soutien de français : 

    - C’est con*, cette année, j’suis en rattrapage, parce que la maîtresse elle a écrit sur mon bulletin que j’suis fainéant ! (étymologiquement mot composé de fait et de néant, donc celui qui ne fait rien).

    - Moi aussi j’ai rattrapage, mais elle a dit que c’est parce que j’suis feignant ! (participe présent du verbe feindre : donc celui qui fait semblant de travailler, alors qu’il ne fait rien).

    *C’est con (en trois lettres), du latin classique cunnus (gaine, fourreau, par analogie sexe féminin) à rapprocher du vers de Molière : «Vous êtes un sot en trois lettres, mon fils. » Tartuffe ou l’imposteur. Acte I. Scène 1.

     

     

     

    Le déficit d’attention des élèves (image du film de Jean-Pierre Mocky, La Grande Lessive, sorti en 1966)

    131. Le déficit d’attention des élèves (image du film de Jean-Pierre Mocky, La Grande Lessive, sorti en 1966).

     

      Si vous avez manqué le début…  Dans ce film, Bourvil joue le rôle du professeur de lettres d’un lycée parisien, Armand Saint-Just, dont les élèves dorment en classe, épuisés par les émissions du soir de la télévision (aujourd’hui, complétées de leur connexion à Internet en moyenne 2 heures par jour, pour les enfants de 12 ans).

       Dans l’une des premières scènes du film, notre professeur entre discrètement dans sa classe pour ne pas réveiller ses élèves et il écrit sur le tableau : « Armand Saint-Just professeur de lettres se permet de vous signaler sa présence ». Puis, il commence à leur lire une fable de Jean de La Fontaine : Le lièvre et les grenouilles. Pour mettre un terme à ce problème, il décide de passer à l’action avec plusieurs amis en sabotant, la nuit, toutes les antennes de télévision de la ville, grâce à un produit révolutionnaire vaporisé dessus…

     

    8ème : L’accueil des élèves de 8 h à 18 h dans les collèges classés en zone d’éducation prioritaire (REP et REP+), d’ici la fin du quinquennat (2027).

     

    « Votre fils a des absences, même quand il est là » (Jérôme Duhamel, Le bêtisier des profs. Les incroyables perles des enseignants du primaire à la Fac. Albin Michel. Le Livre de Poche. 2000. p. 139).  

    - Elève Têtenlair, conjuguez au présent et au futur le verbe bâiller.

    - Au présent : je baille, M’sieur.

    - Au futur : je dors, M’sieur. 

     

     

     

    Le Château fort de Brégançon au XVIème siècle sans piscine (gravure ancienne reproduite dans un album édité à Amsterdam en 1621)

    132. Le Château fort de Brégançon au XVIème siècle sans piscine (gravure ancienne reproduite dans un album édité à Amsterdam en 1621).

     

    9ème : La privation de près de deux semaines de vacances d’été pour les élèves en difficultés.

     

       « Au moins, on sera débarrassés de nos parents ». Le Président de la République a déclaré, à Marseille, le 27 juin dernier, avant de partir en vacances d’été au Fort de Brégançon, avec son épouse, dont il fut l’élève passionné au lycée privé catholique La Providence d’Amiens, et les trois enfants et sept petits enfants de celle-ci, qu’il envisageait de raccourcir les vacances scolaires d’été. Pour lui, elles seraient bien trop longues et donc génératrices d’inégalités sociales. Il est vrai que leurs bénéficiaires ne peuvent être accueillis à titre gratuit dans une résidence de villégiature d’État, comme celle du Fort de Brégançon avec sa fameuse piscine installée en 2018 au prix de 34 000 euros, payé par les contribuables, et qui coûte, chaque été, à ces derniers, 60 000 euros de frais de protection des regards de quidams plus ou moins jaloux.

     

        Devinette : y’aura-t-il école ou non du 20 août au 2 septembre 2024 ? Faut-il gober cette annonce présidentielle et s’attendre à ce que les prochaines vacances d’été soient en partie rabotées pour l’ensemble des écoliers ?

            À ce jour, il est difficile de se prononcer. En effet, la réponse dépendra d’au moins deux circonstances. D’une part, de l’intensité d’éventuelles manifs de profs, de collégiens et de lycéens. D’autre part, du cran ou de la poltronnerie du pouvoir exécutif en place à l’aune des prochaines élections européennes du 9 juin 2024.

     

        « Dans beaucoup de prudence il y a toujours un peu de lâcheté » (Charles Lamesle). Bizarrement, les calendriers scolaires 2023/2024, 2024-2025 et 2025-2026, mis en ligne sur le site servicepublic.fr au mois d’août 2023, ont omis d’acter la refonte des congés de fin d’années précédemment envisagée par le président de la République !    

        Plus encore, le président de la République a, une première fois, revu sa copie en déclarant, le 23 août dernier, que seuls les élèves en difficulté seraient condamnés à rentrer en classe dès le 20 août prochain, afin de mieux lutter contre les inégalités scolaires : « Les élèves qu’on aura évalués, et qui en auront besoin, il faut qu’on puisse les faire rentrer dès le 20 août pour leur permettre de faire du rattrapage » (magazine Le Point du mercredi 23 août).

       Et, cerise sur le gâteau, le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, le 28 août dernier, précisant les souhaits du président de la République, n’a pas dit un mot concernant la réduction des vacances scolaires d’été de nos élèves en difficultés. Il est vrai qu’entre l’annonce du président, le 23 août et celle du ministre, le 28 août, les enseignants, qui connaissent bien mieux qu’eux ce problème psychologique de l’enfance, ont déclaré qu’une telle mesure stigmatiserait les enfants en difficultés identifiés (sans compter les problèmes de transports et cantines scolaires, de recrutement d’enseignants, d’installation de clims’ dans les salles de classe, de réduction des vacances des parents au mois d’août…).

     

      « Un problème sans solution est un problème mal posé » (Albert Einstein). Espérons que cette mesure soit enterrée, car identifier, avant les prochaines vacances d’été, les enfants en difficultés et les priver de plusieurs jours de vacances, sans expliquer comment leurs problèmes y seront résolus, c’est contraire à la devise de la République Française : « Liberté, Égalité, Fraternité », applicable à l’ensemble des élèves : Bons, Moyens et Malheureux (« Et les pauvres alors, tu fais honte Lebrac aux pauvres et ça c’est pas républicain » (La Guerre des Boutons, de Louis Pergaud, 1912).

     

    Mise à jour du mardi 5 décembre 2023. Aujourd'hui, suite à la publication hier du classement PISA qui notait une baisse du niveau des élèves français par rapport à ceux d'autres pays, le ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal, a détaillé un plan d'actions orienté sur " le choc des savoirs ", notamment en cas de " fragilités scolaires ", avec une rentrée anticipée de quinze jours et des stages de remédiation (remise à niveau) pendant les vacances, des élèves concernés.

     

     

     

    La rentrée de Zabeth (La Semaine de Suzette. 7 octobre 1954, n° 45).

     133. La rentrée de Zabeth (La Semaine de Suzette. 7 octobre 1954, n° 45). 

     

       « Le chien n’a qu’un but dans la vie : offrir son cœur » (J. R. Ackerley. 1896-1967). Enfin, plus malheureux encore, les grand oubliés de cette rentrée scolaire par les services de communication du président de la République, de sa Première ministre et du ministre de l’Éducation nationale : les animaux de compagnie des 12 millions d’élèves, en particulier 14,9 millions de minous et 7,6 millions de toutous.

       M’enfin les anciennes bandes dessinées de leurs mamies et papis révèlent quelques trucs pour les aider à surmonter l’épreuve de la rentrée scolaire de leurs petits maîtres.

     

     

    Une rentrée pesante 1/2 (Boule et Bill. 1988, n° 1015. Scénario et dessin de Jean Roba).

    134. Une rentrée pesante 1/2 (Boule et Bill. 1988, n° 1015. Scénario et dessin de Jean Roba).  

     

     

    Une rentrée pesante 2/2 (Boule et Bill. 1988, n° 1015. Scénario et dessin de Jean Roba).

    135. Une rentrée pesante 2/2 (Boule et Bill. 1988, n° 1015. Scénario et dessin de Jean Roba).  

     

    La suite, la semaine prochaine : 

     

    Du droit des écoliers à la paresse 12/19 (dessins humoristiques de presse. 1880-1900). 

     


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    Du droit des écoliers à la paresse 10/14 (La rentrée des classes)

    106 - Allons, allons, réveille-toi, finies les vacances, c’est aujourd’hui la rentrée des classes !  



    C’est la rentrée

    Vite, vite, il faut se presser
    Le réveil a déjà sonné !

    Un peu raplapla,
    Toilette de chat.

    Petit déjeuner,
    Très vite avalé.

    Cheveux en pétard,
    Un peu dans le brouillard.

    On file comme l'éclair,
    Chaussettes à l'envers.

    Vite, vite, il faut se presser,
    C'est la rentrée !
     

    Sylvie Poillevé (attachée de presse et écrivain pour enfants) 

     

    « C’est aujourd’hui la rentrée des classes. Cette expression est profondément stupide. Les classes ne sont pas sorties de l’école, elles ne peuvent donc pas rentrer » (plaisanterie d’un journal daté du jeudi 5 octobre 1933).

         Dans un sens, cette plaisanterie est un peu vraie car, si les salles de classe étaient parties en vacances, leurs écoles respectives auraient pu s’effondrer faute de soutiens scolaires.

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 10/14 (La rentrée des classes)

                           107. - À l’appel de votre nom rejoignez votre classe. 

      

          Mais, le mot classe sert aussi à désigner des groupes d’écoliers, collégiens et lycéens, selon divers critères : âge, niveau, études, sexe, etc. (classes maternelles ou enfantines, primaires, secondaires, terminales ; classes de CP, CE1, CE2, CM1, CM2, 6ème, 5ème, etc. ; classes de S, d’ES, de L., etc. ; classes de garçons, de filles…).

       Ces diverses classes, elles, sont toutes parties en vacances le 8 juillet dernier, même celles qui étaient en retenue ! Il est donc normal de mettre un terme aux vacances de tous ces enfants pour permettre à leurs parents de souffler un peu :

    « Les familles, l’été venu, se dirigent vers la mer en y emmenant leurs enfants, dans l’espoir souvent déçu de noyer les plus laids » (Alphonse Allais). 


       La Rentrée. « Je vais vous dire ce que me rappellent tous les ans, le ciel agité de
     l’automne et les feuilles qui jaunissent dans les arbres qui frissonnent. Je vais vous dire ce que je vois quand je traverse le Luxembourg dans les premiers jours d’octobre, alors qu’il est un peu triste et plus beau que jamais ; car c’est le temps où les feuilles tombent une à une sur les blanches épaules des statues.

        Ce que je vois alors dans ce jardin, c’est un petit bonhomme qui, les mains dans les poches et son sac sur le dos, s’en va à l'école en sautillant comme un moineau.

       Ma pensée seule le voit ; car ce petit bonhomme est une ombre : c’est l’ombre du moi que j’étais, il y a vingt-cinq ans.... Il y a vingt-cinq ans, à pareille époque, il traversait, avant huit heures, ce beau jardin pour aller en classe. Il avait le cœur un peu serré : c’était la rentrée. » (Anatole France. Le Livre de mon ami. Paru en 1885).

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 10/14 (La rentrée des classes)

    108 - De la Rentrée des classes… à la Rentrée de l’École : 4 heures… Goûter… Jeux… Et du rêve plein les yeux (Le Pèlerin. 29 septembre 1935).

     

          « La rentrée scolaire s’est très mal passée. Ils m’ont rendu mon gamin à la fin de la journée ! » J’ajouterai que l’expression Rentrée des classes ne doit pas être confondue avec celle préférée des écoliers : Sortie des classes (synonyme : Rentrée de l’École). Cette autre expression désigne la remise en liberté des écoliers, à l’heure du goûter, et leur retour chez eux :

     

     

    Histoire drôle. Une maman demande à son fiston revenu à la maison après sa première journée d'école :

     - Alors tu as appris beaucoup de choses aujourd'hui ?

    - Ben euh, répond le môme, pas assez en tout cas, car ils veulent que j'y retourne demain.

     

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 10/14 (La rentrée des classes)

    109 Maître et écoliers de l’Université de Paris au XIIIème siècle (voir ma page du 1er mai 2017, La promulgation des statuts de l’Université de Paris :

    http://droiticpa.eklablog.com/viii-la-promulgation-des-statuts-de-l-universite-de-paris-a130041344)

     

        Cours d’histoire de la rentrée des classes. Sachez au moins qu’au Moyen Âge, les grandes vacances des écoliers (au sens d’étudiants en ancien français) de l’Université sont nées avec la bulle Parens Scientiarum Universitas de Grégoire IX, pape de l’Église catholique de 1227 à 1241. Cette bulle imposait la fermeture des établissements pendant un mois au cours de l’été (jusqu’alors, les leçons étaient données tout au long de l’année, sans vacances).

      

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 10/14 (La rentrée des classes)

    110. Rentrée des classes au village dans les années 1850 (L’Illustration Journal Universel). 

     

       Plus tard, au XIXème siècle, les vacances des écoliers débutaient à la mi-août, et elles s’achevaient au 1er d’octobre (soit un mois et demi de vacances) pour permettre aux jeunes garçons d’aider leurs parents à effectuer les vendanges du mois de septembre. 

       Puis, avec l’instauration des congés payés, en 1936, pour éviter l’absentéisme des enfants, les vacances d’été furent fixées du 15 juillet aux premiers jours du mois de septembre.

       À partir de 1959, elles débutaient le 1er juillet et la rentrée avait lieu dans les premiers jours de septembre.

      Enfin, les grandes vacances de la dernière année scolaire 2022/2023 ont commencé le 8 juillet dernier et elles s’achèvent, en principe, pour plus de 12 millions d’élèves, ce lundi 4 septembre, jour de la rentrée des classes de la nouvelle année 2023/2024 (la Corse et les départements et collectivités d’Outre-mer connaissent des dates de rentrée différentes).

        Toutefois, des imprévus peuvent retarder ce jour de rentrée comme des grèves, un manque de profs, une épidémie, l’effondrement de tout ou partie des bâtiments scolaires, un bug informatique, un mot de passe oublié, le port de l'abaya ou de qamis… De plus, dans nombre d’établissements, la rentrée scolaire s’échelonne, ce lundi, par heures (8h00. pour les moins chanceux, 14h00. pour les plus chanceux).

     

    Histoire drôle. C’est la rentrée des classes et, pour plaire à ses élèves, la maîtresse leur explique ce qu’est l’humour.  Puis elle demande à l’un d’entre eux de donner un exemple.

       L’élève intimidé réfléchit longuement puis répond : - Je suis très content de rentrer en classe et de vous avoir comme maîtresse.  

     

     

     

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 10/14 (La rentrée des classes)

    111. Lecture d’une institutrice dans une école rurale de garçons (plaque de verre. Circa 1900). 

     

      « Il y a dans une vie certains choix qui apportent le bonheur ou la malchance. » (Jean Dutourd. La chose écrite. 2009). Toujours est-il qu’une rentrée des classes ne s’improvise pas à la dernière minute.

         Dans un premier temps, les parents doivent choisir une école adaptée à leurs mouflets selon de multiples critères économiques, moraux, spirituels, physiques, etc.

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 10/14 (La rentrée des classes)

    112. La rentrée des classes : le bon choix (dessin d’Albert Guillaume. Circa 1905) :

                              - Comment ? Tu payes pour moi au collège ?

                              - Et très cher encore !

                              - Oh ! moi qui croyait que c’était pour ne plus avoir à me nourrir !

     

       École publique gratuite (privilégiée par les familles fauchées et les enseignants de gauche), ou École privée ou libre payante (privilégiée par les familles de droite et celles de nos hommes politiques de droite comme de gauche !).

    « Les enfants pour reconnaître la droite de la gauche, il suffit de regarder votre main droite. » (Jérôme Duhamel, Le bêtisier des profs. Les incroyables perles des enseignants du primaire à la Fac. Albin Michel. Le Livre de Poche. 2000. p. 91).

     

    École privée sous contrat d’association avec l’État (en 2021, les élèves des familles favorisées et très favorisées représentaient 55,5% de leurs effectifs contre 16% des élèves issus des familles défavorisées), ou École privée hors contrat (compter de 300 à 700 euros par mois, donc jusqu’à 7 000 euros par an !) ;

     

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 10/14 (La rentrée des classes)

                     113. École sans Dieu (gratuite) ou École avec Dieu (payante).

     

      École laïque ou École sous l’emprise d’une Église ou d’une religion (il y aurait plusieurs milliers de religions réunies ou non en grands courants comme celui du Christianisme lui-même divisé en plusieurs branches avec leurs écoles privées respectives pour enfants présumés croyants dès l’âge de 3 ans).

     

    « Pour les Enfants de France : Des Écoles sans Dieu et des Maîtres sans Foi, délivrez-nous, Seigneur ! » (apostolat de la prière, attribué à Monseigneur François-Marie-Joseph Delamaire [1848-1913], archevêque coadjuteur de Cambrai, reproduit sur une image pieuse ancienne). C’est la loi de Jules Ferry du 28 mars 1882 sur l’enseignement primaire obligatoire qui a rendu l’instruction obligatoire et laïque, et remplacé l’enseignement religieux à l’école par une instruction morale. Aussitôt, des slogans de catholiques hostiles à une école primaire publique laïcisée se multiplièrent : « Morale sans Dieu » ; « École sans Dieu »…

    et même des poésies pour les Tout-Petits :

    O ma petite mère, en classe ce matin,

    Comme je demandais à dire la prière

    Au bel enfant Jésus, en robe de satin,

    La demoiselle a dit : Taisez-vous, Monsieur Pierre,

    Le Jésus est parti – Qu’on ne m’en parle plus !

    Et mon cœur est bien gros. Car je l’aimais, Jésus.

    C’était pour lui souvent que je faisais ma page

    Et que je m’efforçais d’être doux et bien sage

    (Noelle de Nivelle).

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 10/14 (La rentrée des classes)

     114 À partir de 1954, distribution de lait à tous les écoliers d’après-guerre (photographie 1954).

     

    Externat, Demi-pension ou Internat (la pension ou bahut dans l’ancien argot des internes est le lieu d’accueil privilégié des derniers de classe dont les parents veulent se débarrasser).

    En 1954, Pierre Mendès France, alors Président du Conseil, fit distribuer à ceux qu’il appelait « ses p’tits amis », autrement dit tous les écoliers de France de la période d’après-guerre, un verre de lait par jour en classe pour qu’ils deviennent « studieux, solides, forts et vigoureux ».

    « Le vin est le breuvage le plus sain et le plus hygiénique qui soit » (Louis Pasteur). Puis, en 1956, Pierre Mendès France mit un terme à l’usage des cantines scolaires consistant à donner à boire aux enfants de l’alcool (vin, cidre, bière). Cette pratique fut toutefois maintenue jusqu’en 1981 pour les enfants de plus de 14 ans, sous réserve de l’accord de leurs parents.

         « Les desserts proposés à la cantine, particulièrement les petits suisses, n’ont pas vocation à se transformer en projectiles, fussent-ils du plus bel effet sur les murs qui viennent juste d’être repeints. » (Jérôme Duhamel, op. cit., p. 61).

     

      École avec un p’tit peu de gym’ sauf dispense, ou École de sport-étude (à partir de 15 ans).

    « Le lancer du poids est un sport nuisible à la santé, surtout quand c’est un autre élève qui le reçoit. » (Jérôme Duhamel, op. cit., p. 67) ;

     

     Collèges civils ou Collèges militaires (rebaptisés lycées de la Défense accueillant plus de 4000 élèves internes répartis en six établissements à Autun, La Flèche, Saint Cyr, etc.).

    « Tous les hommes naissent égaux, mais les meilleurs sont militaires. »

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 10/14 (La rentrée des classes)

    115 Les premières élèves de l’école laïque de filles de Monétay-sur-Allier vers 1900.

     

       École publique mixte (obligatoire depuis les décrets d’application du 28 décembre 1976 de la loi Haby du 11 juillet 1975), ou École privée mixte ou non mixte.

    « Un panneau marqué filles est accroché sur la porte des toilettes réservées à celles-ci. À l’attention des aveugles, des myopes ou des illettrés, je rappelle donc qu’une fille n’est pas un garçon et que ces derniers doivent satisfaire leurs besoins à l’endroit où il est écrit garçons. » (Jérôme Duhamel, op. cit., p. 58) ;

     

      École obligatoire ou École buissonnière (sur cette dernière école, je vous renvoie à ma précédente page du 21 août :

    http://droiticpa.eklablog.com/du-droit-des-ecoliers-a-la-paresse-8-12-l-ecole-buissonniere-a214460633)

     

    Histoire drôle. Un papa demande à son fils : – Ça te plairait pour la rentrée d'être dans une école privée ?

    Le môme répond : - Ben, si ça t’dérange pas, j’préférerai être privé d'école ! 

     

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 10/14 (La rentrée des classes)

    116. Bientôt la rentrée des classes : prise d’assaut des grands magasins (photographie de presse du 24 septembre 1949).

     

      « Si l’argent ne fait pas le bonheur, rendez-le » (Jules Renard, Journal. 26 décembre 1905. Page 808). Dans un deuxième temps, se pose aux parents le délicat problème des courses en magasin (à ne pas confondre avec les cours de récréation), en conjuguant habilement leur utilité et leur coût, nonobstant (mot en usage dans les facs’ de droit) le plaisir des enfants. 


    Les habits neufs (comptine de Corinne Albaut. Auteur-Compositeur-Interprète).

                Pour le jour de la rentrée
                Maman m'a acheté
                Un pantalon rayé,
                Un pull tout bariolé,
                Une nouvelle ceinture,
                Une paire de chaussures.


                Planté devant la glace,
                Je me regarde en face.
               Avec ces cheveux courts
               Et ce blouson en velours,
               Est-ce vraiment moi
               Ce grand garçon là ?

               Je ne me reconnais pas !

     

    La Rentrée du Petit Nicolas(René Goscinny [auteur du texte] et Jean-Jacques Sempé [illustrateur] 2008. Folio Junior. Chapitre 1, p. 5 et s.) :

    « On va rentrer… Maman a dit que demain on irait acheter des choses pour la rentrée.

    -   Quelles choses ? a demandé papa.

    -   Beaucoup de choses, a répondu maman. Entre autres : un nouveau cartable, une trousse, et puis des chaussures.

    -  Encore des chaussures ? a crié papa. Mais ce n’est pas possible ! Il les mange !

    - Non, mais il mange de la soupe pour grandir, a dit maman. Et quand il grandit, ses pieds grandissent aussi.

      Le lendemain, je suis allé faire des courses avec maman, et pour les chaussures nous nous sommes un peu disputés, parce que moi je voulais des chaussures de basket, mais maman a dit qu’elle m’achèterait une paire de souliers en cuir bien solide, et que si ça ne me plaisait pas, on allait rentrer à la maison, et que papa ne serait pas content…

      Et puis, maman m’a acheté un cartable terrible, et avec les cartables on rigole bien à la sortie de l’école, on s’amuse à les jeter dans les jambes des copains pour les faire tomber, … et puis maman m’a acheté une trousse qui ressemble à un étui de révolver, avec, à la place du révolver, un taille-crayon qui ressemble à un avion, une gomme qui ressemble à une flûte, et des tas de choses qui ressemblent à autre chose, et avec ça aussi on va faire bien faire les guignols en classe… »

     

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 10/14 (La rentrée des classes)

                                                       117. Danger : école !

     

    « Les émotions simples sont : la peur, la joie, la tristesse, la colère, la surprise et le dégoût » (Paul Ekman, psychologue américain). Il peut-être intéressant d’évaluer la manière dont la rentrée des classes est ressentie, non plus par leurs parents, mais par les écoliers, les collégiens et les lycéens.

        Cela dépend avant tout de la catégorie dont ils relèvent : celle des Premiers de classe ; celle des Moyens de classe ; et celle des Derniers de classe. (sur cette trilogie, voir ma page précédente :

    http://droiticpa.eklablog.com/du-droit-des-ecoliers-a-la-paresse-9-14-derniers-de-classe-a214662745).

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 10/14 (La rentrée des classes)

                  118 Le doigt levé du Premier de classe (Robert Doisneau. 1956).

     

    « Le premier de la classe ignore le plaisir que prend le cancre à regarder par la fenêtre » (Robert Doisneau). Pour la catégorie des Premiers de classe, chouchous de la maîtresse parce qu’ils savent bien leurs leçons, et souvent porteurs de lunettes, au fil du langage parlé, la rentrée c’est :

    - Chouette (de l’ancien français Choeter, qui signifiait être élégant ou faire le coquet). « Chouetto ergo sum » : locution latine reprise par René Descartes, en 1637, dans le Discours de la Méthode. 

    - Géniale (du latin genialis : « agréable, festif », dérivé de genius, Génie, avec le suffixe alis, devenu « qui a du génie », puis Remarquable, Excellent) ;

    - Super (adjectif invariable) ;

    - Bath (synonyme : Ouf) ;

    - Trop bien !

     - Vive l'école! vive l'école! J'en suis dingue et j'en raffole!  (chanson de Melody Mélasse, reprise par la petite Léonie, éternelle Première de classe et copine de Ducobu, l'incontournable Dernier de classe qui tente toujours de copier sur elle. Godi et Zidrou : L'élève Ducobu... révise un Max, éditions du Lombard, n° 13, 2021, p. 3)

       Cette satisfaction se manifeste non seulement pour les cours (à l’exception des cours de gym’), mais également pour les récréations. En effet, les premiers de classe profitent de celles-ci pour y réviser leurs leçons en faisant attention de ne pas recevoir un ballon de foot envoyé, volontairement ou par inadvertance, dans leurs lunettes, par un moyen ou un dernier de classe. 

     

    Histoire drôle. Un enfant rentre chez lui après sa première journée d’école et crie :

    - Maman, papa, je suis le premier de la classe !

    Ses parents, bien qu’un peu étonnés, répondent :

     - Bravo, tu mérites une récompense !

    L’enfant ajoute :

    - Euh oui, j’veux bien, mais j’avais pas fini ma phrase. J’suis premier en partant de la fin !

     

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 10/14 (La rentrée des classes)

    119. Deux moyens de classe : l’un dans les nuages, l’autre dans le nez (image du court métrage de 16 minutes Un bon petit diable de René Leprince, sorti en 1923, d’après le roman éponyme de la Comtesse de Ségur, paru en 1865).

     

    « Peut mieux faire » (annotation rituelle de bulletins scolaires). Pour les Moyens de classe, la rentrée provoque en général l’expression Bof ! (acronyme de Beurre, Œufs, Fromages), suivie d’investigations du genre :

     C’est à quelle heure la récré ? « La récréation n’est pas considérée comme une excuse valable pour sécher les cours. » (Jérôme Duhamel, op. cit., p.  58) ;

     La maîtresse elle est moche ou sympa ? « Il est interdit de tutoyer et d’embrasser les professeurs pendant les cours. » (Jérôme Duhamel, op. cit., p. 62) ;

     Le prof y donne des baffes si on fait pas ses devoirs ? « Tout devoir non remis ne sera pas corrigé. » (Jérôme Duhamel, op. cit., p. 60) ;

     Si y’a piscine, on pourra garder son maillot de bain à la douche ? « Les vélos ou vélomoteurs sont interdits dans la piscine » (Jérôme Duhamel, op. cit., p. 71) ;

     On peut garder son portable ? « Madame, j’ai surtout noté que votre fils me prenait pour un imbécile en prétendant faire passer pour une calculette ce qui était en réalité un téléphone portable dont il se servait pendant sa composition. » (Jérôme Duhamel, op. cit., p. 139). En école primaire et au collège, l'utilisation du téléphone portable est interdite, y compris pendant les récréations (Code de l'éducation, art. L. 511-5). Au lycée, chaque établissement fixe ses propres règles dans son règlement intérieur. 

     On peut mettre des sneakers LED lumineuses ? (Le mot sneaker est issu du verbe anglais to sneak, signifiant se déplacer furtivement donc silencieusement) ;

     C’est quand les vacances de la Toussaint ? (du samedi 21 octobre au lundi 6 novembre) ;

     On a classe ou pas le mercredi et le samedi ? 

     On aura classe de neige si y a pas d’neige ? 

     On peut signer ses mots d’excuse avec son portable ? 

    etc., etc.

     

    Histoire drôle. La maîtresse demande à l’un des élèves de raconter ses vacances d’été. 

    – Oh, maîtresse, j’suis tombé d’une échelle de plus de 10 mètres de haut. 

    – Mais mon pauvre petit, c’est affreux, tu as dû te faire très mal ? 

     

    – Ben non, pas trop, ça va, j’suis tombé du premier barreau. 

     

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 10/14 (La rentrée des classes)

    120. Un Dernier de classe peu motivé (peinture de Jean Geoffroy, dit Geo. 1853-1924). 

     

       « Manque de bases » (annotation rituelle de bulletins scolaires). Pour les Derniers de classe, il convient de distinguer deux catégories :

      D’une part, celle des plus polis. Pour eux, la rentrée des classes c’est :

           - Zut (corruption du latin Ut) ;

           - La Barbe (dérivé de l’ancien mot raser sous le sens de rébarbatif) ;

        - Galère (par référence aux galériens fouettés et maltraités dans les bateaux jusqu’au milieu du XVIIIème siècle).

      D’autre part, celle des moins polis qui défendent la cause des « gros mots ». Pour eux, en souvenir du mot en cinq lettres lancé aux Anglais par le général Cambronne, commandant une division de la vieille Garde impériale, au désastre de Waterloo (18 juin 1815), la rentrée des classes c’est :

         - Putain de Bordel de Merde ! (expression complète empruntée à une chanson d’un client-chansonnier d’une maison close de prostituées de Marseille, sur la tête duquel, en 1935, l’une d’entre elles, Rosa Bonaparte, aurait vidé son pot de chambre avec tout son contenu) ;

         - Oh, fais chier ! (phrase culte du film Les bronzés font du ski) ;

         - Oh, chier merde ! (synonyme : c’est chiant !).

     

     

                 LES DIX COMMANDEMENTS DE L’ÉCOLIER

    (C. B. French Nursery Rhymes. Librairie Hachette. 1881 ; p. 13-14).

                      

     1.  À la classe tu te rendras

         Toujours très ponctuellement.

    2.  Avec soin ton devoir feras,

         Et l’écriras bien proprement.

    3.  Tes leçons étudieras

         Et apprendras parfaitement,

    4.  Et surtout ne bavarderas

        Pendant la classe aucunement.

    5.  Dame Paresse éviteras,

         Et fuiras soigneusement.

    6.  De l’instituteur tu suivras

        Les avis très docilement.

    7.  Bon camarade tu seras:

         On t’aimera certainement.

    8.  Tous les soirs tu retourneras,

          À ta maison tranquillement.

    9.  Les passants tu salueras

         Toujours respectueusement.

    10. En faisant cela, tu seras

         Un bon élève assurément.

     

    La suite, la semaine prochaine :

    Du droit des écoliers à la paresse 11/19 (À bas... la rentrée des classes !).


  •  

          

               Le banc des Derniers de classe (peinture de Gustav Igler. 1881).

                91 Le banc des Derniers de classe (peinture de Gustav Igler. 1881).

     

    « Ô rage ! Ô désespoir ! Ô jeunesse meurtrie. N’ai-je donc tant vécu que pour ce cauchemar de l’école ? » (à la manière de Pierre Corneille). Comme chacun sait ou ne sait pas, les élèves d’une classe d’école, de collège et de lycée sont répertoriés en trois groupes :  

     - celui des Premiers de classe, installés tout près du tableau pour mieux écouter le maître et être vu  de lui lorsqu’ils lèvent le doigt pour répondre à une question ;

    - celui des Moyens de classe, installés derrière les Premiers de classe sur plusieurs rangs (le second rang leur permet de copier sur les premiers de classe) ;

    - et celui des Derniers de classe, au fond de la classe, près de la fenêtre et des radiateurs, à l’abri du bruit fatiguant des voix du maître et des premiers de classe.

     

       Dans sa poésie Les Écoliers, le professeur de lettres et écrivain Maurice Fombeure (1906-1981) emploie une autre classification, somme toute équivalente :

     

    Sur la route couleur de sable

    En capuchon noir et pointu,

    Le « moyen », le « bon », le « passable »

    Vont à galoches que veux-u

    Vers leur école intarissable…

     

    Robert Lamoureux [1920-2011], nous a laissé ce poème intitulé précisément Le Dernier de la classe : 

    A la fin d'une année scolaire, le dernier, au fond, qu'est-ce qu'il sait ?
    A quoi ça lui a servi de faire tous les affreux devoirs qu'il a faits ?
    Il n'a jamais connu le bien-être du bon élève qui sait ses leçons,
    Ni le regard affectueux du maître qui sourit en disant son nom.
    Sur son cahier, il y a cinq cents taches ;
    C'est ce qui fait dire à ses parents:
    " à ce gosse-là il faut la cravache,
    Quand on n'est bon qu'à faire des taches,
    La cravache, il n'y a que ça qu'on comprend!
    Qu'est-ce que tu fous à l'école ?
    Qu'est-ce que tu fous si tu fous rien ?
    "
    Et de tout son cœur qui se désole,
    Le petit répond: " Eh ben ... eh ben ... "
    Oh! Il en a appris des choses
    De la petite classe au certificat :
    Il sait qu'il y a des nuages qui sont roses
    Vers quatre heures, pendant la leçon de choses
    Quand le soleil fout le camp, tout là-bas.
    Il sait très bien ce que c'est qu'une droite,
    Une droite qui n'a ni de A ni de B,
    Quand le soleil du matin éclate,
    Il y a ses rayons qui font des droites.
    C'est comme ça qu'il apprend, le dernier.
    Lui, ce qui l'amuse, ce sont les mouches
    Qu'on garde captives dans un bouchon,
    Les mots qui font drôle dans la bouche,
    Comme " tintinabulle " ou " polochon " .
    A la fin d'une année scolaire, à la distribution des prix,
    Le petit dernier traîne sa misère
    Sous le regard méprisant de son père
    Et sa détresse est infinie.
    Mon petit copain, dernier de la classe,
    Moi, je sais bien que tu n'es pas le dernier.
    Puis console-toi, les années passent.
    En prenant la vie face à face
    Tu verras que les premières places
    Ne sont pas toutes pour les premiers.

     

    Quant à Paul Guth [1919-1997], Premier de classe en tout sauf en gym et en math, agrégé de lettres, puis prof dans divers lycée, devenu un écrivain célèbre grâce à sa série du Naïf (Grand Prix de littérature de  l’Académie française en 1978), il s’est raconté dans son autobiographie : Une enfance pour la vie (librairie Plon, 1984) ; 

    Mon étrange entrée au collège. Je passai le premier jour à subir des épreuves et à attendre leurs résultats. En quelques heures, sans bouger, je sautai deux classes : la neuvième et la huitième. On décida de m’admettre en septième…

    … De la septième à la philo, abonné au prix d’excellence, je pris sur ces bancs quelques mauvais plis qui, dans notre noir avenir, me porteront tort. La passion du travail dans une société de laxisme. La joie de la réussite, affichée naïvement sur mon visage, alors que le vent soufflerait au misérabilisme…

    … Le triomphe de la jeunesse était alors, en fin d’année scolaire, dans la cour du collège, la distribution des prix. Dans le public, les jolies dames décolletées, conduites à leur place par les grands de première et de philo qui leur offrait galamment le bras. Une estrade dressée sous les platanes. Resplendissante de drapeaux et de guirlandes sous son chargement de notables. Sous-préfet en grande tenue, capitaine de gendarmerie étincelant de galons, maire, député, sénateur avec écharpe, professeurs en robe avec épitoge, rouge, jaune, extraite de la naphtaline pour cette apothéose. Et la musique. Et les flots d’éloquence, du président et du professeur chargé du discours d’usage. Et la lecture du palmarès. « Prix d’excellence : Guth Paul… Français : premier prix : Guth Paul… Version latine : premier prix : Guth Paul… ». GUTH PAUL, GUTH PAUL. Il n’y en avait que pour ce Guth Paul, qui, avec les autres lauréats, rougissants, trébuchants, escaladait les marches de l’estrade et recevait des sommités, un petit tapotement paternel sur la joue et des livres dorés sur les trances.

     Enfin, la remontée triomphale de l’avenue d’Eysse (Villeneuve, département des Alpes-de-Haute-Provence), avec ma pile d’ouvrages rutilants, escorté par mes parents jubilants. Tous les gens aux fenêtres. La revanche du mécanicien de sa femme, de son fils … » (chapitre VI).

     

    Chagrins d’école (première de couverture du livre autobiographique de Daniel Pennac. Folio 2009)

    92 Chagrin d’école (première de couverture du livre autobiographique de Daniel Pennac. Folio 2009).

     

     « Les profs y nous prennent la tête avec leurs trucs qui servent à rien. » Ces mots de jeunes cancres sont rapportés par Daniel Pennac dans son livre autobiographique Chagrin d’école, paru en 2007, aux éditions Gallimard (réédité chez Folio en 2009, Prix Renaudot).

     

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 9/14 (Derniers de classe)

                                                        93 C’est pas juste !

     

        « Voilà deux semaines que votre fils Julien passe d’excellentes nuits pendant mes cours » (Jérôme Duhamel, Le bêtisier des profs. Les incroyables perles des enseignants du primaire à la Fac. Albin Michel. Le Livre de Poche. 2000. Page 139). Certes, les Derniers de classe ne sont pas férus d’études, préférant l’école buissonnière ou, les jours de pluie, rêver en classe en une ou plusieurs phases de sommeil ou de veille. Pourtant, beaucoup d’entre eux s’en sortent dans la vie parfois aussi bien que les Premiers de classe, et les surdoués à haut potentiel intellectuel (HPI), ou atteints de troubles Dys' comme l'auraient été Léonard de Vinci, Mozart, Albert Einstein, Picasso, Agatha Christie et Walt Disney.

     

     

     

    Alexandre Dumas fils enfant (huile sur toile de Louis Boulanger, vers 1830. Sources : Wikipedia et Artnet).

    94 Alexandre Dumas fils enfant (huile sur toile de Louis Boulanger, vers 1830. Sources : Wikipedia et Artnet).  

     

     « Comment se fait-il que tant d’enfants étant si intelligents, tant d’adultes soient si bêtes. Cela doit tenir à l’éducation. » (citation attribuée à Alexandre Dumas fils). Voici, sans être exhaustif, quelques Cancres de France, Derniers de classe, Passables ou, pour reprendre les mots du président de la République, le 23 août dernier, « En difficultés », devenus célèbres : Claude Gelée dit le Lorrain, Augustin Fresnel, Gustave Flaubert, Alexandre Dumas, Sacha Guitry, Jean Cocteau, Jean Genet, François Truffaut, Jacques Prévert, Alain Souchon, Daniel Pennac, Alphonse Boudard, Gérard Depardieu... 

     

    Claude le Lorrain [1600-1682], dernier de sa classe devenu l’un des plus grands peintres français : « Écoutez cette histoire […] : c'est celle d'un homme que ses obscurs commencements n'ont pas empêché de devenir illustre : c'est celle d'un des plus grands peintres qui aient jamais existé. Il s'appelait Claude Gelée, et on l'a surnommé le Lorrain en l'honneur de son pays, car il est né dans ce département et en est une des gloires. Ce petit Claude était fils de simples domestiques. Dans son enfance on le croyait presque imbécile, tant son intelligence était lente et tant il avait de peine à apprendre. Ses camarades d'école se moquaient alors de lui, […] et cependant leur nom à tous est resté inconnu, tandis que celui du petit Claude est devenu célèbre dans le monde entier… » (Le tour de la France par deux enfants, G. Bruno, chapitre XXVI – La modestie. Histoire du peintre Claude le Lorrain. 1ère édition, 1877). 

     

     

    Augustin Fresnel [1788-1827], dernier de sa classe devenu l'un des plus grands physiciens français. « III. Augustin FRESNEL, né dans l'Eure à la fin du siècle dernier, fut d'abord un enfant paresseux ; il était à l'école le dernier de sa classe. Mais il ne tarda pas à comprendre qu'on n'arrive à rien dans la vie sans le travail, et bientôt il travailla avec tant d'ardeur pour réparer le temps perdu, qu'à l'âge de seize ans et demi il entrait l'un des premiers à l'Ecole polytechnique. FRESNEL, né à Broglie (Eure) en 1788, mort en 1827. Il en sortit à dix-neuf ans avec le titre d'ingénieur des ponts et chaussées. Bientôt, il fut grand bruit dans le monde savant des découvertes faites par un jeune physicien sur la lumière et la marche des rayons lumineux. C'était Fresnel qui, grâce à ces découvertes, put plus tard perfectionner l'éclairage des phares. Avant lui, la lampe des phares n'avait qu'une faible lumière, qui ne s'apercevait pas d'assez loin sur les flots, et les naufrages étaient encore fréquents. Fresnel sut multiplier la lumière de cette lampe en l'entourant de verres savamment taillés et de miroirs de toute sorte. « C'est la France, a dit un de nos écrivains, qui, après ses grandes guerres, inventa ces nouveaux arts de la lumière et les appliqua qu salut de la vie humaine. Armée du rayon de Fresnel, de cette lampe forte comme quatre mille et qu'on voit à douze lieues elle se fit une ceinture de ces puissantes flammes qui entrecroisent leurs lueurs. Les ténèbres disparurent de la face de nos mers. Qui peut dire combien d'hommes et de vaisseaux sauvent les phares ? » (G. Bruno, Le tour de la France par deux enfants.  Chapitre XCVI, Trois grands hommes de la Normandie. 1ère édition. 1877).

     

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 9/14 (Derniers de classe)

    95 L’éducation à la tolérance (image d’un film documentaire russe : РУССКИЕ В ЕВРЕЙСКОЙ ШКОЛЕ. Воспитание толерантности. 2008).

     

    « Я не ленивый ! У меня просто мотивация ничего не делать ! » (« Je ne suis pas paresseux ! Je suis juste motivé à ne rien faire ! »*). Au demeurant, la phase de sommeil des Derniers de classe n’est pas l’apanage d’écoliers français, qu’ils soient laïques ou chrétiens (souvent en France, les écoles publiques invitent les parents des Derniers de classe dont elles veulent se débarrasser à les inscrire dans des écoles privées !). Comme le révèle cette image extraite d’un film documentarisé russe tourné dans une école juive sous le titre Éducation à la tolérance, le passage de l’état de veille à celui de sommeil est également apprécié d’écoliers russes derniers en classe (последний в классе).

     

     * Nota bene. Je ne parle ni n'écrit le Russe, sauf deux mots (Oui : Да da ; Merci : СПАСИБО spasibo), mais je commence à comprendre la raison pour laquelle nos collégiens et lycéens derniers de classe, adeptes des traducteurs gratuits en ligne pour faire leurs devoirs d'anglais, d'allemand ou d'espagnol, suggèrent à l'Education nationale pour faire des économies de supprimer les cours de langues étrangères !       J'ajouterai que, parfois, la fatigabilité qui empêche un enfant de rester éveiller à l'école peut être la conséquence d'un ou plusieurs troubles Dys (dyslexie, dysorthographie, dyslexie, dysgraphie, dyscalculie, dysphasie, dyspraxie). 

     

     

     

    Oraison à Saint Lâche, patron des Paresseux…

    96 Oraison à Saint Lâche, patron des Paresseux… (estampe gravée par Joseph-Louis Renou, au milieu du XVIIIème siècle. Source : site Gallica de la Bibliothèque nationale de France).

     

      Au demeurant, qu’ils soient français ou  русский (russes), ces p’tiots (affectueusement petits), en manque de réactivité émotionnelle ne font rien d’autre que mettre en œuvre l’oraison (imaginaire) au bienheureux Saint Lâche, patron des Paresseux, des Endormis, et des Fainéants :

     

        « O’ bienheureux, Saint Lâche qui possédez le Royaume de la Paresse, des Endormis et des Fainéants, faîtes par votre nonchalante intercession, que nous puissions bien boire, bien ronfler, bien dormir sans travailler. C’est tout ce que nous vous demandons. Ainsi-soit-il. »

     

       Pour éviter toute discrimination, cette oraison chrétienne trouve son pendant avec celle à Sainte Lâche, très digne sœur du bienheureux Saint Lâche et patronne des Paresseuses, des Dormeuses et des Fainéantes :

     

    « O’ bienheureuse, Sainte Lâche qui possédez le délicieux Royaume de la Paresse, des Endormies et des Fainéantes, accordez-nous d’être bien nourries, bien parées et bien bichonnées, sans qu’il nous coute rien que le doux plaisir de Captiver les Cœurs et de jouir des bienfaits de la nature en dormant. Ainsi-soit-il.»

     

      Et, pour les partisans de l’école publique laïque indépendante de toutes religions, voici La semaine de l’écolier paresseux, décrite dans le livre intitulé French Nursery Rhymes, publié, en langue française, en 1881, à Londres par la Librairie Hachette : 

    Lundi, mardi, fête;
    Mercredi, peut-être;
    Jeudi*, la Saint-Nicolas**;
    Vendredi, je n’y serai pas;
    Samedi, je reviendrai;
    Et voilà la semaine passée !

    *À l’époque, les écoliers n’avaient pas classe le jeudi (c’est en 1972 que le mercredi a remplacé le jeudi).

    **La Saint-Nicolas est un jour de fête sans école dans de nombreux pays européens, parfois plus populaire que Noël.

     

     

     

    Lebrac, grand dernier de classe, et son instituteur (image du film La Guerre des Boutons d’Yves Robert, sorti le 18 avril 1962. Prix jean Vigo. Victoire du cinéma français)

    97 Lebrac, grand dernier de classe, et son instituteur (image du film La Guerre des Boutons d’Yves Robert, sorti le 18 avril 1962. Prix jean Vigo. Victoire du cinéma français). 

     

      « Si j’aurais su j’aurais pas venu ! » (l’une des répliques du film, prononcée par P’tit Gibus). Cette photographie de Lebrac, joué par André Treton (1948-2015), nous rappelle que le Dernier de classe, installé au dernier rang ou à l’avant dernier rang, est souvent reconnaissable par sa taille bien plus grande que celle des moyens et des premiers de classe. Car, en effet, contrairement à ses condisciples, il a multiplié les redoublements !

     

       « Dans la vie, le chef, c'est celui qui a le plus grand zizi » (autre réplique culte du film). Cela dit, je vous rappelle l’intrigue de ce film adapté du roman éponyme de Louis Pergaud, publié en 1912. Des enfants du village de Longevernes, avec à leur tête Lebrac, ont déclaré la guerre à ceux du village voisin de Velrans, menés par l’Aztec des Gués, après avoir été traités par ces derniers de « Couilles molles » (gros mot que ne comprend pas très bien P’tit Gibus qui va en demander la définition à son instituteur lequel lui répond, en riant, ne connaître aucun gros mot !). Lors d’une bataille entre les deux bandes, Lebrac arrache tous les boutons et les bretelles de l’un des vaincus afin qu’il soit puni par ses parents. Puis, pour éviter le même châtiment, s’ils sont eux-mêmes vaincus, Lebrac et ses camarades décident de combattre entièrement nus.

     

        À la fin du film, sans se concerter, le père de Lebrac et celui de l’Aztec les envoient en pension, malgré les réserves de leurs instituteurs. En effet, la mise en pension est souvent le triste remède utilisé par les parents pour se débarrasser de leurs rejetons derniers de classe et/ou en difficultés.  Le maître de l’école de Longeverne (joué par Pierre Trabaud), qui accompagne alors Lebrac au pensionnat, avant de le quitter, lui demande : « Qu’est-ce que je dois dire à ton père ? ». Lebrac répond : « Qu’il aurait pu m’accompagner lui-même ».

         Lebrac reste seul dans le dortoir encore vide du pensionnat, désemparé et les yeux pleins de tristesse. Soudain, la porte du dortoir s’ouvre et apparaît l’Aztec. L’un et l’autre, naguère ennemis, sont alors fous de joie de se retrouver et ils s’amusent à sauter sur les lits. Lebrac dit en rigolant à L'Aztec : « Et dire que quand on sera grand on sera aussi bête qu’eux (nos pères) ».  

     

     

     

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 9/14 (Derniers de classe)

     

    98 - Z’peux pus rentrer en classe, yzont fermé la porte et la sonnette est trop loin !

     

     « Le droit de l’enfant c’est d’être un homme. Ce qui fait l’homme c’est la lumière. Ce qui fait la lumière c’est l’instruction. Donc le droit de l’enfant c’est l’instruction gratuite obligatoire » (Victor Hugo. Choses vues. 1887-1900). La question qui se pose aux grandes personnes est évidemment de savoir comment faire disparaître les Derniers de classe, autrement qu’en leur sucrant dix jours de vacances l’été comme l’envisage notre président de la République.

       La méthode la plus efficace serait, à priori, de supprimer toutes les écoles puisqu’elles en sont la cause ! Ainsi, faute d’écoles, il n’y aurait plus ni Derniers de classe, ni Moyens de classe, ni Premiers de classe. Mais, cela poserait de sacrés problèmes. D’abord à Victor Hugo et Jules Ferry premiers au hit parade des noms donnés aux écoles, collèges et lycées publics de France et de Navarre. Ensuite, avec le retour à la maison, tout au long de l’année, de plus de 12 millions d’enfants. Enfin, avec la mise au chômage de 1 202 900 grandes personnes relevant du ministère de l’Éducation nationale (892 300 enseignants, 297 400 non-enseignants…).  

     

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 9/14 (Derniers de classe)

    99 Vous ne travaillez pas assez Mademoiselle. Vous ne faîtes aucun progrès ; à votre âge je lisais et j’écrivais couramment !...

    -         C’est que vous aviez, sans doute, une meilleure maîtresse que moi.

     

       Plus réaliste, le changement de maîtresses d’écoles. En effet, les Derniers de classe, selon une étude statistique non publiée, s’installent spontanément aux derniers rangs de leur classe, pour être le plus loin des maîtresses lorsque celles-ci sont vieilles, laides, bêtes et méchantes.

     

     

     

    image du film Jeannette Bourgogne, de Jean Gourguet, sorti en 1938

    100 La nouvelle maîtresse : pas mal non ? (image du film Jeannette Bourgogne, de Jean Gourguet, sorti en 1938. Une jeune orpheline, jouée par Blanchette Brunoye, devient institutrice dans l’école d’un village du Morvan).

     

      Aussi, en remplaçant ces maîtresses mal aimées par des maîtresses jeunes, jolies, intelligentes et gentilles, les Derniers de classe seraient-ils plus enclins à quitter leurs rêves et à s’intéresser aux leçons, en se précipitant pour s’installer au premier rang de la classe.

     

     

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 9/14 (Derniers de classe)

                101 « Clotaire a des lunettes » (dessin de Jean-Jacques Sempé).

     

        Une autre méthode pour transformer un Dernier de classe en Premier de classe nous est rappelée par le Petit Nicolas (René Goscinny [auteur du texte] et Jean-Jacques Sempé [illustrateur] : Le Petit Nicolas et les Copains. 1963. Folio Junior Edition Spéciale. Chapitre 1).

    « Quand Clotaire est arrivé à l’école, ce matin, nous avons été drôlement étonnés, parce qu’il avait des lunettes sur la figure. Clotaire, c’est un bon copain, qui est le dernier de la classe, et il paraît que c’est pour ça qu’on lui a mis des lunettes.

    -      C’est le docteur, nous a expliqué Clotaire, qui a dit à mes parents que si j’étais dernier, c’était peut-être parce que je ne voyais pas bien en classe. Alors, on m’a emmené dans le magasin à lunettes et le monsieur des lunettes m’a regardé les yeux avec une machine qui ne fait pas mal, il m’a fait lire des tas de lettres qui ne voulaient rien dire et puis il m’a donné des lunettes, et maintenant, bing ! je ne serai plus dernier.

     Moi, ça m’a un peu étonné, le coup des lunettes, parce que si Clotaire ne voit pas en classe, c’est parce qu’il dort souvent, mais peut-être que les lunettes, ça l’empêchera de dormir. Et puis c’est vrai que le premier de la classe c’est Agnan, et c’est le seul qui porte des lunettes, même que c’est pour ça qu’on ne peut pas lui taper dessus aussi souvent qu’on le voudrait.

      Agnan, il n’a pas été content de voir que Clotaire avait des lunettes. Agnan, qui est le chouchou de la maîtresse, a toujours peur qu’un copain soit premier à sa place, et nous on a été bien content de penser que le premier, maintenant, ce serait Clotaire, qui est un chouette copain.

    -      T’as vu mes lunettes ? a demandé Clotaire à Agnan. Maintenant, je vais être le premier en tout, et ce sera moi que la maîtresse enverra chercher les cartes et qui effacerai le tableau ! La la lère !

    -      Non, monsieur ! Non, monsieur ! a dit Agnan. Le premier, c’est moi !... et il s’est mis à crier et à pleurer ; il a dit que c’était de la triche, qu’on avait pas le droit d’être premier à sa place, qu’il se plaindrait, que personne ne l’aimait, qu’il était très malheureux, qu’il allait se tuer… »

     

       Nota bene. Désolé, je ne peux mettre en ligne l’intégralité de ce chapitre en raison des droits d’auteur. Toutefois, sachez que Clotaire, interrogé par sa maîtresse en géographie, a eu zéro. En effet, à cet instant, il n’avait plus ses lunettes qu’il venait tout juste de prêter à son copain Alceste. Il resta donc Dernier de classe et Agnan, porteur de lunettes, Premier !  

     

     

     

       image du film Un Bon Petit Diable, réalisé en 1923 par Bruno Leprince

    102 La rentrée éphémère de Charles à l’école des frères Old Nick (image du film Un Bon Petit Diable, réalisé en 1923 par Bruno Leprince).

     

        Dans un de ses plus célèbres livres pour enfants, Un Bon petit Diable, publié en 1865, la Comtesse de Ségur indique une autre méthode pour supprimer les Derniers de classe peu inspirés par l’instruction scolaire. Pour la Comtesse de Ségur, ils n’ont qu’à se faire renvoyer de leur école.

       Souvenez-vous. Dans une petite ville d’Écosse, Charles, orphelin, habite chez sa vieille cousine, méchante et avare, Madame Mac’Miche. Elle lui fait croire qu’il est pauvre alors qu’elle a subtilisé tout l’argent que les parents de Charles lui avait confié pour élever celui-ci et l’établir dans la vie. Puis, lasse des tours que ne cesse de lui jouer Charles, elle le place dans la pension sévère des frères Old Nick.

       N’ayant jamais été dans une école et moins encore dans une pension, Charles y entre avec l’intention de s’en faire renvoyer en accumulant les farces. Il y parvient, en quelques jours à peine ! Par exemple, alors qu’il pénètre dans la salle d’études, le surveillant, maître Boxear, l’invite à s’installer à une place disponible. Ignorant tout du fonctionnement d’une école, Charles jette un coup d’œil dans la salle et s’aperçoit que la chaise du bureau du surveillant est libre puisque celui-ci s’est levé et lui tourne le dos. Il s’y assied provoquant l’hilarité des élèves et, évidemment, la colère du surveillant !

     

    Chapitre X : Dernier exploit de Charles (extrait) :

      …Après la leçon on commença l’étude ; les élèves se placèrent devant leurs pupitres ; Charles n’en avait pas encore, il demanda où il devait travailler.

    BOXEAR. – À votre pupitre, Monsieur.

    CHARLES. – Lequel, Monsieur ?

    BOXEAR. – Le premier vacant.

    Charles en aperçut un inoccupé près du surveillant ; c’était celui du remplaçant. Charles alla s’y placer.

    Boxear se retourna vers lui, croisa ses bras et le regarda d’un air indigné :

    « Avez-vous perdu la tête, petit drôle ? dit-il. Est-ce la place d’un élève près de moi, sur une estrade ? »

    CHARLES. – Ma foi ! Monsieur, est-ce que je sais, moi ? Est-ce que je peux deviner, moi ? Vous me dites : le premier vacant ; j’aperçois celui-ci, je le prends.

    BOXEAR. – Ah !... Monsieur est beau parleur ! Monsieur est raisonneur ! Monsieur est insubordonné, révolutionnaire, etc. Voilà comme nous venons à bout des beaux parleurs (il lui tire les cheveux) ; des raisonneurs (il lui donne des claques) ; des insubordonnés (il lui donne des coups de règle) ; des révolutionnaires (il lui donne des coups de fouet). Allez, Monsieur, chercher un pupitre vacant…

     

     

     

        

    103 Un Bon Petit Diable. Chapitre IV : Charles fait ses conditions. Il est délivré (extrait).

     

        Cumulant maintes autres bêtises comme de la glue posée sur la chaise de maître Boxear, la mise hors service de la cloche de la pension, et quelques cruautés sur le chat de maître Boxear, Charles parvint à se faire renvoyer de la pension après avoir piégé Old Nick en lui faisant promettre par écrit de renvoyer immédiatement l’auteur de toutes ces bêtises dont il lui dira le nom. Avouant ensuite être le seul coupable, il fut donc chassé aussitôt de la pension sans aucune autre punition. De retour chez Madame Mac Miche, un juge exigea d’elle qu’elle restitue à Charles tout l’argent lui appartenant. Et Charles fut ensuite recueilli par ses gentilles cousines Juliette et Marianne… 

       Vous trouverez dans ce fichier (n° 103) un très long extrait du chapitre XIV du livre dans lequel Charles fait ses conditions à Old Nick pour lui révéler l’auteur des bêtises et comment, de la sorte, il parvint à être renvoyé de la pension :

      Le livre complet est en libre accès gratuit au format PDF entièrement retapé à la main et corrigé sur le site de la bibliothèque électronique du Québec, sous ce lien : https://beq.ebooksgratuits.com/auteurs/Segur/Segur-14-xpdf.pdf 

      Ce site offre gratuitement la quasi-totalité des livres français classiques, romantiques…, libres de droit car appartenant au domaine public, au grand dam de nos éditeurs et libraires de la France de l'Europe occidentale (ces livres sont bien plus agréables à lire que ceux disponibles sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France, car ils ont été retapés mot à mot et non simplement photographiés page par page).

     

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 9/14 (Derniers de classe)

    104 Abracadabra ! Oups ! ça marche pas toujours ! (image d’une série enfantine russe [en libre accès sur Youtube avec cet ensemble de mots et chiffres: Ералаш N° 218 "Фокус-покус", mettant en scène un dernier de classe joué par l’enfant-acteur Pavel Melenchuk, né en 1994).

     

         Dans cette série, notre jeune écolier russe, après avoir planché sur un devoir, remet une copie blanche à sa maîtresse. Celle-ci, en sa présence, lui met aussitôt un zéro. Mais, pour l’apitoyer, notre cancre se met à chanter avec une voix merveilleuse. La maîtresse ébahie relève alors sa note de quelques points. Pas suffisant pour notre élève malicieux qui se met à faire des pas de danse classique avec grand talent. La maîtresse subjuguée lui remonte encore sa note de quelques points. Pas assez cependant pour notre bonhomme qui lui demande sa montre pour faire un tour de magie formidable. La maîtresse, un peu inquiète, lui donne sa montre et notre jeune magicien improvisé la pose sur le sol, la recouvre d’une toile et saute à pieds joints dessus. Puis, il enlève la toile et la montre apparaît en mille morceaux. La maîtresse est tétanisée! Mais notre élève repose la toile sur la montre et prononce la formule magique abracadabra, en russe bien évidemment : Абракадабра. Plein d’assurance, il retire ensuite la toile et, à sa grande surprise, la montre est toujours cassée. Sa maîtresse remet un 0 à sa copie !  

     

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 9/14 (Derniers de classe)

    105 Leçon de morale (lutte contre l’alcoolisme), dans une école du Pas-de-Calais, vers 1900 (source : musée national de l’éducation de Rouen, aujourd’hui Munaé, créé en 1879 par Jules Ferry).

     

       « Bienvenue chez les ch’tis ». Voici pour conclure cette page dédiée aux dernières longues vacances estivales des Derniers de classe (l’année prochaine, notre président de la République a décrété que ces enfants en difficultés rentreraient à l’école le 20 août, donc plus d'une dizaine de jours avant les Premiers et Moyens de classe !), une poésie en patois ch’ti du Nord et du Pas-de-Calais, intitulée : « Ch’dernier d’el classe », de Christian Delattre (sauf erreur, un ancien professeur et élu de la ville de Sante du département du Nord) :

     

    Ch’dernier d’el classe 


    Su l'coup d'huit heures et d'mie i rassaque es'carnasse
    Qu'i avot j'té dins un coin ... pour pas qu'al prenne trop d'plache,
    I l'accroche à sin dos, i s'in va in chifflant,
    Les deux mains dins ses poches, in dirot d'jà un grand.

    I n'a qu'tros quat' chints mètes pour aller à l'école
    Mais i passe un quart d'heure à taper dins l'castrole
    Qui traîne là dins ch'rucheau et qui n'attindot qu'li
    Pour faire un bout d'quémin, vire un n'tiot peu d'pays.

    Comme i s'arrête souvint su l'plache un n'tiot momint
    Pour abatte quèques marrons quand qu'ch 'est qu'y nn'a grinmint,
    Et qu'i prind tout sin temps pou n'in rimplir ses poches,
    Quant' i' arrife y a longtemps qu'in a fait sonner l'cloche!

    Dins ch'couloir i busie à cha qu'i va bien dire
    Quand i va pousser l'porte et qu'ech clerc i va l'vire;
    I buque un cop duchemint in trannant comme eune feulle,
    Ech'maîte i crie « entrez», alors i passe es'neulle.

    I s'assit dins sin coin près d'ech radiateur
    Et i déballe sin sac, cha n'i arprind un quart d'heure;
    El'temps qu'i s'mette in route, les autes i z'ont fini,
    Ch'est rien car i'a pas querre faire d'el géométrie!

    D'ailleurs quo qu'ch'est qu'i a querre, i n'réussit dins rien,
    Jamais qu'su sin cahier i n'a vu rire un « bien» ;
    El jour qu'i réfléchit i met deux S dins ch'mot...
    Bardouf ! Ch'arrest pour li, i nn'avot cor un d'trop!

    Passé, présent, futur, tout i s'mélange dins s'tiête ;
    Verbe, adjectif et nom, attribut, épithète,
    I toulle, i ratatoulle, i nn'arconnot pas un !
    Après tout, l'nom d'sin père i n'el connot même point!

    Mais pour briquer ch 'tableau i n'a pas sin parelle !
    Ch' est li qui sortira pour vidier ch' el corbelle !
    Quand ch'facteur s'ra passé i'ira querre ech' courrier. ..
    Si y'a d'el neiche qui quet i l'arverra l'premier!

    Habile qu'y seuche dix heures, qu'i s'arposse al'récré,
    Car si cha continue es'tiête al va funquer.
    P'tête qu'ech' t'après-midi in va faire eune promenate,
    Cha li plaît cor assez, i connot tous chés' apes !

    I sait bien qu'y a d'z'halaux dréchés près d'el rivière
    Et qu'par in d'zous d'ech quêne in treufe des glands pleins d'viers !
    Qu'fi n'prind pas du séhu pour faire eu ne arbalète
    Qu'in casse plutôt eune branque dins in ape à nojettes !

    Mais allez fourrer cha dins eune composition !
    Surtout qu'monsieur i d'mante qu'in écrife ches vrais noms!
    I f'ra comme d'habitute, i'écrira n'importe quoi!
    Ah si seulemint i'avot eune compote ed'patois.

     

    La suite, dans une semaine :

    Du droit des écoliers à la paresse 10/19 (La rentrée des classes… c’est aujourd’hui !).


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    Du droit des écoliers à la paresse 8/15 (L'école buissonnière).

    85. 1ère Série Amusante. -École buissonnière (Collection Tol Sim, 28 rue d'Assas. Paris)

     

    « De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure et dont j’ai le mieux profitéIl n’est tel que de muser, ô mes amis. On y gagne toujours quelque chose. Si le petit Chaperon Rouge avait traversé le bois sans cueillir la noisette, le loup ne l’aurait pas mangé ; et, pour un petit Chaperon Rouge, en bonne morale, le sort le plus heureux est d’être mangé par le loup » (Anatole France. Le Petit Pierre. Edit. Calmann-Lévy. 1921. Chapitre VIII, p. 34). 

     

      « On apprend bien que ce qui plaît ». Voici un extrait du livre autobiographique de Paul Léautaud (1872-1956), chroniqueur dramatique dans divers journaux (Mercure de France, Nouvelle Revue Française, Nouvelles littéraires…), et écrivain, dans lequel il raconte ses jeunes années d’écolier : « J’ai été à l’école communale de l’impasse Rodier (à Courbevoie)… Je manquais une fois cette dernière pendant quinze jours, disant à mon père qu’il n’y avait pas classe, tantôt parce que le directeur avait perdu sa mère, tantôt parce que le maître était malade, etc. Mon père me croyait, et je pouvais flâner toute la journée par les rues. Mais, un jour, pendant le déjeuner, on vint de l’école pour savoir les raisons de mon absence. Quelle volée je reçus, dans le petit salon, à côté de la salle à manger ! Je m’entends encore crier à mon père, qui me marchait presque dessus de colère : Pardon, papa, je ne le ferai plus ! » (Paul Léautaud, Le Petit Ami, chap. 3 ; 1903, éd. Mercure de France). On notera que le Petit Paul quitta sans regret l’école, après son certificat d’études, et commença à travailler en exerçant divers petits métiers, notamment clerc dans une étude d’avoué, quai Voltaire, puis chez un administrateur judiciaire, rue Louis-le-Grand. Mais, peu inspiré par la vie judiciaire, il fut bientôt conquis par le monde des Lettres (et celui des belles femmes de Paris !) : « J’ai appris tout seul, par moi-même, sans personne, sans règles, sans direction arbitraire, ce qui me plaisait, ce qui me séduisait, ce qui correspondait à la nature de mon esprit ».

     

     

     

     

     L’École buissonnière (carte photo. Circa 1900).

                                 86. L’École buissonnière (carte photo. Circa 1900).

     

      Mon oPion (du latin opinio) - Pierre a déserté l’école et il commence à afficher ses opinions révolutionnaires, pour bien affirmer son indépendance.

     

     

    « École buissonnière, s’est d’abord dit d’écoles tenues par les hérétiques dans les lieux écartés de la campagne » (dictionnaire de la langue française Le Littré, 1874-1877).

     

        En effet, comme l'évoquait Émile Littré, l’école buissonnière est une expression qui remonte au XVIème siècle. Alors que les écoles des villes étaient dirigées par le clergé catholique, Martin Luther (1483-1546), un moine allemand, professeur de théologie à l’Université de Wittenberg, en Saxe, et fondateur du protestantisme, ne pouvait enseigner dans les villes cette religion qui remettait en cause des fondements du catholicisme (il sera excommunié le 3 janvier 1521). Il créa alors des écoles clandestines dans les bois, écoles qui, pour cette raison, furent qualifiées de buissonnières (Etymol. et Hist. : boissun « bouquet d’arbustes sauvages » ; boysson et boisson « petit bois » ; devenus buisson « petits groupes d’arbres, d’arbustes, d’arbrisseaux »). 

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 8/11 (photos anciennes 3/3).

                    87. L’École buissonnière (CPA pour enfants. Circa 1900). 

     

       Depuis, les mots école buissonnière ont un autre sens puisqu’ils sont utilisés pour signifier qu’un enfant sèche la classe pour aller s’amuser dehors. Pour les p’tits campagnards, des promenades et des jeux en plein air (buissons, bois, plan d’eau…). Pour les p’tits citadins, oisiveté dans les rues, parcs, fêtes foraines, grands magasins, cinémas…

     

       Voici encore la définition de l’expression « faire l’école buissonnière », telle qu’elle est apparue dans nos plus grands dictionnaires du XIXème siècle, et que l’on retrouve aujourd’hui dans ceux des XXème et XXIème siècles plus ou moins plagiaires :

     

    « Faire l'école buissonnière, en parlant d'un écolier, aller jouer au lieu de se rendre à l'école…»

    (Dictionnaire de la langue française Le Littré, 1874-1877. En libre accès sur internet [Open Access-OA]). 

     

    « Buissonnier-Buissonnière… 2. Spéc. École buissonnière. P. Plaisant. École de la nature que certains écoliers préfèrent à l'école officielle obligatoire.  Faire l'école buissonnière. Manquer la classe en allant se promener ; p. ext. muser, vagabonder »

    (Centre national de ressources textuelles et lexicales du CNRS. En libre accès sur internet [Open Access-OA]). 

     

     

    L’École buissonnière (CPA pour enfants. Circa 1900).

                             88. L’École buissonnière (CPA pour enfants. Circa 1900).

      

      « Deux élèves ont cané l'école (caner : s’enfuir, renoncer, reculer devant le danger. Par extension : faire l'école buissonnière), le frère et la sœur − six ans et quatre ans − se tenant par la main, avec leur panier du déjeuner, sont allés aux Buttes-Chaumont − les pattes flâneuses, le nez en avant, renifleur, attirés par l'odeur. Ils ont mangé leur pain, assis par terre, dans le jardin. Mais, la fillette fatiguée a fini par se mettre à pleurer, le garçon n'a plus reconnu son chemin. Un cantonnier les a ramenés à trois heures, un peu avant la fin de la récréation. Grand scandale ! On les a plantés contre le mur, au pilori ; toute l'école a défilé devant eux. Il y a eu un speech de la directrice, sur ces deux vagabonds qui auraient pu être ramassés par des saltimbanques… »

    (Léon Frapié. La Maternelle. Librairie universelle, 1908).  

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 8/11 (photos anciennes 3/3). 

        89-1. L’École buissonnière (CPA de photographies. Série de 5. Circa 1900).

     

    « Fritz Jacob n'avait qu'une idée : entraîner ses camarades dans une école buissonnière monstre.

    - L'école buissonnière ! L'école buissonnière ! s'écrie-t-il. C'est bien plus amusant que l'école pas buissonnière. Vive la clef des champs !

    - Vive la clef des champs ! » répètent avec lui les petits sots

    qu'il traîne à sa suite… »

    (P-J. Stahl [1844-1886], L’école buissonnière et ses suites. Éditeur J. Hetzel, avec des illustrations de G. Jundt. 1881. En libre accès sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5698597f

     

     

     L’École buissonnière (CPA de photographies. Série de 5. Circa 1900).

                                              89-2. L’école buissonnière

     

       Voici deux extraits du livre de l’énigmatique Paulin Poulain, « Religion et Socialisme », paru, en 1867, à Paris-Librairie Internationale, 13 boulevard Montmartre, dans lequel il fustige l’écolier paresseux par nature adepte de l’école buissonnière tout en opérant une amusante distinction selon sa classe sociale ! 

     

     

     

     L’École buissonnière (CPA de photographies. Série de 5. Circa 1900).

                                             89-3. L’école buissonnière

     

     

    Primo : l’écolier buissonnier pauvre et l’écolier buissonnier riche : « L’écolier qu’on appelle paresseux n’est pas plus somnolent que les autres ; seulement il préfère à l’école communale, l’école buissonnière, et ne craint pas de se fatiguer à courir les champs et les bois. Ou, si l’écolier est un fils de famille, un de ces riches héritiers dont le peu démocrate M. Thiers parle avec tant de complaisance et d’amour, il s’échappe, au moment où il pourrait dormir sur son thème ou sur sa version, pour aller enfourcher le poney dont il ménage peu les jambes, ou pour se mêler à ses gens, et faucher, moissonner ou battre, à leur exemple. »

     

     

     

     

    89-4. L’école buissonnière

                                              89-4. L’école buissonnière

     

     Secundo : l’écolier buissonnier futur étudiant sécheur de cours : « Plus tard l’écolier paresseux sera encore l’étudiant paresseux. Mais quand il manquera ses cours, ce ne sera pas pour aller rêver sous les frais ombrages ; vous le trouverez remontant à force de rames, le cours d’une rivière sous un soleil brûlant, ou exterminant dans un abominable steeple-chase, le pauvre cheval que lui aura confié le loueur imprudent ».

     

     

     

    89-4. L’école buissonnière

                                             89-5. L’école buissonnière

     

     

     

    L’école buissonnière (CPA de photographies noire et blanc, colorisées. Série de cinq. Poésie signée M.H.).

    90-1 L’école buissonnière (CPA de photographies noire et blanc, colorisées. Série de cinq. Poésie signée M.H.).

     

                       L’École c’est bien ennuyeux,

                       Si tu voulais, petite amie,

                       Nous irions courir tous les deux

                      A travers la grande prairie.

     

     

    L’école buissonnière (CPA de photographies noire et blanc, colorisées. Série de cinq. Poésie signée M.H.).

                                              90-2

     

                       Je vais grimper dans ce pommier,

                       Repose-toi, tu vas voir comme

                       Dans ton beau petit tablier,

                       Je vais jeter de belles pommes.

     

     

    L’école buissonnière (CPA de photographies noire et blanc, colorisées. Série de cinq. Poésie signée M.H.).

                                              90-3

     

                        Encore une et puis c’es assez,

                        Notre provision est complète.

                        Le paysan va faire un nez

                        En voyant la récolte faite !

     

     

    L’école buissonnière (CPA de photographies noire et blanc, colorisées. Série de cinq. Poésie signée M.H.).

                                             90-4

     

                       Maintenant, régalons-nous bien

                        Nous allons faire la dinette.

                        Il ne voit pas notre vaurien

                        Que le maître est là qui le guette.

                                

     

    L’école buissonnière (CPA de photographies noire et blanc, colorisées. Série de cinq. Poésie signée M.H.).

                                              90-5

     

                        Tout se finit par des chansons

                        Dit un proverbe. En l’occurrence

                        Nos vilains petits polissons

                        Finirent, eux, par une « danse ».

     

     

     

    Les Aventures de Tom Sawyer (film technicolor réalisé par Norman Taurog en 1938 avec Tommy Kelly dans le rôle de Tom Sawyer).

           91. Les Aventures de Tom Sawyer (film technicolor réalisé par Norman Taurog  en 1938 avec Tommy Kelly dans le rôle de Tom Sawyer).

     

          L’image de cette affiche représente une scène du film The adventures of Tom Sawyer, tiré du célèbre roman éponyme de Mark Twain paru en 1876. Cette scène est empruntée au premier chapitre du livre. De retour de son école buissonnière, Tom se met à table avec son demi-frère, Sidney, et sa tante Poly. Celle-ci essaye alors de lui faire avouer qu’il a fait l’école buissonnière.

     

       Chapitre 1

     

    « … Tom fit l’école buissonnière et s’amusa beaucoup. Il rentra juste à temps afin d’aider Jim à scier la provision de bois pour le lendemain et à casser du petit bois en vue du dîner. Plus exactement, il rentra assez tôt pour raconter ses exploits à Jim tandis que celui-ci abattait les trois quarts de la besogne. Sidney, le demi-frère de Tom, avait déjà, quant à lui, ramassé les copeaux : c’était un garçon calme qui n’avait point le goût des aventures.

     

          Au dîner, pendant que Tom mangeait et profitait de la moindre occasion pour dérober du sucre, tante Polly posa, à son neveu Tom, une série de questions aussi insidieuses que pénétrantes dans l’intention bien arrêtée de l’amener à se trahir. Pareille à tant d’autres âmes candides, elle croyait avoir le don de la diplomatie et considérait ses ruses les plus cousues de fil blanc comme des merveilles d’ingéniosité.

    « Tom, dit-elle, il devait faire bien chaud à l’école aujourd’hui,

    n’est-ce pas ?

    – Oui, ma tante.

    – Il devait même faire une chaleur étouffante ?

    – Oui, ma tante.

    – Tu n’as pas eu envie d’aller nager ? »

    Un peu inquiet, Tom commençait à ne plus se sentir très à son aise. Il leva les yeux sur sa tante, dont le visage était impénétrable.

    « Non, répondit-il… enfin, pas tellement. »

    La vieille dame allongea la main et tâta la chemise de Tom.

    « En tout cas, tu n’as pas trop chaud, maintenant. »

    Et elle se flatta d’avoir découvert que la chemise était parfaitement sèche, sans que personne pût deviner où elle voulait en venir. Mais Tom savait désormais de quel côté soufflait le vent et il se mit en mesure de résister à une nouvelle attaque en prenant l’offensive.

    « Il y a des camarades qui se sont amusés à nous faire gicler de l’eau sur la tête J’ai encore les cheveux tout mouillés. Tu vois ? »

    Tante Polly fut vexée de s’être laissé battre sur son propre terrain. Alors, une autre idée lui vint.

    « Tom, tu n’as pas eu à découdre le col que j’avais cousu à ta chemise pour te faire asperger la tête, n’est-ce pas ? Déboutonne ta veste. »

    Les traits de Tom se détendirent. Le garçon ouvrit sa veste. Son col de chemise était solidement cousu.

    « Allons, c’est bon. J’étais persuadée que tu avais fait l’école buissonnière et que tu t’étais baigné. Je te pardonne, Tom. Du reste, chat échaudé craint l’eau froide, comme on dit, et tu as dû te méfier, cette fois-ci. »

     Tante Polly était à moitié fâchée que sa sagacité eût été prise en défaut et à moitié satisfaite que l’on se fût montré obéissant, pour une fois. Mais Sidney intervint.

    « Tiens, fit-il, j’en aurai mis ma main au feu. Je croyais que ce matin tu avais cousu son col avec du fil blanc, or ce soir le fil est noir.

    – Mais c’est évident, je l’ai cousu avec du fil blanc ! Tom ! »

    Tom n’attendit pas son reste. Il fila comme une flèche et, avant de passer la porte, il cria :

    « Sid, tu me paieras ça !...  »

     

    La suite dans une semaine : 

    Du droit des écoliers à la paresse 9/19 (Derniers de classe).


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    Ma première punition (CPA colorisée, série Souvenirs de Jeunesse).

       79. Ma première punition (CPA colorisée, série Souvenirs de Jeunesse).

     

                 Il me souvient qu’étant en classe

                 Je manquais souvent d’attention,

                 Le maître, un jour, de guerre lasse,

                 Me mit soudain, loin de ma place,

                 Face au mur, et cette action

                 Fut ma première punition ;

                 (poème signé A.G. Vers 1900)

     

     

    Punition des mauvais élèves (photo carte précurseur. Éditeur : A.N. Paris.)

    80. Punition des mauvais élèves (photo carte précurseur. Éditeur : A.N. Paris. Une carte précurseur serait une photographie au format de carte postale, éditée avant l’introduction officielle des cartes postales, souvent entre 1870 et 1899). 

     

     

    Condamné à porter le bonnet d’âne (CPA d’une série enfantine, signée S.P.).

    81. Condamné à porter le bonnet d’âne (CPA d’une série enfantine, signée S.P.).

    - Qu’avez-vous fait, Monsieur, pour que l’on vous condamne à porter l’humiliant et triste bonnet d’âne ???

       J’ignore la réponse donnée par ce très jeune Monsieur. Elle doit figurer sur la carte suivante de cette série dont je n’ai pu trouver dans la toile d’Internet que celle-ci numérotée V.  

         En revanche, j’ai pu y dénicher les trois séries complètes suivantes (82, 83, 84) :

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 7/11 (photos anciennes 2/3).

    82-1. Solution d’un problème ! (légende au bas des six photographies anciennes de cette série pour enfants).

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 7/11 (photos anciennes 2/3).

                 82-2. Solution d’un problème ! 

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 7/11 (photos anciennes 2/3).

                 82-3. Solution d’un problème !

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 7/11 (photos anciennes 2/3).

                               83-1. La Paresse (série non datée. Éditeur R.P.I.)

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 7/11 (photos anciennes 2/3).

                                               83-2. La Paresse.

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 7/11 (photos anciennes 2/3).

                                               83-3. La Paresse.

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 7/11 (photos anciennes 2/3).

                                               83-4. La Paresse.

     

     

    Du droit des écoliers à la paresse 7/11 (photos anciennes 2/3).

                84-1. l’Ecolier taquin (série de cinq photos cartes de l’année 1905).

                Un devoir de grammaire, c’est peu récréatif,

                Petit Pierre s’endort au chapitre « adjectif »

                Paul dont l’esprit taquin est toujours en éveil,

                De son petit ami, veut troubler le sommeil.

     

    Du droit des écoliers à la paresse 7/11 (photos anciennes 2/3).

                84-2. L’Ecolier taquin

                Quelle mouche importune, piquant ainsi sans trêve,

                 Vient du pauvre dormeur interrompre le rêve.

     

    Du droit des écoliers à la paresse 7/11 (photos anciennes 2/3).

                 84-3. L’Ecolier taquin

                 Rêve bientôt repris, le voici les yeux clos.

                 Et Paul recommence… Cette fois c’en est trop.

     

    Du droit des écoliers à la paresse 7/11 (photos anciennes 2/3).

                84-4. L’Ecolier taquin

                D’un bond, Pierre est debout renversant l’écritoire,

                L’encre au nez du taquin jaillit en fusée noire.

     

    Du droit des écoliers à la paresse 7/11 (photos anciennes 2/3).

                   84-5. l’Ecolier taquin

                   Voici Paul tout confus sous ses éclaboussures,

                   Pierre rit à son tour de sa triste figure.

     

    La suite, dans une semaine :

    Du droit des écoliers à la paresse 8/19 (L’école buissonnière).